Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: July 2011

Les forces patriotiques et démocratiques mauritaniennes: Déclaration sur Le Recensement à Vocation d’état civil.

altLa  Mauritanie dont on sait qu’elle est depuis ses origines un carrefour de civilisations, née  en tant qu’Etat souverain le 28 Novembre 1960, revendiquait sa dimension multiculturelle, africaine et arabe, expression de sa grandeur et de sa fierté. A cette  période d’utopie  pour une Mauritanie unie  et grande par sa diversité culturelle, s’est progressivement  substituée de façon méthodique et programmée, une Mauritanie aux idéologies identitaires, principalement chauvines et racistes dont les évènements de 1989 traduisent le caractère épuratoire sans précédent : assassinats et déportation  de milliers de mauritaniens Négro-africains. Cette  période marque la naissance d’une autre Mauritanie,  la  ‘’ vraie fausse Mauritanie’’, celle débarrassée de sa composantes négro-mauritanienne et Haratine, créant une présomption de Mauritanité pour certains et, à l’inverse, une présomption d’étranger pour d’autres, principalement pour les négro-mauritaniens.

C’est dans ce contexte idéologiquement et politiquement marqué et incarné dans le système politico- administratif , qui réduit  par ailleurs  une partie de la population en état d’esclavage,  et alors même  que les évènements de 1989 restent encore présents dans les consciences blessées et bafouées,  que le recensement à vocation d’état civil est adopté comme nouvelle méthode dans le processus d’épuration pour parachever  les dispositif multiforme d’un système dominateur, arrogant et désormais tentaculaire et son cortège d’humiliations.

Présenté  par le pouvoir comme un instrument permettant de doter le pays d’un fichier d’état-civil fiable dans le prolongement du RANVEC ( 1989 ), ce recensement se révèle être un acte de trahison de l’Etat et un moyen d’épuration  identitaire spécialement contre les populations négro-mauritaniennes et Haratine, mais également contre certaines Tribus du Nord dont la Mauritanité  est remise en cause comme en 1976, et contre certaines populations du Tagan et de l’Assaba

Dans les ‘’ Centres d’accueil citoyen’’, l’opération de simple substitution de pièces nouvelles aux pièces anciennes d’état-civil se transforme en interrogatoires  menés par les nervis du système spécialement désignés à cet effet, sur l’identité profonde de paisibles citoyens dont la Mauritanité  est souvent bien antérieure à la ‘’ Mauritanie officielle’’ mais désormais douteuse même s’ils sont en possession de pièces d’état civil établies par leur Administration Nationale ou Locale

Conscients  de la gravité de la situation et soucieux de préserver la paix dans le respect de la dignité et des droits inaliénables de chaque Mauritanien,

Considérant que, les  violences  de toute nature, les discriminations, les injustices et les humiliations, sont les éléments essentiels et fondateurs du système politique Mauritanien,

Considérant que l’on ne peut gouverner durablement par la force, la négation, l’exclusion et la discrimination ; que l’on n’est jamais fort pour le demeurer toujours ; que les responsabilités  morale et juridique commandent à chaque citoyen de désobéir aux lois injustes,

Considérant qu’une menace grave pèse désormais sur l’avenir de la Mauritanie si le pouvoir ne renonce pas à son sombre dessein,

Lançons un appel pressent  aux partis et Forces démocratiques attachés à l’unité, à la paix et à la Démocratie, aux Associations de défenses des Droits de l’homme, à la Société civile Mauritanienne, à chaque Mauritanien  pour exiger avec nous :

        L’arrêt des opérations de recensement à vocation d’état civil,

        La concertation  Nationale sur ce dossier capital pour l’avenir et l’identité de la

         Mauritanie

        L’adoption d’un système de recensement neutre et représentatif de l’état-civil

        fiable dans un cadre juridique concerté.

