Daily Archives: 10/12/2010
Les FLAM rencontrent SIDIOCA à New York
New York: Rencontre entre le Président de la République Islamique de Mauritanie et le Président des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM).
Ce 26 septembre 2007 le camarade Samba Thiam, président des Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM), a été recu en audience par son excellence Sidi Oul Cheikh Abdallah, président de la République Islamique de Mauritanie à l’hotel Wandorf Astoria à New york. L’entretien s’ est déroulé en présence du camarade Mamadou Barry Secrétaire Général de la Section Nord américaine des FLAM.
L’échange a porté, d’une part, sur des questions d’interêt national telles que le retour des réfugiés, le passif humanitaire, l’esclavage, la gestion de l’Etat, la consolidation de la démocratie et sur le problème fondamental de la cohabitation, et d’autre part, sur le retour éventuel des FLAM en Mauritanie.
Un large tour d’horizon sur ces questions a permis de cerner les avancées notables réalisées, celles à renforcer, les insuffisances à combler, et les écueils et risques à prendre en compte.
Mis à part quelques différences d’approches, une convergence de vues notable s’est dégagée de l’analyse de ces questions entre les deux parties.
Les échanges qui ont été francs et ouverts se sont déroulés dans une atmosphere détendue et empreinte de grande cordialité. Les deux parties ont convenu de maintenir le contact.
La lutte continue!
Stockholm, le 27 septembre 2007
Le département de la presse et à l´information.
Premier discours à la nation du président de la République
Le président de la République Sidi Ould Cheikh Abdallah vient d´adresser un message solennel au peuple mauritanien dans lequel il s´engage à prendre en charge les problèmes liés à l’Unité nationale et à l´esclavage, à réconcilier les Mauritaniens entre eux, et panser
les plaies ouvertes des douloureux évènements du passé.
Ce discours répond en partie à nos préoccupations consignées dans la PLATE-FORME POUR L´UNITÉ NATIONALE soumise au président de la République .
Les Forces de libération africaines de Mauritanie ( FLAM) saluent cette disposition d’esprit positive du Chef de l’Etat qui, non seulement assume au nom de l´Etat mauritanien les violations massives des droits humains commises en particulier contre une partie de nos populations, mais aussi s’engage à les réparer.
Pour les FLAM, le retour organisé sous l’égide du HCR de nos compatriotes déportés suivi de leur rétablissement dans tous leurs droits, le réglement juste et équitable du passif humanitaire ainsi que l’engagement à éradiquer toutes les formes d’esclavage représentent un préalable important à la décrispation du climat social nécessaire pour la réconciliation nationale.
C’est une avancée notable vers l’instauration des conditions du dialogue interne, franc et sans exclusive, sur le problème politique de fond devant poser les bases de notre unité.
Le souci de consolidation de l’unité nationale dans le respect de nos diversités doit aller au-delà des déclarations d’intention. Il devra se traduire tant dans l’orientation politique générale de l’Etat que dans les actes concrêts du gouvernement. Ce qui , pour l’heure, tarde à se matérialiser .
Les FLAM, animées par la même volonté de dialogue exprimée depuis 1986 à travers le “Manifeste du Négro-mauritanien Opprimé”, réaffirment leur disponibilité à participer à toute oeuvre de refondation de la Mauritanie, dans la recherche de solutions à tous les défis nationaux.
La lutte continue !
Stockholm le 30 juin 2007
Le département de la presse et à l´information
Halte à la manipulation
Depuis le putsch du 6 août 2008, la junte militaire au pouvoir à Nouakchott multiplie les man?uvres et autres combines pour justifier, ce qui paraît aux jeux du Monde, injustifiable, à savoir cet énième coup de force des officiers de l’Armée mauritanienne. Toutes les stratégies, même les plus obscènes sont les bienvenues pour discréditer et jeter les pires anathèmes sur le désormais ancien président de la république, Sidi Ould Cheikh Abdellahi, responsable, nous disent-ils de tous les maux de la Mauritanie.
Cette politique de fuite en avant les mènera entre autres dans les différents camps de déportés noirs mauritaniens, rentrés au pays depuis quelques mois. C’est dans ce cadre que nous observons depuis quelques jours qu’une attention particulière est portée à ce dossier par le pouvoir militaire de Nouakchott et ses services de propagande.
