Monthly Archives: April 2022
Loi d’orientation : OLAN proteste devant le ministère de l’Education nationale
Le Calame – L’ organisation pour l’officialisation des langues nationales Pulaar, Soninke et Ouolof (OLAN) a tenu, ce vendredi 14 avril, à 10 heures, devant le ministère de l’éducation et de la réforme du système éducatif, un sit-in pour protester contre la loi d’orientation que ledit ministère a concoctée dans la foulée des journées nationales de concertations de juillet 2021.
Les participants à cette manifestation appelaient à l’officialisation et l’introduction des langues nationales Pulaar, Soninké et Ouolof dans le système éducatif au même titre que l’arabe, comme ils réclament une « équité culturelle et linguistique » dans le pays.
Parmi les manifestants, on remarque ceux qui avaient conduit les classes lors de la phase d’expérimentation des années 80 dont la réussite est attestée.
Pour cette organisation, le projet de texte que le ministre a préparé est en porte-à-faux avec les recommandations consensuelles des assises nationales sur l’éducation. Au lieu de corriger les injustices dont sont victimes les trois langues depuis l’indépendance, il « vient parachever la suprématie de la langue arabe sur les autres, et d’acter l’inégalité culturelle de façon juridique », écrit OLAN dans un communiqué distribué à cette occasion.
Et pour étayer son assertion, elle ajoute : « à l’école, l’enfant locuteur du Hassaniya aura un droit garanti par une loi d’être favorisé devant ses compatriotes non locuteurs de cette langue ».
Aussi OLAN dénonce-t-elle un projet de « domination multidimensionnelle dangereusement bien réfléchi » et qui pourrait, s’il est adopté, « effacer purement et simplement les autres langues et les cultures qu’elles véhiculent ».
Dans sa déclaration, OLAN réclame, entre autre, l’annulation pur et simple du projet de loi d’orientation présenté par le ministère, l’adoption d’une loi officialisant toutes les langues nationales, une égalité linguistique dans tous les domaines de la vie publique, l’implication de tout mouvement œuvrant pour une l’avènement d’une politique linguistique égalitaire…
Rappelons que cette sortie de l’OLAN intervient quelques semaines après une conférence de presse des organisations nationales culturelles Pulaar, Soninké et Ouolof au cours de laquelle elles avaient exprimé leur inquiétude par rapport aux contradictions relevées dans les recommandations des journées de concertations.
Elles avaient saisi le ministère pour attirer son attention et formulé des amendements à introduire dans ledit texte. Nous y reviendrons avec le coordinateur de OLAN, Doro Gueye alias Bobo Loonde.
Mauritanie : 15 millions MRO pour récompenser les meilleurs enseignants à Nouakchott
Le ministère de l’éducation nationale et de la réforme de l’enseignement a signé hier mardi un protocole de coopération avec l’organisation NESSIM pour l’action culturelle et sociale en vertu duquel celle-ci mobilise des prix d’une valeur de 15 millions MRO pour récompenser les meilleurs enseignants dans les wilayas de la capitale.
Le ministre en charge du département, Mohamed Melainine O. Eyih, qui a assisté à la signature de ce protocole, a dit que celui-ci permettra à cette organisation de contribuer à la réforme de l’enseignement en mobilisant de précieux prix aux enseignants et aux élèves qui se sont distingués en créant une saine émulation.
Cette initiative de l’organisation, a encore dit le ministre, est une réponse à l’appel lancé par le président de la république en faveur d’un intérêt particulier à l’enseignement et une contribution aux efforts déployés par le ministère dans le cadre de la réforme du système éducatif.
Pour sa part le président de NASSIM pour l’action culturelle et sociale, Moctar O. Khliva, député à l’assemblée nationale, a dit qu’en plus de la volonté de son organisation de répondre à l’appel du président de la république, celle-ci, à travers cette contribution, traduit la conviction de ses responsables quant à l’importance de l’enseignement qui constitue un levier de progrès et de croissance dans chaque pays.