 

Les signataires :

 

 AFMAF, AHME, APP, ARMEPES, CAMME, FLAM, IRA, PLEJ, MAPROM, OCVIDH, OTMF, UFP

                Paris, le 23/07/2011 

Témoin et artisan, Aziz en vaut bien deux !

altLe président Ould Abdel Aziz est avant tout un témoin oculaire de tous les changement anticonstitutionnels survenus dans le pays avant d’être l’un de ses artisans. Ce n’est pas un président qui a besoin de se faire raconter les pires moments que la Mauritanie a vécus. Ce qui dans les normes constitue un atout qu’il doit capitaliser afin de ne pas tomber dans les mêmes travers. Même s’il ne parle pas toutes les langues de la Mauritanie, il a appris à côtoyer toutes les communautés qu’il connaît suffisamment.Et ce n’est pas peu pour un président d’avoir des attaches avec tous les pans de son peuple. Aziz sait que ce pays est un carrefour de cultures où cohabitent des communautés différentes du point de vue linguistique mais qui partagent des valeurs communes. Il sait aussi que l’édification de la Mauritanie est l’œuvre de tous les braves fils de ce pays ayant joué chacun son rôle dans la construction de cette nation dans ses moment difficiles. L’armée nationale tout comme les autres institutions républicaines reflétaient la diversité de ce pays à cheval entre l’Afrique noire et le Maghreb. L’école mauritanienne aussi offrait cette maquette de la Mauritanie riche par ses couleurs et ses traditions. Beaucoup de faits se sont passés parfois heureux parfois malheureux. Et des tragédies nées de la bêtise humaine ont bouleversé la marche équilibrée de ce pays. La blessure a laissé des stigmates qui ont besoin d’être effacés définitivement. L’unité nationale est la pierre angulaire de toute stabilité et le moteur de tout développement. Cette évidence a besoin d’être observée et appliquée. Il est du devoir de tout citoyen soucieux du devenir de la Mauritanie de cultiver la paix, la tolérance et le respect entre tous les citoyens. Cela commence d’abord par le sommet. Les citoyens ne peuvent se sentir égaux que par une justice infaillible qu traite tout le monde avec les mêmes égards. Par un pouvoir exécutif soucieux de faire préserver les principes de l’équité et des droits civiques et moraux des citoyens. Le président doit être au-dessus de toutes considération partisane pour inspirer confiance et mériter le respect de tous les citoyens qu’ils soient de l’opposition de la majorité ou sans étiquette politique. Mohamed Ould Abdel Aziz doit se tenir loin de l’atmosphère malsaine que veulent créer certains de ses collaborateurs mal intentionnés notamment ceux qui sont en train de manipuler l’Etat-civil au nom d’une volonté d’assainissement. Il doit surtout éviter de retomber dans les travers et erreurs antérieurs causés par les zombis du système sectaire. La négation de l’autre est une attitude rétrograde et incivique. En homme averti Aziz dispose d’une expérience utile d’un témoin de ce que la Mauritanie a subi comme soubresauts pour s’éloigner des pêcheurs en eaux troubles de la division. Qu’il regarde autour de lui, dans tous les échelons de l’administration politique technocratique, militaire, il se rendra compte qu’il doit corriger les disparités criantes entre les citoyens de ce pays. Un petit moment de réflexion Monsieur le président, vous vous rendrez compte que ce qui se dit n’est ni de la politique, ni une simple vue de l’esprit. Tant mieux si vous faite l’effort de soigner cette image biaisée !

Cheikh Tidiane Dia – LE RÉNOVATEUR

Recensement : Nous sommes tous des étrangers !

altDe la façon dont se déroule l’enrôlement des citoyens pour l’obtention des nouvelles pièces d’identité biométriques je m’inquiète. Au tamis des critères érigés pour séparer la souche mauritanienne originale des impuretés ethniques étrangères, très peu d’entre nous pourront passer.

Et les responsables de l’Etat civil, l’Administrateur Directeur GénéralM’Rabih en tête, l’ont encore répété la semaine dernière à la Télévision, avec une mâle détermination dans la voie : la saison de la chasse aux étrangers est ouverte et ça va saigner ! Si vous êtes né d’un parent étranger, si vous êtes né à l’étranger, si votre faciès ne revient pas aux membres des commissions, si vous ne connaissez pas Ba Silèye et Magatt, entre autres critères, vous n’avez aucune chance de vous faire recenser.

Les commissions sont très pointilleuses et le moindre soupçon de descendance étrangère jusqu’à Adam peut vous valoir d’être laissé sur le carreau. 

Après deux mois de travail, faisons le point, si vous le voulez bien, de ceux de nos compatriotes que nous avons déjà perdus (définitivement ?) et de ceux que nous perdrons à l’issue de cette période ouverte pour l’obtention des nouvelles pièces d’état civil. 

La première victime, celle dont l’affaire a été médiatisée s’appelle Mme Sy née Lalla Aïcha Ouédraogo. La commission n’a pas eu à chercher bien loin, Ouédraogo sonnant très clairement voltaïque, elle est récusée ! La venue de son grand-père au Brakna pour apprendre le Coran et le fait d’avoir une mère mauritanienne comme le stipule la loi, n’y changeront rien. Comme sera récusée d’avance une autre famille Ouédraogo originaire de Sélibaby dont le fils est premier conseiller d’ambassade à Genève.

