Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: May 2020

Accusé de tous les maux : Haro sur Aziz !

L’ex-président de la République Mohamed ould Abdel Aziz est l’objet de tirs croisés depuis son départ du pouvoir en Juillet dernier. Haro sur l’ancien homme fort qui dirigea le pays pendant près de onze ans ! Il était puissant et surtout à ce point craint que beaucoup de hauts responsables tentèrent de tordre le coup à notre Constitution pour lui octroyer un troisième mandat. Même des avocats ruèrent en vain dans les brancards. C’était sans compter sur la détermination de l’armée mauritanienne, semble-t-il, et de l’ex-patron de celle-ci, Ould Ghazwani. Le baroud d’honneur de certains députés qui tentèrent, à quelques mois de la fin de son mandat, de l'” obliger ” à rester -” Nous ne te lâchons pas ! “entendait on lors de sa dernière tournée à l’intérieur du pays – n’y put rien faire. Contraint et forcé, Ould Abdel Aziz jette l’éponge et abandonne le pouvoir, avec l’espoir, croient savoir certains observateurs, d’y revenir. L’épisode du contrôle de l’UPR viendra porter un coup de grâce à ses ambitions.

Et depuis son départ du Palais, c’est donc la levée de boucliers contre sa personne. Un véritable lynchage même : les coups pleuvent de partout. D’abord des responsables du parti qu’il fonda en 2009 et des élus de celui-ci qui choisissent de lui préférer le nouveau dirigeant du pays : “Ghazwani sera la seule référence de l’UPR ! “, clament-ils. La messe sera dite lors du congrès ordinaire du parti, les 28 et 29 Décembre 2019. Aziz entame alors sa descente aux enfers. Il est même accusé d’avoir tenté un coup, le 28 Novembre, contre son ami et successeur, via le bataillon de la sécurité présidentielle. Le voici bientôt chargé de tous les maux dont ceux de s’être enrichi sur le dos du peuple mauritanien et d’avoir bradé une bonne partie de ses ressources. Comble de l’ironie, c’est le même UPR qui décide d’accéder à la requête de l’opposition réclamant la mise en place d’une commission d’enquête sur ses dix ans de pouvoir. Elle en est désormais à éplucher une dizaine de dossiers très compromettants sur lesquels l’homme serait même convoqué pour témoigner.

En attendant, les tirs croisés continuent à s’abattre sur celui que tout le monde craignait et devant lequel ministres et autres hauts responsables tremblaient. À l’instar de l’UPR, tous ceux convoqués devant la commission d’enquête se déchargent sur lui, déclarant n’avoir été informés de rien, qu’il décidait seul. De simples exécutants, donc, espérant qu’un tel argument les sauve de toute accusation de ” complicité “. Position ô combien révélatrice de l’irresponsabilité de nos responsables… Aucun d’entre eux n’osa portant lever le petit doigt pour alerter l’opinion sur la gabegie aujourd’hui sur la sellette ou tout simplement démissionner. ” Entre fermer sa gueule ou partir “, comme disait Mitterrand à l’adresse de certains ministres, ils ont choisi le premier. S’aplatir, voilà tout !

Seul responsable ?

Le seul qui l’aura épargné est l’ancien directeur général de la SOMELEC, un de ses fidèles parmi les fidèles. L’homme a blanchi l’ex-Président, en déclarant à la commission d’enquête que les marchés de l’énergie sont décidés et ordonnés par l’actuel ministre du Pétrole, un des ” fils d’Aziz “. Car, bien évidemment, Ould Abdel Aziz n’est pas le seul à s’être ” sucré ” sur le dos du pays. Son règne de plus de dix ans a permis à certains de sortir de la misère et de l’oubli ; ils se sont bâtis d’immenses fortunes, construit des châteaux que leur seul salaire et autres avantages ne peuvent justifier. Allez voir les bâtisses qui ont poussé à Tevragh Zeïna, surtout au quartier Soukouk. Allez visiter les bourses de grosses cylindrées dernier cri qui occupent les trottoirs de ce quartier huppé de Nouakchott. Vous remarquerez, en certaines de ses avenues, ces luxueuses voitures à bord desquelles se pavanent belles dames, jeunes filles et garçons. Si l’on veut du sérieux, Ould Abdel Aziz ne peut pas être l’unique suspect de détournement de deniers publics. C’est tout un ” beau ” monde qui a goûté à la mangeoire. Certes, on peut supposer qu’en tant que premier responsable du pays, il a laissé faire et que certains ont profité de sa proximité pour abuser. Ils doivent donc tous répondre devant la CEP et, éventuellement, la justice. Tous ceux cités dans les dix dossiers devraient au moins, pour prouver leur bonne foi et leur honnêteté, abandonner les charges qu’ils occupent aujourd’hui. À défaut, se voir ” remerciés ” par le président Ghazwani, encombrantes casseroles aux basques de sa gouvernance. Il en traîne déjà trop, avec sa stratégie de recyclage de zombies. Et tout doit se faire sans amalgame. Sans salir ceux des hauts responsables, peut-être rares, qui se sont acquittés honnêtement de leur charge sous son règne et mériteraient plutôt des médailles pour avoir résisté à tant de tentations ! D’autres, comme Cheikh ould Baya, eurent l’audace de s’opposer à l’accord aujourd’hui tant décrié avec Polyhone Dong – il convient de le rappeler – tandis qu’un ministre se hâtait de signer celui-ci, quasiment sans en connaître le contenu des articles.

