Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: May 2020

A quand la rupture avec les mauvaises pratiques ?

A quand la rupture avec les mauvaises pratiques ? Le Rénovateur Quotidien – Mauvaise gouvernance, gaspillage, pillage des richesses, enrichissement illicite, marchés douteux, prête-noms mystérieux, ce sont là des termes qui interpellent aujourd’hui par leur récurrence dans le discours politique.

Est-ce là l’expression d’un sursaut politique ? Le moment est-il enfin venu pour nettoyer les écuries d’Augias d’une décennie au bilan controversé ? Ou sommes-nous toujours dominés par notre prudence atavique qui à chaque fois nous invite à reculer et surtout à ne pas crever l’abcès ?

Une chose est pourtant sûre, aucun développent, aucun progrès ni justice sociale ne sont possibles à l’ombre d’une mauvaise gouvernance. Ce fléau est responsable de l’état de délabrement, d’arriération et de paupérisation dans lesquels se débattent bien des états.

Le monde est de plus en plus insensible à leurs cris de détresse lancés du creux de la vague. La politique de la main tendue ne semble plus payante. La tendance dominante est maintenant à plus d’isolationnisme. « l’Amrique d’abord » de Trump est une devise largement partagée parmi les grandes nations, même si par décence elle n’est pas ouvertement affichée. On assiste à un relâchement notoire des liens de solidarité internationale, les grands blocs sont en décomposition et au sein même, des nations jadis animés d’idéaux philantropiques, le populisme sectaire et xénophobe gagne de plus en plus du terrain.

C’est dire que la rigueur en matière de gestion est devenue une question existentielle. Toute obstination dans le sens contraire sera lourde de conséquences. Ils sont déjà légion, les dirigeants qui par indolence ou complaisance ont conduit leurs pays vers la faillite de l’état et par conséquent l’aliénation de la souveraineté. Manifestement le monde traverse une passe difficile et l’heure n’est plus aux accommodements et à la complaisance.

La corruption est un phénomène qui n’a que trop perdurer, il est temps de l’éradiquer. La tâche est-elle possible ? Oui, et pour ce faire, il suffit d’impulser et de renforcer l’autorité morale des instances de contrôle : l’Assemblée Nationale, et l’inspection générale, toutes deux guidées par les alertes d’une presse vigilante et responsable.

La réaction des réseaux maffieux ne se fera pas attendre et nous en connaissons déjà les axes principaux.

1. Distiller partout un discours fataliste prônant la résignation et l’acceptation du statu quo, tout statu quo, pour ne pas réveiller les vieux démons et raviver des tensions.

2. Jouer le jeu de la victime en criant à la chasse à la sorcière et au règlement ciblé des comptes.

3. Mobiliser les sensibilités tribales et régionales, les dresser en rempart derrière lequel se retrancher.

4. Enfin et pour noyer le poisson, lancer une vaste compagne de diffamation contre tous les acteurs politiques pour brouiller les traces et semer la confusion dans les esprits, comme pour dire, le mal est partout et personne n’est apte pour juger l’autre.

Tous ces manèges ne sont ni plus ni moins que des tentatives de diversion pour ébranler la volonté des décideurs politiques pour les résoudre à se rabattre sur la malheureuse formule qui consiste à dire tournons la page de passé et commençons à zéro. Ce recommencement continu, ce piétinement sans fin ne peut déboucher que sur un enlisement progressif imparable.

Comprenons bien qu’en continuant à lâcher du lest aux malfrats on finira par pervertir les valeurs motrices de la société. Et dieu sait que ces valeurs millénaires existent et crèvent les yeux pour quiconque sait séparer le bon grain de l’ivraie.

Pour illustrer mon propos je citerai ici quelques exemples :

– Maintenant que le temps a fait lumière sur la face cachée de nos anciens présidents, nous savons qu’ils ont presque tous quitté le pouvoir aussi dépourvus que lorsqu’ils y accéderent. Feu Moktar Ould Daddah a vécu à l’exil en s’appuyant sur la seule solidarité bienveillante de ses pairs africains.

Med Khouna Ould Haïdala est revenu modestement au train de vie des grands nomades du Sahara.