A cas similaire, même traitement ! Lalla Aïcha a beau protester, les décisions des commissions de M’Rabih sont au-dessus de la loi votée par le parlement et de la réglementation établie par le gouvernement. Nous sommes en Mauritanie !

La deuxième victime s’appelle Wane Birane. Professeur d’université, directeur de l’Aménagement du Territoire et Consultant spécialiste en Sécurité alimentaire, c’est un puular mauritanien pur souche, sa mère est une Soubak (tribu du Brakna) et son grand-père est le premier officier mauritanien qui donna son nom au fort de Nouakchott, construit vers les années 1910, et que l’on transforma depuis en une prison (prison Bayla au Ksar). Ce grand-père est surtout le seul mauritanien membre du premier conseil d’administration qui gérait laMauritanie avant qu’elle n’accède au statut de colonie. Ce devait être pour Birane une simple formalité, ses papiers étant en règle. Mais c’était compter sans l’ingéniosité des membres de la commission.

 – Hum…Connaissez-vous Ba Silèye ?

 – Je connais même Silèye Ould M’Beckou ! (c’est ainsi que les maures appellent cette famille qui a longtemps vécu à Moudjéria).

– Connaissez-vous sa femme Magatt ?

 – Donnez-moi mes papiers ! je refuse que la connaissance de MagattSilèye ou toute autre personne soit considérée comme un critère d’attribution de pièces d’identité. 

Depuis, Birane boude l’enrôlement. Et pourquoi ne bouderait-il pas s’il devrait passer par l’honorable Magatt née … au Sénégal !

La victime suivante est une famille qui a donnée à la Mauritanie une ville (Néma), 2 ministres (Finances et Santé) et 1 Haut Commissaire de l’OMVS. Les frères Moulaye Dakhil (Moulaye Abdel Moumine et Moulaye Abdallah) ont été récusés par la très efficace commission duKsar pour cause de naissance à l’étranger (Ouagadougou). Leur grand frère Moulaye Mohamed n’a pas eu plus de chance : le membre de la commission de Tevragh Zeina qui reçut en premier ses pièces d’Etat civil lui a déclaré qu’il irait au devant de gros problèmes !

La réponse du membre de la commission le mis en colère et il renonça à continuer ses démarches. La majeure partie de leur famille est dans ce cas. Même le petit Sidi Mahmoudqui vient juste d’avoir son bac ne pourra pas s’enrôler puisqu’il est né à Sfax, donc un potentiel dangereux étranger. Le cas de Ehel Moulaye Dakhil est désespéré ! Leur fils Mehdi Ould Moulaye El Hassan, aujourd’hui cadre à la Banque Islamique de Développement, a eu la mauvaise idée de publier une monumentale étude en 2002 sur la Saga saharienne des Awlad Sidi Hammou Ben El Haj où il démontre leur origine filalienne et leur récente émigration auHodh au XVIIè siècle. C’est un aveu. Originellement ils ne sont pas mauritaniens et on ne peut pas le cacher à la commission qui est très renseignée. 

 Ehel Moulaye Dakhil vont entraîner avec eux dans leur chute tous leurs cousins de Oualataet de Néma. Exit les Guig, les Moulaye Driss, les Moulaye Chrif, les Moulaye Ely, lesMoulaye Smail, les Baba Aïnina, etc. Tout ce beau monde est rentré clandestinement dans le pays au 17ème siècle en évitant les points de passage créés par Ould Boïlil… 400 ans plus tard! C’est grâce aux commissions mises en place depuis deux très longs mois que ces vilains clandos ont été découverts.

 Moi je vous le dit : ce M’Rabih, que les communicants de la table ronde à la TVM l’autre soir appelait familièrement et très très respectueusement « ADG », est de l’étoffe des héros. Il vous nettoiera le pays ! Pendant que j’y suis, les commissions ont déjà repéré tous les chérifs dont elles disent que leur place est au Hedjaz, pas à Nemjat ou Ten Hoummad. Et tant pis si l’on perd Ely Chikh ou Cheikh Ould Ahmed Ould Ethmane. L’inflation de chérif des années 80 sera fatale pour beaucoup. Et c’est trop tard pour renoncer à ce statut : l’ADG veille ! Tiens ! L’auteur de l’article passe à la trappe. 

