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Tchad – le président Ghazouani et ses homologues du G5 Sahel se réunissent avec Macron
Après les funérailles vendredi de l’ancien président Idriss Déby, les cinq chefs d’Etat du G5 Sahel (Mauritanie, Tchad, Mali, Burkina-Faso et Niger) et Emmanuel Macron se sont retrouvés, au QG de Barkhane, pour des entretiens avec le général Marc Conruyt, commandant de Barkhane, la force antidjihadiste française au Sahel, installé au Tchad, rapportent plusieurs médias français.
La transition qui va se mettre en place au Tchad doit être un moment d’unité, pour le peuple tchadien et pour la stabilité de la région. Le G5 Sahel est mobilisé aux côtés du Tchad et le peuple tchadien peut compter sur l’amitié indéfectible de la France, a indiqué le président Emmanuel Macron sur son compte Twitter, à la fin de cette rencontre.
Les cinq chefs d’Etat du G5 Sahel et le président français étaient présents à N’Djaména pour les obsèques de l’ancien président Idriss Déby.
Le fils du défunt Maréchal Déby, Mahamat Idriss Déby, général quatre étoiles à 37 ans et jusqu’alors commandant de la Garde républicaine, la garde prétorienne du régime, est le nouvel homme fort du Tchad, entouré de 14 des plus fidèles généraux de son père.
Le président français Emmanuel Macron et les quatre autres chefs d’Etat du G5 Sahel, dont le Maréchal Déby assurait la présidence tournante et qui ont formé une force militaire soutenue par Paris pour combattre les djihadistes, ont témoigné au jeune général Déby leur «soutien commun au processus de transition civilo-militaire pour la stabilité de la région», a fait savoir l’Elysée.
Par Babacar BAYE NDIAYE – Journaliste à Cridem
Sorti de son silence : Aziz fait feu de tout bois
L’ex-Président, qui avait choisi de garder le silence devant les membres de la CEP, les limiers de la police des délits économiques et financiers et le procureur de la République, a retrouvé la parole. En usant de trois tribunes. Les deux premières directement liées : une lettre adressée au peuple mauritanien pour lui demander de se mobiliser derrière le parti Ribat qu’il a choisi de rejoindre il y a quelques jours. Et de décrire le pays comme un bateau ivre qu’il faut sauver de la tempête. Le régime en place est « corrompu », dit-il, « antidémocratique » et surtout « fossoyeur de l’unité nationale ». Ould Abdel Aziz a le sentiment que son successeur et ex-ami de quarante ans est en train de détruire tout ce qu’il a construit pendant dix ans. Et face à un tel pouvoir, il se présente en rédempteur de la Mauritanie. En redescendant dans l’arène politique, une promesse qu’il avait déjà énoncée bien avant son départ du pouvoir en Août 2019 et qui semble désormais matérialisée depuis le 9 Avril avec l’officialisation, en grandes pompes, de son adhésion au parti Ribat du docteur Saad Louleïd qui l’a qualifié de « plus grand patriote et bâtisseur du ce pays ».
Distribuant les coups tous azimuts, Ould Abdel Aziz ne rate pas l’opposition qu’il traita avec tant mépris durant ses dix ans de règne ; jusqu’à maintenant prendre carrément sa place, en se positionnant en principal opposant de Ghazwani. Ôte-toi de là que je m’y mette… Pour réussir son offensive contre le pouvoir, il invite les Mauritaniens « épris de justice et d’équité » à le rejoindre et à adhérer massivement à Ribat, « sa » planche de salut pour rebondir en politique… si, bien entendu, la justice le blanchit des graves accusations portées par le rapport de la CEP de l’Assemblée nationale dont il continue à contester la légalité.
Glace brisée
Troisième tribune, une interview accordée à Jeune Afrique – sa com à l’international attitrée depuis une bonne décennie… – où l’ex-Président nie tous les faits qui lui sont reprochés ; mettant au défi quiconque de prouver qu’il a détourné une seule ouguiya ; sans oublier de reprocher à la justice mauritanienne d’empêcher ses avocats et lui-même d’accéder à son dossier.
