Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 03/06/2013

FLAMNET-RÉTRO : LE MÉMORANDUM DES FLAM

memo flam  

La situation actuelle de la Mauritanie est suffisamment préoccupante à tous points de vue, pour ne pas interpeller les patriotes sincères sur la nécessité de rechercher rapidement des solutions.
Le présent mémorandum s´inscrit dans ce cadre là.

  

ETATS DES LIEUX
 

 

Les mauritaniens dans leur ensemble sont aujourd´hui face à un régime dictatorial, éthnopolitique, raciste, esclavagiste; un régime prédateur, otage d´ un clan qui monopolise et pille les ressources nationales, se substituant à un Etat qui a cessé d´exister.
Ils sont face à une politique nocive qui accentue chaque jour davantage la déchirure sociale, déjà profonde entre Arabo-berbères et Négro-mauritaniens.
Avec ce régime, deux questions importantes minent et dominent la vie politique:

  • LA QUESTION DE “L´UNITÉ NATIONALE”, question structurelle, grave, restée longtemps tabou et qui demeure encore malgré tout occultée;

LA QUESTION DE LA DÉMOCRATIE où, aujourd´hui, nous sommes mis face à une démocratie dévoyée et confisquée du fait de l´impossible alternance imposée.

 

 

Depuis l´indépendance la question de coexistence n´a cessé de se poser avec acuité, au travers de crises récurrentes(1966,1979,1986/1987,1989,1990/1991), creusant toujours plus profondément les rapports intercommunautaires, sans qu´aucune réponse objective ne lui soit apportée.
Ces dernières années, elle va même connaître une aggravation sans précédent par l´action du régime en place.
Il est temps de tirer les lecons du passé pour se tourner résolument vers l´avenir.
Quarante (40) années de politique de l´Autruche autour de cette question, quarante années d´incompréhension et de refus de s´écouter, ca suffit!
Ca suffit, si nous tenons réellement à sauvegarder le pays!

 

 

Les Mauritaniens ne peuvent plus continuer d´en faire l´économie, sans risques majeurs. Il faut impérativement la débattre et tenter de lui trouver, pendant qu´il est encore temps, des solutions adaptées et justes.
Et ces solutions passent selon les FLAM par la concertation. Les Mauritaniens doivent discuter en toute sérénité, largement, sans passion et surtout sans à priori.
Telle était la conclusion du Manifeste de 1986, tel est ce que nous réaffirmons de nouveau ici.

Au regard de la situation de crise interne aigûe, il nous a semblé impérieux d´inviter la classe politique, l´opposition conséquente en particulier, à réfléchir et agir au plus vite dans une double démarche:

  • Rechercher ensemble les voies et moyens d´une unité d´action de l´opposition susceptible de créer un rapport de force qui lui soit favorable.
  • Impulser en même temps un débat de fond sur les questions essentielles de l´Unité nationale qui engage l´avenir même de la Mauritanie, de la Démocratie, dans une perspective de créer une dynamique nouvelle pour le changement futur devant reposer sur une unité nationale reconstruite sur des bases durables plus vraies et plus saines.

Telles sont les raisons qui ont amené les FLAM à apporter ici un certain nombre de réponses autour de questions cruciales, sensibles pour la majorité de la classe politique, et sur lesquelles pourtant il faut bien que les uns et les autres se prononcent un jour.

 

LA QUESTION NATIONALE

  

Lorsqu´on parle de question nationale, on se référe le plus souvent à l´ensemble des questions sous-jacentes touchant à la discrimination raciale, à l´identité de la Mauritanie, à l´Autonomie. Il s´agit également de la question culturelle, de spoliation des terres, du passif humanitaire (crimes commis et déportation de mauritaniens), de l´esclavage…
Toutes ces questions renvoient en fait à l´enjeu de la cohabitation entre Arabo-berbères et Négro-africains évoquée par euphémisme le plus souvent sous le vocable de “problème de l´Unité nationale” ou de la “Question nationale”.