 Avant même le commencement du recensement, nous avions déjà perdu, par un système ingénieux, plusieurs de nos compatriotes. Les organisateurs du recensement ont estimé qu’un vrai mauritanien est un maure, parfois halpuular, de temps en temps soninké et très peu Wolof. Leurs fiches n’ont prévu que 4 cases pour ses ethnies. Généralement, dans ce genre de situation on ajoute toujours une case « Autre » au cas où. Pour l’ADG, le « cas où » n’existe pas.

 Mon ami Mouhamedou Keïta dit Vieux, professeur de son état et directeur du Lycée deToulel au Gorgol que j’ai accompagné devant la commission de Tevragh Zeina, m’a quitté d’ethnie bambara et m’est revenu d’ethnie maure ! Quand je lui ai demandé pourquoi, il m’a répondu qu’il n’avait pas le choix : ou il choisit l’une des quatre ethnies proposées ou il devient pour la vie un étranger.

Il a choisit l’ethnie de sa mère. Je suis curieux de savoir, le moment venu, le choix de son jeune frère le Colonel Boubacar Keïta du Génie militaire : wolof ou soninké ?

Par ce génial procédé, un bon mauritanien ne peut avoir pour  nom de famille Diarra, Dicko,TraoréCouloubalyDoumbia, DembéléDramé, Touré, Cissoko, CisséKeïta,KonatéKoné ou Tounkara. L’éthnie bambara est officiellement absente de Mauritanie.Nous savons tous que la Mauritanie n’a pas de frontière de 2500 km avec le Mali, que leHodh ne faisait pas partie du Soudan français jusqu’en 1945, qu’aucun tirailleur ou employé de l’AOF n’a jamais servi dans notre pays, enfin que Bambaradougou (le plus ancien quartier de Sélibaby construit par les descendants des Bambaras Massassit, premiers colonisateurs de la région du Guidimakha avant Idaw Ich et les Français) est une pure invention de l’esprit fertile de l’auteur de l’article. Comment dans ce cas voulez-vous qu’il y ait des bambaras chez nous ? 

Par ce système nous avons aussi perdu nos palestiniens, nos libanais (la famille Kamel en tête), nos syriens, nos marocains (au revoir Berrada !), nos algériens, toute la ligue arabe qui nous était pourtant très chère et pour l’adhésion de laquelle nous avions fourni tant d’efforts et abandonné jusqu’à notre berbérité pour l’avoir. Bon, si l’ADG dit que toutes ces ethnies n’existent pas en Mauritanie, il faut le croire : Il connaît mieux le pays que nous tous. Faisons-lui confiance, il est des Oulad Bousba, tribu venue en Mauritanie entre le XVIIè et le XIXè siècle en même temps que les TeknaRgueybatTorkoz, Idaw Blal et Smalil. 

Toutes ces tribus sont originaires de la région comprise entre la plaine du Souss, le Wad Noun et la vallée du Dar’a (Maroc). Non, non, ce n’est pas moi qui le dit mais P. Richard à propos des Ould Bousba dans «Une tribu marocaine en Mauritanie » publié dans le Bulletin Trimestriel de la Société de Géographie et d’Archéologie d’Oran. Et savez-vous ce qu’elles venaient faire dans le bled ? Je vous le donne en mille, sous la responsabilité de Cheikh Mohamed El Yedaly (1096-1166H / 1684-1752G) et Mouhammeden Ould Babah (Kitab Chym Zwâya- l’histoire de la Mauritanie) ! 

« Sont venues en Mauritanie au début du XVIIè siècle des vagues successives d’Arabes en provenance du Sud du Maroc, soit pour s’y établir, soit pour piller, leur objectif étant les communautés les plus faibles… ». Cela se passe de commentaire !

Ce système de seulement quatre ethnies reconnues fait exclure définitivement les métisses. Fini les GuerlainBenzaMichelJules, JulienCimper, Marco, LemondeBontemps,BourayaNakli, Lopez et Négri. C’est le cas aussi pour tous les fils de Chef, d’Adjudant, de Sergent et de Lieutenant. On le sait, tous les grades français ont laissé leur ADN enMauritanie et particulièrement à Akjoujt. A moins qu’ils ne choisissent l’ethnie de leurs mères. Dans ce cas de figure, on aura sauvé le Général Félix Négri (Chef d’Etat Major de la Garde Nationale), Mouhamedou Ould Michel (chargé de mission à la Présidence) et Sidi Mohamed Ould Bouraya (Trésorier Général de la République) ! Pourront en profiter aussiBrahim Ould Aly N’Diaye (ancien colonel de l’Armée Nationale) et Abdoullah Kamara(actuel président de la commission de recensement de Tevragh Zeina).