Intervenant alors que la machine judiciaire se met en branle, confiscations et saisies de biens en tête de proue, ces sorties laissent penser qu’Ould Abdel Aziz a opté pour une offensive médiatique tous azimuts, avec une dimension internationale marquée où ses conseils auraient eux-mêmes à moudre. D’ailleurs et si l’on en croit diverses rumeurs, quelques chefs d’État ouest-africains craignant pour leur avenir, une fois sortis des palais dorés, auraient demandé au président Ghazwani de ne pas ouvrir la boîte de Pandore. Mais peut-il faire marche arrière, lui qui s’est évertué à claironner, à maintes reprises, que le gouvernement n’interfèrerait pas dans ce dossier pendant devant la justice ?
Semblant donner raison à ses détracteurs qui l’accablent de tous les maux, le silence de l’ex-Président commençait à peser et inquiéter ses proches. Voilà la glace brisée. Après le vent des étranges spéculations autour de la montée vertigineuse, aujourd’hui aggravée par le Ramadan, des prix des denrées de première nécessité, le contexte social donnerait-il opportunité au Général Aziz de ressortir la carte « Président des pauvres » ?
L’opposition proteste
Les manœuvres de l’ex-Président ne laissent en tout cas pas insensibles certains partis de l’opposition mauritanienne. Dans un communiqué publié le dimanche 18 Avril, cinq d’entre eux fustigent l’attitude de l’ancien chef de l’État. S’opposant à tout« retour en arrière », ils encouragent fortement le gouvernement à s’éloigner définitivement des méthodes et pratiques dévastatrices du pouvoir précédent, en se débarrassant notamment de tous ceux qui y furent impliqués et bénéficient, à un rythme soutenu, d’un équivoque et dangereux regain de confiance. Pour ces partis, la situation particulièrement difficile que vit le pays, accentuée par le COVID, a besoin d’un vaste consensus national pour instaurer un climat de paix et de concorde. Et d’attirer l’attention sur les risques d’instabilité et de chaos auxquels les ennemis du changement et de la rupture avec la sinistre décennie exposent la Nation. « Le dialogue inclusif national reste la seule solution », estiment-ils, « pour sortir de l’impasse actuelle ». Un discours au final très offensif, pour une opposition dont le silence, depuis l’arrivée au pouvoir d’Ould Ghazwani, est souvent critiqué. Les saillies d’Ould Abel Aziz auront-elles cette vertu de contraindre l’opposition à ne plus endosser les manquements du pouvoir actuel ?
La majorité silencieuse
Faces aux salves de leur ancien mentor contre leur nouveau, aucun parti de la majorité présidentielle n’a réagi. Un silence incompréhensible de la part de ceux qui n’hésitaient pas, hier, à tirer sur tous ceux qui avaient l’audace de s’attaquer à Ould Abdel Aziz. Ce dernier n’aurait donc pas tort de juger qu’« ils n’étaient fidèles qu’à leurs intérêts » ? Mais peut-être attendent-ils prudemment les hypothétiques commentaires du gouvernement au sortir du prochain Conseil des ministres… à défaut, bien évidemment, que celui-ci ne traite directement le sujet.
DL
le calame
Mauritanie: Ayant maille à partir avec la justice, Aziz veut assister aux obsèques d’Idriss Déby
C’est en février dernier, que le tribunal s’est abstenu de donner une suite favorable à la requête introduite auprès de ses services par le collectif de défense de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz et demandant une autorisation à l’ex Chef de l’Etat de sortir de la capitale, notamment vers son ranch situé à près de 250 km de Nouakchott.
Avec le ballet de défilés très attendu vers dans les prochaines 24 heures vers la capitale tchadienne Ndjaména, de Présidents et de Chefs de gouvernement, notamment Emmanuel Macron et des Etats du Sahel, pour assister aux obsèques du Maréchal Président tchadien décédé Idriss Déby Itno, l’ancien Chef d’Etat Ould Abdel Aziz a demandé de nouveau au pôle d’enquête chargé des crimes économiques et financiers d’être autorisé à se déplacer à l’étranger, afin de rendre un dernier hommage à feu Deby.
