Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: August 2011

Touche pas à ma nationalité dénonce la tentative de diversion du ministre de l´intérieur

altLors d’une sortie à Wouro Aly Guelel, le ministre de l’intérieur ould boilil a affirmé avoir un frère de nationalité sénégalaise devant les agents recenseurs.

En tenant de tels  propos il croit rassurer les populations du sud discriminées par ces recensements racistes.Ces propos sont loin de constituer une surprise pour nous dans la mesure où le ministre de l’intérieur ne constitue  EN aucune  FAÇON UNE référence ,

La Mauritanie est un Etat fondé sur de vieilles civilisations marquées par de puissants et anciens Empires noirs qui ont existé bien avant l’arrivée des Almoravides.

Le cas du ministre de l’intérieur ne prouve en rien la transparence des opérations d’enrôlement. Il montre par contre que l’Etat Mauritanien reste fidèle à ses vieilles habitudes peu enviables, la justice de “deux poids deux mesures”. Combien de personnes ont été rejetées parce qu’elles ont un proche de nationalité étrangère? ou combien de Mauritaniens noirs  ont perdu leur nationalité parce qu’ils sont nés à l’étranger? alors que de telles mesures ne sont jamais appliquées aux Arabo-berbères, nous rappelons qu’on ne choisit pas son lieu de naissance.   

    La tenue de tels propos devant les agents recenseurs montre que le ministre de l’intérieur reconnait d’une manière implicite le caractère injuste de ces recensements.

Pour touche pas à ma nationalité , la solution est loin d’être apportée dans la mesure où les commissions restent entièrement monopolisées par la seule communauté Arabo-berbère dont des éléments zélés nassero-baathistes.

    Pour touche pas a ma nationalité , le ministre de l’intérieur est déjà en campagne électorale pour le camp ould Abdel aziz qui veut renvoyer les noirs de ce pays et en même temps sollicite leurs voix. 

       Une fois de plus touche pas à ma nationalité dénonce ces recensements racistes qui SONT LE PROLONGEMENT DE LA TENTATIVE DE GÉNOCIDE ORCHESTRÉE CONTRE LES NÉGRO-MAURITANIENS PENDANT LES ANNÉES DE BRAISE ET QUI AVAIT FORT HEUREUSEMENT ÉCHOUÉ. 

 

                                                                     LA COORDINATION

 

Interview: Mamadou Abdoul SOH, Coordinateur du collectif des Forces patriotiques et démocratiques mauritaniennes en France

altPouvez- vous vous présenter pour nos lecteurs ?
Mamadou Abdoul SOH:
Je m’appelle Mamadou Abdoul SOH alias Hamadi SOH, militant des FLAM (Forces de Libération Africaines de Mauritanie). Je participe activement à la vie politique de la section Europe de l’ouest entant que militant de base au sein des comités de base SY-BA-SARR et Abdoul Ghoudouss BA ; mais aussi comme responsable au sein du bureau exécutif local de 2002 à 2011 successivement comme secrétaire à la jeunesse et à la culture, secrétaire à l’organisation, secrétaire aux affaires sociales et humanitaires. C’est à ce titre que j’ai été mandaté par notre section d’entrer en contact avec des associations, partis politiques et diverses organisations mauritaniennes pour bâtir ensemble avec un cadre d’unité d’action. Dans la foulé des réunions préparatoires de la cérémonie de célébration des pendaisons de novembre dernier, j’ai eu l’honneur d’être choisi comme coordinateur du collectif renaissant. Depuis juillet dernier, je suis membre du bureau  exécutif national des Forces de libération Africaines de Mauritanie comme le secrétaire national des relations extérieures.

Depuis le démarrage du recensement le 05 mai 2011 en Mauritanie, le collectif des associations manifeste presque régulièrement. Pouvez-vous dire pourquoi vous manifestez contre le recensement ?

Mamadou Abdoul SOH: Le recensement à vocation d’état civil présenté comme un instrument permettant de doter notre pays d’un fichier moderne et fiable se révèle être un instrument épuratoire identitaire contre la communauté Noire de Mauritanie notamment les Bambara, Fulbe, Haratin, Soninko et wolof. Selon plusieurs témoignages, beaucoup de nos compatriotes Négro- mauritaniens et Haratine n’ont pas pu se faire recenser à cause de la fausse présomption d’étrangers qui pèse sur eux aux yeux des agents de l’état raciste. Nous dénonçons ces discriminations avérées, tout comme nous protestons vigoureusement contre la composition arbitraire et injustifiée de la commission nationale de recensement. Elle est composée de dix-neuf membres dont dix- huit sont des Beydanes et un seul est noir. L’opération de ce recensement, telle qu’elle se déroule, laisse en rade plusieurs franges de la population noire sans aucun recours ne soit possible.

