Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

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Le Maroc veut adhérer à la CEDEAO

Le Maroc veut adhérer à la CEDEAOLe royaume du Maroc a officiellement exprimé vendredi sa volonté d’adhérer pleinement à la communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest, un ensemble qui compte pays du continent.

Cette volonté d’intégrer cet ensemble a été notifiée à la présidente libérienne, présidente en exercice de l’organisation, selon un communiqué du ministère marocain des affaires étrangères.

Le communiqué du ministère marocain, publié par l’agence marocaine de presse, fait référence à la charte de cette organisation sous régionale pour y adhérer, d’autant que le Maroc remplit, en ce qui le concerne les conditions requises pour l’intégrer.

« Cette volonté d’adhérer à la CEDEAO, ajoute le communiqué, s’intègre dans la vision royale pour une intégration régionale indispensable au décollage économique. »

La CEDEAO, créée en 1975 compte 15 pays ouest africains : la Cote d’Ivoire, le Bénin, le Mali, le Burkina Faso, le Sénégal, le Togo, la Guinée Bissau, le Niger, le Nigéria, le Libéria, la Siéra Léone, la Gambie, le Ghana, les Iles du Cap Vert et la Guinée Conakry.

 

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Plaidoyer pour l’officialisation des langues nationales : Points de consensus à soumettre au referendum de modification de la constitution de la Mauritanie

Plaidoyer pour l’officialisation des langues nationales : Points de consensus à soumettre au referendum de modification de la constitution de la MauritanieRMI Info – Mardi 21 février 2016, à l’ancienne maison des jeunes, se sont tenues des activités culturelles de valorisation des langues nationales. Tout le gratin nouakchottois des hommes, des femmes et des jeunes de cultures soninké, wolof et pulaar y était pour célébrer la journée internationale de la langue maternelle. Entre les expositions d’ustensiles traditionnels, d’objets d’art, de productions littéraires et d’instruments musicaux, chacun jubilait de cette magnificence culturelle symbolique.

Les organisateurs, trois grandes associations (AMPLCS, Soninké ; APROLAWORIM, Wolof et ARPRIM, Pulaar) fondées et reconnues par l’Etat au milieu des années 70-80 ont demandé : « l’officialisation des langues nationales dans le projet d’amendement de la constitution en cours ».

En effet, quelques jours avant la tenue de cette activité culturelle, une copie du plaidoyer pour l’officialisation des langues nationales a été distribuée aux partis politiques et aux chancelleries, puis remise au Président de la République. Y sont consignés quelques points à soumettre au référendum de modification de la constitution mauritanienne.

Les signataires ont également demandé à l’Etat : « d’initier et mobiliser les voies et les ressources techniques, pédagogiques, financiers, politiques et stratégiques consécutives à la prise de décision de l’officialisation des langues nationales », tel qu’énoncé dans le document dont rmi-info s’est procuré une copie.

Le plaidoyer rappelle que les « débats durant les assises du Dialogue National Inclusif du 29 Septembre au 20 octobre 2016 ont été marqués par une large convergence de vues des participants sur l’officialisation des langues nationales qui mérite pertinemment de figurer parmi les points d’amendement de la constitution ».

Plusieurs intervenants, dont notamment des inspecteurs retraités de l’éducation nationale, ont témoigné du succès de l’expérience mauritanienne d’enseignement des langues nationales – pulaar, soninké et wolof – menée par l’Institut des Langues Nationales (ILN) de 1982 à 1999. Ainsi, cette réussite exemplaire est un atout majeur en faveur de l’officialisation.

Pourtant, l’absence de volonté politique nationale a été décriée par les spécialistes linguistiques. Selon un responsable associatif : « tous les départements ministériels concernés par la question ont été invités à prendre part à l’activité mais aucun n’a voulu nous honorer par sa présence ». Un intervenant s’insurge : « L’effort politique pour l’officialisation de nos langues nationales devraient prendre être une priorité par rapport au financement et la célébration en pompe par nos autorités des festivals folkloriques sur l’unité nationale ».