  

LA QUESTION DE L´ESCLAVAGE

  

Si nous devons reconnaître que la question de l´esclavage reste vivante dans les faits et dans les mentalités de la plupart des Mauritaniens, nous devons le mettre au compte de l´Administration qui n´ a jamais oeuvré réellement pour son éradication; car des mesures juridiques rigoureuses et fermes n´ont jamais été prises contre les tenants de cette pratique. Il est impensable et inacceptable qu´à l´oréee du 3ème millénaire, des hommes puissent être considérés comme des bêtes de somme.
Les victimes, essentiellement Haratines, doivent bénéficier à la fois du soutien de la loi, d´un appui économique et scolaire.
L´Ecole mauritanienne du futur devra contribuer à forger une nouvelle mentalité débarassée de l´esclavage et de l´esprit de castes, tournée vers la libération de l´homme et de sa promotion en tant que citoyen responsable.

  

LA QUESTION CULTURELLE 

  

Beaucoup d´observateurs, peu avertis, ont tendance à interprêter le problème négro-mauritanien comme une question essentiellement culturelle. C´est une erreur car la question culturelle n´est qu´un aspect du problème global que pose l´unité nationale.
Il faut, nous semble-t-il, rechercher la solution à cette question en partant des principes de base suivants:

  • Aucune culture, ni aucune langue nationale n´est en soi supérieure aux autres langues et cultures nationales;
  • Á L´Ecole, l´unification du système scolaire devra reposer sur la place et la considération à accorder aux langues négro-africaines, à l´arabe, à côté du francais.

LA QUESTION DES TERRES 

  

Par la réforme foncière de 1983 (Ordonnance numéro 83127 du 05 juin 1983), les autorités allaient poursuivre la dépossession progressive des Négro-mauritaniens de leurs terres.
Pour vaincre la résistance des populations hostiles à cette réforme scélérate, le régime de Ould Taya allait profiter des événements Sénégalo-mauritaniens de 1989, pour procéder à des spoliations massives et sans précédent, et déporter des dizaines de milliers de propriétaires Négro-mauritaniens vers le Sénégal et le Mali. C´est inacceptable.
La solution au problème de redistribution des terres doit être trouvée dans la mise en place d´une réforme agraire à caractère NATIONAL, qui procéderait par cercles concentriques. L´accès à la terre d´abord aux autochtones locaux, ensuite aux nationaux, enfin aux investisseurs sous-régionaux et internationaux, dans la préservation des droits séculiers des pasteurs, des pêcheurs et des paysans.

  

LE PASSIF HUMANITAIRE

  

Il s´agit là d´un euphémisme utilisé par ceux là qui répugnent à parler des déportations et des crimes commis contre les Négro-mauritaniens. Ces crimes commis entre 1986-1991 ne sauraient rester impunis sous peine de saper les fondements même de la vie en commun.
La soultion à la question de ces crimes doit être recherchée dans l´équilibre à trouver entre la nécéssité du pardon, le refus de l´impunité et les exigences de réparations.


En ce qui concerne les réfugiés, ils doivent être réhabiltés et réinstallés dans tous leurs droits.


Ce serait toutefois une erreur de croire que les réparations des crimes et des déportations suffiraient à elles seules à assurer la réconciliation. Non, il faut plus,grâce à un train de mesures plus hardies, propres à créeer un climat d´apaisement social. Il s´agira, en plus de procéder à une amnistie pleine et entiére des anciens détenus et exilés politiques, de réintégrer les fonctionnaires arbitrairement radiés, de lever l´état de siége dans la vallée, de mettre en place une commission vérité/réconciliation.
Ce sont là des mesures aptes á créer les conditions optimales d´apaisement propre à amorcer le Débat, car il faut débattre.Le PROBLEME DE LA MAURITANIE EST D´ABORD ET SURTOUT un problème politique avant d´être un problème de violations des droits de l´Homme.
Il faut dès lors discuter, engager un débat large et sans exclusive.

  

LA QUESTION DE L´IDENTITE DE LA MAURITANIE

  

Toutes ces questions que nous avons passé en revue renvoient, en fait, à la cause première, L´IDENTITÉ DE LA MAURITANIE. La Mauritanie est-elle ou devrait-elle être arabe ou négro-africaine?
En vérité , la Mauritanie, pour être viable, devra garder un juste équilibre entre son caractère arabe et son caractère négro-africain. Elle devra être un traît d´union entre le monde noir et le monde arabe. Bien gérée, cette diversité pourrait constituer une richesse inestimable pour tous.