Il y a une forte mobilisation contre le recensement, est –elle une mobilisation qui vous satisfait ?

Mamadou Abdoul SOH: Certes, il est encourageant et motivant si nos appels à manifester connaissent de succès d’un point de vue démographique (nombre de manifestants), car il est incontestable que nos concitoyens viennent de plus en plus massivement à ces rassemblements. Le plus important pour notre collectif n’est pas seulement le nombre de personnes que nous drainons à chaque manifestation, mais aussi et surtout, c’est la prise de conscience des manifestants que leur avenir et celui de leurs enfants est menacés. Le mérite revient à notre collectif composé à la base de 7 partenaires et aujourd’hui nous comptons 15 signataires de la déclaration et le dernier appel à manifester pour le 27/08/2011. Nous avons su mettre de côté nos petites divergences souvent personnelles pour nous consacrer à l’essentiel donc l’unité d’action. Raison pour laquelle, notre coordination s’est agrandie et elle a gagné la confiance de nos compatriotes. Nous travaillons dans de bonnes conditions, à part égale, dans le respect mutuel. J’avoue que l’état d’esprit de tous les partenaires est saint et exemplaire; ceci n’est pas naturellement étranger à la cohésion du collectif et aux déroulements des différentes actions que nous avons eu à organiser. De plus en plus nous mobilisons de monde qui vient de partout en France, car beaucoup de nos compatriotes ont sérieusement bien compris le danger qui les guette à travers ce recensement.
A chaque manifestation, nous enregistrons davantage de manifestants très mécontents et décidés à en découdre avec le régime en place à Nouakchott. Nous avons été aidés aussi par la sortie télévisée de chef de l’Etat le général Mohamed Ould Abdel Aziz sur le plateau sa télévision propagandiste qui en dit long sur le mépris qu’il éprouve en général à l’égard de la communauté noire mauritanienne qui subit des interrogatoires humiliants et irrespectueux et en particulier pour la diaspora mauritanienne qu’il considère comme des Français et surtout non mauritanienne. Beaucoup d’entre nous qui ont suivi cette émission étaient sidérés et déçus par ces propos racistes et infondés de la part du chef de l’Etat

Ce recensement voulu par les autorités Mauritaniennes n’est t-il pas une continuité de la feuille de la route de Maouya Ould Sidi Mohamed Taya pour les même objectifs?

Mamadou Abdoul SOH: Le moins que l’on puisse dire est que ce recensement constitue une nouvelle forme d’épuration ethnique qui vise de nouveau les noirs mauritaniens est mise en branle par le système raciste et chauvin dirigé par le général Mohamed Ould Abdel Aziz. Nul doute, ce compagnon d’Ould Taya, et complice de la souffrance infligée par son mentor aux Négro-mauritaniens pendant les années de braise, continue à sa façon la dénigrification de la Mauritanie. Certes, les hommes changent, mais le système ignoble et de domination reste bien en place au sommet de l’état. C’est pourquoi, si nous voulons lutter efficacement contre toutes ces atteintes à notre dignité et notre citoyenneté, nous devons consacrer tous nos efforts contre les racines du mal, donc le « système ». La preuve si besoin est, Ould de TAYA est parti, Ely Ould Mohamed VALL est parti, Ould Abdel Aziz est arrivé, qu’est-ce qu’à changer concrètement pour les noirs de Mauritanie ? Les ténors du système changent au sommet de l’Etat, et le malheur de notre communauté s’accentue sous d’autres formes : humiliations et le déni de citoyenneté pour nous rendre des apatrides, donc des sans-droits à défaut de nous déporter de nouveau.

Vous êtes le coordinateur des associations, dans ce cadre avez- vous rencontré les autorités consulaires, si oui qu’est-ce que vous vous êtes dit au juste ?

