Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: December 2021

DES RÉFUGIÉS MAURITANIENS OBTIENNENT LA NATIONALITÉ SÉNÉGALAISE

Une cérémonie de levée des couleurs bien particulière s’est déroulée, ce mercredi 29 décembre, à l’État-Major particulier du président de la République, dans les locaux de l’ex-Primature, qui a abrité la cérémonie de remise de décrets de naturalisation à des réfugiés mauritaniens. Une récipiendaire ne s’est pas levée, lors de la diffusion de l’hymne national. A sa décharge, elle s’occupait de son bébé braillard.

51 décrets de naturalisation ont été signés par le chef de l’État, Macky Sall. Une dizaine parmi les nouveaux citoyens sénégalais ont reçu le précieux document. Les autres extraits seront remis par l’administration territoriale dans les lieux de résidence des récipiendaires, a appris Emedia, au cours de la cérémonie.

« La cérémonie à laquelle nous assistons, et qui est empreinte de symboles, constitue l’aboutissement d’un processus élaboré par les autorités étatiques en relation avec les différents partenaires », a, d’emblée, relevé le chef d’État-Major particulier du président de la République, le Général de division aérienne Joseph Mamadou Diop.

Hausse des naturalisations de réfugiés

Poursuivant, le président du Comité national chargé de la gestion de la situation des réfugiés rapatriés et personnes déplacées (CNRRPD) a souligné, pour s’en féliciter « qu’au titre, du bilan des naturalisations qui ont été accordées au cours des dernières années, une augmentation sensible a été enregistré. »

En effet, a-t-il ajouté : « si en 2019 et 2020, le nombre avait atteint respectivement quatre et dix, pour 2021, cinquante et un réfugiés vont bénéficier de décrets de naturalisation. » cela dénote, a-t-il apprécié, des « efforts inlassables consentis par l’État du Sénégal, pour une prise en charge efficiente de la situation des réfugiés parmi laquelle figure le projet de loi portant sur le statut de réfugiés et des apatrides qui garantira à terme une protection plus efficace de ces populations vulnérables. »

Le Sénégal félicité par la communauté internationale pour « sa courageuse et louable initiative »

Pour rappel, après avoir ratifié la Convention de 1954 relative au statut des apatrides et celle de 1961 concernant la réduction des cas d’apatridie, l’État du Sénégal a, par la loi 2013-5 du 8 juillet 2013 modifiant la loi 61-10 du 10 mars 1961 et déterminant la nationalité sénégalaise, introduit des dispositions destinées à prévenir l’apatridie dans la transmission de la nationalité par la filiation et le mariage, entre autres. Aujourd’hui, le gouvernement sénégalais est encouragé à aller de l’avant, en renforçant ses actions afin d’accélérer les progrès pour les personnes désireuses d’acquérir la nationalité sénégalaise.

En attendant, le coordonnateur du système des Nations Unies au Sénégal, Siaka Coulibaly, a apprécié cette étape « importante », soulignant que le gouvernement du Sénégal a beaucoup œuvré pour assurer la gestion et l’intégration de ces réfugiés.

D’autant plus qu’a-t-il souligné « la naturalisation apparait comme une importante solution durable mettant ainsi fait à leur statut de réfugiés. » et, « il est certain que leur intégration dans la Nation sénégalaise sera utile et enrichissante d’autant plus que la plupart de ces bénéficiaires exercent déjà des activités économiques et professionnelles d’un certain intérêt pour le pays, et marquent ainsi leur contribution au processus de développement du pays », a-t-il conclu, en présence de la représentante Multi-pays du Haut Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR) au Sénégal, Monique Ekoko.Dié BA
Photos : Abdoulaye SYLLA