Il suffit aux commissions de se pencher sur l’histoire de la Mauritanie (il paraît que l’Etat Civil est entrain de piller les bibliothèques à la recherche de livres d’histoires) pour découvrir que les traitres historiens ont déjà établit qui est qui dans le pays. Tous ceux qui se disent « Arabes Hassanes » sont d’installation récente et donc des étrangers. L’histoire des Emirats de l’Adrar,du Trarza, du Brakna, du Tagant et du Hodh ne sera plus enseignée aux enfants. Bon débarras ! L’imam Hadrami aussi est un étranger et avec lui toute sa progéniture (une partie des Smacides). 

Les Sanhaja (LemtounaGoddala, Messoufa et Tachedbit) ont émigré du « Souss, de l’Anti-Atlas et de l’Oued Noun vers le Sud et le Sud-est » (Voir Geneviève Désiré-Vuillemin, Histoire de la Mauritanie, des origines à l’Indépendance, Editions Karthala 1997, Paris. p. 331 et suiv.). Ce sont des bandits d’étrangers tapis parmi les mauritaniens véritables et par conséquent ils passent dessus bord. Pour résumer, tout l’élément maure est historiquement étranger à cette terre. J’entends d’ici l’ADG demander qu’on lui fournisse les résultats de sa guerre contre les étrangers. Et les commissions de répondre qu’elles ont réussi à vider le Hodh, le Tagant, l’Adrar, le Tiris Zemmour, l’Inchiri, Dakhlet Nouadhibou, l’Assaba, les 4/5 du Trarza, la moitié du Brakna et quelques poches au Gorgol et au Guidimakha. Un peu incrédule, l’ADGdemande ce qui reste. On lui répond : les habitants de la vallée, quelques descendants des Bafors et une partie des héritiers de l’Empire soninké de Ghana. Fou de rage, l’ADG hurle :

– Mais ce n’est pas l’objectif ! Nous cherchions depuis belle lurette à établir que les noirs sont venus avec les français comme tirailleurs, comme nous l’avait suggéré un jour le patriote Ahmed Ould Wafi, et je découvre que ce sont les maures qui sont de « mauritanité » récente ! Je vais appeler Macina, il est intelligent. Il trouvera toujours une solution. 

– ADG, Macina est un nom étranger qui vient d’une région du Mali (le Macina).

 Je suis catastrophé ! Que faire ?

– Les commissions ont une solution, mais elle est radicale.

– Tant mieux ! Vite, le temps presse. Donnez-la-moi ! 

– Adam et Eve se sont-ils rencontrés à Nouakchott ?

– Non !

– S’y sont-ils déclarés mari et femme ?

– Non !

– Y ont-ils vécu ?

– Non !  

– Alors ils n’ont pas pu y faire des enfants !  

– Malignes les commissions ! Tout le monde dehors ! Les mauritaniens sont tous des étrangers. Fermons boutique !

Je vous l’avais bien dit : ce M’Rabih est un véritable héro ! Il va réussir le tour de force de défaire en très peu de temps tout ce que les mauritaniens ont bâti durant des siècles.  Je suis sûr que le Président de la République et le Gouvernement n’ont pas créé ce projet pour revenir sur les acquis obtenus dans le domaine de l’unité nationale. Je suis sûr aussi qu’ils ont à cœur d’éviter à la Mauritanie le scénario ivoirien qui a commencé par un concept d’ivoirité qui consistait à exclure l’autre, et qui s’est terminé par une guerre civile qui a divisé le pays en deux et mis à genou son économie. Je suis certain qu’ils ne veulent pas entraîner le pays dans une situation comparable à celle de 1989 dont ils viennent de régler une grande partie des conséquences. 

 Le Président et le Gouvernement ont pourtant à portée de main un plan B : par exemple permettre à tous les citoyens munis de toutes les pièces d’état civil et d’identité requises de s’inscrire tout simplement sans tracasseries. Les questions et les enquêtes, le cas échéant, doivent viser seulement ceux qui n’ont pas pu apporter les documents nécessaires. Toute l’opération devra se faire aussi avec dignité. 