Plaidoyer pour l’officialisation des langues nationales : points de consensus a soumettre au referendum de modification de la constitution de la Mauritanie

Avant propos

La coordination des Associations Culturelles Nationales et les forces vives et progressistes de toutes les entités organisées de la République Islamique de Mauritanie (organisations de la société civile, partis politiques, personnalités indépendantes, chefs coutumiers et religieux, etc.), toutes obédiences et sensibilités confondues, ayant assisté aux débats du « Dialogue National Inclusif » ou ayant pris connaissance de leur teneur, se sont associés pour élaborer la présente contribution à l’attention du Président de la République et du Gouvernement mauritanien, en vue de l’inscription de l’officialisation des langues nationales dans les points sujets à la modification référendaire de la constitution qui a fait l’objet d’un large consensus durant les assises dudit dialogue.

Introduction

La Mauritanie constitue un espace de rencontre entre le Maghreb arabe et l’Afrique subsaharienne et est depuis toujours une terre de brassages et d’échanges de langues et de cultures diverses. Pays musulman, multiethnique et multiculturel, elle a accédé à la souveraineté nationale le 28 Novembre 1960, et a été régie depuis lors par diverses constitutions ou chartes déterminant son régime institutionnel.

Mais ce n’est qu’en 1991 que sa Constitution déclare l’adhésion du pays à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ainsi qu’aux conventions internationales auxquelles la Mauritanie a souscrit.

Cadre institutionnel et législatif :

La loi n° 61.095 du 20 mai 1961, modifiant la loi du 22 mars 1959 portant Constitution de la R.I.M disposait à l’Article 3 que la langue nationale est l’arabe ; la langue officielle est le français.

La Constitution de la République islamique de Mauritanie du 20 juillet 1991 stipule en son Article 6 que les langues nationales sont l’arabe, le poular, le soninké et le wolof ; la langue officielle est l’arabe.

Cette disposition a été maintenue dans le projet de loi d’amendement constitutionnel soumis à référendum du 25 juin 2006 ; puis renforcée par les dispositions de la loi constitutionnelle N° 2012-015 portant révision de la constitution du 20 juin 1991 qui disposent : « Unis à travers l’histoire, par des valeurs morales et spirituelles partagées et aspirant à un avenir commun, le peuple mauritanien reconnait et proclame sa diversité culturelle, socle de l’unité nationale et de la cohésion sociale, et son corollaire le droit à la différence.

La langue Arabe, langue officielle du pays et les autres langues nationales, le Poular, le Soninké et le Wolof constituent, chacune en elle-même, un patrimoine national commun à tous les mauritaniens que l’Etat se doit, au nom de tous, de préserver et promouvoir. »

Le Gouvernement a publié, avec l’appui du bureau du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme de Nouakchott, les principaux instruments juridiques internationaux ratifiés relatifs aux droits de l’Homme dans une édition spéciale du journal officiel n°1326 bis du 09 décembre 2014. Les textes publiés sont :

Le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques (PICP) ; Le Pacte International relatif aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels (PIESCP) ;

La Convention Internationale sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination Raciale (CERD) ;

La Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (CAT) et le Protocole facultatif à la Convention contre la torture (OPCAT).

La Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’Egard des Femmes (CEDEF) ;

La Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE) ;

La Convention sur la Protection des droits de tous les Travailleurs Migrants et des Membres de leur famille (CPTM);

La Convention Internationale relative aux Droits des Personnes Handicapées (CIDPH) et le Protocole facultatif à la Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées (PCIDPH);

La Convention sur la Protection des droits des Personnes contre les Disparitions Forcées(CPPDF) ;

Cette publication vise à garantir l’harmonisation de la législation nationale avec ces différents instruments et assurer l’effectivité des dispositions de ces textes et leur prise en compte par les juridictions nationales.

L’Union Africaine a adopté en 2006 les statuts de l’Académie Africaine des Langues(ACALAN) a procédé au lancement des activités de recherche et d’enseignement pour 41 langues transfrontalières sur lesquelles seront axées les études dans les 10-15 ans à venir (dont les 4 langues nationales mauritaniennes). Le démarrage des 12 premières commissions de langues transfrontalières véhiculaires dont celle du Poular, est déjà effectif.

