Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 14/05/2020

Déclaration de la Coordination des partis de l’opposition et de la majorité représentés au parlement

RFD– Dans un contexte national et mondial marqué par la pandémie du coronavirus et ses répercussions catastrophiques, les partis de l’opposition et de la majorité représentés au parlement ont spontanément répondu à l’invitation du président de la république puis à l’initiative, luire faisant suite, de l’Union Pour la République.

La première rencontre entre les partis avait permis de lancer un appel conjoint pour faire face à la pandémie, dans une approche nationale qui transcende les considérations partisanes étroites, une approche qui prend en compte la fragilité de l’infrastructure sanitaire du pays, les moyens limités de l’Etat et la spécificité de notre société.

Les partis ont considéré qu’une telle situation ne saurait souffrir les querelles politiques. Aussi, ont-ils exprimé leur entière approbation des mesures gouvernementales annoncées, en assurant que l’ensemble de leurs moyens sont à la disposition du gouvernement, afin de combler d’éventuels déficits et contribuer à l’intégration des efforts nationaux, face à cette grave menace.

Après plus d’un mois de consultations entre nos formations politiques et entre celles-ci et le gouvernement, les partis de la majorité et de l’opposition représentés au parlement estiment nécessaire d’apporter à l’opinion publique nationale un certain nombre de précisions : Premièrement : les partis félicitent le peuple mauritanien pour le succès des démarches et mesures adoptées à ce jour par le gouvernement face à l’épidémie, et espèrent que la prudence et la rigueur resteront de mise ;

Deuxièmement : afin que les consultations avec eux ne restent purement formelles, les partis de l’opposition et de la majorité représentés au parlement maintiennent leur exigence de mise en place d’un mécanisme de supervision et de suivi du programme gouvernemental d’urgence pour la lutte contre l’épidémie du coronavirus, à tous les niveaux. Ils espèrent que la loi relative à la gestion du fonds de solidarité leur octroie et à la société civile une réelle responsabilité dans la supervision et le suivi effectifs de ce fonds ;

Troisièmement : les partis confirment à l’opinion publique que les listes de citoyens visés par la distribution des aides ont été établies de manière improvisée, le rôle des partis à ce niveau étant resté inexistant ;

Quatrièmement : les aides distribuées étant bien en-deçà des besoins réels des citoyens nécessiteux, les partis demandent que le nombre de ménages ciblés soit augmenté le plus possible, au-delà de 200 000 familles ;

Cinquièmement : les partis réclament l’extension du programme gouvernemental d’urgence à l’ensemble des régions de intérieur ; ils ont relevé que certains volets de ce programme n’ont toujours pas démarré ;

Sixièmement : afin que les exonérations fiscales annoncées aient l’effet voulu sur les produits de première nécessité, ils exhortent les autorités à contrôler les prix ; les partis réclament davantage de soutien aux prix des denrées alimentaires de base ;

Septièmement : ils demandent au gouvernement de réduire les prix du carburant, d’autant plus que les coûts internationaux ont atteint leur niveau le plus bas depuis des décennies ;

Huitièmement : les partis demandent aux autorités de trouver une solution au problème des citoyens bloqués aux frontières, et de prendre davantage de mesures en faveur des catégories socio-professionnelles des secteurs formel et informel, durement touchées par la situation actuelle, singulièrement les enseignants du secteur privé national.

Neuvièmement : Ils attirent l’attention de gouvernement sur la nécessité d’envisager, dès à présent, les mesures sociales et économiques qui s’imposent pour faire face à l’après-corona ;

Dixièmement : Les partis de la majorité et de l’opposition représentés au parlement espèrent que la coordination actuelle puisse mener à une nouvelle étape, ouvrant la voie à une discussion des problèmes fondamentaux du pays et à la définition d’une démarche stratégique pour leur apporter des solutions, selon un calendrier convenu.