Maaouiya lui aussi, malgré l’enrichissement rapide qui a prévalu dans son entourage, est sorti du pouvoir propre, sans aucune fortune à suspecter. Dans son exil, il a eu, à un moment donné besoin de recourir au soutien de ses cousins proches, avant de bénéficier de l’hospitalité, sans doute généreuse, de l’Emir du Quatar.

– Ce même degré de probité insoupçonnée est fréquent parmi les cadres, on se souvient encore de ce cadre qui après des années à la tête du C.S.A, a décliné la candidature au poste député proposé par le PRDS parce qu’il était incapable de financer sa campagne.

– Ils sont fréquents les cadres, qui après avoir occupé plusieurs départements ministériels sont revenus à court de moyens pour partager la vie, combien austère, des professeurs de l’enseignement supérieur.

La bonne graine donc, existe bien, il suffit de l’entretenir et de bêcher tout autour, pour arracher sans discontinuer les mauvaises herbes.

Enfin pour aller au plus court, retenons que la décennie écoulée a été marquée par une campagne sans merci contre les auteurs de détournements ou de malversations, mais jusque là seul les petits ou moyens larcins ont été débusqués et sanctionnés. La campagne pour ne pas être sélective doit s’étendre pour toucher des domaines encore inexplorés où il est question de gros sous, et d’enjeux majeurs.

Abderrahmane Sidi Hamoud

le renovateur

Vidéo. « la logique de l’épuration ethnique de l’administration continue de plus belle». Entretien de RMI avec Dr. Dia Alassane, Président CVE/VR

Vidéo. « la logique de l’épuration ethnique de l’administration continue de plus belle». Entretien de RMI avec Dr. Dia Alassane, Président CVE/VR RMI-Info– Dr. Dia Alassane, enseignant chercheur en linguistique à l’université de Nouakchott a été porté en février dernier à la tête de la Coalition Vivre Ensemble/ Vérité et Réconciliation. Dr Dia compte aujourd’hui parmi les leaders politiques nationaux dont les voix comptent le plus sur l’échiquier politique en Mauritanie.

Soutenu par une forte plateforme de partis politiques, d’associations et de personnalités indépendantes, le président de la CVE/VR est un exemple concret du renouvellement de la classe politique. Dans sa première interview exclusive qu’il accorde à Rmi-info, Dr Dia Alassane qualifie les dernières nominations administratives effectuées par le ministère de l’Intérieur et de la décentralisation de « révoltantes et écœurantes ».

Il a dénoncé ce qu’il appelle « la logique de l’épuration ethnique de l’administration ». Aux détracteurs du combat qu’il mène pour l’égalité et la représentativité, il martèle « Il n’y a pas plus radical que de vouloir rayer toute une composante nationale de l’administration, de la fonction publique, de la nationalité puisque le problème de l’enrôlement reste entier pour les négro-mauritaniens. »

Selon Dr. Alassane Dia, l’unité nationale ne semble pas être la priorité du président Mohamed Cheikh Ghazouani.

Entretien

Pour commencer, actualité oblige, quelle est votre appréciation vis-à-vis des dernières nominations du ministère de l’Intérieur ?

Alassane Dia:Les dernières nominations au sein du ministère de l’intérieur, comme d’ailleurs toutes les nominations égrenées à longueur des communiqués des conseils des ministres depuis au moins une dizaine d’années, sont écœurantes et révoltantes pour tout patriote sincère soucieux de la paix sociale dans notre pays.

Comment peut-on comprendre que sur 120 nominations, l’on ne compte à peine que 5 négro-africains sinon que la logique de l’épuration ethnique de l’administration continue de plus belle. Il faudrait qu’on nous dise clairement si le pays nous appartient à tous ou sil est la propriété exclusive d’une seule composante.

On ne peut appeler les gens à s’unir comme un seul homme pour combattre le covid-19 et continuer de l’autre côté à épurer l’administration territoriale en l’occurrence de sa composante noire.

Et quand vous regardez encore de plus près ces nominations en particulier pour ce qui concerne les régions de la vallée, vous vous rendez compte que la logique de l’occupation, pour ne pas dire de la colonisation, est plus actuelle que jamais.

Comment peut-on concevoir que du gouverneur au moindre planton toute l’administration des régions du fleuve soit confiée à des gens qui n’y ont aucune attache, ne parlent pas les langues nationales qui y sont dominantes et, pire, n’ont aucune connaissance des us et coutumes locales.

