Daily Archives: 18/11/2023
Au Liberia, George Weah concède sa défaite face à Joseph Boakai
Jeune Afrique – « C’est le temps de l’élégance dans la défaite » : dans la soirée du 17 novembre, le président sortant du Liberia, George Weah, a admis que son opposant Joseph Boakai l’avait emporté lors de l’élection présidentielle du 14 novembre.
« Ce soir, le CDC [Coalition pour le changement démocratique, le parti de George Weah] a perdu l’élection, mais le Liberia a gagné. C’est le temps de l’élégance dans la défaite, a déclaré l’ancienne gloire du foot, au pouvoir depuis 2017, dans un discours tenu sur la radio publique.
Les résultats annoncés ce soir, bien que non finaux, indiquent que [Joseph Boakai] a une avance que nous ne pouvons rattraper. J’ai parlé au président élu Joseph Boakai pour le féliciter pour sa victoire. »
Alliances
Les résultats publiés vendredi par la commission électorale, après des votes dans plus de 99% des bureaux, donnaient 50,89% à Joseph Boakai, 78 ans, et 49,11% à George Weah. L’opposant bénéficiait d’un peu plus de 28 000 voix d’avance, après que quelque 1,6 million de bulletins ont été dépouillés. Environ 2,4 millions de Libériens étaient appelés aux urnes mardi, et la participation a dépassé les 65% selon les chiffres publiés sur le site de la commission électorale.
Des dizaines de partisans de Joseph Boakai ont célébré sa victoire vendredi, en dansant devant l’un des bureaux de son parti dans le quartier de Fiama à Monrovia. Vainqueur, l’ex-opposant prendra pour six ans la tête de ce pays d’environ cinq millions d’habitants. Ce vieux routier de la politique fut de 2006 à 2018 le vice-président d’Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue cheffe d’État en Afrique. Il a occupé une multitude de postes au sein de l’État ou du secteur privé.
Joseph Boakai a promis de développer les infrastructures, d’attirer les investisseurs et les touristes, et d’améliorer les conditions de vie des plus pauvres dans un pays où plus d’un cinquième de la population vit avec moins de 2,15 dollars par jour, selon la Banque mondiale. Il a noué des alliances avec des barons locaux, dont l’ancien chef de guerre et sénateur Prince Johnson, qui avait soutenu Joseph Weah il y a six ans.
Revanche
Joseph Boakai s’est imposé malgré son âge face à un adversaire de 21 ans son cadet (57 ans), resté populaire parmi les jeunes, mais qui devait défendre un bilan critiqué. Il prend ainsi sa revanche contre celui qui l’avait largement battu au second tour en 2017, avec plus de 61% des voix, mais auquel ses détracteurs reprochent de ne pas avoir tenu sa promesse de combattre la pauvreté et la corruption.
Six ans plus tard, la compétition s’annonçait donc cette fois beaucoup plus serrée, et les deux hommes se sont présentés au second tour après être arrivés au coude-à-coude au premier, avec un peu plus de 43% et une avance de 7 126 voix pour l’ancienne star du football.
Cette élection était la première organisée sans la présence de la mission des Nations unies au Liberia – créée en 2003 et partie en 2018 – pour garantir la paix après les guerres civiles. Des affrontements pendant la campagne ont toutefois fait plusieurs morts et des incidents ont été rapportés entre les deux tours, faisant craindre les lendemains de l’élection, surtout en cas d’issue serrée.
Au-delà du choix de la personne appelée à diriger ce pays en quête de stabilité après les années de guerre civile qui fit plus de 250 000 morts entre 1989 et 2003, l’un des grands enjeux de l’élection était ainsi le déroulement régulier de l’élection et l’acceptation des résultats.
Les partenaires étrangers avaient émis une série de mises en garde contre tout agissement qui causerait des actes de violence ou qui saperait le processus. De nombreux observateurs étrangers et libériens ont suivi l’élection. Les missions de l’Union européenne et de la Cedeao ont salué le déroulement globalement pacifique du second tour.
