Monthly Archives: January 2022
Les plus grands changements législatifs aux Émirats arabes unis
Les plus grands changements législatifs de l’histoire de l’État.” C’est ainsi que les Émirats arabes unis ont décrit les réformes qu’ils ont apportées à plus de 40 lois, samedi, dans un mouvement qui a suscité une certaine controverse, notamment en termes de lois relatives au statut personnel et à l’enregistrement. des enfants en dehors du cadre de la relation conjugale.
Les Émirats arabes unis ont dévoilé de nouvelles lois sur les crimes et les peines qui entreront en vigueur en janvier prochain et visent à “assurer une meilleure protection des femmes, des employés locaux et de la sécurité publique”, selon le texte du communiqué publié par les autorités.
L’annonce ajoute une explication qui n’était pas disponible auparavant pour le statut des relations sexuelles avant le mariage et les enfants comme fruit de ces relations, précisant que les parents n’ont pas besoin de se marier, ce qui a suscité une polémique sur le sort de l’enregistrement des enfants hors mariage. .
Le texte stipule que “ceux qui ont un enfant issu d’une relation se marient, ou l’un d’eux lui reconnaît la paternité de l’enfant et extrait des pièces d’identité et des documents de voyage conformément aux lois en vigueur dans le pays où l’un d’eux est un citoyen.”
Les amendements prévoient une peine de deux ans de prison si les parents nient la filiation de l’enfant et ne lui fournissent pas de soins.
L’avocat émirati Habib Al Mulla explique, dans une interview accordée au site Al-Hurra, que “le texte du nouvel article est venu compléter le récent amendement, et a supprimé la peine pour grossesse sans mariage, qui était un crime dans le passé, et a poussé beaucoup à pratiquer des avortements à l’étranger.”
Et en avril dernier, les Émirats arabes unis ont annoncé l’abolition de la décision de punir les femmes si elles tombaient enceintes hors mariage.
Selon un rapport précédent du journal britannique “The Times”, “les femmes qui sont tombées enceintes hors mariage risquaient d’être expulsées ou emprisonnées, y compris les bonnes qui ont été violées par leurs supérieurs et forcées d’accoucher en secret”.
Al-Mulla, qui a participé à la rédaction de nombreuses lois modernes en vigueur aux Émirats arabes unis, a ajouté que “si une grossesse survient et que les parents refusent de reconnaître le nouveau-né, leur peine sera l’emprisonnement à moins que l’un d’eux n’initie l’enregistrement, et la peine tombera inévitablement.”
Il a souligné que “lorsque la peine tombe, il appartient aux deux parents ou à l’un d’eux d’enregistrer séparément le nouveau-né”
États-Unis: La Cour suprême inflige un revers à Trump dans l’enquête sur l’assaut du Capitole
La majorité des juges de la Cour suprême a rejeté la demande de l’ancien président de maintenir la confidentialité des archives de la Maison Blanche. Celles-ci devraient permettre de faire la lumière sur le rôle de Donald Trump lors de l’assaut du Capitole l’an dernier.
La Cour suprême a ouvert la voie mercredi au transfert de documents liés aux agissements de Donald Trump le 6 janvier 2021 à la commission d’enquête parlementaire, chargée de faire la lumière sur son rôle dans l’assaut sur le Capitole.
La plus haute juridiction des États-Unis a rejeté, à une majorité de huit juges sur neuf, la tentative de l’ancien président de maintenir la confidentialité des archives de la Maison Blanche dans un court arrêt qui n’explicite pas ses motivations.Ces centaines de pages de documents incluent entre autres les listes de personnes lui ayant rendu visite ou l’ayant appelé le 6 janvier 2021, ainsi que des notes prises lors de ces échanges.
La décision de la Cour suprême représente une victoire considérable pour la « commission spéciale » de la Chambre des représentants qui est engagée dans une véritable guérilla judiciaire avec l’ancien président et ses proches.
Les membres de la commission, majoritairement démocrates, cherchent à déterminer le rôle du milliardaire républicain – toujours persuadé d’avoir remporté l’élection – dans l’attaque de milliers de ses partisans sur le siège du Congrès, au moment où les élus certifiaient la victoire de son adversaire démocrate Joe Biden à la présidentielle.