Mamadou Abdoul SOH: Non, nous n’avons pas rencontré les autoritaires consulaires en tant que collectif. Mais certains de nos partenaires en tant que partis politiques constitués légalement au pays, dans une démarche toute légitime et normale ont rencontré les autorités consulaires pour leur donner leur point de vue, c’est-à-dire exiger l’arrêt pur et simple de cet enrôlement pour des raisons évoquées ci-dessus.

Le Président Mohamed Ould Adel Aziz disait dans sa sortie télévisée que les mauritaniens qui ont la double nationalité perdent leur nationalité mauritanienne ; pensez-vous que cette mesure concerne tous les mauritaniens dans son ensemble ou simplement à la communauté noire de Mauritanie ?

Mamadou Abdoul SOH: Avant cette sortie télévisée, d’aucuns pensaient que cette loi vise tous les mauritaniens sans distinction de race. Mais, les propos qu’il a tenus dans le contexte lève le doute chez ceux qui étaient encore dubitatifs. Il a dit clairement avec toute l’autorité qu’il incarne et le seau de l’Etat au nom duquel il donne l’esprit de ce recensement que ceux qui manifestaient en France, la diaspora mauritanienne, sont des français. Il affirme cela sans hésitation. Ainsi donc, il ne tient pas en compte toutes les irrégularités humiliantes et irrespectueuses dont les noirs en sont les véritables victimes. Le général président reste sourd et inflexible et droit dans ses bottes dans cette entreprise qui vise à nous rendre des étrangers dans notre propre pays.
Beaucoup d’organisations de défense des droits de l’homme mauritaniennes et internationales notamment la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) et l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT), dénoncent les propos du chef de l’Etat lors de son entretien télévisé qui continue de nier l’existence de l’esclavage en Mauritanie.

Que pouvez- vous dire sur la question de l’esclave en Mauritanie ?

Mamadou Abdoul SOH: L’esclavage est un fléau, un crime contre l’humanité qui continue à nos jours de faire de ravage en Mauritanie avec la complicité avérée de l’Etat et son administration. Selon les estimations récentes, entre six cent mille et huit cent mille mauritaniens et mauritaniennes vivent en état d’esclaves. Le général Mohamed Ould Abdel Aziz, en niant ostensiblement et publiquement l’existence de l’esclavage en Mauritanie, s’est montré indifférent à la souffrance de ces milliers esclaves qui vivent sous le déni total de leur humanité. Pour toutes les personnes éprises de justice, de liberté et d’égalité des races et des hommes et surtout des militants des droits de l’homme l’intervention du chef de l’état est un déni d’extrême gravité inacceptable. La question de l’esclavage est intrinsèquement liée au racisme, là où il y a l’esclavage, le racisme y prospère et inversement. Certains formations politiques et organisations de défense des droits de l’homme membres du collectif prennent au sérieux la question et la combattent et dénoncent dans toutes ses formes. IRA et son président, monsieur BIRAM ABEID OULD DAH sont aujourd’hui à la pointe de l’attaque pour la dénonciation de l’esclavage. Nous saluions, soutenons et encourageons au passage leur courage et détermination dont ils font preuve à Nouakchott. Le combat qu’ IRA mène tous les jours à Nouakchott et les procès qui en découlent témoignent au grand jour que l’esclavage existe en Mauritanie contraire aux propos malveillants et mensongers du chef de l’état.

Quel appel lancez-vous aux autorités Mauritaniennes ?

Mamadou Abdoul SOH: Les objectifs et les visées de ces opérations, avec leur lot d’humiliations en direction des Négros mauritaniens et les harratines dans les centres d’accueil par les agents « dénégrificateurs » de l’état, ont été démasqués. Forts de cela, nous demandons aux autorités mauritaniennes d’arrêter purement et simplement ce honteux projet qui n’a pas sa raison d’être. Notre communauté a trop souffert de racisme d’état, d’exécutions extrajudiciaires, d’assassinats politiques, de déportation, d’exclusion, d’esclavage, expropriation des terres sans parler de l’injustice sociale pour qu’on en rajoute !

Votre dernier mot ?