Ce n’est pas pour rien que dans ces régions un chameau bénéficie de plus de considération qu’un paysan peul ou soninké.

Il faut que ces nominations racistes, je ne vois pas d’autre qualificatif, cessent. Il faut que l’on arrête de nous dire à longueur de communiqués de conseil des ministres ou des concours de recrutements nationaux, publics ou privés, que nous nous ne sommes pas des fils et filles de ce pays. La Mauritanie, n’en déplaise aux chauvins tapis dans les antichambres du pouvoir, se fera avec tous ses enfants ou ne se fera pas.

Vous avez été choisi par plusieurs partis politiques et organisations de défense des droits de l’homme pour présider la CVE/VR après la séparation avec la coalition électorale de base fondée lors de la présidentielle de juin 2019. Pouvez-vous revenir sur le processus de votre choix ?

AD: Il faut dire que le choix de ma modeste personne pour être le premier président de cette coalition a été une surprise à la fois pour moi-même et pour l’opinion publique nationale. Il faut dire que non seulement je n’y étais pas candidat mais qu’en plus la coalition compte les figures les plus emblématiques de la lutte pour une Mauritanie débarrassée des démons du racisme et de l’esclavage naturellement mieux indiquées pour la diriger.

Mais ce sont justement ces figures historiques qui ont choisi de me confier cette lourde charge. En cela la coalition a souhaité véhiculer au moins deux messages : le premier est que ces dirigeants historiques ne tiennent comme veulent le faire croire leur détracteur à rester indéfiniment à la tête de leurs organisations respectives et que surtout ils ont choisi de passer le relais aux générations plus jeunes pour continuer le combat.

Maintenant que vous prenez vos marques en tant que Président de CVE/VR, quelles sont vos priorités ?

AD: La priorité pour nous est d’abord de raffermir notre base c’est-à-dire les militants et sympathisants des partis et mouvements composant la coalition mais également ces gens qui ne sont encartés nulle part mais qui croient fermement en la coalition. Parallèlement à cette démarche, nous comptons nous ouvrir à l’ensemble de l’opinion nationale et ce à travers un certain nombre d’activités que nous avons en perspective et que vous avions entamé d’ailleurs avec une conférence sur les langues nationales avant que la crise mondiale du covid-19 ne vienne tout arrêter.

Nous souhaiterions tendre la main à tous les Mauritaniens à travers ces activités de vulgarisation de nos positions, de nos partis-pris pour le devenir du pays et déconstruire l’image mensongère que nos détracteurs veulent nous accoler.

Justement beaucoup d’observateurs de la scène politique nationale reprochent à certains leaders négros-mauritaniens leur radicalité politique. Face à cette critique quelle est votre approche : la continuité dans la radicalité politique ou un renouveau stratégique ?

AD: Ecoutez, cette prétendue radicalité n’existe que dans l’esprit de ceux-là même qui leur en font le reproche. Il n’y a pas plus radical que de vouloir rayer toute une composante nationale de l’administration, de la fonction publique, de la nationalité puisque le problème de l’enrôlement reste entier pour les négro-mauritaniens. Maintenant si vous voulez savoir si ma façon de gérer les choses sera la même que celle de ces leaders historiques, je vous répondrai assurément non.

Même si du point de vue des idées et des principes je suis parfaitement en phase avec eux, j’appartiens à une autre génération et j’ai eu un parcours différent du leur. Cela a forcément son impact sur la façon de gérer les choses.

Depuis qu’il s’est installé au pouvoir, le Président El Ghazouani a multiplié des grandes annonces. D’abord son programme électoral « mes engagements », puis le lancement, tout dernièrement du programme quinquennal des « priorités », à cela s’est ajouté le programme d’urgence lié au Covid 19 Quelles sont vos lectures, vos constats et attentes ?

AD: Ce que je peux constater c’est que, neuf mois après son installation, il n’y a encore rien de nouveau sous le ciel de Mauritanie. La pauvreté continue à faire des ravages surtout en cette période particulière de Covid-19 dont la gestion, du point de vue économique et social, est tout simplement catastrophique.