Ils mènent une course contre la montre, car ils veulent à tout prix publier leurs conclusions avant les élections législatives de mi-mandat, dans moins d’un an, lors desquelles les républicains pourraient reprendre le contrôle de la Chambre et enterrer leurs travaux.Avocats de l’ancien président, conseillers, ex-chef de cabinet, porte-parole… : depuis des mois, ils multiplient les assignations à comparaître dans son entourage, sans succès jusqu’ici.
Parmi les derniers convoqués, figure l’ancien maire de New York, Rudy Giuliani, un fidèle parmi les fidèles de Donald Trump qui l’avait soutenu dans sa croisade post-électorale.« Pas un roi »
Donald Trump, qui reste central dans son camp et n’exclut pas de se représenter à la présidentielle de 2024, dénonce un « jeu politique » et tente de bloquer les efforts de la commission.
Pour ce faire, il a notamment invoqué une prérogative du pouvoir exécutif qui permet de protéger la confidentialité des communications entre ses membres. Pour lui, elle s’applique même aux anciens présidents.
Les tribunaux fédéraux ont toutefois rejeté ses demandes, en soulignant que le pouvoir exécutif actuel avait renoncé à user de cette prérogative et autorisé la transmission de ses archives au Congrès.
« Les présidents ne sont pas des rois et le plaignant n’est pas président », avait notamment jugé la magistrate Tanya Chutkan dans la décision de première instance, confirmée ensuite en appel.
La Cour suprême, qui compte pourtant trois magistrats sur neuf nommés par Donald Trump, a validé ces jugements. Seul le juge conservateur Clarence Thomas a fait savoir qu’il lui aurait donné satisfaction.
Dans un dossier judiciaire distinct, l’ancien magnat de l’immobilier a également vu le ciel s’assombrir. Mardi soir, la procureure générale de l’État de New York a annoncé avoir « mis au jour des preuves » de pratiques fiscales « frauduleuses » au sein de la Trump Organization.Dans un document de plus de cent pages, Letitia James l’accuse, ainsi que deux de ses enfants, d’avoir mal valorisé certains de leurs actifs pour en tirer un « avantage économique ».
Selon elle, il aurait sous-estimé des biens auprès du fisc pour payer moins d’impôts, et les aurait surestimés auprès des banques pour obtenir des prêts.
seneweb
DEVOIR DE MÉMOIRE ET REFUS DE L’OUBLI.
FLAM : DES RENCONTRES ET DES NOMS
Par Marion Fresia- Professeure à la Faculté des lettres et sciences humaines- Institut d’ethnologie- Neuchâtel- Suisse.
Ma première rencontre avec les FLAM remonte à 1998 : j’avais alors à peine 19 ans, et je travaillais comme stagiaire chez Sud Quotidien à Dakar. Un matin, mon chef Demba Ndiaye me présente un certain Kaaw Touré, « un vieil ami » me dit-il, et m’annonce que nous partirons ensemble dans la vallée du fleuve Sénégal faire un reportage sur la situation des réfugiés mauritaniens en vue de la couverture de ce qui était alors le 9ème anniversaire des événements de 1989. Demba m’avait parlé du combat politique de son ami et de ses compatriotes, de « grands militants », mais c’est un homme humble et réservé, dont je fis la connaissance ce matin là, un homme empli de « keersa ».
Quelques semaines plus tard, Kaaw, moi et une autre collègue journaliste embarquèrent dans un minibus blanc à la gare routière de Dakar. Direction : Ndioum. Le voyage dura une journée entière et je me rappelle encore les paysages qui défilaient sous nos yeux : des forêts de baobab jusqu’à Saint-Louis, auxquelles succédèrent des étendues toujours plus ensablées et désolées à partir de Richard Toll. J’appréhendais un peu ce séjour dans des « camps de réfugiés » : l’image de grands rassemblements de populations, entassées sous des tentes, souffrantes et dépendantes de l’assistance humanitaire, dominait mon esprit. Qu’allais-je découvrir et comment pourrais-je demander à ces personnes de livrer leur histoire à une simple et jeune étrangère de passage qui n’aurait rien à leur offrir en retour ?