  

LA QUESTION DE L´AUTONOMIE

 

 

La meilleure manière de capitaliser cette richesse serait de revoir nécessairement la cohabitation entre les communautés, après l´échec d´une expérience de plus de trois décennies. Cette cohabitation devra désormais reposer sur la base de l´AUTONOMIE à l´image du modèle belge ou sud-africain. Cette proposition de solution, nous semble pertinente à plusieurs égards:

  • Historiquement l´on sait que bien des empires africains se sont constitués à partir de royaumes annexés, mais non déstructurés;
  • Présentement, l´autonomie constitue un mode dominant de réglement, tant en Afrique qu´en Europe, des problèmes de cohabitation;
  • Enfin elle n´entre pas nécessairement en conflit avec les objectifs de construction nationale.
    En tout état de cause, il devient indispensable que LES COMMUNAUTÉS PRENNENT EN MAIN LA GESTION DE LEUR TERROIR ET MODÉLENT Á CET EFFET LEURS PROPRES INSTITUTIONS TOUT EN PRÉSERVANT LE LIEN UNITAIRE.
    En tout cas, l´Etat unitaire centralisé, à moins d´être profondément remanié dans une perspective d´un JUSTE ÉQUILIBRE DANS LA GESTION DU POUVOIR POLITIQUE, ne saurait répondre aux attentes nouvellement exprimés.

LA QUESTION DE LA DEMOCRATIE

  

L´amorce du”processus démocratique”en Mauritanie a été comme partout ailleurs en Afrique, inspiré et “forcé” par le discours de la Baule.
Mais là moins qu´ailleurs, il aura tout juste permis l´existence formelle de partis politiques,rien de plus. Notre”Démocratie”aura surtout permis un régime militaire dictatorial de s´octroyer une caution de légitimité, sans changer fondamentalement de nature. Voilà il serait naïf de la part de l´opposition d´espérer obtenir le respect des libértés fondamentales, ou des éléctions libres et transparentes.
Avec ce régime militaro-clanique il serait illusoire de compter sur une alternance possible.
Ce que cherche au contraire Ould Taya c´est plutôt élargir sa mouvance présidentielle, domestiquer les consciences à la manière des partis uniques d´antan.
 

Par ailleurs-autre faiblesse-la”Démocratie”instaurée par Ould Taya est venue se greffer sur un “passif humanitaire”toujours pendant et une situation politique de discrimination raciale ouverte, qu´elle a volontairement occultée et masquée.
Or une démocratisation authentique ne saurait prendre appui sur un tel fondement.
Voilà pourquoi on ne peut lui accorder un quelconque crédit.
Face à un processus “démocratique”biaisé et confisqué il y a lieu de réagir, non pas par l´adhésion tacite au statu-quo-ante plutôt favorable au régime, mais par le choix résolu d´une stratégie et de méthodes offensives, propres à hâter le changement.


UN CHANGEMENT dont les lignes de force seraient la RÉCONCILIATION NATIONALE- car les Mauritaniens ont d´abord besoin de se reconcilier-, UN DÉBAT NATIONAL et enfin le REDRESSEMENT ET LA CONSOLIDATION DU PROCESSUS pour le libre exercice du jeu démocratique dans les conditions de transparence requises; le tout piloté par un gouvernement d´union nationale pour la période transitoire.

  

CONCLUSION

  

Il est encore temps de construire dans l´intérêt bien compris de tous un ETAT DÉMOCRATIQUE,ÉGALITAIRE ET DE LIBÉRTÉ: un Etat fondé sur la base de CITOYENS RESPECTUEUX DU BIEN PUBLIC, ÉGAUX EN DROITS ET EN DEVOIRS SANS CONSIDÉRATION DE RACE OU DE TRIBU.

 

LES FLAM lancent un appel à l´ensemble des forces politiques progressistes mauritaniennes, à engager le débat sans tarder, pour l´édification d´un véritable ETAT DE DROIT, d´où seraient bannis à jamais l´esclavage, le racisme, l´exclusion et la misère.

