Monthly Archives: July 2011
L’opposition sur le mouvement des lignes
L’opposition mauritanienne est entre deux positions difficiles voire incertaines: d’une part, elle veut jouer son rôle de contre-pouvoir en usant des formes de contestation légales que lui confère la constitution, d’autre part, elle décide de s’inscrire dans un processus de dialogue avec le pouvoir avec évidemment des préalables.Le choix est d’autant plus complexe que dans la logique de contestation du système dominant qu’elle veut incarner, l’opposition a du mal à trouver la force de frappe nécessaire pour obliger le régime à céder sous la pression.
Soit en mobilisant ses troupes soit en produisant un discours incisif. Pourtant l’opposition ne manque pas de détermination. Elle souffre plutôt d’une absence de stratégie bien pensée et adaptée au contexte actuel. Or, à ce niveau, il y a, à chaque fois une sorte de déroute qui s’empare des leaders des forces de l’opposition au point de se perdre dans les idées et d’apparaître inconséquents dans le discours. Autrement dit, au moment où il y a lieu de lâcher du lest, l’opposition se radicalise, et au moment où s’impose de durcir le ton celle-ci reste fébrile. Dans ces conditions on se demande si véritablement l’opposition sait sur quel pied danser ou quelle arme user. A force de garder une ligne contestatrice permanente, son image reste subversive, mais en même temps elle risque d’être en désaccord avec ses bases qui elles réclament un changement de tonalité politique. C’est ce qui d’ailleurs pose des problèmes de
choix par rapport aux exigences des militants. Chacune de ces options comporte ses atouts et ses inconvénients. Si l’opposition persiste dans le refus et la contestation, elle finira par se lasser et à s’effriter petit à petit. Cette situation a engendré à maintes reprises des frictions au sein des formations politiques de l’opposition qui font l’objet de défections. Tous les partis ont vécu cette situation sans arriver à trouver les remèdes pour contrer le nomadisme permanent qui les rongent. Dès qu’une occasion se présente de regagner le camp de la majorité les hémorragies se déclenchent. Depuis l’ère de Taya le radicalisme politique de l’opposition ne fait que profiter au pouvoir. De guerre lasse, les cadres des forces de l’opposition désertent leurs formations pour chercher des opportunités plus favorables à leurs appétits. Au lieu de réfléchir sur de nouvelles stratégies de préventions contre de telles déperditions de leurs militants, l’opposition continue d’appliquer la formule : « nul n’est indispensable, qui veut quitter le fait » ! C’est cette règle qui a émietté des partis comme L’APP, l’AJD, le RFD etc. Cette tendance va encore se prolonger dans le contexte actuel où l’absence de dynamisme créé une situation de lassitude et de démotivation. La position de dialogue dans laquelle s’inscrit la COD est tout aussi incertaine dans le sens où elle va donner plus de reconnaissance politique de l’opposition auprès du pouvoir. En trouvant quelques concessions de taille, l’opposition coure le risque de courber l’échine devant la machine gouvernementale. C’est à ce niveau que le dialogue est une porte ouverte à tous les marchandages. Le mois que l’on puise dire est que l’opposition est sur le mouvement des lignes qui suivent des chemins non encore définis …
Cheikh Tidiane Dia – LE RÉNOVATEUR
Touche pas à ma nationalité » : Le mouvement luttera jusqu’au bout
Le mouvement «Touche pas à ma nationalité » continue de manifester, pour dénoncer les grosses irrégularités qui caractérisent l’opération d’enrôlement, menée depuis quelques semaines par les autorités sur toute l’étendue du territoire, malgré le puissant et large élan de contestation de ce recensement par les partis politiques e les organisations de la société civile.Le mouvement « touche pas à ma nationalité » a organisé la semaine dernière une manifestation devant le Centre d’ Accueil des Citoyens de Tevrag Zeina.
Objectif : dénoncer les abus de la commission chargée de recenser les citoyens. Brandissant le drapeau national et des slogans, les mécontents se sont présentés au public qui leur a témoigné une certaine sympathie pour la juste cause qu’ils défendent, affirmant qu’ils sont noirs et mauritaniens, opposés à leur l’exclusion, condamnant la volonté étatique de bafouer leur droit à la nationalité, accusant le régime d’avoir encore divisé la Mauritanie. Devant une présence modeste de la police, un manifestant crie : «Si des cartes d’identités ont été fraudées, ce n’est pas de notre faute, mais de celle de la police qui les a délivrées ». Puis un autre de renchérir : «La constitution exclue les noirs, les wolof, les soninké, la peuls. Pourtant, on n’a pas à inquiéter les centaines de maghrébins et de sahraouis qui ne sont pas mauritaniens et détiennent la carte d’identité nationale.» A ses côté, un troisième martèle : « Les membres de la commission, chargée de recenser les citoyens, ne sont pas plus mauritaniens que nous. Ils ne peuvent pas décider de notre identité. Nous existons depuis 1903, et nos parents ont versé leur sang pour la patrie ». Et ce dernier de conclure «Recensez les citoyens au même pied d’égalité, sinon nous allons nous coucher sur votre chemin.» Cet enrôlement se « fait d’une manière injuste, soit disant que certains patronymes tels que Diop et N’Diaye ne sont pas mauritaniens donc, si le Mouvement Touche pas a ma Nationalité ignore ce cas , demain ils diront que Ba et Diallo ne sont pas aussi mauritaniens », affirme le porte parole du mouvement Abdoul Birane Wane, ajoutant qu’il y a « une complicité de certains cadres ou leaders noirs qui refusent de partager cette cause pour des raisons égoïstes ». A savoir que c’est notre troisième sit-in, indique Wane .en précisant qu’ils vont « continuer la lutte jusqu’à ce que leur appel soit entendu par le gouvernement ».