29 décembre 2021

COMMUNIQUÉ DE PRESSE: LES CONDOLÈANCES DES FPC AU PEUPLE MAURITANIEN

Les Forces Progressistes du Changement (FPC) viennent d´apprendre avec une grande tristesse le rappel à Dieu de l’ancien candidat de notre coalition à la présidentielle de juin 2019, Dr Kane Hamidou Baba,  président du MPR et de la CVE, décès survenu le lundi 27 décembre à Las palmas,  en Espagne.
Avec cette disparition, la Mauritanie vient de perdre un patriote sincère, un technocrate chevronné et un membre éminent de l’opposition démocratique du pays.
Le président Samba Thiam, avec qui le liaient des relations d’échanges suivis sur des sujets nationaux d’intérêts communs, et le Bureau Exécutif National des FPC, à travers lui, tous nos militants et sympathisants,  présentent leurs condolèances les plus attristées au peuple mauritanien dans son ensemble, sa famille biologique, sa famille politique suite à cette immense perte.
Nous prions qu´Allah le Tout Puissant l’ accueille en son Saint Paradis et que la terre de la Mauritanie qu’il aimait tant lui soit légère. Amine!
Adieu Hamdou.Et la lutte continue!
Nouakchott le 27 décembre 2021.
Le département de la communication

Meeting UPR : Pari gagné ?

L’Union pour la République (UPR), principal parti de la majorité présidentielle a réussi le pari de la mobilisation lors du meeting qu’il a organisé, le samedi 25 décembre, dans l’après-midi, à l’ancien aéroport de Nouakchott, sous le thème de l’« équité ». C’est en tout cas le moins que l’on puisse dire, eu égard à la forte foule qu’il y a eu. Comment ? C’est la question que les observateurs se posent. Parce que ce sont des vagues de citoyens qui sont venus de tous les quartiers de Nouakchott, à pied ou à bord de véhicules. On a senti comme une espèce de « compétition » des différentes fédérations et hauts cadres dans la mobilisation. On s’est, par la même occasion, rappelé des méga meetings d’Ould Abdel Aziz en 2009 à la centrale thermique de Nouakchott quand il clôturait sa campagne présidentielle ou celle de l’aéroport en 2019, au terme d’une tournée au profit de son alter ego et candidat, Ould Ghazwani. Ce mega meeting renseigne que des leçons apprises depuis le PRDS de Ould Taya restent, au vu des pratiques, toujours vivantes. En dépit de belles paroles dont on nous arrose, les autorités mauritaniennes, les hauts responsables continuent à démontrer au peuple mauritanien combien ils sont passés maîtres dans la métamorphose politique. L’opportunisme et l’hypocrisie quand elles nous tiennent !

Un nouveau tournant ?

Si l’objectif de ce meeting était de réaffirmer le soutien du parti au président de la République, à ses engagements, l’UPR peut se frotter les mains. Et si on était dans une compétition électorale, on peut affirmer sans gros risque de se tromper que le président Ghazwani sortira victorieux, haut la main au premier tour de son 2e mandat. Seulement, on n’en est pas encore là. Il lui reste presque la moitié du parcours. Le président et son parti ont réussi cette rentrée politique et partant à renvoyer aux oubliettes, aussi bien l’ancien président Aziz qui ne baisse pas les bras et dont les soutiens continuent à se battre pour le sauver, mais également l’opposition dont les grands partis ont presque sombré dans un mutisme préoccupant

C’est là une situation paradoxale dans la mesure où ce meeting intervient dans un contexte social particulièrement difficile. Les prix des denrées de première nécessité ne cessent de flamber, rendant davantage précaire la vie de la majorité des populations. Au vu du meeting, on comprend pourquoi les mauritaniens qui grognent dans leur majorité ne manifestent pas, comme ailleurs contre la hausse des prix. Pourtant dans les rues, bureaux et transports, ils ne cessent de pester contre le pouvoir, contre la dégradation continue de leurs conditions de vie, contre les lenteurs dans les changements qu’ils attendent de leur Rais, lequel vient de se rendre compte, deux après son élection que ses promesses tardent à profiter aux populations. Aussi, il aura fallu que le président fasse le constat pour que l’UPR se rappelle peut-être que celui qu’elle avait choisi comme « référence » contre celui qui l’avait fondée, que celui-ci a besoin de son soutien. Un soutien pas très déterminant depuis son congrès de fin décembre 2019. Comme on dit ailleurs, quand le président tousse, c’est le gouvernement ou le Parlement qui s’enrhume.

