Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 01/05/2015

Sahara Occidental : L’ONU tourne le dos aux recommandations de l’UA

Sahara Occidental : L’ONU tourne le dos aux recommandations de l’UALe Conseil de sécurité des Nations unies a renouvelé le mandat de la Mission des Nations Unies pour un référendum au Sahara occidental (MINURSO) pour une autre année. Mais ses membres ont surtout ignoré les recommandations de l’Union africaine appelant à inclure la protection et la surveillance des droits de l’Homme dans la dernière colonie en Afrique. 

Par Malainin Lakhal

Vraisemblablement, cette résolution prorogeant le mandat de la MINURSO jusqu’au 30 Avril 2016 a été rédigée par le soi-disant groupe des amis du Sahara Occidental (États-Unis, la France, l’Espagne, la Grande-Bretagne et la Russie).

Ce texte n’a rien apporté de ce qui était attendu, en particulier par les Etats Africains et d’autres pays tels que le Venezuela ainsi que plusieurs organisations internationales et régionales inquiets par la situation dangereuse des populations et par la possible reprise de la guerre dans la région.

En effet, cette nouvelle résolution n’a rien de nouveau sauf sa date d’adoption. Elle reprend à la lettre la résolution de 2014. Ce qui représente un échec pour ceux qui s’attendaient à une prise de responsabilité de la part du Conseil.

Après l’adoption, le représentant de la Malaisie, pays membre non-permanent du Conseil, s’est plaint dans son discours d’explication de vote, de ce qu’il a décrit comme « un manque de transparence dans les négociations sur la résolution ». En d’autres termes, l’absence de consultations par les cinq Membre permanents avec les autres membres du Conseil de sécurité.

Il convient d’indiquer que le projet a d’abord été examiné par le Groupe des « Amis » du Sahara Occidental avant d’être simplement communiqué aux autres membres du Conseil de sécurité, qui se sont tous plaints de cette méthode de travail et de l’indifférence illustrée par les cinq membres permanents à l’égard de leurs propositions et recommandations qu’ils souhaitaient voir refléter dans ce texte.

Coup de force

Les délégués africains se sont même plaint du fait que l’Afrique ne soit pas représentée dans le groupe des « Amis » du Sahara occidental, ce qui est étrange et inacceptable.

Dans sa déclaration d’explication de vote, le représentant du Venezuela a déclaré que la surveillance des droits de l’homme aurait dû être incluse dans le mandat de la MINURSO, et que l’Union africaine aurait dû être autorisée à s’adresser au Conseil dans une réunion spéciale avant le vote de la résolution.

Le Venezuela a exprimé « certaines préoccupations sur la procédure utilisée dans la rédaction de la résolution que nous avons adoptée. On nous présente un texte qui a déjà été accepté par le Groupe des Amis du Sahara occidental, qui ne traitait pas les préoccupations légitimes et les propositions qui ont été faites part de nombreux pays intéressés à cette question, le Venezuela y inclus. Ces propositions visaient à renforcer le rôle de la MINURSO et promouvoir et protéger les droits humains de la population du Sahara occidental, en tenant compte des recommandations formulées par le Secrétaire général dans son rapport, et la nature de toutes les missions de l’ONU. Il est nécessaire, ensuite, que les négociations futures qui traitent la question voit une amélioration dans les méthodes de travail dans le but d’aider à parvenir à un large débat qui est inclusif et transparent ».

L’Angola, citant le Tchad et le Nigeria, a pour sa part indiqué que « les trois Etats membres africains du Conseil de sécurité ont, d’abord, voté en faveur du projet de résolution car convaincus que le Conseil de sécurité est vraiment engagé pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Deuxièmement, le Conseil de sécurité est déterminé à mettre fin à l’impasse actuelle et à la réalisation de progrès vers une solution politique. Troisièmement, le Conseil de sécurité reconnaît que la réalisation d’une solution politique pourrait contribuer à la stabilité et la sécurité dans la région du Sahel. Et quatrièmement, le Conseil de sécurité encourage les parties à démontrer davantage de volonté politique pour trouver une solution afin de poursuivre le processus de négociation, et reconnaît que la consolidation du statuquo est inacceptable comme indiqué par d’autres orateurs ce matin. »

Il convient de rappeler que l’Union africaine avait formellement demandé au Conseil de sécurité de permettre au Président Joaquim Chissano, l’Envoyé spécial de l’UA pour le Sahara occidental, d’exposer aux membres du Conseil la position de l’UA sur la question.