Les camps de ces déportés établis dans le sud mauritanien sont devenus en quelques semaines le centre d’intenses activités politico-mediatiques :
– Le 15 août 2008, une mission parlementaire composée de plusieurs députés ouvre le bal en effectuant une visite dans la région du sud de la Mauritanie, pour «rassurer ces concitoyens en leur expliquant que leur retour était le résultat d’un consensus national et n’était lié ni à une personne ou à un parti politique en particulier. »
Les parlementaires leur ont, en outre, expliqué que «le changement du 6 août ne constitue pas un coup d’état mais une rectification d’une dérive du processus démocratique conduisant à un blocage des institutions dont l’institution présidentielle était responsable ».
– Quelques jours, plus tard, succédant à ces députés, plusieurs journalistes de la presse publique et privée mauritanienne dont certains obéissant aux ordres au nouveau maître du pays se rendront dans ces mêmes camps d’où ils reviendront avec de nombreux reportages décrivant la misère vécue par ces populations, depuis leur retour en Mauritanie.
– Les 26 et 27 août 2008, Monsieur Ba Medine, fraîchement nommé Directeur général de l’Agence National d’Appui et d’Insertion des Réfugiés (ANAIR) effectuera à son tour «une visite de prise de contact et d’information au niveau de tous les sites de rapatriés du Brakna ».
Et la mascarade continue de plus belle !
Par cette man?uvre, le nouveau régime militaire de Nouakchott nous livre là, notamment par sa presse déjà officielle, un cynique spectacle politique :
Les titres et les articles sur la condition de vie des déportés mauritaniens, vivant dans les différents sites de la région du sud font légion et sont à lire sur tous les journaux et par tous les internautes mauritaniens. Jour après jour, reportages après reportages, les images de la télévision mauritanienne, passées en boucle, nous montrent quant à elles, ces pauvres personnes exhibées comme du bétail devant leurs caméras et répondant aux questions des journalistes officiels du HCE, qui tiennent coûte que coûte à leur faire «cracher le morceau ».
« Depuis notre retour en Mauritanie, nous vivons dans cette misère par la faute du président déchu et sa mauvaise gestion de leur retour ». Doivent-ils affirmer !
A la TVM, La mise en scène est comme à l’habitude grotesque : Toujours bien droits devant la caméra et en arrière plan, les misérables tentes bleues du HCR, nos parents déportés, devenus subitement et curieusement le centre de toutes les préoccupations se voient obligés de se lamenter et de demander aux «nouvelles autorités » mauritaniennes de leur venir en aide. Et évidemment, comme on peut le deviner, tous ces reportages se terminent par cette prophétie : Maintenant que le Général Mohamed Ould Abdel Aziz est bien là, tous les problèmes de «tous » les Mauritaniens seront résolus, « nous allons améliorer vos conditions de vie et accélérer le retour de ceux d’entre vous qui sont restés au Sénégal et au Mali ».
Nous allons vous sortir de cette catastrophe dans laquelle vous a mis cet ignoble Sidi.
Voilà encore une nouvelle moquerie à laquelle commencent à adhérer quelques-uns de nos frères, comme Monsieur kane Al Houssseynou ancien officier de l’Armée mauritanienne, aujourd’hui principal initiateur des marches de soutien aux putschistes en France, qui dans une réponse adressée à Hoorehaaloore le 20 août 2008 et publié sur Flamnet écrivait ceci, «le Général Aziz s’engage à régler les problèmes des déportés et de l’injustice, pourquoi ne pas y adhérer et soutenir ». Quelques jours auparavant, Monsieur Alassane Hamady Soma Bâ dit Balas, Président du Collectif des Opérateurs économiques victimes des événements de 1989 en Mauritanie (COPECO/89Rim) martelait quant à lui dans une déclaration rendue public le 14 août 2008 que «nous demeurons attachés au règlement du passif humanitaire et au retour des réfugiés ; et nous refusons d’entrer dans le jeu des condamnations et autres contestations contre-productives. Seuls les intérêts des victimes dictent notre conduite. »
Les multiples photos de ces déportés prises également dans ces «zoos humains » et publiées, il y a quelques jours sur CRIDEM et sur bien d’autres sites n’en font pas moins dans la surenchère. Ici on n’hésite pas exposer les clichés de vieilles femmes malades, de pauvres enfants qu’on nous dit «affamés », de vieillards mal en point, etc. Une fois de plus, les souffrances de nos frères et s?urs déportés sont honteusement exploitées sans pour justifier les basses forfaitures de ceux-là mêmes qui les avaient jetés hors de leur pays.
Toutes les cartes sont désormais à utiliser comme argument politique pour abattre le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, y compris celle des Kwars (Nègres).
Ne vous fatiguez chers messieurs !