Arrivée à Ndioum, mes inquiétudes s’estompèrent : après bientôt 10 ans d’exil, les réfugiés n’étaient bien entendu pas restés les « bras croisés », mais avaient su mobiliser leurs forces et leurs ressources pour reconstruire, progressivement, un semblant de vie normale. Devant moi, se tenait un gros village, d’environ 1500 habitants, souffrant d’une évidente stigmatisation spatiale et de conditions de vie encore précaires, mais grouillant de monde et d’activités, et semblant malgré tout disposer d’une certaine organisation sociale et d’un minimum d’infrastructures. Kaaw nous amena chez le « Président du camp », un certain Amadou Boubou Niang, dont j’allais comprendre seulement des années plus tard le rôle clé qu’il avait joué, avec les autres membres de son « bureau », dans l’aménagement du camp, de son école et de son dispensaire en particulier, et dans la naissance d’une forme de vie collective. Pour l’heure, je découvrais un homme incroyablement digne, calme et posé, qui non seulement nous accueillit chaleureusement dans sa modeste maison en banco, mais aussi nous livra son histoire sans hésitation et sans rien exiger en retour si ce n’est de « lutter contre l’oubli ». Il nous permit également de recueillir les témoignages d’une dizaine d’autres personnes, des récits très durs qui racontaient inlassablement la même chose : l’arabisation progressive de la société mauritanienne, la création des FLAM, la publication du Manifeste, les arrestations de 1986 et 1987, l’emprisonnement et les tortures (je me rappelle encore de certaines descriptions effroyables sur la technique du jaguar.), puis le déchaînement de violences intercommunautaires en 1989, les expulsions massives d’éleveurs peuls et d’agriculteurs, les arrestations ciblées de fonctionnaires civils et militaires et finalement les exécutions extrajudiciaires des années 1990-91. Des histoires de vie marquées par la dépossession, la violence et l’exil, mais aussi par la peur de l’oubli et le sentiment d’abandon depuis l’annonce, alors récente, du retrait de l’assistance humanitaire.
Ces vécus douloureux allaient rester en moi pendant longtemps : comment ne pas y être sensible et ne pas repartir en se demandant « pourquoi » ? Pourquoi certains naissent à Nice, en France, comme moi et connaissent une vie des plus paisibles, et d’autres voient le jour à Beylane, Goural ou Bounguel Thiellé et connaissent l’arrachement, la perte et la rupture. Je décidais alors de consacrer mon mémoire de sciences politiques sur les causes profondes de ces événements de 1989 afin de mieux comprendre comment de telles violences avaient pu éclater en Mauritanie. Comment des populations qui avaient tissé d’étroites relations politiques mais aussi matrimoniales au cours des siècles, faites de jeu d’alliances et d’oppositions complexes, avaient pu en venir à se mépriser et à produire autant de stéréotypes dégradants les unes envers les autres ? Le processus de racialisation des rapports sociaux en Mauritanie était sans doute – et reste toujours – la question qui me laissa la plus perplexe. Après avoir mené quelques enquêtes à Nouakchott, où j’avais eu le privilège de rencontrer de grands hommes politiques mauritaniens des différentes composantes de l’opposition et de recueillir différentes perspectives sur les violences de 1989, j’ai ainsi rédigé un premier travail sur cette problématique, qui restait celui d’une jeune étudiante française, avec toute la subjectivité et l’ignorance que cela implique. Je repartis à Dakar en 1999 pour présenter le résultat de mes analyses à mon ami Kaaw Touré, et je fis à cette occasion la rencontre avec une autre grande figure des FLAM, le Président Samba Thiam. Je me souviens encore de cette grande pièce dans laquelle il se tenait, avec tant de droiture, de présence et de charisme, mais avec pour seul décor un matelas mousse posé sur une natte, un drapeau des FLAM et des menottes suspendues au mur. Un décor sobre mais tellement évocateur, et une figure si forte qu’elle restera à jamais gravée dans ma mémoire.