Le lynchage d’Ould Abdel Aziz s’accentue depuis quelques semaines. On l’accuse jusqu’à avoir fraudé sur l’électricité. Honte suprême pour un ex-président de la République qui ne manqua jamais de rien en ses onze années de règne. Des fac-similés sont balancés sur les réseaux sociaux et dans la presse pour confondre l’ancien homme fort de Nouakchott. Fut-il vraiment au courant de ces combines frauduleuses sur le courant ? Une telle bassesse chez un président de la République reste tout de même plus qu’incompréhensible : incroyablement grotesque.

Et comme si cela ne suffisait pas, il pourrait être convoqué par la commission d’enquête. S’il répond présent, il devra se prêter aux questions de députés qu’il connaît bien pour les avoir naguère fait embastiller. Un autre affront. S’il refuse de répondre à la convocation, la commission userait-elle de la force, comme le suggèrent certains de la majorité présidentielle ? Wait and see !

Obligation de résultats

C’est dire que les recommandations de la CEP sont très attendues. Elles devront être pertinentes et convaincantes, faute de quoi elles porteraient un coup sérieux à l’image du nouveau pouvoir qui a respecté le principe de la séparation des pouvoirs, en ne bloquant pas la mise en place de ladite commission. Les faits reprochés à l’ex-Président s’accumulent et sont étalés de jour en jour. Forte de très nombreux témoins à charge, la commission dispose de moyens pour accomplir sa mission. Une fois formulées – a priori, dans deux mois – ses recommandations seront débattues lors d’une plénière de l’Assemblée nationale puis transmises au ministère de la Justice qui aurait obligation, avancent diverses sources, de faire déclencher, par le Parquet, une enquête de la police des crimes économiques. Le chemin est encore long… et le COVID sera passé par là.

Dalay Lam

le calame

Deuxième décès lié au coronavirus (COVID-19)

altLa Mauritanie a enregistré mardi soir (12 mai) un deuxième décès imputable au coronavirus (COVID-19), dont la victime représente le 9é cas positif de la maladie officiellement déclaré dans le pays, a annoncé le ministère de la santé. « Il s’agit d’un citoyen mauritanien âgé de 63 ans et gérant d’une épicerie à Tevragh – Zeina (quartier résidentiel de Nouakchott) qui souffrait de la maladie depuis 3 jours. Le patient avait le déplacement entre 2 cliniques privées et bénéficié d’un traitement, sans subir un test de dépistage au coronavirus, ou nouer de contact avec l’unité spéciale du ministère de la santé, chargée du suivi de la pandémie du coronavirus (COVID-19. Ce qui démontre le non respect des instructions des autorités sanitaires», explique le ministère.
Suite au test positif au coronavirus, «l’épicerie a été fermée, les employés et membres de la famille placés en confinement ».
Le gouvernement rappelle à l’occasion «la nécessité de se conformer aux mesures préventives : lavage répétitif des mains au savon, port de masques dans les lieux publics et distanciation».

le calame

Coronavirus: le Sénégal annonce un assouplissement des restrictions

Coronavirus: le Sénégal annonce un assouplissement des restrictionsLe Figaro– Le président sénégalais Macky Sall a annoncé lundi un assouplissement des mesures de restriction adoptées contre le Covid-19, à commencer par une réduction du couvre-feu nocturne à partir de mardi et la réouverture des lieux de culte.