Ould Khliva a enfin précisé que son organisation a mobilisé cette année 15 millions, soit 5 millions de plus que l’année dernière, qui seront distribués aux lauréats lors de la cérémonie de fin d’année dans les trois wilayas de Nouakchott.
sahara medias
Le film « Retour sans cimetière » du mauritanien Djibril Diaw à l’affiche du FIFAC 2022 au Bénin
Cridem Culture – Djibril Diaw, auteur et réalisateur mauritanien, présente, au Festival International de Film “Allons au Cinéma” (FIFAC) qui aura lieu du 9 au 22 avril prochain, son film documentaire « Retour sans cimetière », tourné dans le village de Donaye en Mauritanie, à côté de la frontière sénégalaise, où les habitants sont obligés d’enterrer leurs morts hors de leurs terres, sur la rive sénégalaise.
Pour cause. L’ancien cimetière du village a été transformé en un vaste champ agricole, dans le sillage des évènements de 1989. Ces événements malheureux ont inspiré son deuxième film documentaire intitulé « 1989 » qui dure 52 mn.
Par des témoignages pathétiques, des victimes et bourreaux, le film rapporte d’une manière ou d’une autre, les faits qui ont endeuillé et séparé des familles, détérioré les relations humaines entre les différentes composantes de la société mauritanienne.
Pour son auteur, ces témoignages d’anciens corps d’armée, de veuves et des exécutants, visent à permettre aux Mauritaniens de faire table rase de ce passé douloureux et tragique afin d’envisager ensemble une réconciliation humaine et fraternelle.
Par Babacar BAYE NDIAYE
Pour Cridem Culture
Remaniement du gouvernement, quelle lecture ?
Paradoxes, incohérences, hypocrisie…la montagne qui accouche d’une souris ! Lorsqu’on a de l’ambition pour ce pays, on éprouve, chaque jour que Dieu fait, des frustrations , de la douleur, un mal-être profond, face à cette navigation à vue, à ces paradoxes, à ces incohérences et cette hypocrisie ambiante…
Un Président, décu, par un coup de sang, décide de vider la moitié de son gouvernement pour incompétence … mais le voilà qui garde le premier des ministres, à qui pourtant incombe la responsabilité première de l’échec ou du succès !
Dans la foulée, il tient une séance de travail physique avec les gouverneurs des régions, sermonés, pour leur manque de proximité avec les populations, et voilà que, là aussi, leur commandant en chef se retrouve propulsé au rang de premier des diplomates !
Incohérences, quand elles nous tiennent …
D’aucuns rapportent que parmi ces gouverneurs, certains auraient décidé, comme pour faire un pied de nez au Président, de suspendre tout bonnement l’enrôlement des populations –en région Sud ! Il n’est pas superflu de rappeler pour ces régions Sud que l’ensemble des personnes qui avaient passé la première phase d’enrôlement, grâce aux commissions itinérantes, mises sur pied avec l’arrivée de Ghazouani, ont vu, toutes, leurs dossiers bloqués au niveau de la Commission centrale de Validation ! la raison invoquée ? “Ce serait des Sénégalais qui se font enrôler”, murmure-t-on.
Comme toujours, partout au Sud ! Même suspicion à l’égard des résidents de Sebkha et du 6ème à Nouakchott . De cette affaire d’enrôlement seuls les Négro-africains et les Haratines en souffrent, véritablement, voilà près de 20 ans . Et on nous parle d’équité !