Mamadou Abdoul SOH: Notre grand frère et camarde Cheikh Ouamr BA aime dire en Pulaar : « aucun malaika ne viendrait mener ce combat à notre place, mais c’est à nous de prendre nos responsabilités individuelles et collectives pour le mener ». Ainsi, nous invitons nos compatriotes qui vivent en Mauritanie et à l’étranger de se mobiliser et rester alertes jusqu’à l’arrêt définitif de cette opération d’enrôlement. C’est à nous de mener ce combat avant de compter sur les soutiens éventuels extérieurs. Au vu de ce qui se manifeste dans nos actions, en Europe, au Canada, aux USA et surtout à l’intérieur de la Mauritanie, la prise de conscience est en marche, donc l’espoir est permis. Nous sommes par ailleurs très gênés en tant que mauritaniens opprimés de constater que nos compatriotes Beydanes en Europe ne viennent pas nous soutenir dans cette difficile épreuve qui frappe de nouveau notre communauté. Nous continuons de penser que le seul et principal responsable de cette politique raciste et esclavagiste est l’Etat mauritanien et son régime. En Afrique du sud, à l’apogée de l’apartheid, beaucoup de citoyens sud-africains blancs et afrikaners se sont levés publiquement pour marquer leur opposition contre l’apartheid imposé par l’Etat. Ils ont soutenu physiquement, financièrement, politiquement l’ANC et les Noirs dans leur combat contre le fléau d’apartheid et ce malgré leur position de privilégiés. Certains d’entre eux par leur conscience morale pour ne pas dire devoir moral ont perdu la vie, d’autres ont séjourné en prison en aidant les activistes de l’ANC dans leur combat difficile contre le régime sud-africain, d’aucuns ont élevé et éduqué des enfants orphelins noirs qui sont devenus le symbole de la réconciliation nationale. Nous aimerions sentir le soutien de nos compatriotes Beydanes qui ne se reconnaissent pas à travers ce projet odieux, raciste dont le seul objectif non avoué est de rendre les Noirs apatrides dans leur propre patrie. Devant cette injustice aux conséquences néfastes vis à vis des Noirs de Mauritanie, nous appelons à la conscience citoyenne beydane libre à nous épauler et venir partager nos angoisses et nos inquiétudes nés de ce fameux recensement.

Merci de nous avoir fait un grand honneur de nous exprimer sur votre site !

Propos recueillis par Abou SARR

Source: boolumbal.org

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Ould Abdel Aziz ne m’a jamais menti», dixit Messoud Ould Boulkair

altComme prévu, la conférence de presse des partis APP, El Wiam et Hamam a bien eu lieu, aux environs de 23 heures, à l’hôtel Emira. C’était pratiquement un meeting, la grande salle de conférence de l’hôtel n’a pas pu contenir les centaines de cadres et de militants des trois partis qui sont sur le point d’entamer un dialogue politique avec le président de la République et sa majorité. C’est Messoud Ould Boulkair, patron de l’APP et Président de l’Assemblée nationale, qui a présidé les travaux de la conférence. A ses côtés, Mohamed Ould Lekhal et Boidiel Ould Houmoid, présidents respectifs de Hamam et El Wiam. Après la lecture, en arabe et en français, d’une déclaration signée par les trois formations et dont l’objectif était d’expliquer, selon l’expression de Ould Boulkair, «les tenants et aboutissants des raisons» – principalement, la précarité, la dégradation continue des conditions de vie, l’augmentation incessante du chômage des jeunes – qui ont motivé leur décision d’engager le dialogue, les débats entre les journalistes et les trois responsables politiques ont commencé. Sur les garanties que les partisans du dialogue ont, sur le sérieux et la bonne foi de leur interlocuteur, le président Messoud a répondu que le président de la République ne lui a jamais personnellement menti. Selon lui, le seul engagement qu’il lui ait fait est celui d’annoncer, publiquement, sa disposition au dialogue et il l’a mis à exécution, à l’occasion de la fête du 28 novembre 2010. Réagissant aux derniers propos d’Ould Abdel Aziz sur la négation du phénomène de l’esclavage, Messoud a regretté cette maladroite sortie du président et a promis de lui en faire part, dès leur prochaine rencontre, car, dira-t-il, l’esclavage existe bel et bien, nonobstant la volonté, commune, de l’éradiquer et la réticence des administrations, de tous ordres et à tous les niveaux, d’accompagner les lois et les mécanismes mis en place pour y mettre fin. Répondant à un journaliste qui s’étonnait de sa présence à côté de Messoud et de Boidiel alors que son parti Hamam serait signataire d’une déclaration de 11 partis demandant le report des élections, l’ancien colonel Mohamed Ould Lekhal, président de Hamam a exhorté les journalistes de faire preuve de perspicacité et de logique: «Ma présence, ici, est une réponse, éloquente, à la question de savoir de quel côté se situe mon parti». Le président d’El Wiam, Boidiel Ould Houmoid, a tenu à préciser, en réponse à un autre journaliste, que le dialogue était une requête de toute la classe politique. C’est un ultime moyen de débattre de tous les problèmes dont la résolution permettra de sortir le pays de la crise politique et sociale qu’il vit, depuis quelques temps. Pour Boidiel, la préservation de l’unité du pays, la cohésion sociale et la mise en place de dignes conditions d’existence, pour tous les Mauritaniens, doivent être placées au dessus de toute autre considération. Enfin, sur leur appartenance à la coordination de l’opposition démocratique, après cette divergence sur le dialogue, le président Messoud a répondu que, contrairement aux partis d’El Wiam et Hamam, l’APP ne sent plus comme partie entièrement intégrante de ce rassemblement, même si aucune décision n’a encore été prise en ce sens. Notons que c’est Boidiel Ould Houmeid, président d’El Wiam qui présidera la commission chargée d’entreprendre le dialogue côté opposition.