Dans une allocution télévisée, Macky Sall a affirmé la nécessité «d’apprendre à vivre en présence du virus» qui devrait continuer à circuler dans le pays jusqu’en août voire septembre «dans le meilleur des cas», et «d’adapter (les) comportements individuels et collectifs».

«J’ai décidé de l’assouplissement des conditions de l’état d’urgence: à compter du mardi 12 mai 2020, les horaires du couvre-feu seront de 21 heures à 05 heures au lieu de 20 heures à 06 heures», a-t-il dit alors que commençaient à poindre des expressions d’impatience dans le pays sous état d’urgence depuis le 23 mars.

Macky Sall a aussi annoncé la réouverture des lieux de culte, essentiellement les mosquées fermées pour les prières collectives en plein mois sacré de Ramadan dans un pays musulman à plus de 90%, et les églises chrétiennes.

Les marchés et les commerces contraints de n’ouvrir que quelques jours par semaine ne devront plus fermer qu’une seule journée pour le nettoyage. Les restrictions imposées aux transports publics seront également allégées. L’école reprendra le 2 juin, mais seulement pour les quelque 551.000 élèves des classes d’examen (CM2, 3ème, terminale) sur un total de 3,5 millions.

Macky Sall a aussi levé l’interdiction de rapatrier les corps de Sénégalais décédés à l’étranger du Covid-19. Des dizaines de dépouilles sont bloquées depuis plusieurs semaines, en France surtout, mais aussi ailleurs en Europe ou aux Etats-Unis. La Cour suprême, saisie par les familles endeuillées, avait pourtant validé la semaine passée cette interdiction motivée par le risque de contagion lors de la manipulation des corps.

La pandémie demeure relativement contenue dans ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest. Le Sénégal a officiellement déclaré 1.886 cas de contamination et 19 décès depuis le premier cas annoncé le 2 mars. Les autorités se sont gardées d’imposer un confinement total, difficilement envisageable quand une bonne partie de la population vit au jour le jour. Mais elles ont fermé les frontières, interdit les rassemblements ainsi que la circulation entre les villes, et imposé le port obligatoire du masque dans les services publics et privés.

Le gouvernement «veillera particulièrement à ce que la fréquentation des lieux de culte», des écoles, des espaces publics, des marchés ou des restaurants, «obéissent strictement aux mesures de distanciation physique et aux gestes barrière, notamment le port obligatoire du masque et le lavage des mains», a dit Macky Sall lundi.