Les populations, privées de leurs moyens de subsistance par les mesures de confinement, sont abandonnées à leur propre sort et la famine menace de partout. L’assistance distribuée reste non seulement insuffisante mais surtout discriminatoire.

Tout cela est dû à l’opacité la plus totale qui entoure la gestion des fonds publics alloués à la situation et d’ailleurs que valent cinq milliards de nos anciennes ouguiyas face à la détresse d’au moins trois quarts des Mauritaniens.

Pourquoi a-t-on choisi arbitrairement de n’assister que 30.000 familles et encore ? Nous avons vu, dans certains quartiers de Nouakchott, des gens censés recenser les familles devant bénéficier de l’aide alimentaire dire à des familles pauvres que tous ceux qui habitent dans des « maisons en terrasse » ne sont pas éligibles à l’assistance.

A l’intérieur du pays, c’est encore plus grave. Dans la vallée du fleuve, les populations ont le sentiment que l’Etat cherche délibérément à les affamer.

Que dire encore de tous ces Mauritaniens qui travaillent dans l’informel et qui n’ont plus aucune source de revenu ? Je pense par exemple à tous ceux qui vivaient de l’enseignement privé. Si du point de vue sanitaire, nous nous en tirons plutôt à bon compte, force est de constater que les mesures d’accompagnement qui doivent aller de pair avec la privation de nos libertés ne sont pas à la hauteur.

Pensez-vous que depuis sa prise de fonction, le chef de l’Etat El Ghazouani a réellement posé les jalons pour le règlement de la question de la cohabitation nationale à savoir le dossier du passif humanitaire, la mise en place de la justice transitionnelle, et la question des discriminations ethniques au sein de l’armée et des corps constitués.

AD: Malheureusement pour le pays, l’unité nationale ne semble pas être sa priorité, les nominations au sein du ministère de l’intérieur dont nous avons parlé plus haut viennent encore nous le rappeler. En fait, il pense pouvoir régler le problème de l’unité nationale à coups de millions injectés dans la lutte contre la pauvreté à travers les programmes Taazour et Awlewiyati, ce qui n’est pas efficient parce qu’en réalité c’est une façon de maintenir une catégorie de la population dans un statut d’éternels assistés, à moins que cela ne soit l’objectif caché.

Ce qui est sûr, c’est que le problème de l’unité nationale st beaucoup plus complexe que cela. Il se décline d’abord en termes de dignité du citoyen. Il faut que tous les enfants se sentent respectés dans leur dignité pour que l’unité nationale devienne une réalité.

Dignité économique bien sûr parce que chaque Mauritanien doit au minimum pouvoir subvenir à ses besoins eu égards aux immenses richesses de notre sous-sol, dignité culturelle et linguistique, dignité dans le partage du pouvoir et des responsabilités, etc.

L’enquête sur la décennie d’Abdel Aziz est plus urgente que les questions nationales ?

AD: J’ai l’impression que l’enquête sur la décennie d’Aziz n’a d’autre but que de légitimer le pouvoir de Ghazouani et de l’affranchir définitivement de l’image de marionnette de l’ancien Président que les Mauritaniens se faisaient de lui. La vérité est que tous ceux qui gravitent encore aujourd’hui autour du pouvoir, à commencer par Ghazouani lui-même, ont toujours été là et ils sont tous, de manière directe ou indirecte, comptables de la gestion criminelle de Ould Abdel Aziz à qui l’on cherche à faire porter le chapeau tout seul aujourd’hui.

Tout récemment le gouvernement s’est engagé dans une vaste campagne de recrutement des jeunes sans emploi …vous qui êtes en contact direct avec la jeunesse, sentez-vous que les autorités réussissent ou c’est tout simplement un effet d’annonce destiné à attirer des bailleurs de fonds et servir de matière pour la prochaine campagne électorale présidentielle ?

AD: Comme je l’ai dit auparavant, je ne peux que constater avec les Mauritaniens lucides que la situation socio-économique du n’a pas évolué dans le bon sens. Elle s’est même dégradée à cause de la pandémie du coronavirus et de sa gestion calamiteuse.

Toujours sur les annonces gouvernementales, le ministère du développement rural a envoyé il y a quelques mois des missions à l’intérieur du pays pour recenser les terres arables. Quelle est votre position sur la question foncière ?