Même ceux qui seraient récusés ont le droit au respect. Il faut le savoir : un Etat où l’administration ne respecte pas le citoyen est un Etat failli. Il faut le retenir : aucune personne n’acceptera jamais de vivre avec une citoyenneté diminuée. 

 En écrivant ces mots, j’ai en mémoire les termes du discours de Cheikh Saad Bouh Kane au nom de la Subdivision de Boghé devant le Congrès d’Aleg les 2-3-4 et 5 Mai 1958, je cite : « La Mauritanie du Chemama veut se sentir égale en droit et en devoir à sa sœur du Sahel.L’égalité est une et, en cette matière, il ne saurait y avoir de simulacre ». C’est à méditer.

 

Ahmed Jiddou Aly

TOUCHE PAS A MA NATIONALITE apporte un démenti à la déclaration de Bâ Mamadou Kalidou.

altLa coordination du mouvement “Touche pas à ma nationalité” composée des représentants de toutes les organisations membres constate la déclaration publiée sur CRIDEM au nom du mouvement IMEJ par l’intermédiaire de son président. La déclaration en question fait croire que les autorités mauritaniennes ont renoncé à leur plan cynique qui consiste à exclure les NEGRO-MAURITANIENS. Touche pas à ma nationalité” tient à apporter les précisons suivantes: 

– la décision d’arrêter les sit-in n’a jamais été à l’ordre du jour 

– au moment où à l’intérieur du pays, la contestation populaire s’organise, “Touche pas à ma nationalité” compte poursuivre ces sit-in aussi longtemps que l’ETAT campera sur ses positions irresponsables.

– le mouvement appelle tous les militants à se mobiliser davantage pour les prochains sit-in.

– “Touche pas à ma nationalité” considère que la déclaration n’engage que son auteur et qu’elle n’altère en rien la  détermination des jeunes qui ont initié les sit-in.

– la décision selon laquelle l’IMEJ se retire du mouvement n’engage que trois personnes sur un bureau de 11 membres.

– « Touche pas à ma nationalité » qui a tenu sa conférence de presse ce dimanche à 11h à l’espace culturel Dadié camara, a appelé ses militants à l’intérieur et à l’extérieur du pays à répondre massivement aux sit-in. Le prochain sit-in  aura lieu le jeudi prochain au centre de recensement de TEVRAGH-ZEINA  juste devant le comptoir américain.

En fin nous considérons cette déclaration comme un acte de sabotage contre les intérêts  négro-mauritaniens. 

                      Nouakchott le 24/07/2011 

           Le Coordinateur de “Touche pas à ma nationalité”

                                         ABDOUL BIRANE WANE

Déclaration : « Dynamique Touche pas à ma nationalité » : IMEJ prend acte des mesures rectificatives des pouvoirs publics.

altDeux mois après le démarrage des opérations d’enrôlement le 04 Mai dernier, l’IMEJ ainsi que beaucoup d’organisations et individualités avaient constaté le refus d’enrôlement par plusieurs commissions de centaines de citoyens mauritaniens d’origine négro-africaine ou haratine. Cette nième discrimination inadmissible avait suscité un vaste élan de contestation consistant à tenir des sit in devant les centres d’enrôlement pour exiger la rectification du déroulement de ces enrôlements (recensements) dans le sens d’une équité vis vis des différentes composantes nationales… Après quatre (4) sit in successifs tenus respectivement à Sébkha, Elmina et Tevragh zeina, et Boghé, les autorités publics ont, à l’occasion d’une émission télévisée animée le 20/07/2011, annoncé les mesures rectificatives suivantes :

–          les seuls pièces exigibles pour l’enrôlement des citoyens sont la carte d’identité nationale, l’extrait de naissance et, si vous avez moins de 45 l’extrait d’enrôlement d’un de vos parents ou un certificat de décès ;

–          L’enrôlement de tous les citoyens ayant été injustement rejetés ;

–          L’arrêt des interrogatoires humiliants à l’endroit des citoyens négro-africain ou hratines…

L’Initiative Mauritanienne pour l’Egalité et la Justice (IMEJ) prend acte de ces mesures rectificatives et entend se donner le temps de vérifier leur application effective sur le terrain. A ce titre, elle appelle tous ses militants et sympathisants à suspendre leur participation aux sit in qui ne se justifient plus.

Toutefois, si après évaluation sur le terrain, elle constatait la non application des mesures ci-haut annoncées, elle se réserve la possibilité de reprendre et même d’intensifier les protestations civiles.

Pour le Bureau exécutif

Mamadou Kalidou BA