Par Le Figaro avec AFP

Mauritanie : De la femme-objet au martyre muet

Note d’alerte urgente Depuis l’adoption, en 2016, d’un projet de loi, d’ailleurs retoqué plus d’une fois, la Mauritanie ne parvient, encore, à produire une norme de protection de la femme contre les violences, le mépris, l’humiliation et la minorité civile. Jusqu’ici, les députés n’ont pu voter un dispositif, sans cesse révisé, entre apparence de conformité aux standards internationaux et souci de ménager le populisme du public dévot. Comme souvent quand il s’agit de la marge de l’individu dans l’espace arabo-musulman, la polémique devient le prétexte d’une confrontation des tenants du progrès, aux défenseurs de la tradition. Pour situer davantage l’opinion, il convient de préciser qu’en l’espèce, les associations à l’origine de la réforme souhaitaient mettre un terme aux voies de fait, insultes, abus sexuels, abandon de foyer, refus de règlement de la pension, la plupart commis dans le cadre du couple. D’autres brutalités, abus, éviction de l’héritage et divers actes de contraintes concernent, aussi, les célibataires, en premier les filles-mères. Enjeu passionnel L’ensemble nourrit la croyance d’une infériorité légale et pratique de la femme, en comparaison de l’homme, fût-il conjoint, parent ou sans lien particulier avec elle. La matière de la controverse porte, également, sur la faculté du divorce, la condition du veuvage et la jouissance de la personnalité juridique, dont le droit de voyager, d’entreprendre et de dépenser constituent des illustrations concrètes ; enfin, il importe de n’omettre, bien entendu, la molestation, la séquestration et le mariage forcé. A présent, le statu quo s’effrite sous l’influence de la mondialisation et du credo de la parité. Les avocats de la conservation souhaitent s’en tenir à des formulations vagues pour ne pas « heurter » la piété du peuple ; selon eux, les clauses en chantier consacreraient la notion de « genre », une innovation de l’Occident qui n’accorde assez d’égards aux prescriptions de la Charia, voire encourage leur effacement. Ceux du camp de l’éthique séculière insistent, plutôt, sur le retard du pays dans le domaine, au regard de l’Afrique subsaharienne et du Maghreb. Ils plaident la nécessité de combler un vide normatif, source d’impunité et vecteur de récidive… Une bataille de tranchées Il aura fallu, le 8 mai 2020, la signature, sur Facebook, d’une publication par une députée islamiste, pour enflammer le débat, à quelques jours de l’examen en commission de l’Assemblée nationale, avant discussion et amendements en séance pépinière. L’honorable Saadani Mint Khaïtoure y exprimait son soutien au projet et invitait, son parti Tawassoul, à s’émanciper de la ligne de promotion et de défense de la prééminence masculine et de l’obscurantisme. Sans doute à cause de la faveur et de l’enthousiasme que son propos déclenchait auprès du courant anti-esclavage, des Ong féministes et de la mouvance de gauche, l’aile dure de son obédience– imams, parlementaires et blogueurs – lui opposa une objection de toute virulence ; quelques contradicteurs l’accusèrent, à visage découvert, d’indiscipline, de trahison, voire de rébellion envers Dieu. Dans sa réplique d’une teneur inusitée parmi les islamistes, Mint Khaïtoure refuse de déférer à l’impératif de dévouement aux vendeurs de nourriture avariée et de médicaments contrefaits, négoce établi sous l’alibi de la barbe et derrière la piété de façade. La dispute se poursuit et enregistrera, le même jour, la contribution de Mahfoudh Ould Waled, alias Abu Hafs, l’ancien numéro trois de Alqaïda et conseiller de Ben Laden. L’auteur y avertit, le gouvernement, du risque de susciter une insurrection militaire où la Mauritanie sombrerait, si la législation en cours s’obstinait à édicter l’égalité des sexes. Certes, Abu Hafs se prévaut du droit d’expression mais l’assortit d’une exhortation implicite à l’émeute ; ses antécédents notoires confèrent, à l’insinuation, le crédit du chantage. Dans la structuration mentale du susdit, d’ailleurs figée aux siècles de l’Arabie d’antan, les hommes vont au combat, défendent la foi et exterminent les mécréants, tandis que les épouses, soumises, les attendent pour leur prodiguer des soins, des attentions et le repos du guerrier. Le reste de la gent féminine s’occupe de puériculture, de fantaisie, de petits rien et de casseroles, sauf à disposer d’esclaves car une telle représentation de l’humanité, assigne, à la servitude du noir, la logistique de pans entiers de l’existence en société. C’est ce monde trépassé mais imputrescible que Abu Hafs s’évertue à ressusciter et faire prospérer, au point de brandir, en guise de menace, le péril des armes et la suggestion de l’attentat. Le personnage n’en est à un coup d’essai. Depuis son retour d’Afghanistan en Mauritanie, ses déclarations et gestes perpétuent l’ambiguïté et laissent entrevoir la poursuite de ses desseins initiaux. Les autorités de la République, à rebours de leur prétention de dépositaires d’un l’Islam du juste milieu, compromettent ainsi le partenariat mondial de la paix et de la sécurité, face à l’extension du fanatisme. Nos recommandations Sur le fond, l’Ira-M, demande, aux gouvernement et élus, de bien vouloir prendre le temps de rediscuter l’énoncé, de l’expliquer aux gens, avec le scrupule de la clarté et du contradictoire, afin de recueillir un optimum d’amélioration ; de l’expérience résulterait, non pas un autre compromis mais le rehaussement de la morale universelle, au degré le moins contestable de la dignité et du respect dû à l’humain. Le verset 70 de la sourate 17 comporte, alors, un rappel profitable : « Certes, Nous avons honoré les fils d’Adam ». En l’état, le texte sacrifie trop aux pudeurs, tabous et embarras d’une écologie sociale dont l’environnement a disparu, de manière irréversible. Les dispositions manquent de cohérence et d’audace, comme si la femme devait toujours s’excuser d’être la victime. La légèreté des sanctions et des réparations de préjudices graves contrevient aux engagements extérieurs de la Mauritanie. A titre d’exemple, l’article 7 stipule : « le retrait de la plainte ou la conciliation entre les époux éteint l’action publique relative aux infractions à la présente loi ». Le pouvoir et la majorité de l’Opposition, du moment joue à la duplicité, souvent subjugués par le calcul électoraliste de court terme. Soit nous appartenons au concert des nations, soit nous choisissons de reprendre et suivre, dès ses débuts, l’expérience liberticide du wahhabisme que bien des princes et de jurisconsultes d’Arabie saoudite n’osent plus assumer. Des historiens l’assimilent, désormais, à une barbarie. La Turquie, elle, s’obstine à préserver son modèle de laïcité. Dans la même urgence à libérer les consciences et lever l’hypothèque du terrorisme destructeur de l’esprit, figure l’article 306 du code pénal, lequel punit, de mort, des « crimes » immatériels, à l’inverse des brutalités conjugales et du viol. La Mauritanie a besoin de sortir du Moyen-Age. Plus elle tarde, davantage elle s’y enfonce.

