Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: April 2016

Union européenne-Afrique: un avenir commun / Par Jean-Claude Juncker et Nkosazana Dlamini-Zuma

altaltFace aux défis du 21e siècle, l’Afrique et l’Europe ont plus de sujets qui les unissent que de sujets qui les divisent. Nous partageons une histoire commune vieille de plusieurs millénaires. Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons travailler ensemble à la construction de notre avenir commun et relever conjointement les grands enjeux mondiaux de notre époque.

Nous connaissons bien les avantages que la coopération apporte à chacun de nos deux continents. Le parcours qu’a suivi l’Europe depuis les ravages de 1945 pour se transformer en une Union forte de plus d’un demi-milliard de citoyens, fondée sur des valeurs communes et visant à favoriser la paix et la prospérité est bien connu de tous. Tout le monde sait aussi comment l’Afrique s’est libérée du joug colonial pour accéder à son indépendance et parvenir à une plus grande intégration par la création de l’Union africaine (UA). Chacun de nos deux parcours vers l’intégration est loin d’être achevé, mais en travaillant ensemble nous pourrons nous aider mutuellement, forgeant des relations plus fortes, tirant les leçons de nos expériences respectives  et bâtissant une croissance durable pour nos citoyens. Nos deux institutions, la Commission de l’Union africaine et la Commission européenne, travaillent de concert pour contribuer à l’avancement de ce processus.

Une croissance et un développement durables et inclusifs à la fois pour l’Afrique et pour l’Europe ne peuvent qu’être bénéfiques pour tous. C’est précisément la raison pour laquelle, lors du dernier sommet Union Européenne(UE)-Afrique, les dirigeants africains et européens ont placé le développement humain au cœur de notre coopération. La population africaine s’accroît rapidement. D’ici à 2035, le nombre de jeunes Africains, hommes et femmes, qui entreront sur le marché du travail dépassera celui du reste du monde. La participation pleine et égale des femmes est indispensable. Comme le reconnaît l’Agenda 2063 de l’Union africaine, aucune société ne peut atteindre son plein potentiel sans accorder davantage d’autonomie aux femmes et sans éliminer tous les obstacles à leur entière participation à tous les domaines de l’activité humaine. Afin de profiter pleinement des avantages du dividende démographique, l’Afrique doit, le plus rapidement possible, mettre en œuvre les politiques définies dans l’Agenda 2063.

Nous savons que le développement  ne peut  être durable que si les sociétés sont stables et sûres. Nous savons aussi  que la sécurité sera compromise s’il n’est pas donné à tous d’avoir les mêmes chances d’accéder aux avantages qu’offre un développement durable. Cela est d’autant plus vrai alors que des groupes terroristes ciblent une jeunesse désenchantée et souvent sans emploi. Ces groupes tentent de détruire le pluralisme de nos sociétés en répandant des idéologies sectaires et violentes. Nous devons veiller à  ce que tous les citoyens, et en particulier les jeunes,  trouvent leur place dans la société et que chacun se voit donner les moyens de réaliser son plein potentiel.

La sécurité ne peut exister sans la justice, la démocratie, l’État de droit, la bonne gouvernance et le respect effectif des droits de l’homme pour tous les individus et pour toutes les communautés. L’année 2016 est l’année africaine des droits de l’homme; elle met cette fois plus particulièrement l’accent sur les droits des femmes. L’Union européenne a également désigné 2016 comme une année de militantisme et de campagnes mondiales en faveur des droits de l’homme. C’est l’occasion pour nous tous de joindre nos efforts  et de renforcer notre collaboration en faveur de l’architecture africaine de la gouvernance et du respect des droits de l’homme universellement reconnus. L’Afrique peut être fière d’avoir l’un des cadres les plus forts en matière de droits de l’homme dans le monde. D’ici à la fin de 2016, nous devrons veiller à ce que tous les États membres aient ratifié l’ensemble des conventions relatives aux droits de l’homme.