Mais revenons à nos moutons…
Je constate, et nombre de mauritaniens avec moi , que le Président a limogé des éléments dont certains sont reconnus pour leur probité et sérieux au travail, pour faire entrer quelque négros, quelque négrita, avec pour seul critère visible la dévotion et l’allégeance au Système ! Ces hommes et ces femmes qui ont été poliment remerciés, s’ils n’étaient pas les meilleurs , n’étaient pas non plus en deçà de ceux qui sont restés. Un des Mohicans a échappé par miracle à la purge, mais au regard des traditions du pays qui s’accommodent mal des hommes sérieux, probes et travailleurs, ça ne saurait tarder…
On prend les mêmes et on recommence. Une fraction pour les Hodhs, une autre pour l’Assaba, le Trarza, tel quota pour telle tribu, tel autre pour telle fraction tribale. Un sooninke s’en va un autre fait son entrée ; les wolofs sont oubliés, mais sans susciter aucune indignation; pas même des intéressés eux-mêmes !
Ce pouvoir se dit attaché à l’équité, à la justice, au respect des droits des citoyens, mais ce sont là juste des slogans ! Des mots, rien que des mots, et je suis l’exemple vivant, entre autres, qui l’illustre, à travers et mon dossier politique (récépissé des FPC arbitrairement bloqué), et mon dossier administratif (– seul ancien locataire de Walata de 1986 qui n’a été , jusqu’ici, ni indemnisé, ni admis à faire valoir ses droits à pension) ! Combien sont-ils tous ceux-là qui souffrent d’injustices flagrantes non résolues au quotidien ? Si ould Abdel Aziz ne fut, manifestement, pas notre Président, celui-là, non plus, ne semble pas acter dans le sens contraire. Loin s’en faut !
Avec ce régime on glisse, lentement, vers le culte de personnalité, vers la répression de la moindre contestation ou velléité de changement, comme avec ce jeune blogueur de Toujounine, arrêté et torturé , dont le seul crime fut de s’être proclamé “président d’un Mouvement pour le Changement”. Niveau auquel même le général, déchu, se gardait de tomber, au nom de la liberté d’expression !
Nous avons mal à notre gouvernement, mais que dire de notre peuple, ou plutôt des nos populations, tous horizons confondus, qui ne cessent de se lamenter sur leurs misères, mais qui attendent, tranquillement, la solution du Ciel …Que dire de nous autres, exilés dans notre propre pays, toujours dans l’expectative comme frappés d’hébétude ?
Que dire de nos leaders politiques, de nos intellectuels qui gardent le silence sur des orientations et manquements graves qui mettent en péril notre unité ? Qui ferment les yeux sur un génocide qui se déploie, dans toute sa laideur, à notre frontière Est, par amalgame d’une junte militaire pustchiste!
Que dire des Organisations nationales des droits de l’homme, de l’Union Africaine, de la CEDEAO-obsédée par les élections- qui font profil bas sur cette question cruciale ?
Que dire de cette Opposition, éclatée, par dysharmonie entre ces tendances dans et hors -Système, qui ne veut même plus s’opposer ?
Que dire, enfin, de nos partenaires internationaux qui pleurent pour l’Ukraine et se détournent des charniers dramatiques du Macina et de ce qui s’installe insidieusement en Tunisie ? Que penser de ceux-là qui disent venir en aide à notre cohésion sociale, mais qui injectent chaque année des millions d’Euros en soutien à un secteur de justice arriéré, mono-ethnique et grabataire ?
Hypocrisie quand tu nous tiens !
Samba Thiam
Président des FPC
Nouveau gouvernement: Une équipe politique?
Quelques 24 heures après la reconduction du PM, le Palais a publié la liste du nouveau gouvernement. Une équipe plus politique que technique, notent les observateurs. Le gouvernement II de Ould Bilal est marque par l’arrivée au ministère de l’intérieur du désormais ancien directeur du cabinet a la présidence de la République, Ould Mohamed Lemine, un homme de confiance du président Ghazwani a qui on reprochait de faire la pluie et le beau temps au Palais. Certains ajoutent qu’il gênait beaucoup le premier ministre. Pourra-t-il se plier aux instructions d’Ould Bilal? Rien n’est moins sûr.