Initiative de résurgence abolitionniste en Mauritanie (Ira-M)

Nouakchott, 12 mai 2020

A. Rajoelina sur France 24 : “Le problème du remède Covid-Organic, c’est qu’il vient d’Afrique”

A. Rajoelina sur France 24 : France24 – Dans un entretien exclusif accordé à France 24 et RFI, le président malgache Andry Rajoelina revient sur le controversé Covid-Organic, un remède issu de la pharmacopée traditionnelle de Madagascar, présenté comme efficace contre le coronavirus.

Bien que n’ayant pas encore obtenu d’autorisation de mise sur le marché et malgré les mises en garde de l’OMS, le traitement est distribué dans plusieurs pays d’Afrique. Selon le chef d’État, le traitement a fait ses preuves à Madagascar, et si un pays européen l’avait découvert, il n’y aurait pas “autant de doutes”.

Pour le président malgache, Andry Rajoelina, le Covid-Organic est efficace non seulement pour prévenir le coronavirus, mais également pour guérir de la maladie.

“Le Covid-Organic est un remède préventif et curatif contre le Covid-19, qui fonctionne très bien”, déclare-t-il dans un entretien exclusif accordé à France 24 et RFI, depuis Antananarivo, la capitale de l’île. “À Madagascar, nous avons eu 171 cas, dont 105 guéris” majoritairement par ce remède.

“Une nette amélioration de l’état de santé des patients ayant reçu ce remède a été observée en 24 heures seulement après la première prise. La guérison a été constatée après sept jours, voire dix jours. Ce remède est naturel, non toxique et non invasif”, assure-t-il.

Les éventuels effets du Covid-Organic, breuvage à base d’artemisia, une plante à l’effet thérapeutique reconnu contre le paludisme, n’ont pourtant été validés par aucune étude scientifique et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui recommande des essais cliniques rigoureux, a mis en garde jeudi 7 mai 2020 contre “l’adoption d’un produit qui n’a pas été soumis à des tests pour en vérifier l’efficacité”.

Médecine traditionnelle

Le président Andry Rajoelina balaie les doutes sur l’efficacité de ce remède, laissant entendre que ces positions sont dictées par une vision archaïque de l’Afrique. “Si c’était un pays européen qui avait découvert ce remède, est-ce qu’il y aurait autant de doutes ? Je ne pense pas […] Le problème c’est que cela vient d’Afrique. Et on ne peut pas accepter qu’un pays comme Madagascar, qui est le 163e pays le plus pauvre du monde, ait mis en place cette formule pour sauver le monde”.

Il rappelle que Madagascar a une longue tradition de médecine traditionnelle et note, par ailleurs, que de nombreux médicaments autorisés en Occident, se sont révélés nocifs, voire meurtriers, comme le Médiator en France.

Enfin, interrogé sur le litige avec la France à propos des îles éparses, ces quatre îles au large des côtes malgaches, Andry Rajoelina explique que l’objectif annoncé avec le président français de trouver une solution d’ici au 26 juin 2020, date du soixantième anniversaire de l’indépendance de Madagascar, ne pourra être tenu en raison de la crise sanitaire du Covid-19.

Il rappelle que son pays réclame “la restitution” par la France de ces îles et rejette toute idée d’une cogestion.

Par : Christophe BOISBOUVIER | Marc PERELMAN

france24