Cette première rencontre avec l’histoire des réfugiés mauritaniens me marqua profondément. Après de longues hésitations sur mes choix professionnels, différents hasards de la vie m’ont amenée à m’inscrire en thèse de doctorat en anthropologie sociale en 2001. J’avais découverte cette discipline un an plus tôt et son approche m’avait séduite : comprendre le monde et comment il se transforme à partir d’une échelle d’analyse locale, se donner la peine de restituer la complexité des processus sociaux et d’interroger des notions qui nous semblent a priori aller de soi, ou encore analyser comment certains événements – comme par exemple un déplacement forcé de population ou une intervention humanitaire – peuvent contribuer à susciter du changement social, identitaire ou politique. J’entrepris alors de développer un projet de recherche sur les « Mauritaniens réfugiés au Sénégal » et de m’y consacrer cette fois sérieusement pour une durée de 4 ans. Mes questionnements n’étaient toutefois plus les mêmes qu’auparavant : plutôt que de m’interroger sur les causes des événements de 1989, j’espérais cette fois-ci comprendre comment l’exil, la vie dans les camps, le contact avec le HCR et l’attribution du « statut de réfugié » avaient pu contribuer à changer la vie des réfugiés. Je souhaitais restituer en quelque sorte le vécu de l’exil, comprendre comme des gens font face à une rupture de vie, comment ils reconstruisent des repères identitaires et se réapproprient leur stigmate de réfugié, quels moyens ils mettent en ?uvre pour mener leur combat politique, ou encore comment ils organisent une nouvelle vie collective dans des « camps » et s’évertuent à reconstituer un capital économique ?
Ces questionnements m’ont amenée vers une aventure autrement plus longue que la précédente. En janvier 2001, je suis ainsi retournée à Ndioum. Cette fois-ci, j’étais seule car mon ami Kaaw avait entre temps obtenu l’asile en Suède tandis qu’Amadou Boubou était parti en France et Samba Thiam aux Etats-Unis, leurs activités politiques étant devenues de plus en plus gênantes pour le Sénégal. J’avais en poche deux noms que Kaaw m’avait indiqués : Hamidou Ndiaye et Abou Sow mais à mon arrivée, l’un comme l’autre avaient voyagé. Le camp (baas) était d’ailleurs bien calme en comparaison avec mon premier séjour et je compris que tout un quartier s’était quasiment vidé de ses habitants : celui des « fonctionnaires ». Je fus alors abordée par un jeune qui revenait de l’école : un certain Papis, qui m’amena chez son père Sidi Ndiaye, l’une des rares personnes parlant le français. Celui-ci me proposa de m’héberger et devînt mon « njaatigui ». Quelques temps plus tard, je réalisais que Sidi n’était pas un militant des FLAM et que le hasard m’avait amené à découvrir l’implantation d’une autre formation politique dans le camp . Cette situation un peu délicate ne m’empêcha pas d’être bien accueillie par l’ensemble des habitants du site quelle que soit leur affiliation politique. Je fus baptisée « Mariam Ba tokossel », et chaque année entre 2001 et 2004, je me rendais et vivais à « baas » pendant plusieurs mois. Un grand nombre de personnes sont devenues des amis, chez qui j’avais plaisir à passer des soirées pour déguster du lacciri e hakko : je naviguais entre différents quartiers, SirenaaBe, WodaaBe, UururBe, DiawBe ou encore YirlaaBe, pour rendre visite à Dahirou Diallo, Hamidou Ba, Houley Alphaa, Oumar Magnirou, ou encore Mika Diallo ou Djiby Sy pour n’en citer que quelques uns. Outre Sidi Ndiaye, Oumous Sow et leurs enfants – ma famille d’adoption – j’avais également un protecteur : Hamidou Ndiaye qui me conseillait tel un père et me préparait toujours de délicieux poissons, et une grand-mère : Aayo, qui m’offrait à chaque départ un joli pagne. Ces séjours prolongés m’ont permis de m’immerger dans le quotidien de la vie du camp, et de mieux comprendre les souffrances de leurs habitants, leurs questionnements, mais aussi leur organisation sociale et politique, leurs espoirs et leurs stratégies pour aller de l’avant. J’ai été particulièrement admirative devant l’activisme de femmes comme Rougui Djibi Sow qui ont mis sur pied différentes dudal pulaar dans le site pour préserver la langue et les racines pulaar, mais aussi par la mobilité des jeunes qui quittèrent très tôt le camp pour « aller chercher de quoi manger ».