Autre fait marquant, le départ d’Ould Merzoug de l’intérieur pour les affaires étrangères, ce qui traduirait un signe de changement de la part de Ghazwani qui voudrait donner un nouveau visage à la diplomatie mauritanienne. Envoyer une personne de couleur a la tète d’une diplomatie dominée par la composante arabe est un symbole. Selon certaines indiscrétions, Ould Merzoug, homme de confiance du président Ghazwani se serait fait tirer les oreilles pour accepter ce poste.
Autre fait, l’arrivée au ministère de l’hydraulique du président de l’UPR, Ould Amar qui se sentait à l’étroit à la tête de ce gros mammouth. Très peu porté vers la politique, cet ex directeur de la SNDE n’a pas réussi à mettre de l’ordre dans la troupe.
Le départ de Naha Mint Mouknass du très problématique ministère du commerce et son retour au Palais prouve que la fille de celui qui a donné à notre diplomatie ses lettres de noblesse reste indispensable aux pouvoirs qui se succèdent à la tête du pays depuis Ould Taya. A tête de l’UDP, Naha contrôle une machine électorale. Elle n’a pas réussi à dompter la très puissante union nationale du patronat et assistait presque impuissante à la hausse vertigineuse des prix des denrées de base. Elle retrouve une atmosphère plus calme et moins stressante au Palais aux côtés du président Ghazwani.
Après avoir tenu les Mauritanie en haleine pendant les pires moments de la COVID, Ould Zahaf est remplacé à la tête du département de la Santé par Ould Dahi, ex porte-parole du gouvernement, un rôle dévolu désormais au ministre de l’éducation nationale resté à son poste. La règle de l’homme qu’il faut à place qu’il faut a été foulée au pied.
Le départ du ministre des finances à la banque centrale surprend dans la mesure où il semblait jouer un rôle important dans la lutte contre la gabegie. Il venait justement d’engager une forte campagne pour retrouver les nombreuses voitures de l’Etat disparus du parc administratif et des ministères, programmes et projets. Son arrivée à la BCM permettrait de redonner du blason à cette institution d’émission de la monnaie nationale qui a connu des scandales à répétition : fausse monnaie, la vente suspecte de la NBM…
Ould Dhehbi est remplacé par Isselmou Mohamed Mbadi, homme du sérail. Le natif de Tidjikja a gravi plusieurs échelons : chef service, directeur des impôts, directeur adjoint du Budget, chargé de mission et inspecteur général interne…Très discret dans l’arène politique, ce qui semble-t-il a retardé son ascension, Isselmou est resté jusqu’à s nomination, un technicien du département des finances.
Enfin, on s’interrogera sur le limogeage des ministres de l’Emploi, Taleb Ould Sid’Ahmed et de l’environnement durable, Mint Bekaye, deux ministres considérés compétents et dynamiques de l’équipe sortante. Aussi étonnant reste le maintien du ministre de l’urbanisme et de l’habitat alors qu’il fait partie de ceux que Ghazwani avait convoqués, il y a quelques mois pour leur signifier qu’il n’était pas content de la gestion de ses projets électoraux. En effet, de sérieux retards ont été révélés, il y a quelques mois par le ministre des affaires économiques. Pour sa part, le délégué de Taazour, une agence essentielle dans la lutte contre la pauvreté. On note enfin le maintien des ministres du développement économique, Kane Ousmane et du pétrole, Ould Mohamed Saleh, deux hommes considérés comme les plus compétents de l’attelage du gouvernement.
De l’avis de certains observateurs, l’équipe que Ould Ghazwani s’est choisie ne serait pas une machine de campagne électorale, même si la majorité est très politique, ils ajoutent qu’on attendait mieux de la part du Rais. Les quelques conciliabules ayant précédé ou retardé la publication de la liste du gouvernement prouveraient que des difficultés seraient apparues à la dernière minute.
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