LE CALAME 

Appel à manifester le samedi 27 août à Paris

altPour dire non aux opérations d´enrôlement visant à exclure les franges importantes de la population mauritanienne en l’occurrence les noirs (haratine, halpoular, soninké, wolof, et bambara), les organisations, mouvements et partis politiques mauritaniens organisent :

Le Samedi 27 août 2011 une marche de protestation allant de la place du Trocadéro à l’ambassade de la Mauritanie à partir de 14 heures.

Un appel solennel à la mobilisation est donc lancé à toutes les organisations des droits humains, aux mouvements politiques, aux partis politiques et acteurs de la société civile préoccupés par l´iinquiétante question de l´enrôlement et à tous les mauritaniens sans exception.

Nos slogans : MAURITANIE:

1- Touche pas à ma nationalité.

2- Je ne négocie avec personne ma mauritanité.

3- Arrêtez ce recensement dans ces conditions.

Signataires:

AFMAF, AHME, APP, ARMEPES, AVOMM, CAMME, FLAM, GMR, ID, IRA,  MAPROM, OCVIDH, OTMF, PLEJ,  UFP.

Le Calame: Trois questions à Kaaw Touré Porte-parole des Forces de Libération Africaines de Mauritanie(FLAM).

alt« Nous ne partageons pas avec Ould Abdel Aziz la même approche sur la manière de régler les problèmes qui compromettent l’unité nationale»

Le Calame : Que reste-t-il aujourd’hui des FLAM ? Des communiqués de presse, des congrès, dans des salons feutrés,  aux recommandations presque jamais appliquées.  Pour beaucoup de négro mauritaniens, ce qui reste des FLAM à l’étranger  est en déphasage total avec la réalité que vivent les négro-mauritaniens qu’ils sont censés défendre ? Etes-vous d’accord ?

Kaaw Touré : D´abord les FLAM c´est l´histoire d’une résistance patriotique des plus opiniâtres, celle qui n´a jamais plié, ni dévié, celle qui n’a jamais été  récupérée, en dépit des manœuvres et agressions de toutes sortes. Les FLAM. constituent sans conteste, dans l’histoire de notre pays, la force politique qui a fait montre de la résistance la plus longue et la plus constante. Je ne crois pas aussi que notre discours sur le racisme, l´esclavage, les réfugiés, l´identité du pays et l´impunité soit en déphasage avec la réalité du pays. Au contraire il devient de plus en plus audible et plus frappant  à l´intérieur comme à l´extérieur. L´actualité du pays avec cet enrôlement discriminatoire vient encore d´une manière éclatante nous conforter dans nos analyses et dans nos positions. Nous continuons à dénoncer l’injustice dont la communauté négro-mauritanienne est victime et tous les exclus du Système en Mauritanie. Ils se reconnaissent tous dans notre combat. L´histoire retiendra aussi que les FLAM ont fait l´histoire de ce pays. Nous avons été les premiers à nous insurger contre le dictateur Ould Taya et le système discriminatoire qu’il a solidement bâti et conforté. Cela nous a valu la répression la plus sanglante, la plus cinglante et la plus haineuse jamais enregistrée dans ce pays.