Le contexte politique est quant à lui aussi grippé ; le dialogue en gestation peine à accoucher d’un consensus autour d’un comité de pilotage. Et si cela met en mal l’opposition, cette situation réjouit certains faucons de l’UPR et du gouvernement, opposés à toute idée de dialogue.

Au sortir de ce meeting dit de l’« équité », le président est conforté par sa majorité et peut désormais aborder un nouveau tournant dans sa gouvernance. Le recentrage de l’Inspection générale d’Etat, rattachée désormais à la présidence de la République et les changements opérés, il y a quelques jours à la tête des forces armées et de sécurité seraient-ils un prélude à la refonte du gouvernement et des établissements publics qui servent à caser « les recyclés » qui perpétuent la gabegie ? On ne fait pas du neuf avec du vieux, surtout quand l’équipe peine à gagner parce que constituée de gens « mouillés » jusqu’au cou. On a vu comment certains ont essayer de se repositionner à l’occasion du meeting de l’équité. Recyclage quand tu nous tiens !

« L’équité », disent-ils

Le meeting de l’UPR a été l’occasion de revisiter les thèmes de prédilection du président de la République, mainte fois répétés dans ses discours dont celui récent d’Ouadane. C’est celui- là qui a été le déclic pour sortir l’UPR du silence.

 Aussi, le président de l’UPR a-t-il repris ces thématiques. Il d’agit des archaïsmes sociaux et leurs pesanteurs sur certaines composantes du pays, victimes de marginalisation. « Le temps de la hiérarchisation sociale est révolu », a déclaré Ould Taleb Amar devant un public acquis à la cause ghazwanienne. Il a rappelé la volonté du président de la République de « rebâtir une société unique qui ne présente pas les personnes sur la base de leur appartenance à telle ou telle frange sociale. »  Enfin, pour le président de l’UPR, l’« État ne reconnaîtra le citoyen que sur la base de son rendement pour son pays et à son peuple », et « la justice est désormais consolidée et bâtie sur des bases solides et sures ». Il a aussi évoqué l’unité nationale, la cohésion sociale mais également les réalisations du président Ghazwani, lequel s’est offusqué, il y a quelques semaines des retards dans l’exécution de ses engagements électoraux.

En effet, dans son discours d’Ouadane, le président a prononcé plusieurs fois ce vocable d’ « unité nationale » dont on parle depuis des années sans qu’on sache exactement ce qu’il faut y mettre comme contenu, au point qu’il risque de devenir un slogan creux comme la « lutte contre la gabegie », «le président des pauvres » dont le nombre ne cesse d’augmenter dans le pays. Parce que depuis les évènements de 87-90, très peu de progrès ont été notés dans le règlement du passif humanitaire et les efforts faits pour régler la problématique de l’esclavage n’ont profité que très peu aux victimes de cette pratique et de ses séquelles. ANAIR, TADAAMOUN et aujourd’hui TAAZOUR ont nourri beaucoup plus les hommes d’affaires, les fonctionnaires qui y travaillent et entretenu le clientélisme à travers de juteux marchés qu’à leurs cibles. Il ne suffit pas de parler de cette unité nationale mais la mettre en œuvre, d’enrayer les pratiques qui l’entravent au lieu de traiter ceux qui en parlent de racistes, d’extrémistes et de traitres, A côté des « nominations et établissements monocolores », dénoncés par certains acteurs politiques, il y a aussi ce qui se passe dans les médias publics où des actes sont posés tous les jours pour donner à certains l’impression d’être des  citoyens étrangers dans leur propre pays. La HAPA a eu le courage de dénoncer ce non-respect de la diversité telle que préconisée par la Constitution. Construire l’Unité nationale passe par le respect de l’autre dans sa différence, non dans une volonté de l’« assimiler» à marche forcée.

On ne peut pas construire une unité nationale en oubliant de montrer dans des manifestations pareilles, ce que le pays compte comme diversité (Festival des villes du patrimoine). C’est l’une des raisons qui fait que nombre de citoyens ne se sentent pas concernés par ce genre de manifestations.