 

La lutte continue! 

 

Fait à Dakar, le 21 Mars 2000

Les Forces de libération africaines de Mauritanie.

 

Flamnet-agora: Lettre à mon peuple

altCher peuple, sais-tu qu’on lisait déjà dans les histoires de la Grèce antique que les aristocrates de certaines cités hellènes devaient, en prenant possession de leurs charges, prêter le serment de toujours nuire au peuple ? Il y a ainsi chez nous, depuis l’indépendance, de tels serments qui ne sont jamais prononcés publiquement, mais toujours tenus par ceux qui s’accaparent les rennes du pouvoir. Il suffit de se pencher sur la rhétorique officielle des dirigeants et des leaders politiques pour en saisir l’esprit démagogique.

En Mauritanie, tout est bâti sur le trompe-l’oeil. Le mensonge le plus impudent, disait Albert Camus, « pourvu qu’il soit répété assez souvent et assez longtemps, laisse toujours sa trace ». De ces mensonges à répétition, découle un Etat malade et incapable d’être équitable. Un Etat dans lequel la discrimination est érigée au rang de priorité constitutionnelle, notamment par le biais du système de quotas dans la fonction publique. Un Etat qui encourage le népotisme et le clientélisme. Qui ne transmet guère à ses fils la fibre patriotique, ni par son armée, ni par son histoire. Somme toute, un Etat qui ne cesse de trahir son peuple. En voici les preuves.

Les alliances ethniques, tribales et régionalistes priment sur la conscience nationale. C’est pourquoi un Président de la République est le représentant d’un groupement avant d’être celui de tous les Mauritaniens. D’où l’allégeance mesquine et secrète des chefs de tribus, des notables du Nord, et d’une partie des cadres de la vallée (le carré des vendus) aux autorités du pays. Et à l’étranger, un chef d’Etat mauritanien accorde toujours la priorité à une partie de la diaspora, au détriment de l’écrasante majorité. Par exemple, lors de son dernier voyage, Mohamed Ould Abdel Aziz a reçu en catimini des représentants d’une association maure à Bruxelles, alors qu’il a fait voyager à Paris, pour une réunion, un groupe de noirs en provenance de Hollande et de Belgique. Deux poids, deux mesures. Raisons pour laquelle depuis 1960, on a hérité d’un Etat raciste, et d’une société scindée.

Le premier président mauritanien employait l’expression « l’Union des âmes » pour évoquer la nécessité d’œuvrer pour la cohabitation nationale : pourtant, il fut le premier à exclure les cadres et intellectuels noirs de la fonction publique et les hautes sphères de l’Etat. Après lui, ses successeurs n’ont pas tergiversé pour exacerber la situation. L’un ordonna à ce que l’on applique la charia uniquement sur les Harratines et le plus cynique songea même à une épuration ethnique. Tous deux sont des héros, tandis que leurs victimes sont traitées comme des rebuts à chaque fois qu’elles revendiquent vérité et justice.

Cher peuple, aujourd’hui, c’est un autre qui te gouverne avec des manières bassement soldatesques. La justice est sous ses galons et le pouvoir concentré entre ses mains. De l’intérieur, il ne contrôle que ses affaires personnelles pour s’enrichir de tes mamelles juteuses. De l’extérieur, il te ridiculise par l’incompétence diplomatique de ses ministres. Et contre certains de tes fils, il a programmé un véritable « génocide biométrique ». Augmenter les difficultés de l’enrôlement des Mauritaniens à l’étranger est une autre façon de poursuivre le projet de son mentor Maouiya Ould Sid’Ahmed Taya.

Il y a quelques semaines, c’était à Mohamed Mahmoud Ould Brahim Khalil– l’ambassadeur de la Mauritanie à Paris – d’ouvrir le bal des suspicions autour de la citoyenneté des défunts mauritaniens, pour lesquels les parents réclamaient un visa.

Pour lui, Dieu ne retire-t-il pas l’âme d’un négro-mauritanien à l’étranger ?

Cher peuple, tu connais ton malheur.