Depuis leur création, les FLAM s´étaient fixées entre autres objectifs : la résolution de la question nationale, la lutte contre l´esclavage et les pratiques féodales, l´instauration d´une véritable démocratie en Mauritanie où le fait d´être arabe, noir, haratine, znaga ne serait ipso-facto une condition rédhibitoire. C´est ce paradigme que nous avons rappelé et voulu concrétiser en Mauritanie qui nous a valu la dénonciation, la répression jusqu’à l’élimination physique de ceux que nous comptions de plus chers dans notre mouvement.

A l’époque, cependant il ne s’était pas trouvé suffisamment de bonnes volontés dans les formations politiques concurrentes pour formuler, avec autant d’exigence que nous, la revendication d’une réelle égalité entre tous les citoyens mauritaniens. Mais tel le roseau de la fable qui ploie sous la poussée de la bourrasque sans pour autant casser, les FLAM ont survécu à toutes les tempêtes de sable du régime de Taya. Nous avons payé cher notre droit à l´expression.

Aujourd´hui il est facile de se réclamer de l´opposition et de bomber le torse ! Nous n´avons pas attendu la « démocratisation » du pays, la libération de la parole ou l´avènement de l´internet pour dire non à cette gestion discriminatoire, à caractère raciste, instaurée dans  ce pays. C´est grâce aux FLAM que l´opinion internationale a découvert le vrai visage du régime mauritanien et l´apartheid méconnu de notre pays.

C´est grâce aux FLAM que le monde occidental et africain a découvert aussi le sort des déportés mauritaniens et des esclaves en Mauritanie.

C´est  grâce aux FLAM que le génocide planifié par des franges intolérantes de nationalistes arabes a échoué. C´est grâce aux FLAM que les tortionnaires et autres génocidaires sont pourchassés et interdits de séjour dans des pays respectueux des droits de l´homme. C´est aussi grâce à l’impact de notre discours clair, cohérent et suivi, que les masses négro-africaines allaient prendre, pour la plupart, conscience de leur oppression. C´est  encore  grâce à notre encadrement que les déportés ont résisté pendant ces 20 ans aux chants des sirènes de Nouakchott, et maintenu intacte la tension du retour, jusqu´à la reconnaissance officielle de leur déportation par les nouveaux régimes.

On ne le dira jamais assez, un de nos acquis le plus essentiel, demeure celui d’avoir réussi, surtout, à rompre le mur du silence qui entourait cette politique ignominieuse de discrimination à caractère raciste et ces pratiques esclavagistes dont sont victimes les populations noires mauritaniennes.

La Mauritanie est un pays secret; nos dirigeants politiques se sont toujours évertués à soustraire à la curiosité internationale les problèmes de fond du pays, par la dissimulation et les diverses manœuvres mensongères !
Nous avons ainsi, à travers le « Manifeste du Négro-Mauritanien opprimé » diffusé à l’extérieur, notamment au sommet  de l’Union Africaine  tenu à Hararé (Zimbabwe) en 1986 montré le vrai visage de la Mauritanie; chose que Ould Taya n’a jamais réussi à digérer !

Aujourd´hui toute la classe politique parle dans son ensemble de l´unité nationale, du retour des déportés, du passif humanitaire, chose fort heureuse, alors qu´hier ces sujets étaient tabous et considérés comme “fond de commerce des nationalistes étroits, des ennemis du monde arabe à la solde du sionisme”. L´histoire vient encore une fois de démontrer que seule la vérité est révolutionnaire; nous n´avons jamais failli dans notre mission  de combattants de la liberté, de sentinelle du pays, de garde-fous de la démocratie et d´objecteurs de conscience.

Le régime de Taya et les tenants du Système ont cherché, en vain, par tous les moyens à nous casser, à nous marginaliser, à nous diaboliser. Ils ont essayé par la répression, la corruption, la diffamation mais le socle dur est resté ferme et déterminé, loin de tout opportunisme et amateurisme; voilà ce qui reste des FLAM et ce que retiendra des FLAM tout patriote honnête et sincère et surtout ce que retiendront de nous les annales de l´Histoire. Enfin ce qui reste des FLAM ce sont ces milliers d´hommes de foi, ces femmes de conviction profonde,  incorruptibles et imperturbables toujours prêts à relever d´autres défis. C´est pour ainsi dire que le discours des FLAM est toujours dans l´air du temps et que les revendications qui ont été à la base de la création de ce mouvement se posent toujours avec plus d´acuité.