AD: J’espère simplement que cette mission ne consiste pas à recenser les seules terres arables de la vallée pour les spolier au profit de puissances étrangères et des hommes d’affaires dits de l’agro-business qui n’ont d’ailleurs aucun rendement pour le pays puisqu’ils ne produisent quasiment rien du tout, comme nous le rappelle encore une fois la crise sanitaire en cours.

Le problème avec la réforme de 1983 qui continue à régir la propriété foncière, c’est qu’elle semble faite spécialement pour la vallée du fleuve. Je n’ai pas connaissance d’autres spoliations dans les autres régions du pays et pourtant ce ne sont pas les terres fertiles qui y manquent. Cette réforme doit être revue notamment en ce qui concerne la non reconnaissance de la propriété foncière coutumière qui est la porte ouverte à toutes les spoliations.



Le débat sur les langues nationales et leur place ne cesse de faire des remous sur la scène politique nationale. Quelle est votre vision globale sur les langues nationales ?

AD: Ma position est que les langues nationales doivent prendre toute la place qui leur revient de droit dans la vie nationale, c’est-à-dire qu’elles doivent en gagner tous les rouages. Cela passe nécessairement par leur officialisation aux côtés de l’arabe et du français.

« Toutes nos langues nationales font partie de notre patrimoine culturel et sont le moyen de communication d’une partie de notre peuple. Nous ne pouvons retrouver notre identité nationale si une partie de notre culture est négligée. »

Ces propos sont de Hasni Ould Didi qui était alors ministre de l’éducation nationale et qui préparait les Mauritaniens à l’officialisation de toutes nos langues nationales décidée par le CMRN en 1979 et qui devait être effective en 1985. Que de temps perdu depuis mais il est vrai qu’entre temps, a germé l’idée du génocide qui sera froidement exécuté quelques années plus tard et qui continue sous d’autres formes aujourdhui.

Quel est votre message aux partenaires stratégiques et financiers de la Mauritanie surtout concernant la question sécuritaire et la lutte contre le terrorisme dans le Sahel ?


AD: J’ai le sentiment qu’il n’y a pas de véritable volonté de combattre le terrorisme dans le Sahel puisque le combat se limite au seul domaine militaire dont ne voit d’ailleurs pas l’efficacité jusqu’à présent malgré les énormes budgets engloutis.

Lutter contre le terrorisme, c’est d’abord lutter contre l’idéologie qui l’a engendré, et travailler à plus d’équité et de justice sociale pour que les populations abandonnées à elles-mêmes ne soient pas des cibles faciles des marchands d’illusions qui le portent.

Ce que j’observe, c’est que dans notre pays qui est présenté comme un champion de la lutte antiterroriste, l’intolérance religieuse, le fanatisme aveugle gagnent du terrain sous l’œil bienveillant du pouvoir.

Ce que j’observe, c’est que partout dans la sous-région, des milices sont constituées non pour combattre les terroristes mais pour s’attaquer à de paisibles populations en particulier de la communauté peule qui est entrain de subir un génocide dans l’indifférence la plus totale. Il faudrait vraiment repenser en profondeur cette question de la lutte contre le terrorisme.

La rédaction

Ahmedou Ould Abdallah à Biladi : “Diriger un Etat n’est pas un butin de guerre”

 Ahmedou Ould Abdallah à Biladi : RMI BiladiBiladi : Excellence, actualité oblige, que pensez-vous du traitement de la pandémie du Covid-19 par nos autorités nationales ? Et que peut-on faire pour envisager sereinement l’avenir ?

Ahmedou O. Abdallah (AOA): Comme bon nombre d’observateurs, je me réjouis de la réponse rapide, déterminée et organisée du gouvernement face à cette pandémie.

* Je m’en réjouis d’autant plus qu’elle a été difficile à prendre, à mettre en œuvre avec fermeté et encore plus à poursuivre le temps requis. Malgré notre inexpérience en ce domaine, tout a été fait sans grand tintamarre ou discours populistes si fréquents dans nos pays.

Les ministères les plus concernés – Santé, Intérieur, Défense – ont agi en bonne équipe, avec fermeté et souplesse. Cette approche forme et prépare citoyens et institutions à la responsabilité collective et à l’esprit national.