Mes recherches se sont aussi étendues à deux autres sites et groupes de réfugiés. Chaque année, je partais ainsi de baas pour me rendre chez les agriculteurs d’Ari Founda Beylane dans le waalo, puis chez les éleveurs GamanaaBe de Bouyli Jaabal, dans le proche jeeri. J’y avais aussi des njaatigui et j’y ai fait d’autres rencontres inoubliables, avec des militants politiques mais aussi avec des mawBe, comme Modi Diaw ou Dembourou Fall qui m’ont raconté l’histoire fascinante de la fondation de leur village, Beylane en Mauritanie. Enfin, je dois mentionner encore quelques rencontres importantes à Saint-Louis, où j’ai découvert l’impressionnante reconversion de certains éleveurs dans le commerce de vente au détail, ou encore de longues et fascinantes conversations à Ndioum ville avec des réfugiés originaires de Diaw et Ranéré tels que Sidi Niari ou Sada Aaw. J’ai ici une pensée pour ces-derniers dans le contexte actuel du rapatriement, leur village et leurs champs étant jusqu’à ce jour presque entièrement occupés par d’autres. De retour en France en 2004, pour la rédaction de ma thèse, j’ai eu le grand honneur de participer à différentes manifestations organisées par la diaspora en France, et notamment par l’AVOMM où j’ai fait la connaissance d’Ousmane et Abou Sarr et où j’ai réalisé à quel point les associations de réfugiés implantées en France étaient nombreuses et actives. Et comment oublier enfin la délégation de réfugiés venue assister à ma soutenance de thèse le 26 mars 2005 jusqu’à Marseille, avec à sa tête Ibrahima Sall – dont les écrits m’ont tant inspiré – et sa formidable et infatigable femme Habsa ! Dotés de leurs grands boubous, ils ont su apporter à cet événement ce qu’il manquait : la présence des principaux concernés .
C’est donc toutes ces rencontres et tous ces noms – et la liste est bien-entendu loin d’être complète ici – qui m’ont permis de resituer, à partir d’un certain point de vue, la complexité de l’histoire des réfugiés mauritaniens au Sénégal, de leur vécu et des nombreux et parfois douloureux changements qu’ils ont connu au cours de leur vie depuis 1989 et pour certains depuis 1986.. Ce sont ces rencontres aussi qui ont nourri ma propre vie d’une diversité de questionnements, de remises en question et de découvertes de l’Autre au cours de ces dix dernières années, et qui font donc entièrement partie de moi et de ma personnalité aujourd’hui. Je ne peux ainsi que leur rendre hommage en ce jour si particulier pour leur courage, leur combat, leurs idéaux mais aussi pour les valeurs humaines essentielles qu’elles ont su m’offrir, telles que l’amitié, la confiance et la générosité. Bien que je n’aie pas eu l’occasion de les rencontrer, je terminerai enfin en soulignant l’importance de ne pas oublier la situation des Mauritaniens réfugiés au Mali.LLC, la lutte continue! comme aime signer mon ami Kaaw.Marion Fresia.
NB: Marion Fresia, anthropologue, est auteure de « Les Mauritaniens réfugiés au Sénégal. Une anthropologie critique de l’asile et de l’aide humanitaire », L’Harmattan, 2009.
Neuchâtel- Suisse
“Diploma-scie” ethno-génocidaire, la Mauritanie n’est pas que berbère et arabe!
J’ai été très choqué et indigné de découvrir encore sur la toile que certains frères et soeurs africains ne savent même pas qu’il y a des Noirs, Haalpulaar(Ful6e), des Soninko, des Wolofs, des Bamana… en Mauritanie.
Oui, des Noirs qui sont des Mauritaniens authentiques, de souche, d’origine et non des simples fils des immigrés Ouest-africains! Apparemment ils ignorent complétement, comme ce journaliste arabe commentateur sur beinsports du match Mauritanie contre la Gambie, l’histoire du peuplement, des empires et autres royaumes traditionnels dans notre sous région.