Ô mon peuple, tu dois mener ton propre combat, celui de la réhabilitation de ta mémoire et de celle de tous les opprimés. Apprends de la mésaventure de notre conscience collective nationale défaillante.

Songe davantage à la prise de conscience. Popularise la lutte, entamée il y a longtemps par cette partie de l’élite que le sens de l’intérêt général anime

Choisis pour changer la donne, un noyau d’hommes et des femmes porteurs d’une éthique et de convictions.

Tu peux te libérer du joug autoritaire et oppressif. Et pour ce faire, il est urgent de transformer les mentalités pour une révolution populaire. A ce moment, le peuple aura simplement besoin d’un homme intègre et pacifiste capable de réunir les forces vives (les jeunes, les femmes avec leurs enfants, et une élite pragmatique) avec un seul slogan :
” Mauritaniens dignes… Mauritaniens égaux”.
Cette révolution sera fièrement menée par les Fils du Peuple !

Silèye Ba- Sociologue- journaliste.

Flamnet-Agora: Lettre ouverte à son excellence le président de la république : Kaédi, une ville en état de siège

Excellence


La ville de Kaédi est laissée à elle-même, abandonnée, délaissée, cette attitude de mépris a plongé sa jeunesse dans un désespoir profond sans précédant engendrant des conséquences dramatiques.

La capitale du Gorgol connait une situation difficile depuis plus de deux décennies dans toutes les sphères de la vie politique, sociale et économique. Ce mal pèse lourdement sur sa jeunesse réputée pour son excellence et son attachement à la patrie

Les autorités administratives en service sont souvent zélées et se permettent des abus de pouvoir que rien ne justifie. Nous tenterons à travers cette analyse de dresser un portait tout à fait exact de cette ville martyre qui a été jadis une cité phare qui a toujours contribué au développement du pays

1.1 -Administration :

L’administration est représentée par les beïdanes qui de surcroit s’expriment seulement en hassanya, c’est ce qui traduit une barrière linguistique et communicationnelle entre gouvernants et gouvernés au point que les populations conscientes de l’indifférence et de la négligence dont elles font l’objet, désertent l’administration qui symbolise la terreur et l’intimidation sans cesse voire une exclusion galopante à l’image d’une administration d’occupation qui sème la terreur et l’inquiétude.

Le wali, le hakem, le hakem adjoint, le président du tribunal ,le procureur de la république ,le juge d’instruction, le cadi ,le directeur de la sureté ,le commissaire de police ;

le commandant de la compagnie de gendarmerie le commandant de brigade de la gendarmerie ,le DRASS, le DREN ;le commandant de la garde, le commandant de région militaire ,les walis adjoints ,le directeur de la SOMELEC , le délégué représentant le ministère de la culture, le trésorier régional sont tous issus d’une seule ethnie celle arabo –berbère : c’est pourquoi les populations n’ont plus confiance à cette administration dont le souci primordial est d’instaurer une psychose et un traumatisme permanent chez elles .
Pour rapprocher des populations, les autorités se doivent comprendre la langue de leur administré pour pouvoir avec une idée sur leurs valeurs culturelles et sociales en vue de les comprendre et connaitre leurs problèmes et leurs priorité, mais les représentants de l’administration ne comprenant pas le fonctionnement sociologique ’d’un milieu qui leur est étranger considèrent les autochtones comme étrangers : c’est ce qui explique souvent les divergences entre administrateurs et administrés à Kaédi.

Cette administration contribue à l’officialisation de l’expropriation des terres des pauvres citoyens et distribuées à des commerçants maures venus d’ailleurs : ainsi toute la partie sise derrière l’aéroport qui était une propriété des kaédiens autochtones leur a été spoliée purement et simplement. Dans le même ordre d’idée un commerçant et affairiste se nommant Cheikhatou représentant l’UFP s’est accaparé de plus de 70 hectares appartenant aux populations de Kaédi.

Les pauvres paysans sont soumis à des redevances surélevées et exorbitantes s’ils refusent de s’exécuter ils perdent leurs terres, alors que l’Etat ne prend pas les dispositions nécessaires pour que la campagne agricole démarre à temps.