L’Article 7 de la Convention Internationale sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination Raciale (CERD) ratifiée par la Mauritanie le 13 décembre 1988 stipule : « Les Etats parties s’engagent à prendre des mesures immédiates et efficaces, notamment dans les domaines de l’enseignement, de l’éducation, de la culture et de l’information, pour lutter contre les préjugés conduisant à la discrimination raciale et favoriser la compréhension, la tolérance et l’amitié entre nations et groupes raciaux ou ethniques, ainsi que pour promouvoir les buts et les principes de la Charte des Nations Unies, de la Déclaration universelle des droits de l’homme, de la Déclaration des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale et de la présente Convention. »

La visite du rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée, Doudou Diène du 20 au 24 janvier 2008 et celle de son successeur, Mutuma Ruteere du 02 au 08 septembre 2013, à l’invitation du gouvernement mauritanien, se sont conclues par la même recommandation. Partant du constat que « les politiques linguistiques [ont] contribué à polariser les différentes communautés », les rapporteurs demandent que : « à côté de la langue arabe, le statut constitutionnel de langue officielle soit également conféré au poular , au soninké et au wolof (A/HRC/11/36/Add.2). »

Situation de la promotion des langues nationales

Depuis l’indépendance la Mauritanie connait des tensions intercommunautaires frontales et/ou sous jacentes, provoquant d’une manière cyclique des violations graves des droits humains (individuelles et collectives). Ces situations sont causées par des politiques inappropriées de gestion de la vie nationale conjuguées à la défaillance de la justice qui aggrave les inégalités.

Toujours la question culturelle a été au centre de la problématique.

Les différentes réformes de l’éducation, engagées en 1959,1967, 1973, 1979,1984 et 1999, n’ont pas pu juguler le mal qui ronge la société mauritanienne, parce qu’elles sont fondamentalement politiques et/ou idéologiques, et élaborées sous la pression de situations de crise. Elles n’ont jamais été objectivement évaluées. Hormis celle de 1979 qui a consacré la création de l’Institut des Langues Nationales, ces réformes n’ont jamais reflété le caractère multiculturel du pays, elles n’ont pas répondu aux exigences d’indépendance, de développement et de démocratie, encore moins aux aspirations des populations dans leur ensemble.

Ces réformes ont entre autres conséquences, une marginalisation prononcée des enfants dont l’arabe n’est pas la langue maternelle, une discrimination permanente dans les examens et concours qui maintient des pans entiers d’enfants négro-mauritaniens dans des emplois subalternes du fait de l’hégémonie de l’arabe dans le système éducatif.

La mission de l’Institut des Langues Nationales a été arrêtée en 1999 à la suite de la dernière Réforme du système éducatif mauritanien par la loi 99 012 du 26 Avril 1999 et l’enseignement des langues nationales a été confiné au rang de spécialité au niveau de l’Université de Nouakchott.

Les performances de l’enseignement des langues nationales, véhicules des patrimoines culturels, outils de développement socio-économique, facteurs de cohésion nationale et sociale, mécanismes de respect de la diversité et de promotion de la paix, ont pourtant été attestées dans tous les secteurs de la vie nationale et par toutes les institutions de coopération internationale, notamment du BREDA/UNESCO.

La dynamique de l’enseignement des langues nationales engagée par l’Union Africaine, marquée par la création de l’Académie Africaine des Langues(ACALAN), s’est poursuivie dans les réformes de l’éducation dans beaucoup de pays de notre continent, qui ont créé des départements ministériels chargés de la promotion des langues nationales comme outils de travail, de développement et d’acquisition des connaissances.

Ainsi, dans notre sous-région du Maghreb, le roi Mohamed VI du Maroc, dans son discours du 9 mars 2011, annonçait la création d’une commission consultative de réforme de la Constitution, promulguée par le dahir no 1-11-91 du 30 juillet 2011, qui stipule que «L’arabe demeure la langue officielle de l’État. L’État œuvre à la protection et au développement de la langue arabe, ainsi qu’à la promotion de son utilisation. De même, l’amazighe constitue une langue officielle de l’État, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception».