Il faut reconnaitre aussi que la politique raciste de la diplomatie mauritanienne a si bien réussi que partout dans le monde on croit que la population mauritanienne est à 100% maure (Bidhane) et que la Mauritanie doit rimer avec mauritude!
Quel est le noir mauritanien membre d’une délégation, étudiant à l’étranger qui n’a pas été victime de cette méprise dans certains pays? ” Vous êtes mauritanien, vous êtes arabe?” ou “Vous êtes “Naar”, donc vous parlez arabe ou hassaniya”!!!
Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire, la Mauritanie actuelle est une création artificielle du colonisateur français et elle se situe sur les ruines de l’ancien Tekrour, Ghana, Fouta, Waalo, terres où se sont créées, puis individualisées et developpées ces nationalités négro-africaines( pulaar, soninké, wolof, bambara, sérère…). Oui, la Mauritanie n’était pas terra ex nihilis avant l’arrivée des Arabo-berbères!
En réalité si on se réfère à l’histoire la population noire est autochtone et tout tend aussi à prouver qu’elle est majoritaire en Mauritanie. Nous n’en tirons pas naturellement prétexte pour exiger l’installation d’un pouvoir exclusivement noir à Nouakchott.
Et comme nous le soulignions dans notre historique “Manifeste du Négro-mauritanien opprimé” de 1986, pour les Noirs, le fait d’être majoritaire et de se référer à une antériorité de l’occupation ne suffisent pas pour contrôler ce pays. L’Afrique du Sud sous l´Apartheïd était un exemple édifiant.
Les Afrikaners sont d’origine européenne. Ils représentaient 3 millions sur les 25 que comptait le pays. Mais, ils sont arrivés à dominer celui-ci par le moyen de la violence politique, policière, militaire et par la domination économique et c’est la même politique inique et cynique qui est appliquée aujourd’hui en Mauritanie dans le silence et l’indifférence de la communauté internationale et africaine.
Nos frères et voisins africains attendront certainement comme disait l’autre, le jour où les européens ou américains, en panne d’une bonne cause à défendre dénonceraient enfin ce qui se passe dans ce pays si proche, alors bien sûr ils feront les choeurs.
Et nos artistes trouveront subitement l’inspiration, nos poètes leurs muses, nos griots dépoussiéront leurs koras, nos journalistes leurs plumes, nos panafricanistes et “droits de l’hommistes” leurs voix, pour chanter les vaillants HÉROS assassinés dans les geôles de l’État raciste à Oualata, Djreïda, Inal, N’beyka et à Azlat , s’indigner de cette belle négritude bafouée et dénoncer enfin cet autre Apartheïd au coeur du Sahel.
Notre souhait le plus absolu serait que ces questions de couleur, de pourcentage passent au second plan pour laisser place aux seuls critères de compétence et de patriotisme.
Et comme je le souligne très souvent : Elle est belle la Mauritanie quand elle est en harmonie et assume avec fierté sa diversité et ses identités!
Ebène et sable en harmonie, Noirs et Beydanes unis, tu revivras ma Mauritanie. Demain il fera jour et la lutte continue!
Kaaw Touré
Au Mali, des milliers de manifestants protestent contre les sanctions de la Cédéao
France24 – Des milliers de Maliens ont manifesté, vendredi, contre les sanctions de la Cédéao décrétées pour punir les militaires qui ont repoussé les élections et la transition de plusieurs années. Au même moment, le colonel Assimi Goïta, chef de la junte, a validé un “plan de risposte” gouvernemental aux sanctions ouest-africaines.
À l’appel de la junte, les Maliens ont manifesté massivement, vendredi 14 janvier à Bamako et à travers le pays, contre les sanctions ouest-africaines et les pressions internationales qui ne faiblissent pas, ont constaté les correspondants de l’AFP.
Parés des couleurs nationales vert, jaune et rouge, des milliers de manifestants ont commencé à se masser dans la capitale, sur la place de l’Indépendance pour la prière hebdomadaire ouvrant un après-midi de mobilisation orchestrée par les militaires.