Vous ne parviendrez pas à manipuler ces personnes que vous avez toujours méprisées, qui n’ont jamais mérité d’être mauritaniens selon ces thèses racistes que vous avez soutenues jusqu’au 6 août 2008 et que vous continuerez bien sûr à défendre après le passage de la tempête.
Cette cynique mise en scène montée par ces «journalistes » sans scrupule amassés par-ci, par-là, et par ces quelques politiciens n’arrive pas à nous distraire.
Nous avons bien compris que par tout ce petit manège et cette hypocrisie qui entourent vos agissements, vous cherchez tout simplement à amasser de fausses vraies preuves à mettre sur le compte de la mauvaise gestion du pays par le président Sidi Ould Cheikh Abdellahi.
Depuis quand, la condition de vie d’un kowri ( Nègre), ce citoyen de seconde zone, cet « aventurier » est devenue une cause d’anxiété pour vous ?
Ce cirque auquel nous assistons depuis quelques semaines vise également à abuser quelques Negro-mauritaniens, toujours naïfs qui peuvent voir en vous des hommes, charitables, aux mains propres, résolus à réparer tous les crimes commis contre leur communauté. Au fait, ils devaient tout bonnement comprendre que vous êtes en train de prendre les devants : des militaires qui reprennent en mains leur propre dossier à charge.
Il est peu de dire que Sidi Ould Cheikh Abdellahi n’était plus cette assurance tout risque sur laquelle pouvaient compter ces officiers putschistes.
C’est pourquoi au titre des raisons ayant conduit à votre coup d’état, vous n’évoquerez pas, bien sûr, le fait que Sidi Ould Cheikh Abdallahi envisageait l’ouverture du dossier relatif à vos responsabilités dans les déportations et les massacres génocidaires de 1986 à 1991.Comme vous n’avez jamais pardonné à Sidi, ce président qui ne devait être autre que votre marionnette, sa trahison que constitue ce retour même lacunaire de ces Kwars (Nègres) que vous avez injustement chassés de leur pays.
Nos parents déportés n’ont jamais oublié que ces hommes qu’ils ont aujourd’hui en face d’eux, venus leur manifester cette fausse et tardive compassion, ont été envoyés par ces mêmes militaires qui, il y a 19 ans, alors agents zélés d’une idéologie raciste avaient décidé de les embarquer, avec femmes et enfants, dans des camions pour les jeter de l’autre côte de la frontière, parce qu’ils n’étaient pas Arabes.
Nous comptons sur la vigilance de nos frères et s?urs déportés qui pendant toutes ces longues années ont vécu dans les camps de réfugiés au Mali et au Sénégal sans jamais courber une seule fois l’échine.
Vous pouvez être sûrs qu’ils ne tomberont pas dans votre sadique piège. La manipulation non plus ne passera pas.
A ce titre, je salue ici le courage et la lucidité du communiqué des réfugiés mauritaniens établis au Sénégal, publié le 26 août 2008 qui demandait ;
« l’instauration du fédéralisme en Mauritanie pour mettre fin au racisme ».
Non à l’oubli
Non à l’impunité
La lutte continue
Par Souleymane Ball, Bordeaux-France- FLAM-Europe de l´Ouest
Le pardon comme préalable à la réconciliation et à l’unité nationale réléve de l’utopie
Une frange importante de la population mauritanienne a vécu une politique d’oppression, de représsion et d’exclusion syséematiques et barbare durant plusieurs années. Cette politique a génèré des crimes contre l’humanié qui se sont materialisés par la déportation massive des populations noires, la confiscation de leurs biens fussent-ils meubles et immeubles, les exécutions extrajudiciaires et des emprisonnements de citoyens paisibles sans procés équitables. En somme, de 1989 à 1991, les régions du Sud peuplées en majorité de Noirs ont connu une période d’exception. La concommitance et la gravité de ces violations de droits de l’homme en Mauritanie exigent de la part du nouveau pouvoir une volonté et un courage politiques pour restaurer l’Etat de droit auquel tous les citoyens aspirent.
Restaurer l’Etat de droit veut dire, rétablir le climat de confiance entre le peuple, entre les victimes et le nouveau pouvoir, par la prise d’actes forts, crédibles, perceptibles et palpables. Les veuves, les orphelins, les rescapés des prisons arbitraires, les patriotes de ce pays, les personnes éprises de paix et de justice, bref toutes les victimes ont besoin d’être édifiés, d’être rassurés par ceux qui ont la chance de gouverner ce pays. Ils ont besoin d’avoir des garanties et des assurances qu’étant citoyens, d’être protégés et sécurisés à l’instar de leurs compatriotes arabes. Ils ont besoin de la vérité, d´une justice et de la réparation:
1- La vérité. Ils ont besoin de la mise en place d’une commission d’enquête indépendante qui a les mains propres, pour faire la lumière sur ces violations graves, tangibles et incontestables des droits de l’homme établies depuis 1986 à 1991 sur le territoire national. Ils désirent retrouver leurs parents assassinés et enterrés dans des fosses communes pour s’acquitter de leurs obligations religieuses envers ces derniers.