De même en Algérie, par la loi n° 16-01 du 6 mars 2016 – Journal officiel n° 14 du 7 mars 2016 restitue au Tamazight le statut de langue nationale et officielle. La nouvelle constitution algérienne proclame : « L’Etat œuvre à sa promotion et à son développement dans toutes ses variétés linguistiques en usage sur le territoire national. Il est créé une Académie algérienne de la Langue Amazighe, placée auprès du Président de la République.

Le principe édicté par le système des Nations Unies du développement basé sur les droits humains se fonde sur l’apprentissage des langues nationales pour une implication et une participation effective des populations à la base dans les stratégies et politiques de développement. La lutte contre l’extrême pauvreté passe par la formation, notamment l’alphabétisation fonctionnelle, des forces vives à la base, pour la maitrise des outils techniques, politiques et stratégiques des enjeux de développement.

L’utilisation de ces langues nationales dans les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), notamment du Wolof par Microsoft (OS Windows – Microsoft Office), le moteur de recherche Google et le navigateur Firefox de Mozilla, du Poular par le navigateur Firefox de Mozilla et par Facebook, entre autres, atteste incontestablement de leur capacité à être des langues de technologie et des sciences.

La Mauritanie a connu une évolution positive dans la ratification et l’adoption des instruments juridiques internationaux et leur publication dans le JO afin d’être opposable devant les juridictions nationales au profit des justiciables. Mais bien que la hiérarchie des actes donne la primauté aux conventions et traités internationaux, force est de constater que ces avancées ne peuvent se concrétiser sur le terrain, sans des actions fortes de changement des mentalités et l’engagement ferme des politiques visant à l’harmonisation de la législation nationale avec les normes internationales.

Les débats durant les assises du Dialogue National Inclusif du 29 Septembre au 20 octobre 2016 ont été marqués par une large convergence de vues des participants sur l’officialisation des langues nationales qui mérite pertinemment de figurer parmi les points d’amendement de la constitution. En outre ,il est à noter que le succès de l’expérience mauritanienne d’enseignement des langues nationales pulaar, soninke et wolof – menée par l’Institut des Langues Nationales (ILN) de 1982 à 1999 plaide en faveur de cette officialisation. Voir en Annexe le bilan de cette expérience.

Conclusion :

Partant de la place de la langue comme véhicule de la culture, facteur de respect de la diversité et mécanisme de la stabilisation sociale et de la promotion de la paix, outil d’apprentissage et d’acquisition des connaissances, la Mauritanie se doit pour se conformer à ses engagements internationaux de satisfaire la demande de franges majoritaires de la population de :

Inscrire l’officialisation des langues nationales dans le projet d’amendement de la constitution en cours ;

D’initier et mobiliser les voies et les ressources techniques, pédagogiques, financiers, politiques et stratégiques consécutives à la prise de décision de l’officialisation des langues nationales.

…………..

Association pour la Promotion de la Langue Wolof
en République Islamique de Mauritanie
(APROLAWORIM),
Arrêté N° 1483/MINT/DAP du 02 Décembre 1980

Association pour la Renaissance du Pulaar en
République Islamique de Mauritanie (ARPRIM),
Récépissé N° 000542/MINT/SAD du 04 Juin 1976

Association Mauritanienne pour la Promotion de la Langue
et de la Culture Soninké
(AMPLCS),
Arrêté N° 009/MINT du 03 Mars 1978

 

cridem

Session extraordinaire du Parlement: Le PMC-arc-en ciel préconise la transparence

