Monthly Archives: February 2022
Le choix du laxisme ?
La fuite, la semaine dernière de deux personnes arrêtées pour trafic de drogue et incarcérées à la maison d’arrêt « COVID » – séjour temporaire, pendant deux semaines, des nouveaux prisonniers pour s’assurer qu’ils ne sont malades – pose le lancinant problème de l’impunité et des complicités à tous les niveaux dont jouissent ces Pablo Escobar locaux. Foultitude de questions : comment expliquer qu’au lieu d’aller directement en prison, après les deux semaines obligatoires de confinement, ces deux veinards soient restés six mois à se la couler douce dans une villa bien aménagée avant de prendre la poudre d’escampette ? Qui a protégé ces deux lascars ? Jusqu’à quel niveau ont-ils bénéficié de complicités ? Pourquoi ne mène-t-on pas une enquête approfondie pour sanctionner les fautifs, quels qu’ils soient, pour que ne se reproduise plus jamais ce genre d’« évasion » rocambolesque ? Au cours de la dernière décennie, la Mauritanie était déjà devenue championne du monde de l‘élargissement sans frais de trafiquants en tout genre. Plusieurs opérations d’envergure au cours desquelles de grandes quantités de drogue avaient été saisies et des trafiquants arrêtés finirent en eau de boudin. Épinglés après plusieurs mois de traque, de célèbres noms n’ont pas fait de vieux os en prison. Cherchez l’erreur.
Ce n’est pas un hasard si l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime cite notre pays parmi ceux par lesquels transite la drogue en provenance du Maroc pour être acheminée en Europe. Cité par le journal français « La Croix », Amado Philip de Andrès, directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale de l’ONUDC, tire la sonnette d’alarme :« La situation est hors de contrôle. Profitant de l’effondrement du Sahel, la circulation de la drogue n’a jamais été aussi dynamique sur le continent ». Faut-il s’en inquiéter ou au contraire continuer à faire preuve de laxisme ? Le choix est apparemment fait…
Ahmed Ould Cheikh
Coalitions et Partis de l’Opposition Démocratique : Communiqué de presse
À l’issue de leur réunion, tenue hier au siège du parti Tawassoul, les Coalitions et Partis de l’Opposition Démocratique signataires, récusant toute responsabilité quant au retard constaté dans le lancement du dialogue :
– réaffirment leur déclaration du 22 février, dans son contenu et sa forme ;
– jugent que rien ne justifie plus le retard enregistré dans la désignation du président et la mise en place de la commission préparatoire du dialogue, sur la base des règles convenues dans la réunion du 27 octobre 2021 ;
– rappellent qu’en ce qui les concerne, ils ont procédé à la désignation de leurs représentants à ladite commission, depuis quelques semaines ;
– réitèrent leur attachement au dialogue, en tant que choix stratégique, en vue de parvenir à un large consensus sur les questions nationales fondamentales, ouvrant ainsi la voie à plus de stabilité, de démocratie et de développement ;
– décident de la mise en place d’une commission en charge de faire la réévaluation de la situation politique, sociale et économique du pays depuis l’avènement de l’actuel pouvoir.
Nouakchott, le 25 Rajab 1443 – 27 Février 2022
Les Coalitions et Partis signataires
Coalition Vivre Ensemble (CVE)
Coalition Vivre Ensemble/Vérité et Réconciliation (CVE/VR)
Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD)
Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (TAWASSOUL)
Union des Forces du Progrès (UFP)
Union Nationale pour l’Alternance Démocratique (UNAD)
Le médiateur quitte le Mali, sans date d’élections, selon un diplomate
TV5 MONDE – Le médiateur ouest-africain pour le Mali, le Nigérian Goodluck Jonathan a quitté Bamako vendredi, après deux journées de discussion avec la junte malienne, sans avoir pu obtenir d’accord sur une date pour les élections, selon un diplomate.
“Le séjour de la délégation est terminée. Mais elle n’est pas revenue avec un calendrier électoral”, a dit à l’AFP un diplomate de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a requis l’anonymat.
Selon la même source, la délégation emmenée par l’ancien président nigérian “devrait revenir dans quelques semaines” et “les discussions se poursuivront”.
La délégation est repartie vers Accra pour rendre compte au président ghanéen Nana Akufo-Addo, dont le pays assure la présidence tournante de la Cédéao.
Un officiel malien ayant pris part aux discussions a confirmé à l’AFP le résultat des discussions: “nous n’avons pas donné de date pour les élections. Ce n’était pas possible. Mais l’ambiance de travail était très bonne et les discussions se poursuivront”.
L’ancien président nigérian qui s’est entretenu jeudi et vendredi avec plusieurs responsables de la junte malienne, dont le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a promis jeudi soir de “continuer la conversation” avec les Maliens.