 

Exhibition de signes ostentatoires

Dans le contexte de COVID et de grande précarité de la majorité de la population, certains responsables devraient s’abstenir d’exhiber un luxe insolent dans les manifestions politiques. Ce qu’on a vu comme voitures de luxe dont certaines V8 sans immatriculation est tout simplement frustrant, voire provocant. On a assisté comme à un salon d’autos dernier cri. Bon Dieu, d’où ont-ils tiré cette richesse ? L’ont-elles acquise honnêtement ? On peut en douter. La gabegie et la vente de produits illicites pourraient aussi être à l’origine de ces richesses ostentatoires. Pour les étaler, certains responsables de Moughataa n’ont pas hésité à planter des tentes pour installer, avec nourriture et eau des populations dont certaines ignorent pourquoi elles sont là. D’autres distribuent masques et des bouteilles d’eau aux passants. Certaines sociétés ont déporté sur le terrain leur logistique pour se faire voir. On aura tout vu. Comme toujours ! C’est dire combien la tâche d’ éradiquer la gabegie avec ses corollaires, le faux et l’usage  de faux, le trafic d’influence et autres, l’incivisme, les inégalités reste encore comme une illusion.

 
                                                                                                                                                                             Dalay Lam

Soutenons et protégeons Samba Thiam, soutenons les principes, par Boubacar Diagana & Ciré Ba

Boubacar Diagana et Ciré Ba – Les clameurs du «discours de Ouadane» se sont évanouies cédant la place aux interrogations.

Qu’adviendra-t-il des mots? Que restera-t-il de cette « invocation rituelle », que sont devenus les appels à l’unité nationale, des exhortations à «dépasser les survivances des injustices», à «rompre définitivement avec les préjugés et les stéréotypes» et à en «apurer les discours et les comportements»? Les mots survivront probablement.

Les actes ne suivront pas. Perdureront les comportements et les pratiques de toujours. On sait à quel point ils sont à rebours des incantations «ouadaniennes».

Les faits sont têtus

Ils demeureront ce qu’ils sont, résisteront et finiront par disqualifier totalement les incantations. C’est qu’ils sont, et de loin, de meilleurs révélateurs de la réalité profonde d’un pays, du pays, et du visage démasqué de ceux qui le régissent : un pouvoir évoluant en circuit fermé, fait d’entre-soi, fondé sur l’exclusion, le racisme, les discriminations, les pratiques éliminationnistes, d’invisibilisation et d’effacement des «indésirables». Des pratiques anciennes et ancrées qui persistent avec une implacable constance à harceler et à frapper toujours les mêmes.

La communauté et le mouvement négro-africains mauritaniens en sont la cible désignée et permanente. Les haalpulaar en ou ful6e sont de cette cible le cœur. Tous sont relégués au rang de parias et sont boudés par l’action et la parole publiques. Le discours de Ouadane ne pouvait faire exception. Il n’a pas fait exception. Le lire attentivement suffit pour s’en persuader. Qui sont donc identifiées à travers ces «franges qui ont permis de venir à bout des conditions naturelles difficiles»? A qui songeait le chef de l’Etat quand il vante ceux sans les « efforts légendaires » desquels « la cité n’aurait pas vu le jour et n’aurait pas survécu et résisté aux aléas du temps » ? Il n’y a d’ailleurs aucun mal à célébrer ceux qui le méritent. Bien au contraire. Encore faut-il les nommer. Ce serait tellement mieux. Comme tout discours, surtout quand il se veut porteur de récit réputé national, celui de Ouadane est situé. Il l’est au sens strict du terme : topographique. C’est tout.

Et c’est ce qu’a compris Samba Thiam écrivant très simplement : « j’ai lu le discours de Ouadane. Il ne me parle pas ; Il ne nous parle pas» et désignant ses vrais destinataires : «il semble s’adresser aux Haratine-Abeid». Nous y voilà. A ce stade, une précision s’impose. Elle est loin d’être superflue car veillent les censeurs sans scrupules et en mal de polémiques intéressées. La précision est typographique. Avez-vous observé que dans le texte de M .Thiam, les mots Haratine et Abeid sont séparés par un tiret , un signe distinctif, censé tout naturellement distinguer? Il n’y avait, à dire vrai, pour qui est honnête, dans le propos aucune équivoque, aucun jugement de valeur, a fortiori péjoratif. Juste l’énoncé d’un fait. Pourquoi alors les réactions qu’il a suscitées? Qui a sonné l’hallali, lancé la chasse à courre et déclenché la curée ciblant nommément un homme, un dirigeant politique?