altSoucieux d’assurer la transparence promise à l’entame du dialogue et troisième triptyque de son parti, le président du parti mauritanien du concret PMC- Arc-en ciel, Alassane Hamady Soma Ba a déclaré ce mercredi matin, sur radio Nouakchott FM, que la session extraordinaire du parlement de ce jour ne pourrait être destinée à l’adoption des amendements constitutionnels, mais pour valider l’initiative de la révision constitutionnelle proposée par le gouvernement; ce qui ouvrirait la voie à la convocation du congrès parlementaire. Et le Président Balas d’ajouter: il existe un autre préalable de taille, celui de l’accord unanime des 12 membres du comité de suivi de l’application de l’accord politique engageant le gouvernement et l’opposition, conjointement. Le président Balas est monté au créneau depuis quelques jours pour expliquer aux citoyens du pays la vision de son parti pour l’adoption des amendements constitutionnels et le forcing que le pouvoir est suspecté de vouloir opérer, au lieu d’organiser un référendum populaire, comme l’ont adopté les dialoguistes. Répondant à la question de savoir s’il a rencontré le président de la République pour lui exprimer ses réserves sur la tenue d’un congrès parlementaire, le président Balas répond par la négative et indique que certains présidents de l’opposition participative, ont été reçus individuellement alors qu’il était absent du pays; il a, à son tour demandé à rencontrer le chef de l’Etat pour lui signifier les réserves de son parti et son attachement aux résolutions de l’accord du 20 octobre dernier. L’agenda du chef de l’Etat en décidera. En attendant, le président du parti Arc en ciel justifie l’opposition de son parti à la tenue d’un accord massif du congrès parlementaire par le fait que le sénat est « périmé» et les parlementaires ont perdu leur objectivité par l’achat de leur conscience avec des terrains à usage d’habitation en sus que l’assemblée nationale n’est pas représentative de toute la population mauritanienne. Pour Arc-en-ciel, ces chambres ne peuvent pas légitimement décider de la modification de la Constitution. Et si d’aventure le gouvernement opère son « forcing » et décide de convoquer un congrès du parlement, le parti Arc-en-ciel, avisera, le peuple mauritanien détenteur de la légitimité finale, qui décidera. Naturellement , précise t-il, le PMC Arc-en-ciel, sera avec ce peuple dans toute forme démocratique de protestation à savoir : marches, sit-In et autres moyens légaux pour dénoncer la forfaiture du gouvernement .

 

le calame

Devant ce qu’ils appellent les dérives du pouvoir : Ely Ould Mohamed Vall et Ould Haidalla tirent la sonnette d’alarme

altLes anciens chefs d’Etat Mohamed Khouna Ould Haidalla (1980-1984) et Ely Ould Mohamed Vall (2005-2007) viennent de publier coup sur coup  deux communiqués dans lesquels ils attirent l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur les dérives du pouvoir actuel, tout en le mettant en garde contre les dangers qu’il fait courir au pays par son entêtement. Les deux présidents, pour qui les amendements constitutionnels que le régime s’apprête à faire passer ne sont pas une priorité, en appellent aux parlementaires pour ne pas cautionner une mascarade. Voici leurs communiqués.

Mohamed Khouna Ould Haidalla :

Au moment où le Parlement s’apprête à débattre des réformes de la constitution prônées par le dernier dialogue, je tiens à m’adresser à vous, mes chers compatriotes, car je trouve que les propositions d’amendements ne sont pas prioritaires par rapport à la situation préoccupante que vit notre pays.

Déjà  au moment où l’actuel Président s’apprêtait à commencer son deuxième mandat, je lui ai adressé une lettre personnelle comme contribution à la réflexion visant à aller de l’avant pour régler certaines questions d’intérêt national.

Dans cette lettre, je lui disais qu’il avait certes fait beaucoup de réalisations positives dans les domaines des infrastructures routières, de l’eau, de l’électricité, de l’agriculture et de l’équipement de l’Armée nationale. Cependant, je lui ai signalé l’existence de trois points noirs dans son bilan sur lesquels il devrait concentrer ses efforts dans le futur.

  1. Comme son premier mandant a été marqué par des tensions politiques et sociales persistantes, il est nécessaire de tout faire pour les apaiser devant son second mandat.
  2. Dans un pays comme la Mauritanie où la majorité des familles n’ont pas de revenu suffisant pour subvenir à leurs besoins essentiels et où les prix ne cessent d’augmenter, il est indispensable, à mon avis, de subventionner certains produits de première nécessité : les boutiques Emel ne représentent pas à cet égard une alternative crédible.
  3. Depuis 2009, chacun a remarqué que tous les problèmes des citoyens sont posés au quotidien devant le siège de la Présidence de la République. Cela prouve que l’Administration aussi bien territoriale que centrale a démissionné. Il est donc claire que l’on doit secouer et responsabiliser cette administration pour lui permettre de jouer son rôle.