Par les risques mortels qui lui sont associés d’une part et par la réaction gouvernementale pour y faire face d’autre part, cette crise consolidera les bases de l‘Etat national. En effet, face à ce danger, l’organisation de la réponse et sa mise en œuvre sont venues du centre du pouvoir national et pas d’une entité internationale.

Chez nous, comme de par le monde, le Covid-19 a créé, ou réhabilité, l’état nation. Pas le nationalisme chauvin mais l’évidente réalité: la sécurité de tous est de la responsabilité de l’Etat, le décideur visible et assumé.

Cette naissance, ou renaissance, de l’état national, le décideur en premier sur le front, le Covid-19 vient de la confirmer chez nous mais aussi en Europe et en Asie par exemple. La solidarité entre compatriotes y est plus forte et plus acceptée qu’à l’intérieur d’un vaste ensemble régional. Face au Covid-19, le devoir de protection des citoyens a bousculé les organisations régionales des plus solides quand bien même elles demeurent des institutions essentielles.

Biladi : La Mauritanie, comme la région et d’ailleurs le reste du monde, est impactée, surtout économiquement et socialement, par cette terrible pandémie du Covid-19. A votre avis, que peut entreprendre le gouvernement pour faire face à cette situation ?

AOA: Comme la plupart des gouvernements de la région et du monde, le nôtre a dû et continue à faire face à une “guerre imprévue’’ et à durée encore indéterminée. Mais on en connait les conséquences économiques et la possibilité de prendre, autant que faire se peut, des mesures préventives.

L’économie étant mondialisée, les réponses varient selon les pays : développés, intermédiaires et autres. Tout en pensant “qu’il n’y a pas d’alternative à l’optimisme’’, nous devons rester solidaires et, si possible, disciplinés pour gérer les difficultés à venir.

Ainsi, les Investissements -Directs Etrangers – IDE – seront-ils ou plus faibles ou différés. Notre projet phare de gaz naturel Ahmeyim tombe dans cette catégorie. Heureusement, il est entre les mains de BP, un géant qui a connu et bien géré des cas plus graves. Mieux, la crise et d’autres facteurs ont ramené les hydrocarbures à de très bas prix, autour de 30 USD le baril. Pas si mauvais pour notre pays.

Les transferts de fonds effectués par nos commerçants et travailleurs établis à l’extérieur seront atteints. Souvent informels, ils vont directement aux familles des intéressés. Autre perte, le tourisme souffrira davantage qu’avec le terrorisme, réduisant revenus et emplois.

Face à ces difficultés, il y existe des raisons de garder un optimisme fut-il prudent. D’abord, notre production d’or, formelle et informelle, reste importante et augmente. Une valeur refuge actuellement cotée à plus de 1700 USD l’once. La production du fer restera liée à la reprise de l’économie mondiale et particulièrement celle de la Chine. Par ailleurs, le secteur de la pèche de surface et de fond, produit de qualité, devrait reprendre, tout comme les exportations de bétail sur pieds, dès la fin des confinements.

Certes, il faut vendre pour générer des revenus mais il faut aussi éviter les gaspillages et les déperditions des fonds par gestion hasardeuse ou par déficit de transparence. Dieu sait pourtant que le pays dispose de bonnes expertises dans les domaines miniers en particulier.

En définitive, au-delà de la crise du Covid-19, tout le monde a besoin de tout le monde pour produire, vendre et acheter. Notre pays doit y être prêt dès la fin des confinements.

Biladi : Vous avez été parmi ceux qui se sont ouvertement opposés au changement de certains symboles de l’Etat (identité nationale, drapeau, etc) y compris dans une interview au journal Biladi en 2016. Y a-t-il quelque chose à entreprendre pour les faire revenir ?

AOA: L’identité nationale est “la marque déposée’’, le patrimoine immatériel d’un pays. Partie de son histoire, elle transcende les politiques gouvernementales. Des symboles y sont associés : culture, noms de familles et de lieux, drapeau, hymne national, etc. Qu’une personne décide, à elle seule, de changer ces fondamentaux est incompréhensible et sur ce point notre silence fut, pour le moins, un manque de vigilance.