Le Maroc et ses alliés avaient refusé cette demande. Le Maroc a en outre exprimé son rejet catégorique de toute sorte de participation de l’Union africaine dans les efforts internationaux visant à trouver une solution au conflit.

Le représentant du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilal, a simplement dénommé l’Union africaine de « toxique » sur cette question, en disant que, ayant pris sa décision, l’UA ne devrait pas s’adresser au Conseil.

Le Représentant français à cette réunion, a déclaré que la résolution a donné « l’impulsion nécessaire au processus politique » au Sahara occidental, en impasse pendant l’année écoulée, selon lui. Pourtant, il a reflété la position déshonorante de son pays en faveur de la continuité de la colonisation du Sahara Occidental, réitérant le soutien traditionnel français à la proposition marocaine d’autonomie pour le Sahara Occidental, ce qui est contradictoire avec la doctrine de la décolonisation de l’ONU.

L’obstacle français

Le Maroc et la France rejettent tous les appels internationaux pour inclure un mandat de surveillance des droits de l’homme dans la mission de la MINURSO.

L’Union africaine a récemment appelé à ce que la MINURSO soit dotée d’un mandat pour la surveillance des droits de l’homme, à l’instar de toutes les missions de maintien de la paix des Nations unies, mais la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU a une nouvelle fois ignoré cet appel.

L’UA a également voulu que la résolution indique explicitement que la mission principale de la MINURSO est d’organiser un référendum, ce qui est clairement indiqué dans le nom même de cette instance (Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara-Occidental MIUNRSO). La France et le Maroc essayent d’insinuer que sa mission est simplement le maintien du cessez-le-feu.

De son côté, le Représentant du Polisario à l’ONU, Ahmed Boukhari, a publié une déclaration se félicitant du soutien de l’Union africaine a la position sahraouie mais déplorant « la position de la France, qui reste le principal obstacle à une paix juste et durable au Sahara occidental. »

La nouvelle résolution du Conseil de sécurité est catastrophique, vu les frustrations qu’elle va semer partout dans la région, notamment au sein des populations sahraouies.

La question qui se pose est la suivante : est-ce que le Conseil de sécurité veut pousser les sahraouis à reprendre la lutte armée et plonger le Maghreb dans une crise similaire à celle du Moyen-Orient ?

M.L

 

rapide info

Des communautés du sud mauritanien dénoncent l’expropriation de leurs terres

altUne dizaine d’individus représentant les communautés des villages de Dar El Barka, Ould Birom, Dar El Avia et environs (situés dans la préfecture de Boghé-310 km au sud/est de Nouakchott) ont dénoncé « l’expropriation de leurs terres par les autorités mauritaniennes » au profit d’un opérateur étranger de l’agro-business, mercredi au cours d’une conférence de presse.

Tidiane Kane, ex-maire de la commune de Dar El Barka, explique: « Il s’agit d’un projet englobant théoriquement une superficie de 3200 hectares. Mais au vu du schéma sur la carte et des nombreuses localités citées, la superficie réelle visée est de 9200 hectares.

” Des topographes et pédologues sont déjà sur place, et ont débuté les travaux d’aménagement. L’exécution de ce projet est une violation des codes foncier, forestier, pastoral et environnemental de la Mauritanie, a-t-il dénoncé. Ainsi qu’une atteinte grave à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (Cadhp). Raison pour laquelle nous rejetons catégoriquement la réalisation du projet », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, ces communautés appellent à la mobilisation de tous « gouvernement, ambassades, organisations de défense des droits humains, Organisations de la société civile (Osc), pour soutenir un combat commandé par le refus de la confiscation de terres appartenant à des communautés pauvres dont la survie en dépend, car ces terres servent à l’agriculture sous différentes formes et au pâturage du bétail.

Le 9 mars dernier, signale-t-on, le gouvernement mauritanien et l’Organisation arabe pour l’Investissement et le Développement Agricole (Oaida) ont signé une convention relative à un bail portant sur 3200 hectares.

Ce projet vise « la promotion des produits agricoles en général, notamment ceux considérés comme stratégiques pour la Mauritanie », déclarait pour la circonstance le ministre des Finances, Moctar Ould Diay.

Pour sa part, le président de l’Organisation arabe pour l’Investissement et le Développement de l’Agriculture, Mohamed Ben Abeid El Mezroui, a exprimé sa volonté à œuvrer au développement d’une coopération dynamique avec la Mauritanie.

Les populations de la vallée du fleuve en Mauritanie dénoncent régulièrement l’accaparement de leurs terres par des nationaux plus fortunés et des étrangers en violation des lois foncières, avec de graves risques d’insécurité alimentaire pour les communautés.  

Pana