Trois ans après cette lettre, je constate malheureusement que les tensions politiques et sociales sont plus vives, le quotidien de la majorité de citoyens devient de plus en plus difficile et que l’administration ne joue pratiquement plus son rôle.

Je suis donc dans l’obligation de croire que la sincérité de ma lettre a été très mal interprétée par le Président.

Compte tenu de ce constat, je tiens à m’adresser aux élus de notre Nation pour partager avec eux ma lecture de la situation actuelle du pays que je trouve plus préoccupante que les points autour desquels ils vont se réunir pour réviser la Constitution.

Je trouve, en effet, que depuis 8 ans, la pauvreté n’a cessé d’augmenter, la corruption a atteint tous les rouages de l’Etat, les injustices de multiplient au quotidien, l’insécurité intérieure a pris des proportions inquiétantes et les relations avec les pays voisins n’ont cessé de se détériorer.

Je pense donc que si cette situation persiste, elle risque de saper les fondements voire l’existence même de l’Etat.

A tous ceux qui font la même lecture que moi, je lance un appel pour leur demander d’écrire, à travers tous les médias disponibles, au Président de la République, pour attirer son attention sur la réalité inquiétante que vit le pays.

 Ely Ould Mohamed Vall :

‘Le régime au pouvoir vit dans une situation d’incertitude et de confusion, suite au rejet  cinglant infligé par le peuple mauritanien aux  amendements constitutionnels annoncés dans le discours de Nema. Au lieu de chercher un terrain d’entente  juridique et consensuelle qui mette fin à la crise politique envenimée et créée, au départ, par sa décision individuelle, de renverser le Président civil et démocratiquement élu, le régime a essayé, en vain, de  faire adopter ses amendements constitutionnels lors de son dialogue  unilatéral et boiteux. C’est ignorer que toute révision constitutionnelle ne saurait aboutir et être acceptée que lorsqu’elle se mène dans des circonstances normales et avec un consensus et une entente nationale, loin de toute tension et d’atmosphère conflictuelle dans lesquelles toute révision sera le reflet de la soumission aux caprices de la partie qui prend le pouvoir en otage.
Le régime essaye de jeter la poudre aux yeux dans sa fuite en avant, par ces amendements rejetés dans la forme et le contenu, et qui ne feront qu’empirer la situation. Il est inacceptable de changer de façon brutale et improvisée les plus importants symboles de la Nation, à l’image de notre drapeau qui a flotté des décennies durant au dessus des têtes des Mauritaniens et creusé, au fil du temps, sa propre place dans leurs esprits symbolisant ainsi leur sacrifice et leur gloire depuis  la création de l’Etat. Sous ce drapeau et pour sa défense, beaucoup de martyrs mauritaniens  ont payé de leur vie.

  Le drapeau n’est pas la bannière d’une période politique déterminée ou d’un régime particulier. C’est l’une des constantes  intouchables  sauf en cas de nécessité absolue  et avec un consensus total exprimé par référendum justifié  par des arguments rationnels et  organisé dans une transparence totale.
La seconde décision, non moins dangereuse, est  la tentative du régime de supprimer la haute chambre du parlement (le Sénat) sans aucune raison sauf l’incapacité du régime d’organiser des élections permettant le nouvellement pur et simple de cette chambre et sa mise en forme juridique et légale. Il est de notoriété que le Sénat s’est révolté contre les tentatives du régime visant à le domestiquer et à apprivoiser ses membres.
  En conclusion, je ne peux que demander aux membres du parlement d’assumer leur responsabilité dans cette conjoncture délicate de l’histoire de notre pays, et de se tenir  au côté de la Mauritanie, par le rejet des amendements  constitutionnels déjà proscrits par le peuple mauritanien  qui se réserve le droit inaliénable à les réexaminer et à les  révoquer s’ils sont adoptés dans cette circonstance extraordinaire.
J’exhorte nos honorables parlementaires d’être prudents face aux chantages du régime et ses tentatives de les influencer par tous les moyens dont il dispose, pour les pousser à manipuler la Constitution qui est le socle des valeurs et principes qui nous protègent et nous lient.