Un autre dédain porté à l’image de la justice, dés lors où ce même pôle d’enquête l’avait auditionné plusieurs heures lundi passé et s’apprête à l’entendre de nouveau dans trois jours.
Réagissant à cette demande, des internautes y ont vu un mépris inacceptable de l’ancien Président de la force de la loi, en osant solliciter une marge de liberté plus élargie.
C’est d’autant vrai qu’il est actuellement astreint à tourner en rond dans un périmètre de 15 km de rayon de la capitale et de pointer deux fois par semaine auprès de l’un des commissariats de police.
Avec les milliards rapatriés à l’étranger de l’ancien président et les délégations rogatoires adressées par la justice mauritanienne pour traquer ces fonds afin de les ramener au pays, Ould Abdel Aziz, qui refuse par ailleurs de livrer aux limiers de la police économique les secrets de son empire financier, n’a aucune chance d’être perdu de vue.
En plus de cela, l’homme constitue pour certains une menace politique sérieuse et pourrait capitaliser un déplacement à l’étranger pour réhabiliter son image auprès de certains de ces amitiés internationales, tout en confiant au parti Ribat au pays auquel il a adhéré, d’intensifier son action politique afin de s’imposer comme force incontournable à court et moyen terme.
Aux dernières nouvelles, on apprend sur la foi de source médiatiques généralement bien informées à Nouakchott, la présence attendue du Président mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazouani aux côtés de ses pairs du G5 Sahel, aux obsèques de Déby.
Senalioune
Ramadan : Les FPC solidaires des démunis
Les forces Progressistes du Changement (FPC) présidées par M. Samba Thiam, a entamé depuis le début du mois béni du Ramadan, une campagne de distribution de kits alimentaires aux familles démunies des différents quartiers de Nouakchott. L’opération qui se déroule au siège central du parti a pour objectif, déclare l’un des superviseurs est de contribuer à soulager, tant soit peu, les familles démunies en cette période de Ramadan. En effet, ce pilier de l’islam intervient au moment où les prix des denrées de première nécessité ont connu une hausse vertigineuse alors que la majorité de la population est frappée de plein fouet par les conséquences néfastes de la pandémie de la COVID 19.
Dans ce cadre, les familles cibles issues de tous les quartiers de la capitale ont reçu du sucre, des dattes et des enveloppes de 2000 à 10 000 UM. Une bouffée d’oxygène en cette période de pandémie qui sert désormais de prétexte à tous les dirigeants, en particulier africains. Dotées de peu de moyens, les FPC ont fait du partage et de la solidarité leur créneau, souligne un cadre de ce parti qui court depuis des années derrière le ministère de l’intérieur pour sa reconnaissance officielle.
le calame
Arrivée de l’ancien président Aziz au palais de justice de Nouakchott Ouest
L’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz est arrivé vers le coup de 10h, en cette journée du mardi 20 avril courant au Palais de Justice.
Il répond ainsi à la convocation qui lui a été adressée la veille par le pôle d’enquête, afin d’être entendu dans le cadre des rebondissements du dossier de corruption de sa décennie de gouvernance, après une trêve de 45 jours.
Ses proches et partisans s’étaient mobilisés aux premières heures de la journée pour apporter le soutien moral à leur idole et dénoncer sa convocation.
Mais, prévoyante, la police s’était installée très tôt et verrouillé tous les accès, s’employant également à disperser les groupes qui se ressemblent ici et là tout autour du palais de justice et arrivent à s’approcher de la forteresse judiciaire.
Du côté du collectif de défense de l’ex Chef de l’Etat, cette convocation est entachée d’irrégularité, dés lors où il n’a été avisé qu’aujourd’hui, alors que la loi, stipule qu’il soit informé 48 heures auparavant, selon les avocats de l’ancien président.
Le suspens plane toujours autour du palais de justice où l’ex homme fort de Nouakchott, qui vient d’annoncer tambours battants les couleurs de son projet politique à venir et suscitant un pavé dans la marre, se trouve du jour au lendemain dans les couloirs de justice.