Nouakchott, le 21 Ramadan 1441 – 14 mai 2020

La Coordination des partis de l’opposition et de la majorité représentés au parlement

Liste des partis signataires:

Alliance Nationale pour la Démocratie

Alliance Populaire Progressiste

Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Rénovation

Parti Al Karama

Parti de l’Avant-Garde des Forces de Changement Démocratique

Parti Hirak Echebabi

Parti Hiwar

Parti Islah

Parti Sawab

Rassemblement des Forces Démocratiques

Rassemblement National pour la Réforme et le Développement

Union des Forces du Progrès

Union des Forces Populaires

Union pour la Démocratie et le Progrès

Union pour la République

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Compte tenu des derniers développements de la situation sanitaire, suite à l’apparition, ces dernières heures, de nouveaux cas de contamination au coronavirus, la Coordination des partis de l’opposition et de la majorité représentés au parlement, partant de ses responsabilités morale et politique, a décidé d’annuler le point de presse, prévu ce jeudi au siège du RFD.

Par conséquent, nous avons le plaisir de vous faire parvenir, ci-joint, la déclaration que la Coordination comptait distribuer lors du point de presse.

Meilleurs égards,

Le Département de la Communication du RFD.

cridem

Accusé de tous les maux : Haro sur Aziz !

L’ex-président de la République Mohamed ould Abdel Aziz est l’objet de tirs croisés depuis son départ du pouvoir en Juillet dernier. Haro sur l’ancien homme fort qui dirigea le pays pendant près de onze ans ! Il était puissant et surtout à ce point craint que beaucoup de hauts responsables tentèrent de tordre le coup à notre Constitution pour lui octroyer un troisième mandat. Même des avocats ruèrent en vain dans les brancards. C’était sans compter sur la détermination de l’armée mauritanienne, semble-t-il, et de l’ex-patron de celle-ci, Ould Ghazwani. Le baroud d’honneur de certains députés qui tentèrent, à quelques mois de la fin de son mandat, de l'” obliger ” à rester -” Nous ne te lâchons pas ! “entendait on lors de sa dernière tournée à l’intérieur du pays – n’y put rien faire. Contraint et forcé, Ould Abdel Aziz jette l’éponge et abandonne le pouvoir, avec l’espoir, croient savoir certains observateurs, d’y revenir. L’épisode du contrôle de l’UPR viendra porter un coup de grâce à ses ambitions.

Et depuis son départ du Palais, c’est donc la levée de boucliers contre sa personne. Un véritable lynchage même : les coups pleuvent de partout. D’abord des responsables du parti qu’il fonda en 2009 et des élus de celui-ci qui choisissent de lui préférer le nouveau dirigeant du pays : “Ghazwani sera la seule référence de l’UPR ! “, clament-ils. La messe sera dite lors du congrès ordinaire du parti, les 28 et 29 Décembre 2019. Aziz entame alors sa descente aux enfers. Il est même accusé d’avoir tenté un coup, le 28 Novembre, contre son ami et successeur, via le bataillon de la sécurité présidentielle. Le voici bientôt chargé de tous les maux dont ceux de s’être enrichi sur le dos du peuple mauritanien et d’avoir bradé une bonne partie de ses ressources. Comble de l’ironie, c’est le même UPR qui décide d’accéder à la requête de l’opposition réclamant la mise en place d’une commission d’enquête sur ses dix ans de pouvoir. Elle en est désormais à éplucher une dizaine de dossiers très compromettants sur lesquels l’homme serait même convoqué pour témoigner.

En attendant, les tirs croisés continuent à s’abattre sur celui que tout le monde craignait et devant lequel ministres et autres hauts responsables tremblaient. À l’instar de l’UPR, tous ceux convoqués devant la commission d’enquête se déchargent sur lui, déclarant n’avoir été informés de rien, qu’il décidait seul. De simples exécutants, donc, espérant qu’un tel argument les sauve de toute accusation de ” complicité “. Position ô combien révélatrice de l’irresponsabilité de nos responsables… Aucun d’entre eux n’osa portant lever le petit doigt pour alerter l’opinion sur la gabegie aujourd’hui sur la sellette ou tout simplement démissionner. ” Entre fermer sa gueule ou partir “, comme disait Mitterrand à l’adresse de certains ministres, ils ont choisi le premier. S’aplatir, voilà tout !

Seul responsable ?