Washington a félicité la victoire de Joseph Boakai et « l’acceptation pacifique des résultats » du président sortant George Weah, selon un communiqué du porte-parole du département d’État américain. « Les habitants du Liberia méritent des élections libres, transparentes et pacifiques », a ajouté Matthew Miller, alors que les messages de félicitations commençaient à affluer.
(Avec AFP)
Il n’a jamais été question dans notre littérature de scission ou de partition du pays, dixit Samba Thiam
Madar – Invité hier soir [Vendredi] dans l’émission « Dialogue Politique » diffusée en direct sur Facebook à travers la plateforme du site web mauritanien « MADAR », M. Samba Thiam, Président des Forces Progressistes pour le Changement (FPC), a répondu à une question ayant trait aux accusations portées à l’époque au mouvement des Forces Armées de Libération de Mauritanie (FLAM) don il était l’un des leaders et selon lesquelles ce mouvement œuvrait pour la partition du pays.
En réponse, M. Tiam a affirmé sans ambages que « Dans notre pays il y a trop de ragots et les gens parlent de ce qu’il ne maitrisent pas. Il n’a jamais été question dans notre littérature de scission, de séparation ou de partition du pays. Vous ne trouverez ces termes dans aucune de nos déclarations de politique générale.
Par contre ce que nous avions préconisé et c’est ce que nous préconisons maintenant en tant que FPC c’est un redécoupage territorial dans le cadre de l’État unitaire. Un redécoupage qui respecterait certaines aires culturelles.
Ainsi nous avions préconisé la mise en place de 4 grandes régions : la région de l’Est avec l’Assaba, les Hodhs, des régions à vocation pastorale;le Guidimaka, le Gorgol et le walo comme une région à vocation agricole; l’Adrar et le Tiris comme une région à vocation minière; le Trarza, le Tagant et le Brakna comme une région sylvo-agro-pastorale. Donc c’est comme ça que nous avions estimé qu’il faudrait découper la Mauritanie en restant dans le cadre unitaire.
L’intérêt de ce découpage est multiple. D’abord ce sont des régions qui vont se développer sur la base d’une vocation qui existe. Deuxièmement la densité démographique sera suffisamment importante pour en faire un marché. Troisièmement ces régions dotées de petits pouvoirs, d’institutions parlementaires et exécutives géreraient leurs propres terroirs.
L’Etat central garderait les attributs de souveraineté:la défense, les transports, les télécommunications, les affaires étrangères. Tous les autres pouvoirs reviendraient aux régions. Cela permettrait de faire de ces régions des marchés viables. Le deuxième intérêt c’est qu’en responsabilisant les gens chez eux on limite les risques de détournement, de mauvaise gestion et de gabegie. »
A une autre question sur l’intention de porter des armes contre son pays à l’époque des événements ayant conduits au passif humanitaire il a répondu qu’à l’instar des palestiniens qui ont porté les armes suite à la « Naqba », les négro-africains qui affirme-t-il avaient subi pire que cela avaient légitimement le droit de porter des armes pour défendre leur honneur.
Sur son retour au pays le président des FPC a déclaré que c’est l’ex président feu Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui était à l’origine de cela suite à une demande qu’il leur a adréssé lors de leur rencontre à New York à l’occasion de l’AG de l’ONU.
Mais ce retour a coïncidé avec l’arrivée de Aziz au pouvoir. Ce dernier a été informé du projet de retour et l’avait accepté.
M.Tiam nie l’existence d’un deal avec l’ex président avec qui les relations avaient été confictuelles, a-t-il souligné. Et d’ajouter qu’avec le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani qui l’a reçu une seule fois, les relations n’étaient ni bonnes ni mauvaises.
Concernant la reconnaissance du parti FPC, le dossier est bloqué à la Cour Suprême depuis 2015 et il demeure au point mort malgré nos interpellations régulières, déplore M.Thiam.
La Rédaction
cridem