L’architecture africaine de paix et de sécurité a pour but de permettre à l’Afrique de gérer sa propre paix et sa propre sécurité. Cela est dans notre intérêt commun et l’Union européenne est prête à poursuivre son soutien à cet objectif. Le travail qui a été fait dans des pays comme la Somalie, la République centrafricaine et le Mali en témoigne. La facilité de soutien à la paix pour l’Afrique a été l’élément fondateur d’un engagement commun de l’Union européenne et de l’Afrique pour donner à l’Afrique les moyens de développer et d’utiliser ses propres capacités afin de mener à bien un indispensable travail de médiation, prévenir les conflits et garantir la paix. Face à la connexité des menaces mondiales et des crises régionales majeures, il est essentiel d’avoir une Union africaine forte  et résiliente.

La crise migratoire que nous connaissons actuellement, partiellement enracinée dans des conflits violents, plaide incontestablement pour un renforcement de la coopération. L’Europe est confrontée à un afflux sans précédent de réfugiés et de demandeurs d’asile. En Afrique également, de nombreuses personnes prennent la route, quittant leurs villages pour les villes, pour les pays voisins et parfois pour l’Europe. Ces déplacements sont essentiellement motivés par la peur et par l’espoir. La peur des conflits et de la pauvreté, l’espoir de la paix, de la sécurité et de nouvelles perspectives. Nous devons nous occuper à la fois des peurs et des espoirs. Si nous voulons garantir l’intégration, nous devons gérer la mobilité humaine. Nos deux Commissions continueront à collaborer sur les questions de migration et la mobilité. Nous travaillerons de concert pour lutter contre les causes profondes des migrations illégales, favoriser la mobilité et la migration de la main-d’œuvre, réduire le coût des envois de fonds, renforcer la protection internationale, faciliter les retours et lutter contre le trafic d’êtres humains.

L’optimisme est de mise – et à juste titre – quant à l’avenir du continent africain. Pendant plus d’une décennie, l’Afrique a connu une croissance économique soutenue. Elle est devenue de plus en plus attrayante pour les entreprises. Les échanges avec l’Union européenne ont augmenté de 50 % depuis 2007. Environ 40 % des exportations de l’Afrique sont constituées de produits transformés et ces exportations génèrent un excédent commercial important en faveur de l’Afrique. L’UE demeure son principal partenaire commercial. Les investissements des entreprises européennes et de leurs filiales en Afrique s’élèvent au total à plus de 200 milliards d’euros par an, ce qui fait de l’UE le premier partenaire de l’Afrique dans ce domaine. Les échanges commerciaux et les investissements entre l’Afrique et l’UE peuvent encore être améliorés par une coopération plus étroite, une coordination politique et la conclusion des négociations de l’OMC. L’Europe reste également le principal partenaire de l’Afrique en matière de développement  avec une Aide publique au développement qui atteint plus de 20 milliards d’euros chaque année

Cependant, la poursuite de la croissance ne peut être considérée comme acquise. La baisse des prix du pétrole et d’autres matières premières, ainsi que l’affaiblissement de la demande chinoise comme celle d’autres économies émergentes se traduiront par des effets négatifs. La dépendance de l’Afrique aux  exportations de matières premières la rende vulnérable aux baisses de la demande sur les  marchés étrangers, d’où la nécessité de l’industrialisation comme facteur de valeur ajoutée

Nos deux Commissions travaillent ensemble pour promouvoir l’industrialisation, la diversification et l’accroissement de la valeur ajoutée. Nous œuvrons de concert pour encourager les investissements dans les infrastructures africaines, faciliter les transferts de technologies et intensifier la recherche et le développement en commun. Dernier point, mais non des moindres, nous travaillons ensemble pour développer l’agriculture afin de promouvoir une croissance économique durable et inclusive. C’est pourquoi la création d’une zone continentale de libre-échange, qui favorise le commerce libre et équitable, est si importante.

Nos Unions, nos deux continents, sont confrontés à des défis communs. Du changement climatique à la migration ou de la mise en place d’une croissance économique durable à la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, ce sont là autant de défis que nous devons relever ensemble. Nous savons bien que nous sommes plus forts lorsque nous travaillons main dans la main. C’est avec ces objectifs bien présents à l’esprit, que nous entamons les préparatifs du 5e sommet UE-Afrique qui se tiendra en Afrique en 2017.

Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne

Nkosazana Dlamini-Zuma, Présidente de la Commission de l’Union Africaine

 

Le FNDU : O. Boulkheir n’a rien apporté de nouveau

Le FNDU : O. Boulkheir n’a rien apporté de nouveauLe président de l’APP, Messaoud O. Boulkheir a rencontré mardi le président du RFD, Ahmed ould Daddah et des responsables du forum national pour la démocratie et l’unité.

Selon une source du FNDU qui a souhaité garder l’anonymat O. Boulkheir était porteur d’une proposition du président Mohamed O. Abdel Aziz d’entamer un dialogue avec l’opposition au cours de ce mois d’avril ou au cours du mois de mai, sans avoir évoqué les garanties demandées par l’opposition.

Le FNDU considère que le président de l’APP n’a rien apporté de nouveau.

Le responsable du FNDU considère que cette réunion ne diffère en rien de celles qui l’ont précédée et au cours desquelles le président O. Abdel Aziz avait exprimé sa volonté d’entamer un dialogue avec l’opposition, sans avoir jamais donné de garanties réelles pour l’amorce d’un dialogue politique sérieux et inclusif à même de mettre fin à la crise politique que connait le pays depuis plusieurs années.

Les deux pôles,  le pouvoir et l’opposition, s’accusent mutuellement de faire échec au dialogue politique.
 

Saharamedias

L’éditorial du calame : Nécessité historique

altTrois ministres (Economie, Justice et Relations avec le Parlement) l’ont dit ouvertement, ces derniers jours. Devant le Parlement et face à la presse.  La question du troisième mandat n’est désormais plus un tabou. Malgré le verrou de la Constitution et le serment du Président, lors de sa prise de fonctions. Trois ministres, dont aucun n’a été remis à l’ordre ni n’a exprimé le moindre regret d’avoir demandé, sans détours,  qu’on viole la Constitution. A croire qu’ils étaient mandatés pour jeter ce pavé dans la mare et poser, de manière si peu délicate, la question de la limitation des mandats. C’était déjà une quasi-certitude lorsque le ministre de l’Economie s‘est permis de déclarer, dans une de ses envolées pas lyriques pour un sou, qu’il existe des régimes à qui il faut trois ou quatre mandats pour « achever le travail entrepris ». L’homme est  bien connu pour avoir gravi les échelons, non pas à la sueur de son front mais à celle d’une servilité dont il n’aura jamais manqué la moindre occasion de faire preuve. On a tout de suite fait le lien avec ce pouvoir qui a fait de lui ce qu’il est. Puis ce fut au tour du ministre de la Justice de répéter la même bêtise, cette fois en termes plus crus et sans prendre de gants. Avec même l’outrecuidance d’élever la voix, devant des élus médusés, et de refuser, ostensiblement, de revenir sur son propos. Le porte-parole du gouvernement reviendra à son tour à la charge, lors de son show hebdomadaire, en affirmant que « la volonté populaire est au-dessus de la Constitution ». Faut-il lui rappeler que cette Constitution, que lui et ses collègues appellent à fouler du pied, n’aurait pu être votée et promulguée, sous cette forme, sans la volonté populaire ? Violer celle-là serait donc aller à l’encontre de celle-ci. Notre ministre devrait revoir ses leçons de logique, s’il en a déjà suivies dans sa vie.