S’aligner sur  un régime  incohérent dans ses intentions  et nuisible a la quiétude, à la loi et au pluralisme sera une honte aussi bien dans l’histoire du pays que dans celle de l’Institution parlementaire.  Et toute personne ayant  participé à cette œuvre aura sa part de responsabilité historique quant aux répercussions  de cet acte sur l’avenir  du pays.

Par contre, si les honorables parlementaires s’opposent à ces amendements injustes, ils feront la fierté du pays et entreront dans l’histoire par sa grande porte.

le calame

Enlèvement de quatre Mauritaniens Le flou persiste

Quatre mauritaniens ont été enlevés en début du présent mois alors qu’ils se trouvaient à l’est du pays, aux environs de N’Beikett Lehwaach, dans une région frontalière avec le Mali. Depuis, aucune nouvelle d’eux. Depuis, les informations sont nombreuses sur l’identité de leurs ravisseurs. Parfois, il s’agit de brigands, parfois de terroristes, parfois de groupes de Touarègues, parfois, d’éléments issus des forces armées et de sécurité du Mali. Dans les faits en tout cas, les Autorités des deux pays ne semblent pas trop vouloir approfondir la question au grand dam des proches des disparus qui sont sans nouvelle d’eux.
De sources informées, ce rapt ferait suite au vol de deux camions de la société Alstom en charge de la construction de la route Léré-Tombouctou dans le nord du Mali. Lors des opérations de recherche, des milices touarègues auraient alors pisté un des véhicules qui les a menés dans une demeure à N’Beket Lehwach. Ils auraient attendu le soir, pour procéder à l’enlèvement des personnes cibles qu’ils auraient remis à l’armée malienne à Goundam.
Il a fallu la diffusion d’une telle information pour amener le gouvernement mauritanien à réagir. Un communiqué du ministère de l’Intérieur, rendu public jeudi, a démenti ces allégations « dénuées de toute vérité, et apporté des précisions : « il ne s’agit ni de groupe armé, ni de rapt, et l’incident n’a pas eu pour théâtre le territoire mauritanien », selon ledit communiqué qui devait ajouter en substance, qu’il s’agit d’une action menée par une patrouille de l’armée malienne en territoire malien, qui a visé 4 citoyens mauritaniens dans leur véhicule. Les autorités régionales sont en contact permanent avec leurs homologues du Mali au sujet de cette affaire.
Discours identique de la part du porte-parole du gouvernement, Mohamed Lemine Ould Cheikh, affirmant que les autorités mauritaniennes « suivent avec intérêt cette affaire ».
Toutefois, le ton monte dans la presse. Illustration avec ce titre d’un article à la Une du cite d’informations en ligne Mali Jet mis en ligne jeudi soir « Rififi à la frontière Mali/Mauritanie : 4 Mauritaniens arrêtés supposés se trouver en territoire malien,… Nouakchott parle d’incursion et mobilise son armée ».

Cet organe précise qu’il s’agit d’individus armés circulant à bord d’un véhicule 4×4 dans une zone fréquentée par des groupuscules djihadistes et accuse Nouakchott « de jouer à la provocation ».
Car l’usage « terme incursion » dans le jargon de la sécurité transfrontalière « rappelle aux Maliens que c’est bien la Mauritanie, qui en juin 2011, sous le prétexte de poursuivre les combattants d’AQMI, a tué des civils maliens non combattants, enlevé et expatrié de nombreux Maliens dans la zone de Nara (forêt du Wagadou) ».
Côté mauritanien, des sites d’informations se sont saisis de la question. L’appréciation faite des observatuer sur le contenu et le ton des articles diffusés
est générale : il s’agit de pamphlets adressés aux Autorités maliennes réalisés “sur commande” s’ils ne sont pas écrits par des services autoriés.
A. B


l’athentique