Vendredi à Bamako, plus d’une centaine de manifestants étaient rassemblés en soutien aux autorités de transition.
Dans un document que l’AFP a pu consulter jeudi, un comité technique de la Cédéao propose l’organisation de scrutins dans un délai de 12 ou 16 mois, avec l’aide d’une Autorité indépendante de gestion des élections (Aige).
Le médiateur avait appelé à une transition démocratique dans “les plus brefs délais”, au lendemain de l’approbation d’un plan permettant à la junte militaire de rester au pouvoir pendant cinq ans.
L’organe législatif au Mali, contrôlé par les militaires depuis le coup d’Etat d’août 2020, avait entériné lundi une période de transition pouvant aller jusqu’à cinq ans avant la tenue d’élections.
Le Mali, pays pauvre et enclavé au coeur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d’Etat militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis le déclenchement en 2012 d’insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord.
AFP
Mauritanie: Declaration de l’opposition democratique
Notre pays connaît une situation difficile, marquée sur le plan social notamment par la cherté de la vie, due à la fulgurante hausse des prix, la propagation de la pauvreté et le chômage qui sévit, particulièrement chez les jeunes. Sur le plan politique et de la gouvernance, la généralisation de la corruption, la déliquescence de l’administration, le rétrécissement du champ des libertés et les atteintes à l’unité nationale, du fait de l’exclusion et de la marginalisation subies par certaines composantes nationales, constituent des menaces à la cohésion de notre peuple.
L’insécurité intérieure et sur nos frontières, les répercussions de la situation géopolitique instable qui prévaut au Sahel et au Maghreb nous interpellent gravement.
Au vu de ce qui précède, et sur la base de notre ferme conviction que la conduite d’un dialogue national inclusif, dans le but de parvenir à un large consensus sur les questions nationales fondamentales, serait à même de protéger le pays des menaces pouvant résulter de cette situation, nous avons oeuvré, sans relâche, pour le lancement de ce processus.
Il y a lieu, cependant, de constater que certains milieux cherchent, encore, à saper cette dynamique, engagée depuis quelque temps, par diverses manœuvres dilatoires…
Les conditions acceptables de ce dialogue étant, désormais, réunies, nous attirons l’attention des autorités sur le fait qu’il est grand temps de l’engager, afin de redonner espoir aux Mauritaniens et aller de l’avant pour le renforcement de la cohésion nationale, l’enracinement de la démocratie, la réalisation de la justice sociale et la mise en œuvre d’un vaste programme de développement économique et social pour la prospérité du pays.
Pour notre part, autant demeurons-nous disposés à participer à cette dynamique, selon des délais raisonnables, autant nous ne serons plus en mesure d’attendre, indéfiniment, son hypothétique lancement, maintes fois repoussé pour des considérations incompréhensibles…
Nouakchott, le 20 Rajab 1443 – 22 Février 2022
Les Coalitions et Partis signataires
Coalition Vivre Ensemble (CVE)
Coalition Vivre Ensemble/Vérité et Réconciliation (CVE/VR)
Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD)
Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (TAWASSOUL)
Union des Forces du Progrès (UFP)
Union Nationale pour l’Alternance Démocratique (UNAD)
Macron rejette l’exigence des autorités maliennes de retirer les soldats français “sans délai” du Mali
VOA Afrique – Le président français Emmanuel Macron a rejeté vendredi l’exigence de la junte militaire au pouvoir à Bamako de retirer les soldats français “sans délai” du Mali et a mis en garde contre toute atteinte à leur sécurité.
“Nous avons annoncé la réarticulation du dispositif et il s’appliquera en bon ordre afin d’assurer la sécurité de la mission des Nations unies et de toutes les forces déployées au Mali. Je ne transigerai pas une seconde sur leur sécurité”, a averti le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse à l’issue du 6e sommet entre l’UE et l’Union africaine à Bruxelles.
Le dispositif français va se repositionner au Niger, a précisé Emmanuel Macron. “La Minusma va-t-elle pouvoir rester au Mali ? Qui va assurer sa sécurité ?”, a demandé le président de l’Union africaine, le Sénégalais Macky Sall.
“La Minusma est une force de maintien de la paix. Ce sont des Casques bleus. Ils n’ont ni le matériel ni le mandat pour faire la guerre. Qui va les protéger?”, a insisté le chef de l’Etat sénégalais.
L’Union européenne a pour sa part 600 personnes dans deux missions de formation, dont une militaire, au Mali.
La Minusma, créée en 2013 après le déclenchement des insurrections indépendantiste et jihadiste l’année précédente, déploie plus de 12.000 soldats au Mali. C’est la mission la plus meurtrière au monde pour les Casques bleus (plus de 150 morts dans des actes hostiles).
AFP