Monthly Archives: September 2011
Le gouvernement mauritanien signe, persiste, accuse et menace
Le ministre de l’intérieur et de la décentralisation M. Mohamed Ould Boilil a fait mardi en fin d’après midi une déclaration à la presse nationale dans laquelle il souligné, par rapport aux récents évènements dans certaines villes du pays, que le recensement se poursuivra et qu’il ne sera permis à personne de troubler la quiétude des citoyens ni de perturber l’ordre public”. Voici le texte intégral de cette déclaration:
“Depuis quelques jours, certaines villes du pays ont connu des manifestations mettant en cause l’opération d’enrôlement des citoyens sur le registre national des populations. Ces manifestations ont, malheureusement, causé la mort d’un citoyen à Maghama, que Dieu l’accueille dans son Saint Paradis (Inna Lillahi We Inna Ilehi Rajioun). Elles ont été, également, l’occasion pour saccager et brûler les édifices publics et porter atteinte aux biens de l’Etat et des citoyens. Les manifestants, sous prétexte d’arguments fallacieux, véhiculent, inconsciemment, par rapport à l’opération d’enrôlement, des slogans sans fondements qui, au-delà de l’intoxication, sont l’oeuvre d’acteurs politiques malveillants et peu soucieux de l’intérêt national.
Les opérations d’enrôlement engagées depuis le mois de mai 2011 visent l’instauration dans notre pays d’un système d’état civil biométrique moderne et fiable. A ce jour, 101.860 citoyens ont été enrôlés sur l’ensemble du territoire national.
L’Etat mettra les moyens et prendra le temps qu’il faut pour permettre à tous les Mauritaniens de s’enrôler et de disposer de titres sécurisés.
L’Etat, convaincu qu’il y va de l’intérêt national, est résolument engagé à mener cette opération stratégique pour l’avenir du pays.
Autant l’Etat est attentif aux préoccupations des citoyens, autant il reste ferme pour garantir l’intérêt suprême de la Nation.
En conséquence, il ne sera permis à quiconque de troubler la quiétude des citoyens ou de perturber l’ordre public.
Aussi, je demande aux citoyens de respecter la loi et de préserver l’ordre public.
Je vous remercie.
Wassalamou Aleykoum Wa rahmatoullahi Taala Wa Barakatouh”.
Kaëdi, ville martyre, nous appelons l’armée à renverser Mohamed Ould Abdel AZIZ
Les forces armées mauritaniennes ont réprimé, avec une extrême violence, les récentes manifestations pacifiques organisées par des jeunes mobilisés contre l’opération d’enrôlement au sein du mouvement « Touche Pas à ma Nationalité ». Durant trois jours, elles ont fait de cette ville un terrain de jeu favorable, un champ de bataille, un front de guerre. Rien, ni personne n’a été épargnée. Au-delà de cette intervention particulièrement massive et disproportionnelle, il y a là le signe évident du retour de l’Etat oppresseur, raciste et esclavagiste dans cette ville. La méthode n’est pas sans rappeler celle de sinistre mémoire d’une Algérie de veille d’indépendance quand une certaine armée d’occupation poursuivait les militants de la libération dans les rues de la Kasbah et jusque dans les manâzils qu’elle fouillait systématiquement et tirant à vue sur leurs occupants. A Kaédi, l’armée du Général Mohammed Ould Abdel AZIZ s’est comportée comme en territoire conquis et occupé, guerroyant, poursuivant les manifestants dans les ruelles de la vieille ville, lançant aveuglément des grenades dans les concessions, dépassant ainsi les limites de l’acceptable.
Tout cela pourquoi ?
Parce que le peuple en général, sa jeunesse avant-gardiste en particulier, a exprimé son opposition à une opération d’enrôlement qui s’apparente à un génocide démographique imposée par l’Etat. Comment ne l’auraient-ils pas fait tant les motivations et la portée d’une telle opération manquent de clarté. La jeunesse ne demandait ni plus ni moins, en raison de l’enjeu, que l’arrêt de l’opération en attendant que le peuple soit édifié sur ses tenants et aboutissants. En faisant cela, elle use d’un droit fondamental et accomplit un devoir, celui d’alerter la société sur les risques, et c’en est un, qui la guettent. C’est-à-dire tout le contraire de ce que font les politiques véreux : Manipuler, tromper.
Mais ce faisant, elle savait qu’elle bousculait des habitudes dans ce pays où les seules manifestations autorisées sont celles de soutiens aux régimes, fussent ils dictatoriaux et sanguinaires. Elle attendait une explication, celle-ci fut musclée. Il est vrai que c’est trop demander au soldat en chef de faire œuvre de pédagogie, lui qui reconnaissait dans une interview accordée à la radio Kassataya que les conditions qui ont présidé au lancement de l’opération de d’enrôlement, manquaient d’explications. On sait désormais ce que recouvre pour lui ce concept.