2- la justice. Ils ont besoin dorénavant d’une justice indépendante pour gérer tous les dossiers de litige. Je dois rappeler que le plus grand mal vécu en Mauritanie depuis l’indépendance, c’est l’absence d’une justice, incorruptible, ininfluencable, une justice au service de tous les citoyens et des non citoyens.
3- la réparation des préjudices subis.
a) les déportés et les réfugiés doivent recouvrer leurs biens meubles et immeubles confisqués par les autorités et remis illégalement à d’autres compatriotes. Ces recommandations sont valables pour les pièces d’état-civil. De surcroit, l’identification le recencement et le rétablissement des pièces d’état civil et les biens meubles et immeubles doivent être opérés non seulement à l’égard des réfugiés installés au Sénégal et au Mali ( Accord du gouvernement), mais cette opération doit cibler aussi des milliers de Négro-mauritaniens éparpillés dans les quatre continents, Amérique, Europe, Asie et la région de l’Afrique centrale. Ces réfugiés et éxilés politiques installés dans ces quatre continents constituent une frange importante et souhaitent accéder à leur citoyenneté pour éventuellement pouvoir remplir leurs devoirs de citoyens lors des prochaines échéances électorales et ce, dans les pays de résidence à l’instar des pays qui se disent démocratiques.
b) les ayants droits des victimes des exécutions extrajudiciaires doivent être indemnisés. Toutes ces mesures ne doivent pas exclure la manifestation de la vérité et de la justice.
La réconciliation et l’unité nationale ne se décrétent pas, ne s’improvisent pas ne se limitent pas à des déclarations d’intention. En revanche, elles se construisent par la prise d’actes forts, crédibles susceptibles de soulager les victimes, de rétablir la confiance et de rassurer tout le peuple. C’est pour quoi la cohabitation doit avoir pour fondement le respect réciproque des régles de coexistence d’un peuple qui sont définis dans la constitution. De ce fait, le réamenagement de la constitution à l’image physionomique, géographique, culturelle, sociologique et historique de la Mauritanie; la création d’une justice indépendante et le partage du pouvoir constituent les impératifs susceptibles de générer la cohésion nationale. La réconciliation nationale, l´unité nationale et même l’existence de la Mauritanie doivent être fondés sur le respect sans équivoque des droits de l’homme dont le pouvoir actuel à la charge de veiller et de gérer équitablement.
Vive la justice.
Non à l’oubli.
La lutte continue!
Par Sall Abou Hamath (Membre du Conseil national des FLAM et ancien déporté) Baltimore- USA
Rencontre entre les FLAM et SIDIOCA: Encore, Monsieur le Président
En fouillant ce matin le silo à articles de votre site, j’ai failli tomber à la renverse. Mes yeux, comme hypnotisés, ne parvenaient pas à se détacher des deux photos accompagnant le communiqué des FLAM annonçant l’audience accordée à leur premier responsable par son excellence, Monsieur Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi, Président de la république islamique de Mauritanie.
En dépit du retard dans l’obtention de l’information (les contempteurs se délecteront certainement et feront feu de tous bois), cet événement, grand dans l’histoire d’un pays incapable encore de régler ses différends intérieurs, mérite d’être apprécié à sa juste mesure.
Que de symboles dans cette rencontre de New York entre le mauritanien le plus puissant, le président,et le chef de l’organisation négro-africaine (malgré elle) la plus puissante, Monsieur Samba Thiam sous le ciel américain, pays le plus « puissant » du monde ! Notre joie est indicible et Monsieur Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, en posant ce nouvel acte, montre une farouche détermination à tendre la main à tous ses compatriotes.
Après avoir dit la compassion de la nation pour la période douloureuse vécue par les communautés noires du pays, après avoir criminalisé l’esclavage, le voilà qui noue le dialogue avec les Forces de Libération Africaines de Mauritanie par l’entremise d’une audience accordée à son Président.