Vendredi dernier, c’est au tour d’un quatrième ministre d’entrer dans la danse, loin du Parlement et des media. En réunion avec les élus du Hodh Charghi, à Néma précisément, le ministre de l’Intérieur fait sortir les correspondants de la presse officielle et demande, à tous les présents, d’éteindre leurs téléphones portables, histoire de couper court à tout enregistrement. Et le voilà à informer que le président de la République sera, à Néma, aux environs du 14 Avril, avant de demander, à tous, de se mobiliser pour que le meeting prévu à cette occasion soit une démonstration de force, après celle de l’opposition dans cette ville. Suit l’énumération, désormais obligée, des « réalisations » du Président qui « ne compte pas s’arrêter en si bon chemin », ajoute le ministre. Tout le monde a compris l’allusion et désormais plus personne n’a de doute sur la volonté de l’homme du 6 Août de tripatouiller le texte fondamental, pour se maintenir au pouvoir. Pour peu, évidemment, qu’on lui en laisse latitude. Et c’est là le hic. L’opposition a déjà donné le ton : elle n’aura plus de contact avec le pouvoir tant que celui-ci n’aura pas désavoué ces ministres. Cela suffira-t-il pour dissuader le Raïs de poursuivre son travail de sape de la démocratie entamé en 2008 ? N’en faisons pas le pari et décrétons, plus sûrement, la mobilisation générale. Le Burkina Faso est là pour nous rappeler qu’en souci d’aises avec la Constitution, un apprenti-dictateur ne peut résister aux coups de boutoir d’une rue décidée à en découdre. Contrairement aux Congolais et aux Rwandais, les Burkinabé ne se sont pas laissé faire. Et nous ? Dans quelle catégorie veut-on se laisser classer ? Ceux qui n’en font qu’à leur tête doivent savoir que ce peuple a tellement souffert,  subi tant d’injustices, accumulé de frustrations qu’il n’a plus rien à perdre. Le retour de bâton risque de faire très mal à ceux qui le traitent, depuis si longtemps, en pâte molle, mouton bêlant, animal de trait, bonne à tout faire…

En attendant, commençons par indexer ceux qui appellent, ouvertement, à modifier la Constitution. Jetons-les à la vindicte populaire. Vouons-les aux gémonies.  Et qu’on ne nous dise, surtout pas, demain, que tout cela appartient au passé et qu’il faut savoir tourner la page. La page de 2019 sera sans Ould Abdel Aziz et les militaires. Ils doivent s’y préparer. Assurer une transition apaisée. Le plus dignement qu’il leur est possible. Un pari impossible ? Mais ce n’est pas un pari, c’est une nécessité. Historique.

Ahmed Ould Cheikh

Burkina : la mise en garde de Roch Kaboré à Isaac Zida qui fait grand bruit

Burkina : la mise en garde de Roch Kaboré à Isaac Zida qui fait grand bruitRoch Kaboré a demandé à Isaac Zida de rentrer au Burkina Faso avant la fin du mois d’avril pour répondre de ses actes. Cette injonction du président burkinabè en dit long sur sa volonté de traduire l’ex-Premier ministre de la Transition devant les tribunaux, explique l’APA. Roch Kaboré veut en savoir en plus. Roch Kaboré continue ses investigations en vue d’avoir une idée plus claire de la gestion des autorités de transition. Le chef de l’État burkinabè souhaite que l’ancien chef du gouvernement, Isaac Zida fasse un rapport sur les douze mois de sa gouvernance : « Quelqu’un qui assume de hautes responsabilités de l’État doit s’assumer et faire face à ses responsabilités (…) Il doit voir la nécessité lui-même de rentrer d’ici avril pour pouvoir lever le voile de nuages qui plane sur sa gestion (…) Nous n’avons pas besoin de lui donner des injonctions pour cela. » Notons que lors du Conseil des ministres du 16 mars dernier, Roch Kaboré a pris la décision d’annuler la nomination d’Isaac Zida au poste d’ambassadeur du Burkina Faso aux États-Unis : « Le Conseil des ministres a pris un décret qui abroge le décret précédent et qui annule donc toute nomination au poste d’ambassadeur en ce qui concerne notamment le cas du général Zida. Le décret N°2015-1544/PRES-TRANS du 22 décembre 2015 portant nomination du général Isaac Zida au poste d’ambassadeur aux États-Unis, pris par le président de la transition Michel Kafando, est annulé. »

Source: afrique-sur7

 

malijet.com

TENTATION D’UN TROISIEME MANDAT POUR ABDEL AZIZ : Avis de tempête de sable sur la Mauritanie !

