Nord-Mali: Les islamistes commettent des abus à l’encontre de la population
Les trois groupes armés islamistes qui contrôlent le nord du Mali ont commis de graves abus à l’encontre de la population locale alors qu’ils cherchent à imposer leur interprétation de la charia, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.
Human Rights ajoute que les trois groupes rebelles – Ansar Dine, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) – ont enrôlé plusieurs centaines d’enfants dans leurs forces, perpétré des exécutions, des flagellations et au moins huit amputations en guise de châtiment, et ont détruit systématiquement de nombreux sites religieux d’une grande importance culturelle et religieuse.
Des dizaines de témoins et cinq victimes dans le Nord ont raconté à Human Rights Watch que les groupes armés islamistes ont pratiqué des passages à tabac, des flagellations, des arrestations arbitraires et ont exécuté deux résidents locaux.
Le 30 juillet, à Aguelhoc, les autorités islamistes ont lapidé à mort un homme marié et une femme avec laquelle il n’était pas marié pour adultère, devant 200 personnes d’après les informations disponibles. Elles ont également châtié des femmes qui n’ont pas respecté leur code vestimentaire.
Dans les régions du Nord, les sanctions pour ces « infractions » ainsi que pour les actes supposés de vol et de banditisme ont été infligées par la police islamique, souvent après un « procès » sommaire devant un collège de juges choisis par les autorités islamistes.
Un témoin a décrit que l’on apprenait aux enfants à recueillir des renseignements en marchant dans la ville et, ensuite, « à rapporter ce qu’ils avaient vu et entendu ».
À Tombouctou, des militants islamistes ont détruit de nombreuses structures, y compris des mausolées, des cimetières et des lieux saints, qui avaient une grande importance religieuse, historique et culturelle pour les Maliens.
Les groupes islamistes doivent immédiatement cesser les mauvais traitements infligés aux résidents et la destruction des sites appartenant au patrimoine malien, s’engager à respecter le droit international, et libérer les enfants enrôlés dans leurs forces, a déclaré Human Rights Watch.
Source: Al Akhbar