Le seul qui l’aura épargné est l’ancien directeur général de la SOMELEC, un de ses fidèles parmi les fidèles. L’homme a blanchi l’ex-Président, en déclarant à la commission d’enquête que les marchés de l’énergie sont décidés et ordonnés par l’actuel ministre du Pétrole, un des ” fils d’Aziz “. Car, bien évidemment, Ould Abdel Aziz n’est pas le seul à s’être ” sucré ” sur le dos du pays. Son règne de plus de dix ans a permis à certains de sortir de la misère et de l’oubli ; ils se sont bâtis d’immenses fortunes, construit des châteaux que leur seul salaire et autres avantages ne peuvent justifier. Allez voir les bâtisses qui ont poussé à Tevragh Zeïna, surtout au quartier Soukouk. Allez visiter les bourses de grosses cylindrées dernier cri qui occupent les trottoirs de ce quartier huppé de Nouakchott. Vous remarquerez, en certaines de ses avenues, ces luxueuses voitures à bord desquelles se pavanent belles dames, jeunes filles et garçons. Si l’on veut du sérieux, Ould Abdel Aziz ne peut pas être l’unique suspect de détournement de deniers publics. C’est tout un ” beau ” monde qui a goûté à la mangeoire. Certes, on peut supposer qu’en tant que premier responsable du pays, il a laissé faire et que certains ont profité de sa proximité pour abuser. Ils doivent donc tous répondre devant la CEP et, éventuellement, la justice. Tous ceux cités dans les dix dossiers devraient au moins, pour prouver leur bonne foi et leur honnêteté, abandonner les charges qu’ils occupent aujourd’hui. À défaut, se voir ” remerciés ” par le président Ghazwani, encombrantes casseroles aux basques de sa gouvernance. Il en traîne déjà trop, avec sa stratégie de recyclage de zombies. Et tout doit se faire sans amalgame. Sans salir ceux des hauts responsables, peut-être rares, qui se sont acquittés honnêtement de leur charge sous son règne et mériteraient plutôt des médailles pour avoir résisté à tant de tentations ! D’autres, comme Cheikh ould Baya, eurent l’audace de s’opposer à l’accord aujourd’hui tant décrié avec Polyhone Dong – il convient de le rappeler – tandis qu’un ministre se hâtait de signer celui-ci, quasiment sans en connaître le contenu des articles.

Le lynchage d’Ould Abdel Aziz s’accentue depuis quelques semaines. On l’accuse jusqu’à avoir fraudé sur l’électricité. Honte suprême pour un ex-président de la République qui ne manqua jamais de rien en ses onze années de règne. Des fac-similés sont balancés sur les réseaux sociaux et dans la presse pour confondre l’ancien homme fort de Nouakchott. Fut-il vraiment au courant de ces combines frauduleuses sur le courant ? Une telle bassesse chez un président de la République reste tout de même plus qu’incompréhensible : incroyablement grotesque.

Et comme si cela ne suffisait pas, il pourrait être convoqué par la commission d’enquête. S’il répond présent, il devra se prêter aux questions de députés qu’il connaît bien pour les avoir naguère fait embastiller. Un autre affront. S’il refuse de répondre à la convocation, la commission userait-elle de la force, comme le suggèrent certains de la majorité présidentielle ? Wait and see !

Obligation de résultats

C’est dire que les recommandations de la CEP sont très attendues. Elles devront être pertinentes et convaincantes, faute de quoi elles porteraient un coup sérieux à l’image du nouveau pouvoir qui a respecté le principe de la séparation des pouvoirs, en ne bloquant pas la mise en place de ladite commission. Les faits reprochés à l’ex-Président s’accumulent et sont étalés de jour en jour. Forte de très nombreux témoins à charge, la commission dispose de moyens pour accomplir sa mission. Une fois formulées – a priori, dans deux mois – ses recommandations seront débattues lors d’une plénière de l’Assemblée nationale puis transmises au ministère de la Justice qui aurait obligation, avancent diverses sources, de faire déclencher, par le Parquet, une enquête de la police des crimes économiques. Le chemin est encore long… et le COVID sera passé par là.

Dalay Lam

le calame