Indexer clairement le dirigeant politique Samba Thiam, c’est l’exposer dangereusement à la vindicte populaire

Décréter (à tort de surcroît) que cet homme est à lui seul l’ennemi juré d’une communauté qui, comme toutes les communautés humaines, peut receler des extrémistes, des maximalistes, c’est l’exposer et exposer ses proches à des risques. Qu’est-ce qui peut donc bien expliquer ou justifier le départ que l’on dirait concerté de tirs au bazooka dans la même direction? D’où vient la belle synchronisation qui fait se coordonner des acteurs qui, d’ordinaire, ne font pas cause commune? Comment, en clair, expliquer l’alliance de suprémacistes et racistes maures avec un leader autoproclamé, fut-il de seconde zone, de la communauté et de la cause haratines? Précisons à toutes fins utiles que cette communauté, pas plus qu’aucune autre composante nationale, n’est en tant que telle concernée par les présents questionnements. Cela devrait aller sans dire mais au point où nous en sommes, cela ira forcément mieux en le disant. Et c’est triste. A qui la faute? Principalement aux amateurs de débats inutilement incendiaires.

« Droit de réponse aux propos graves du président des FPC». Tel est le titre dramatisant à souhait d’un article surjouant l’indignation et dont le signataire est réputé pour n’avoir ni retenue ni pondération. Son texte d’une violence aussi inutile qu’incompréhensible impute mille et un griefs au dirigeant des Forces Progressistes du Changement (FPC) dont celui et, en fait le seul explicité, d’user d’un « qualificatif irrespectueux à l’adresse de toute la communauté Haratine» et «de traiter toute la communauté Haratine de Abeid». Vous avez bien lu : toute la communauté Haratine! Et de poursuivre, menaçant à l’égard du président Thiam: «Osera-t-il nous sortir qu’il ignorait le sens et la différence entre ces deux noms, dont l’un est le contraire de l’autre». «Haratine veut dire affranchi alors que Abeid veut dire esclave». Nous y revoilà. Aussi curieux que cela puisse paraître, il est donc reproché à Samba Thiam, de la part de celui-là même dont le combat contre cette pratique ignoble est le credo, d’avoir décrit (et non « traité ») d’« esclaves » ceux qui, de manière ignoble, sont considérés et traités (cette fois le mot est approprié) comme tels par certains de nos compatriotes.

Le sens de la stigmatisation est bizarrement inversé. On ignorait que dire d’un dominé que c’est un dominé, d’une victime de discrimination que c’est une victime de discrimination, c’était la « traiter» ou l’insulter. Et pourtant ! «Au nom de quoi Samba Thiam continue de vomir publiquement la communauté Haratine»? Rien évidemment n’accrédite cette accusation absurde dans le texte incriminé. Il suffit de s’y reporter. Une fois encore, curieux raisonnement que celui qui considère que nommer des dominés, des victimes, des exclus, des asservis et par là même dénoncer les dominations, l’exclusion, l’asservissement d’êtres humains, ce serait donc «vomir» les intéressés. Les arguties sémantiques servant de bouées auraient-elles plus d’importance et de pertinence que la réalité de la domination? Faisons abstraction de la distinction établie par M. Thiam lui-même. Devrait-on considérer que le simple fait d’être « affranchi » efface par lui-même ipso facto la domination en tant que rapport, le mépris, les représentations et la chaîne des séquelles générées dérivant du statut antérieur? Dans ce cas, quel est l’objet du combat des différents mouvements haratines d’hier et d’aujourd’hui? N’est-ce pas une tentative de minorer le combat nécessaire mené notamment par nos compatriotes haratines que d’exagérer des nuances renvoyant davantage à des statuts formels, de relativiser la réalité et les mutations du joug subi?