LE RÉNOVATEUR
Déclaration: Dynamique «Touche pas à ma nationalité»
Après près de deux mois de déroulement de l’opération de recensement à vocation d’état civil des populations mauritaniennes, de nombreuses organisation et individualités ont constaté que la composante négro-africaine de Mauritanie subissait un nombre inestimable de rejets ainsi que des interrogations humiliantes motivées par l’historique préjugé raciste selon lequel tout Négro-africain serait un étranger potentiel en auritanie. En violation totale du protocole d’enrôlement, les commissions de recensement humilient les citoyens négro-africains et s’érigent en jugent allant jusqu’à jusqu’à soumettre au vote la crédibilité de la nationalité d’un Bal, d’un Fall, Traoré ou Sar. Il est par exemple demandé à un tel de réciter tel verset de coran, à un autre de prouver sa « mauritanité » en reconnaissant un baron de la mouvance présidentielle ou en s’exprimant en hassania !!! C’est dire que ces vicieuses commissions considèrent que pour être Mauritanien, un Négro-africain doit être soit un Nègre de service, soit s’assimiler à l’arabité et renoncer ainsi à son identité nègre et africaine.
Face à une telle situation, des jeunes d’origines diverses ont entrepris de sensibiliser les Mauritaniens sur le danger que représentent ces méthodes discriminatoires qui ne sont qu’une nième manifestation du racisme d’Etat exercé contre les populations noires du pays…
Ayant obtenu une oreille attentive au près de la jeunesse négro-africaine consciente, une dynamique de contestation du caractère raciste de ces recensements à été mise en branle et dénommée « TOUCHE PAS A MA NATIONALITE : JE SUIS NOIR ET MAURITANIEN » Ce regroupement citoyen réunit plusieurs mouvements associatifs et des individualités
Après trois sit-in organisés avec succès devant les centres d’enrôlement de Sébkha, Elmina et TeVragh zeina, la mouvance « touche pas à ma nationalité » a envoyé des missions de sensibilisation à Bogghé et à Sélibaby (bientôt à Kaédi) qui ont été accueillies avec enthousiasme et patriotisme, ces localités victimes des mêmes discriminations à caractère raciste dans leurs centre d’enrôlement respectifs, se sont mis à la mobilisation et entameront bientôt des actions de contestation pacifiques avant la fin de cette semaine !
Nous appelons toutes les organisations et individualités éprises d’égalité et de justice à rejoindre ce formidable élan de contestation pacifique pour exiger que le gouvernement
– suspende cette mascarade d’enrôlement et rectifie son déroulement dans le sens d’une équité entre les composantes nationales du pays ;
– extirpe de la direction et des commissions départementales les éléments ‘’bathistes’’ infiltrés qui s’évertuent à exclure les Noirs de la nationalité mauritanienne
– limoge le Directeur général de l’agence national d’enrôlement ;
– la fin définitive du racisme d’Etat !
Nouakchott le 16/07/2011
Pour le comité de pilotage
Mamadou Kalidou BA
Manifestations contre le recensement en France
Pour dire non aux opérations d’enrôlement visant à exclure les franges importantes de la population mauritanienne en l’occurrence les noirs (haratine, halpoular, soninké, wolof, et bambara), les organisations, mouvements et partis politiques mauritaniens organisent : le samedi 23 juillet 2011 une conférence à partir de 14 heures à la bourse du travail de paris située au 3, rue du château Paris : Métro: république et le dimanche 24 juillet 2011 une marche de protestation allant de la place du Trocadéro à l’ambassade de la Mauritanie à partir de 14 heures.
Un appel solennel à la mobilisation est donc lancé à toutes les organisations des droits humains, aux mouvements politiques, aux partis politiques et acteurs de la société civile préoccupés par l’inquiétante question de l’enrôlement et à tous les mauritaniens sans exception.
Nos slogans : MAURITANIE
1- Touche pas à ma nationalité.
2- Je ne négocie avec personne ma mauritanité.
3- Arrêtez ce recensement dans ces conditions.
Signataires:
AFMAF, AHME, APP, ARMEPES, CAMME, FLAM, IRA, PLEJ, MAPROM, OCVIDH, OTMF, UFP