Certains manifestants ont passé la nuit sur le boulevard desservant ce haut lieu des manifestations maliennes. Grande affluence également à Tombouctou, sur la place Sankoré, devant la mosquée, ont indiqué plusieurs Tombouctiens à l’AFP.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent une foule dense marchant derrière le drapeau national dans les rues de Kadiolo, frontalière de la Côte d’Ivoire. Scène analogue à Bougouni, également dans le sud.
Des Maliens interrogés par un correspondant de l’AFP ont dit descendre dans la rue, non pour soutenir la junte, mais pour défendre le pays.
Le “Plan de riposte” d’Assimi Goïta et de la junte
Au même moment, le chef de la junte et président de transition, le colonel Assimi Goïta, a validé un “plan de risposte” gouvernemental aux sanctions ouest-africaines, ont indiqué ses services sur Facebook. Le plan a plusieurs composantes, diplomatiques ou économiques, disent-ils sans plus de précisions.
“L’objectif de ce plan n’est pas d’être dans une posture de bras de fer [avec les organisations ouest-africaines, et le Mali reste] ouvert au dialogue”, disent-ils.
Le gouvernement malien a lancé lundi, au lendemain des mesures de rétorsion “extrêmes” selon lui prises par l’organisation des États ouest-africains Cédéao, un appel “à une mobilisation générale sur toute l’étendue du territoire national”.
Le colonel Goïta, porté à la tête du Mali par un premier coup d’État en août 2020 et intronisé président “de la transition” à la suite d’un second en mai 2021, a exhorté les Maliens à “défendre [leur] patrie”.
Le Mali, déjà plongé dans une grave crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d’insurrections indépendantistes et jihadistes en 2012, fait face depuis dimanche à de lourdes sanctions de la Cédéao. Celles-ci punissent le projet des militaires de continuer à gouverner pendant plusieurs années, et l’engagement révoqué d’organiser en février 2022 des élections qui auraient ramené les civils à la tête du pays.
La fermeture des frontières de la Cédéao, l’embargo sur les échanges commerciaux (hors produits de première nécessité) et sur les transactions financières ainsi que le gel des avoirs maliens dans les banques ouest-africaines menacent dangereusement l’économie d’un pays parmi les plus pauvres du monde, éprouvé par les violences et la pandémie, enclavé et fortement tributaire des ports ouest-africains du Sénégal et de Côte d’Ivoire.
Des compagnies ouest-africaines, ainsi qu’Air France ont suspendu leurs vols vers Bamako. Le pays risque l’asphyxie faute de liquidités. Le Mali n’a pas pu réaliser une opération sur le marché financier régional mercredi. Il est “coupé du reste du monde”, a déclaré Kako Nubukpo, commissaire pour l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa).
Les sanctions ont suscité un concert de réprobations au Mali. La Cédéao est accusée d’être l’instrument de puissances étrangères et un club dépassé de dirigeants coupés des populations.
L’ONU au travail
La junte se drape dans la souveraineté nationale. Elle a demandé jusqu’à cinq années supplémentaires. Elle s’est dite incapable actuellement d’appeler les Maliens aux urnes en invoquant l’insécurité persistante sur un territoire dont les deux tiers échappent au contrôle des autorités. Elle réclame le temps de mener à bien des réformes essentielles selon elle, et d’organiser des élections incontestables.
Aucune voix significative ne s’est élevée au Mali pour approuver la Cédéao. En revanche, un certain nombre pressent pour une reprise des discussions avec la Cédéao, s’inquiétant de l’isolement international du Mali.
Le colonel Goïta a assuré rester “ouvert au dialogue avec la Cédéao”.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réclamé jeudi du gouvernement malien un calendrier électoral “acceptable”, rappelant que la Cédéao pourrait alors lever graduellement les sanctions.
Des partenaires du Mali aussi importants que la France et les États-Unis ont apporté leur soutien aux sanctions ouest-africaines. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a indiqué jeudi que l’Union européenne allait prendre des dispositions “dans la même ligne” que celles de la Cédéao.
Aucune sortie de crise n’est discernable pour le moment. Le secrétaire général de l’ONU a dit travailler avec la Cédéao et l’Union africaine pour créer les conditions d’un retour de la junte à une position “raisonnable et acceptable”.
Avec AFP