La responsabilité de Mohammed Ould ABDEL AZIZ dans ce qui se passe à Kaédi depuis le 24 septembre est pleine et entière. Il devra en répondre ; et ses soutiens de la cité du Sud, s’en expliquer.
Face à cette agression, n’est-il pas indécent de parler de violence des manifestants et de ces femmes déterminées à faire libérer leurs enfants ? Ils se sont défendus avec des moyens de bord rudimentaires. Cela s’appelle RESISTANCE. La peur a changé de camp. La résistance doit se poursuivre partout en Mauritanie, avec tous les Mauritaniens qui le souhaitent.
Au nom de cette résistance, du droit à la résistance et à une existence digne, nous réfutons le principe de l’unité nationale fondée sur l’unité du cavalier et du cheval. Nous ne serons plus le cheval. Désormais, nous posons la question du statut des noirs Mauritaniens.
Avec Ould Abdel AZIZ, la Mauritanie ne sait pas où elle va, mais elle y va en courant à grande vitesse. Il usurpe le pouvoir, décide d’élections unilatérales avant de les reporter au prétexte de les élargir à l’ensemble de l’opposition, mais en réalité pour mieux les truquer et se faire élire. Depuis, il s’est assis sur tous ses engagements, à commencer par les accords de Dakar et leur application. Aujourd’hui, le pays vit dans un vide juridique sans précédant : tous les mandats électifs ont expiré ; des Sénateurs aux Maires et Conseillers Municipaux, en passant par les Députés à l’Assemblée Nationale. Il reste seul maître à bord. Mais il n’a plus la confiance du peuple, qu’il a trompé, trahi. Il doit PARTIR peut importe comment.
Notre Nationalité n’est pas négociable.
Si l’assassinat du jeune Lamine MANGANE se confirmait, nous appelons l’armée à renverser Mohamed Ould Abdel AZIZ.
Mariame KANE, Boubacar DIAGANA et Ciré BA
Diaspora mauritanienne aux USA: Manifestation et Campagne Publique contre les Violations des Droits de l’Homme
Dix ans après la Conférence Mondiale Contre le Racisme, la Xénophobie et l’Intolérance qui y est Associée, la situation des droits de l’homme en Mauritanie demeure sombre. Malheureusement, l’esclavage, la discrimination raciale et le nettoyage éthnique continuent à faire partie de la réalité quotidienne des Mauritaniens noirs. Nous sommes ici pour déclarer que la Mauritanie a failli dans ses engagements à se conformer aux normes internationales des droits de l’homme. Nous saisissons cette occasion pour attirer l’attention de l’Assemblée Générale de l’ONU sur le malheureux sort des Négro-mauritaniens. Après les violations flagrantes des droits de l’homme par le régime dictatorial de Ould Taya qui a fait deporter plus de 80.000 personnes au Sénégal et au Mali, et fait tuer environ 500 officiers noirs durant leur détention, la prise du pouvoir par le premier président Mauritanien démocratiquement élu avait suscité de l’espoir en 2007. Mais cet espoir a été vite anéanti par le coup d’Etat militaire organisé par le général Mohamed Ould Abdoul Aziz en 2008, mettant ainsi fin à l’Etat de droit émergent.
Le président auto-imposé a ramené le pays à l’ère des arrestations arbitraires, des détentions abusives et la persécution des militants des droits humains. En réponse à son discours à la nation du 5 Septembre 2011, où il a catégoriquement nié l’existence de l’esclavage et vilipendé les militants des droits de l’homme, le Sénateur Youssouf Sylla l’a fortement exhorté à reconnaître les défis auxquels le pays est confronté. Dans une lettre ouverte datée du 7 Septembre 2011, il a dit : «Mr. le Président, vous devriez comprendre que les militants des droits humains ne sont ni vos ennemis ni des ennemis de la nation mauritanienne. » Contrairement au président, il a décrit leurs actions comme un combat noble pour une Mauritanie plus démocratique.