Quarante ans années de « satanisation » viennent de connaître leur épilogue. En rencontrant le premier responsable des FLAM, notre Président met fin à l’une des campagnes de diffamation d’un mouvement politique les plus véhémentes de l’histoire contemporaine africaine. Qui n’a pas mis la main à la pâte pour couvrir d’opprobre les camarades de Lam Moussa jetés aux orties et accusés même d’avoir épaulé les vandales sénégalais lors des regrettables incidents d’avril 1989?
Jamais un mouvement n’a essuyé autant de haine, d’adversité même si le plus souvent celle-ci est allée au-delà des règles de l’art de la simple opposition politique. A un moment de son histoire, ce mouvement fut la cible des partis et de l’état qui avait vu en lui la seule opposition pouvant faire vaciller les équilibres précaires sur lesquels il s’appuie depuis belle lurette.
La répression qui allait suivre a drastiquement fragilisé cette organisation qui ne trouva son salut que dans l’exil, un exil qui aida à revigorer les forces éprouvées dans le bagne de Oualata et sur toute l’étendue du territoire national. Qui ne se souvient pas de la gigantesque chasse aux sorcières opérée par le régime de Taya ? Pourtant, les termes du manifeste à l’origine de la spirale de la violence sont on ne peut plus nets sur la volonté de cette organisation de bâtir une Mauritanie débarrassée des avatars du racisme, un pays pluriel où les différences doperaient le développement.
A cet appel pour une Mauritanie fraternelle, l’état et les autres groupements politiques ont répondu par un mépris souverain qui n’a jamais désaxé les FLAM. Fort du patriotisme irriguant les veines de ses membres, le mouvement s’est maintenu cahin caha, arpentant les sentiers de l’exil pour prêcher la bonne parole, indiquer les bonnes pistes pouvant favoriser l’envol d’un pays que ses militants aiment plus que tout et autant que tous les autres groupes politiques réunis.
La rencontre historique du 27 septembre 2007, en dépit des adversités politiques, sonne comme une victoire des mauritaniens sur eux-mêmes. Un peuple n’est grand que dans sa capacité d’établir des passerelles, d’édifier des ponts pour favoriser les retrouvailles de ses diversités éparses.
Nous saluons le courage politique du premier Président élu démocratiquement de Mauritanie. Nous l’encourageons à prendre d’autres initiatives afin de provoquer des assises nationales qui seraient pour les mauritaniens de tous bords un formidable instrument afin de détruire les barrières inopportunes, les jugements infondés et les ressentiments rentrés maintenant nos populations éloignées les unes des autres.
Nos pensées vont vers ces jeunes élèves, ces patriotes émérites qui traversèrent en catimini le fleuve en 1986 dans le dénuement le plus complet pour continuer la lutte avec des moyens dérisoires, après la terrible répression contre les auteurs du manifeste du négro-mauritanien opprimé. Nous saluons les rescapés du bagne de Oualata qui, au lieu de panser leurs blessures, ont rejoint les autres sur le chemin tortueux de l’exil pour maintenir le flambeau de la résistance. Nous pensons aussi à ces cadres et à toutes les bonnes volontés qui ont préféré abandonner leur confort familial et matériel pour s’investir dans l’avènement d’une Mauritanie de concorde, de fraternité véritable, d’égalité et de justice.
Nous saluons le Président Samba Thiam pour sa persévérance et son haut sens de la patrie. Cette consécration, nous le savons, il la mettra à profit pour rapprocher encore davantage les mauritaniens de toutes ethnies et de toutes obédiences et pour poser avec doigté les problèmes essentiels entravant notre pays.
Au lieu de nous faire la lippe, continuons de débattre, poursuivons cette quête franche de solutions à nos maux, abattons les vieilles palissades et arrimons nous à cette certitude : nul ne hait le pays qui a vu naître ses pères.
En acceptant de recevoir le leader des FLAM, le Président de la république a pris une initiative heureuse. Au moment où des thèses séparatistes trottent dans l’esprit de certains de nos compatriotes des deux bords, cet acte apparaît comme le meilleur rappel à l’ordre. L’entité mauritanienne survivra car elle est la volonté d’une écrasante majorité décidée de s’élever au-dessus du tumulte, de résoudre ses problèmes intérieurs dans la concertation et de relever les défis que lui lancent une géographie calamiteuse et une histoire emplie de convoitises.
Par cet acte, de Nouakchott jusque dans l’Ohio, de Niabina jusque dans les pavillons crasseux de la banlieue de Paris, des milliers d’exilés retrouveront le sourire et la confiance en leur pays.
Encore, une nouvelle initiative Monsieur le Président de la République.
Dakar le 13 octobre 2007.
Souleymane Bâ, Dakar Sénégal.