Les autorités administratives encouragent et favorisent la spoliation des terres des populations noires comme le hakem par exemple qui a nié catégoriquement que les rapatriés de Ganki Doumbodji puissent posséder des terres au niveau du PPG1, menaçant de les enfermer s’ils continuaient à revendiquer leurs terres pour le hakem toutes les terres appartiennent à l’Etat. Ce hakem montre une fermeté à travers des cas de spoliation.

Il avait aussi refusé de trancher un autre cas de spoliation des terres de cultures appartenant à Moctar Ali Ndjim rapatrié installé dans le site de Patoukone. Cette administration manque de respect à ses administrés qu’elle est censée pourtant représentée, car toute administration sérieuse se doit de se mettre au service des administrés. Dans la zone se situant à l’ENFVA, sur l’axe Lexeiba, les walis qui se sont succédé ont spolié des terres appartenant aux populations de Kaédi, des lots de 1000 Mètre carré qu’ils revendent par la suite à des maures prétextant que ces terres relèvent du domaine de l’Etat.

2-La police :

C’est une police de répression qui se caractérise par l’excès de zèle à l’endroit des noirs qu’elle humilie quotidiennement. Les malheureux citoyens qui y séjournent subissent des répressions, des violences verbales et physiques. Elle recourt à la torture, les jeunes noirs durant leur séjour au commissariat de police sont menottés torturés même pour une accusation à la suite d’une banale affaire ne sont pas épargnés par le supplice infligé par les brigades spécialisées dans la répression constituées d’individus arrogants, indisciplinés sans aucune formation ni éthique.

Une cellule de la police rédige des procès verbaux ou les aveux extorqués aux accusés y sont mentionnés. Banalement, le dossier transmis au parquet dans des conditions pareilles dramatiques débarque auprès du juge d’instruction aussi zélé et raciste que les éléments de la police qui ont rédigé le procès verbal ; confirme les charges contenant sur les fallacieux PV. L’accusé présenté devant le procureur qui ne parle que le hassanya comme le juge d’instruction des centaines d’accusés sont condamnés à des peines lourdes avec un motif très banal.

3-La jeunesse

Abandonnée et placée dans de mauvaises conditions, elle s’adonne au banditisme, à la délinquance et à la drogue, ainsi la majorité des jeunes s’adonnent à la drogue et au vol. Cette situation engendre la mise en place d’un réseau mafieux au niveau du corps de la police, souvent accusés gratuitement par des policiers qui font partie de ces réseaux qui demandent des sommes faramineuses pour libérer les jeunes accusés ,sinon sur la base de simples accusations ils sont placés en détention préventive à la prison civile de Kaédi attendant leur procès dont la sentence est connue d’avance. Il faut savoir que le réseau constitué des policiers, des membres du parquet et les gardes pénitenciers travaillent ensemble pour réduire le noir au néant.

4-La justice

Un vaste réseau mafieux est présent au parquet constitué de policiers, des membres du parquet et des affairistes connus dans le milieu des renseignements. Les prévenus et détenus de la maison d’arrêt doivent sortir des montants exorbitants pour obtenir la liberté provisoire qu’ils achètent en fait. La maison d’arrêt est remplie de jeunes tous noirs issus de la communauté noire (Peulhs, Soninké et harratin) qui développent la délinquance dans le milieu carcéral. Les lourdes peines ne sont réservées qu’aux noirs.

Ces jeunes sont –ils tous mauvais ? Pourquoi tous les détenus sont noirs ? Le secteur de la justice est connu par une corruption à grande échelle, plusieurs plaintes introduites au parquet sur la personne de Dr Mohamed Cheikhna, gynécologue en activité à l’époque au centre hospitalier de Kaédi, par insouciance il a occasionné plusieurs décès des femmes dont les noms suivent :