TENTATION D’UN TROISIEME MANDAT POUR ABDEL AZIZ : Avis de tempête de sable sur la  Mauritanie !C’est ce qu’on appelle : être sur la voie de la perdition ou pour reprendre l’expression – plus édulcorée – de l’actuel occupant de la Maison blanche,  Barak Obama, «être du mauvais côté de l’Histoire ». Arrivé au pouvoir par effraction – un coup  d’Etat qu’il a, pour une fois, perpétré pour son propre compte, fatigué qu’il était de toujours jouer les seconds rôles, autrement dit, de faire le sale boulot pour les autres –  et après avoir pris goût au pouvoir,  le président mauritanien semble à présent souffrir de son addiction. Les articles 26 et 28 de la Constitution mauritanienne, fixent le mandat présidentiel à “cinq ans“, “rééligible une seule fois”.  Il n’empêche, l’ancien putschiste parvenu au pouvoir en 2008 et qui s’est vite revêtu de la fausse camisole  de démocrate, en se faisant élire en 2009, puis en 2014, serait vraisemblablement gagné par la tentation de violer son serment fait à Allah et au peuple mauritanien.  Il n’envisagerait pas de faire ses cartons à date échue parce qu’il… aurait des chantiers à terminer. En tout cas, on voit mal comment le ministre mauritanien des Finances et  celui de la Justice,  qui ont défendu tour à tour l’idée d’un mandat supplémentaire pour le chef de l’Etat, sauraient parler en leur nom propre, d’un sujet aussi délicat. Ces déclarations ont certainement été faites avec l’aval du président, ou mieux, ce dernier pourrait très probablement être à la manœuvre. Du reste, la sortie du porte-parole du gouvernement, qui  confirme à demi-mots, les propos de ces deux ministres,  en déclarant qu’un troisième mandat pour le président  Ould Abdel Aziz était une demande de “la majorité ou de tout le peuple mauritanien”, en dit long sur le marché de dupes en préparation dans les officines du Palais de Nouakchott.  Une chose est certaine : même s’il se garde jusque-là, de tomber le masque – et on voit d’ailleurs mal comment il le ferait,  les mauvaises intentions exécrant généralement le bruit –  Abdel Aziz s’emploie à réunir toutes les conditions de sa pérennisation au pouvoir et malheureusement aussi, celles du chaos pour son pays. Avis de tempête de sable sur la Mauritanie ! Quel dommage que tous ces assoiffés de pouvoir qui s’incrustent dans de nombreux palais d’Afrique, n’arrivent jamais à s’élever au-dessus de leur ego et à passer la main ! Quel dommage qu’ils ne soient jamais en mesure de tirer leçon de l’Histoire, de se dicter une sage conduite à la lumière de ce qui se passe ailleurs. Pour eux, « cela  n’arrive qu’aux autres ! »  Et seuls eux, ne se trompent pas.  Que c’est bien navrant ! Car, c’est ainsi qu’ils se laissent toujours surprendre par la tragédie. Si seulement, ils devaient être les seuls à en payer le prix ! Car, hélas, le peuple est généralement, à son corps défendant, pris dans le tourbillon de leur folie. En dépit de tous les risques que présente leur logique suicidaire, c’est le peuple qui se retrouve, in fine, embarqué dans la même galère ! Et cela, malgré lui. Quelle irresponsabilité ! Quelle inconscience  de la part des satrapes! Aujourd’hui,  le syndrome de la satrapie est bien facile à déceler.  Il se détecte dès qu’on voit … venir le président.  Ou plutôt  dès qu’on le voit emprunter les voies de la déraison aux fins de s’ouvrir le  boulevard d’ « un troisième et pourquoi pas un quatrième mandat ».

Ould Abdel Aziz doit se ressaisir !