Le régne du Général Aziz est une simple continuation du régime dictatorial du Colonel Maaouya Ould Sid’ Ahmed Taya. Il a montré son mépris des droits de l’homme en persécutant les défenseurs des droits humains tout en protégeant les propriétaires d’esclaves. Par ailleurs, son gouvernement s’est engagé dans une politique ouvertement discriminatoire envers les Mauritaniens Noirs. Depuis le mois de Mai 2011, le gouvernement procède à un recensement à caractère raciste dans le but évident d’exclusion des Mauritaniens Noirs du registre électoral. Malgré les protestations de la société civile et les appels des dirigeants politiques et des militants des droits humains, les opérations du recensement restent inchangées. Si le gouvernement réussit, il y a un risque sérieux qu’une partie importante des Mauritaniens Noirs perdent leur citoyenneté. Ce sera une grave violation de leurs droits fondamentaux. Les frustrations qui en découleront vont inévitablement créer une situation potentiellement explosive, avec des conséquences imprévisibles sur la paix et la sécurité dans la sous-région. Comme l’a souligné le Président Jimmy Carter lors de l’Assemblée Publique de Viennes sur les Droits de l’homme, “les violations des droits de l’homme conduisent souvent aux guerres civiles.”
Considérant la gravité de la situation, nous appelons la communauté internationale à faire des pressions sur le gouvernement Mauritanien afin qu’il respecte ses obligations conformément au droit international, en cessant le recensement discriminatoire, en mettant en application la loi 0048-2007 criminalisant l’esclavage et en mettant fin à la persécution des activistes. Par ailleurs, nous sommes sérieusement préoccupés par les efforts de lobbying du gouvernement Mauritanien pour devenir un membre du Conseil de Sécurité. Cela encouragerait le gouvernement à persister dans sa politique de violation des droits humains.
Lundi, le 26 septembre 2011/Coordination/La Diaspora Mauritanienne-USA.
Sponsors: La Societe civile Mauritanienne-US, les Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM), l’Alliance pour la Justice et la Démocratie-Mouvement pour la Rénovation (AJD-MR), L’Institut Haratine pour la Recherche et le Développement, Comité pour la Défense de la Défense des Droits de l’Homme en Mauritanie, Africa Peace Tour.
Bakary Tandia, Coordinator Amadou Thiam, Communications Officer Moctar Ba dit Cherif, Communications Officer
Bektange@aol.com amadoumt@hotmail.com flamssn@hotmail.com
ALERTE: LE GÉNÉRAL OULD ABDEL AZIZ FAIT TIRER SUR DES JEUNES MANIFESTANTS À MAGHAMA, UN MORT, PLUSIEURS BLESSÉS GRAVES
Le régime militaire et raciste vient de tuer le camarade LAMINE MANGANE suite à une manifestation de protestation contre l´enrôlement à Maghama. Plusieurs blessés graves ont été signalés par des sources dignes de foi et sur place. La population est actuellement mobilisée devant la brigade de la gendarmerie et crie à la vengeance.
Ce qui est sûr c´est qu´un autre martyr vient d´allonger la liste des martyrs négro-mauritaniens. Que la terre lui soit légère et qu´Allah l´accueille en son Saint paradis. Mais nous ne devons jamais faiblir, car il est des instants qui font l´histoire. Et nos camarades tombés sous les balles ou dans les geôles du régime ont fait à jamais l´histoire de la Mauritanie. Une autre Mauritanie est incontournable; il est un honneur d´être dans le même camp qu´eux, le reste n´est que médiocrité. Et la lutte continue.
Déclaration de la Diaspora Mauritanienne-USA
La Diaspora Mauritanienne-USA exprime sa profonde indignation face aux violences policières perpétrées contre les manifestants du mouvement Touche pas à ma Nationalité, à l’occasion d’une marche pacifique qu’ils avaient initiée le Samedi 24 Septembre 2011 à Kaédi contre un recensement qui vise à faire d’eux des apatrides dans leur propre pays.
La Diaspora mauritanienne aux USA :
– Condamne avec la dernière énergie ces actes de barbarie contre des citoyens qui revendiquent légitiment leurs droits fondamentaux, à sa savoir leur citoyenneté, contre les abus d’un gouvernement raciste ;
– Met en garde les autorités mauritaniennes contre toute tentative d’exploitation de ces incidents qu’elles ont savamment orchestrés pour réprimer les populations innocentes ;
– Exige la libération immédiate et sans condition de toutes les personnes arbitrairement arrêtées ;
– Exprime sa totale solidarité au mouvement Touche pas à ma Nationalité dont nous saluons le courage et la détermination ;
– Saisit cette occasion pour lancer un vibrant appel patriotique à tous les jeunes soucieux de barrer le chemin aux dérives racistes et à l’exclusion à s’engager massivement dans ce mouvement qui lutte courageusement pour protéger leurs droits fondamentaux.
La coordination
Diaspora Mauritanienne-USA
Le Dimanche, 25 Septembre 2011