1-Kadia Amadou, hospitalisée le 09-02-2010 et décédée le 11-02-2010

2-Djeynaba Timéra, hospitalisée le 07-02-2010 et décédée le 08 -02-2010

3-Aissata kébé, hospitalisée le 14-02-2010 et décédée le 16-02-2010

4-Hapsa Ba, hospitalisée le 15 -02-2010 décédée le 16-02-2010

5-Minetou Mint Salem, hospitalisée le 23-03-2010 et décédée le même jour

6-Aminata Gueye, hospitalisée le 04-04-2010 et décédée le 14 -04-2010

7-Naguiba Mint Messaoud, hospitalisée le 08-05-2010 et décédée le 09-05-2010

8-Batouly Kane, hospitalisée le 26-04-2010et décédée le 02-05-2010

09-Benina Mint Alioune, hospitalisée le 08 -05-2010 décédée le même jour

10-Mariata Sow, hospitalisée le 10-05-2010 et décédée le même jour

La liste n’est pas exhaustive. Après une telle forfaiture les sieurs Abdrahmane Samba Dia né en 1956 à Sayéne Gababé et Sall Mouhamadou Hamady ont introduit des plaintes les 17 et 18 Mai 2010 jusque là le parquet est resté muet par rapport à leur plainte classée sans suite après avoir été menacés par le procureur. Les populations attendent toujours que justice leur soit rendue.

C’est pourquoi les populations ont perdu confiance à cette justice. Entre 2010 et 2012 le procureur de la république avait saisi quatre armes appartenant à des beïdanes, nous avons appris que les armes étaient sans autorisation et avaient été remises à leurs propriétaires alors que des noirs sont désarmés prétextant qu’ils ne possèdent pas une autorisation de port d’arme.

Le 15 Avril 2013, Amadou Mamadou Sow, retraité de la SNIM ayant abattu un chameau qui avait détruit ses cultures sera placé en détention préventive une semaine durant et son arme lui sera retirée par le même procureur qui avait remis des armes à leurs propriétaires qui n’avaient aucune autorisation : ce qui signifie la volonté d’armer une communauté pour désarmer une autre .

5-L’état civil

Considérés comme étrangers les noirs candidats à l’enrôlement sont soumis à des conditions difficiles, ils sont humiliés avant d’être rejetés. En connivence avec le tribunal, les candidats à l’enrôlement dont les parents sont décédés peuvent passer plus d’un mois pour chercher à établir un certificat de décès mais le plus souvent le président du tribunal les soumet à de rudes épreuves les demandant de fournir des témoins.

Plusieurs enfants dont les parents vivent à l’étranger ne pourront pas s’enrôler au registre d’état civil et des titres sécurisés ce qui va engendrer des conséquences dramatiques ; plusieurs mauritaniens deviendront apatrides dans leur propre pays.

6-L’Education

La conséquence de l’échec de la reforme en cours se traduit par la baisse des niveaux des élèves et le taux d’abandon élevé. L’école n’offre plus aux jeunes un enseignement de qualité capable de les garantir un avenir meilleur pouvant faciliter leur intégration futur dans la vie sociale. Le comble du mal est que les autorités ne proposent aucune alternative pouvant redonner espoir aux populations.

Les principales causes ayant engendré cette situation sont :

– Absence d’une de vision pour une politique éducative sérieuse

– Absentéisme des enseignants

– pléthorique des classes

– Manque de formation des enseignants

– Démission des APE

– Inadaptation du contenu de l’enseignement par rapport aux besoins du marché.

Cette situation inquiétante se traduit par des taux d’abandon élevés ; les nouveaux potentiels candidats dans le milieu du banditisme sont tous issus de l’école.

Absence de programme de développement :

La proportion de la population active qui vit le chômage est passée de 13 pour cent en 2000 à 31 pour cent en 2008 soit une progression de 241 pour cent .Actuellement le taux de chômage atteint plus de 50 pour cent. La prise en charge du développement régional sur le plan institutionnel ,reste l’apanage de l’administration territoriale, notamment par le biais du conseil régional de développement qui reste en réalité peu opérationnel et peu connu des acteurs régionaux du développement dans la mesure ou il n’est pas arrivé à promouvoir le développement.

Cette situation catastrophique est le portrait réel de cette cité oubliée, négligée, bannie et marginalisée. Il est urgent d’entamer une réflexion dans le sens d’adopter des stratégies pour sortir Kaédi de l’enfer dont les autorités racistes et zélées le maintiennent.

Dia Mamadou Aly
Infirmier à la retraite
Résident à Kaédi
44 61 90 77