 Le Calame : Qu’est-ce qui  empêche ce qui reste de ce mouvement de rentrer au pays, constituer un parti politique ou intégrer d’autres, afin de défendre, de manière démocratique, ses idées sur l’arène politique nationale? Le président Mohamed Ould Abdel Aziz ne vous a-t-il jamais tendu la main comme à Ibrahima Sarr, de l’AJD/MR? Si oui, pourquoi vous n’avez pas accepté de composer avec lui ?

Le mouvement reste plus que jamais vivant et mobilisé malgré toutes les épreuves subies. Quant à notre retour, si vous suiviez l´actualité en bons journalistes, vous auriez su que notre mouvement a pris lors de notre dernier congrès, tenu en France, la résolution de se redéployer à l´intérieur et de reprendre notre place auprès de notre base et de notre peuple. Le retour se prépare activement et sereinement aussi bien à l´intérieur qu´à l´extérieur du pays et vous verrez bientôt les FLAM, inchaallah, en Mauritanie avec toute leur force et dans toute leur splendeur.

Nous n’avons pas de contact avec le Général Ould Abdel Aziz. Nous n’avons rien demandé, lui n’a rien entrepris non plus. Nous ne partageons pas la même approche sur la manière de régler les problèmes qui compromettent l’unité nationale. Notre impression est qu’il s’est plus employé à déplacer les problèmes qu’à leur apporter des solutions de fond. Il compte certainement sur la lassitude des victimes et sur la stratégie “du diviser pour mieux régner” et espérer ainsi voir s’imposer ses réformettes qui occultent l’essentiel. Il a tort !

 Le Calame : Ce que d’aucuns qualifient de « fonds de commerce » de votre organisation est largement aujourd’hui  repris en charge par  certains partis politiques, des organisations de défense des droits humains, de la société civile, particulièrement l’IRA de Biram Ould Dah Ould  Abeid. Que reste-il de vos idéaux pour la Mauritanie ? Biram serait-il plus téméraire ou plus convaincu de la justesse de son combat que les FLAM ?

A votre avis, doit-on reprocher aux FLAM le fait que la classe politique et les activistes des droits de l’homme de l’intérieur se soient ralliés à leurs discours et idéaux, ou au contraire n’est-il pas plus honnête de féliciter leur clairvoyance?  Nous avions peut-être eu tort d’avoir raison avant tout le monde, c’est à dire d’avoir osé défier seuls les périls à l’époque où la vaillance n’était pas la denrée la plus commune. Nous, on est plutôt honorés d’avoir suscité des vocations dans la défense de la justice et de l’égalité, mais aussi d’avoir crée des émules? J’espère seulement que la concurrence autour de ce “fonds de commerce” ne poussera pas certains négociants à brader l´affaire!!! Plus sérieusement, si, pour certains, la politique est une affaire d´intérêt et de marchandage, Dieu merci, de notre côté, nous ne sommes pas bercés à l’école de la fourberie des marchands d´illusion car pour les FLAM, la politique est avant tout une question de principes et d´éthique.

Par rapport aux autres, le moment venu, le peuple pour lequel nous nous battons saura faire la différence entre la copie et l’originale, car personne ne pourra défendre nos idéaux mieux que nous-mêmes ! Je salue au passage le combat que mène notre ami et frère Biram pour qui nous avons beaucoup de respect et de considération. Nous sommes convergents sur beaucoup de points. J´en profite pour lui apporter tout notre soutien, qu´il sait être sincère, tout en exigeant avec lui la libération de militants arrêtés arbitrairement.

Quant à la témérité et au courage, je crois que les FLAM n´ont plus rien à prouver. Nous avons fait nos preuves en affrontant  le régime militaire le plus sanguinaire, au moment où tout le monde rasait les murs, si l´on ne  le  trouvait plutôt fréquentable. Nous avons fait nos preuves sur le terrain avant notre exil forcé  et avant tout le monde mais aussi à l´extérieur. Que faites-vous de nos martyrs de Oualata, Djreïda, N´beyka, Azlat, Inal et de la vallée ? Il faut savoir que nous revenons de loin et que la lutte n´a pas commencé aujourd´hui. Le chemin vers la liberté est encore long mais la victoire est inéluctable. La lutte continue !

Propos recueillis par Ahmed Ould Cheikh -Le Calame numéro 799 du mardi 23 août 2011.