Si c’est bien là aussi le rêve du président Ould Abdel Aziz, l’on pourrait alors se demander ce qui le différencie finalement de Mohamed Ould Taya qui avait été chassé du pouvoir, puni par là où il avait trop péché : son goût immodéré du pouvoir. Si tout cela n’est que bluff de courtisans, Ould Abdel Aziz devrait se faire le devoir  de sonner la  fin de la récréation. Mais que nenni ! Car, il est fort probable que de tels propos procèdent d’une stratégie bien préparée, visant à sonder le terrain.  Un exercice  dont sont coutumiers les courtisans  et autres  gardiens des temples, ravis à l’idée de savoir que leurs avantages et autres privilèges seront préservés  tant que le  chef restera en poste. Que ce dernier « coure droit dans le mur ! »,  ils n’en ont rien à cirer, l’essentiel étant  que demain, le sort de ce dernier ne soit pas lié au leur, si jamais le temps venait à se gâter. Cela dit,  à une époque où  le monde s’est réduit en un « gros village planétaire » du fait des technologies de l’information et de la communication qui permettent à chacun de voir ce qui se passe chez l’autre,  en un temps record,  à un moment où les tentations de s’éterniser au pouvoir ont montré tous leurs méfaits, force est de regretter que Ould Abdel Aziz et Cie s’activent à faire entrer les démons du  3e mandat  dans la maison Mauritanie ! Ould Abdel Aziz doit se ressaisir ! L’Afrique de l’Ouest globalement sur la bonne voie de la démocratie,   n’a pas besoin de voir  son élan davantage freiner par l’entrée en scène d’un autre Toto de la démocratie. Ould Aziz n’a pas intérêt à s’illustrer de triste manière.  Autrement, on sera fondé à croire qu’il a déjà oublié d’où il vient. Et qu’enivré de pouvoir, il a plongé ses godasses dans le plat d’un  passé riche en enseignements  pour la Mauritanie en matière de gouvernance politique et pour lequel il devrait plutôt avoir bien des égards.  En tout état de cause,  il devrait  se garder d’insulter l’intelligence du peuple mauritanien et de décevoir Ely Ould Mohamed Vall qui aura cédé le pouvoir de bon gré et avec élégance, pour ouvrir grandement les voies de la démocratie  pour son pays. En somme, Ould Aziz devrait s’interdire de sortir de la noble voie qu’aura tracée son cousin Vall. Mais sans doute Ould Aziz est-il animé  d’un sentiment de puissance absolue.  Car, comme dirait l’autre, « si le margouillat veut se coudre un pantalon, c’est qu’il sait où il mettra sa queue ». En Mauritanie comme ailleurs où règne la dictature,  les satrapes se dotent généralement  de gardes prétoriennes à leur solde, des  monstres fabriqués de toutes pièces, façonnés  de leurs mains et  qu’ils n’ont de cesse de choyer, dans l’espoir de bénéficier en retour d’une loyauté à toute épreuve.  Ould Abdel Aziz  sait aussi pouvoir jouer sur un autre tableau : se présenter en garant de la sécurité des Mauritaniens dans un contexte de menace terroriste  mondiale.  L’un dans l’autre,  le dirigeant mauritanien se sent pousser des ailes. Cela dit,   au rythme où s’annoncent les intentions de candidatures  à un troisième mandat par bien des tenants des pouvoirs africains,  c’est le vieux débat sur la place du pouvoir kaki dans la République, qu’il faudra remettre sur la table.  Congo Brazza, RDC, Rwanda, Tchad, etc. Le malheur de tous ces pays est celui de voir trôner à leur tête, des décennies durant, d’anciens soldats  ayant troqué le treillis contre le costume-cravate mais qui,  dans l’âme, ont  un très mauvais rapport avec la démocratie et ont décidément du mal à raisonner autrement qu’en militaires.  Tout semble, avant tout, pour eux, une question de rapport de force. Convaincus de leur toute-puissance, ils en usent et en abusent, jusqu’à ce qu’ils soient à leur tour renversés par plus forts qu’eux.  A moins qu’entre-temps,  le peuple  décide de prendre  ses responsabilités. On  peut déjà se féliciter qu’au sein même du parti au pouvoir, des voix s’élèvent  pour condamner les  ambitions pouvoiristes  du maître de Nouakchott.  En attendant peut-être que le peuple mauritanien se mêle de la partie.

Par Cheick Beldh’or SIGUE

 

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