Le combat contre l’esclavage, la chosification de l’homme, ses séquelles, quels qu’en soient les auteurs et à quelque communauté qu’ils appartiennent, doit être mené par et au sein de toutes nos composantes nationales car il est tout simplement le nôtre. Le signataire de l’article au vitriol regrette que, «au lieu de se féliciter», Samba Thiam « exprime clairement son mécontentement vis-à-vis d’un discours du chef de l’Etat qui dénonce la discrimination tribale qui frappe une frange importante de la population mauritanienne». Comme si tel était l’objet des objections de M.Thiam. Qu’elle est curieuse, cette injonction à «se féliciter» et donc à féliciter le puissant de l’instant ! Serait-ce la vraie raison de la colère? L’outrecuidant M. Thiam a osé ne pas « se féliciter» du discours de Ouadane. Crime de lèse-majesté!

Dans quel but et pour quel gain? Le supprimer, le jeter dans la corbeille et vider celle-ci

Retenons au passage que, dans sa verve, le «polémiste » a, sans s’en rendre compte, donné raison à celui qu’il attaque quand il accole le mot « tribal» à discrimination. Est-il besoin de préciser que «tribal» et «national» relèvent de deux échelons différents? Et que si le chef de l’Etat a fait le choix de dénoncer des «discriminations tribales” c’est bien qu’il assume celui de s’adresser prioritairement à un segment de la population à ce sujet. On notera curieusement que Samba Thiam est accusé délibérément et allègrement de glisser vers les «Haalpoulaaren» (c’est l’orthographe choisie par l’intéressé) entendus globalement comme communauté dont les « adages féodaux» ne portent que mépris éternel et irréductible des haratines. Il est également question d’ «excitation brutale ethnicisée » pour qualifier le propos de Samba Thiam (accusé pourtant par ailleurs de ne représenter que lui-même) en réponse au discours de Ouadane. Double globalisation alors même que le texte est signé du seul Samba Thiam. On aurait voulu créer des tensions intercommunautaires qu’on ne s’y serait pas pris autrement.

La logique de l’amalgame et du mensonge est en branle avec tous les risques de dérives qu’elle comporte et que comporte toute tentative de communautarisation de divergences politiques. Dans quel but et pour quel gain? La fuite en avant atteint sa vitesse de croisière quand sont brandis en guise de menaces à l’égard de Samba Thiam des textes dont une loi réprimant les «pratiques esclavagistes». L’outrance et la démesure atteignent leur comble. Samba Thiam fait figure d’esclavagiste. On touche le fond.

Le débat public mérite mieux. Il doit, il devrait être régi par des règles, s’inscrire dans un cadre et surtout respecter une certaine éthique. Tous les coups ne sont pas permis. On doit «viser» les idées et non la tête de ceux qui les émettent car viser la tête c’est tirer pour tuer. Quant à allumer la mèche de la division et des tensions entre nos communautés, c’est prendre le risque de l’irréparable. Merci d’en prendre conscience alors qu’il est temps.

Boubacar Diagana et Ciré Ba – Paris, le 25/12/2021

Mauritanie : le Général Moktar Ould Bella, nouveau patron des armées mauritaniennes

Le Général de division Mohamed Ould Bamba Ould Meguett quitte son poste de chef d’état-major des armées mauritaniennes (CEMAM).

La Présidence de la République a rendu public, mercredi, un décret nommant un Chef d’État-major général des armées, a indiqué mercredi 22 décembre, l’Agence mauritanienne d’information (AMI) qui cite un communiqué de la présidence mauritanienne.

« Par décret en date de ce jour, le Général Moktar Ould Bella, est nommé Chef d’État-major général des armées », a précisé l’Agence mauritanienne d’Information (AMI).

Pour rappel, le Général de Brigade Moctar Ould Bella était jusqu’ici le numéro 2 des armées mauritaniennes. Le Général de Brigade Moctar Ould Bella remplace le Général de division Mohamed Ould Bamba Ould Meguett

Par La rédaction de Cridem