Face au combat contre le Covid-19, la solidarité des citoyens est intimement liée à l’idée d’appartenance à une communauté. Toute nation a ses symboles et ses spécificités dont précisément les patronymes. Dans le Golfe aucun Etat n’a osé supprimer le AL si spécifique à la région. Ni les Ecossais et les Hollandais se dessaisir des Mc et Van si communs. Aujourd’hui, tout mauritanien recensé a un Numéro d’Identité Nationale spécifique à lui. Aucune confusion n’étant guère possible entre individus, pour quoi imposer cette mutilation ?

Le Marechal Mobutu du Congo a changé le nom du pays et ses symboles et Kadhafi en fit autant pour la Libye. Dans les deux cas, les autorités qui les suivirent eurent la sagesse d’y revenir dessus sans débats et sans délais.

En attendant une enquête judiciaire sur les marchés de l’Etat Civil des années 2011/ 2016, mes vœux les plus chers, au-delà de la victoire sur Covid-19, est que le Président Ould Ghazwani fasse à ses compatriote, et se fasse à lui-même, un cadeau de fin de Ramadan. Ce cadeau serait : la restauration du drapeau et de l’hymne national, le nom de Moktar Ould Daddah pour l’aéroport de Nouakchott et la liberté aux citoyens de garder leurs patronymes.

Biladi : Notre pays connait actuellement un grand débat relatif à son passé politique proche et lointain. Comment voyez-vous ce débat ?

AOA: Les débats techniques sont toujours les bienvenus. Ils peuvent enrichir les gouvernements et le public pour une meilleure compréhension des questions nationales et internationales.

Dans le contexte actuel, des discussions sur le Covid-19 seraient fort opportunes. Face à un danger réel et dont le remède reste encore à trouver, se concentrer sur ce qui renforce le front intérieur et la future économie nationale me semble bien indiqué.

S’agissant de la Commission parlementaire chargée de faire la lumière sur la gestion des affaires publiques au cours des années 2009 – 20019, il convient de féliciter le Parlement pour son établissement. Et aussi le gouvernement pour ne pas s’y être opposé. Cette Commission est une première et, par sa seule mise en place, d’ores et déjà une réussite. Il lui reste, par les compétences avérées de certains de ces membres, à mener un travail objectif à bon terme.

L’impunité dévalorise les fonctions gouvernementales, discrédite le service public, aggrave les inégalités et mine le sentiment national. Il est permis d’espérer que les travaux de cette Commission aideront à y mettre fin, au moins pour un temps.

Il convient de former un consensus national pour l’aider à mener sa mission avec sérieux et dans la sérénité. A cet égard, il est important de souligner que le mandat de la Commission est, me semble-t-il, de mener une investigation sur la gestion publique d’une période donnée et non sur elle-même, ses membres ou d’autres personnalités politiques. Curieusement, certaines personnes ne semblent pas vouloir comprendre, ou accepter, ce mandat.

Cette Commission est la bienvenue et doit bénéficier d’un vaste consensus politique des nationaux et de nos partenaires. Je la vois aussi comme une mesure de prévention et de dissuasion contre les incuries des élites publiques et privées en Mauritanie et dans la région. Diriger un Etat n’est pas un butin de guerre.

Propos recueillis par Moussa O. Hamed

cridem

Mauritanie – Administration territoriale, le plus large mouvement de l’histoire et le plus décrié par une certaine frange

altLes nominations opérées au niveau de l’Administration territoire au cours du Conseil des ministres du jeudi 30 avril 2020 sont les plus vastes connues à ce jour. Alors que les partisans du pouvoir de Mohamed Cheikh Ghazwani considèrent ce mouvement comme le plus important jusque-là opéré depuis sa prise de pouvoir, et qu’il a été caractérisé par le rajeunissement de l’administration territoriale, les détracteurs voient par contre à travers ces nominations fleuves une grave atteinte à l’unité nationale et à la cohésion sociale eu égard au peu de places accordées aux Négro-mauritaniens.

Le Ministère de l’Intérieur vient d’opérer le plus vaste mouvement de l’administration territoriale sous l’ère Ghazwani. Un remaniement décidé au cours du Conseil des Ministres du jeudi 30 avril 2020 et qui a touché plusieurs régions du pays, mais qui a aussi fait couler beaucoup d’encre. Nominations de Walis, de Walis Mouçaid, de Hakems et de leurs adjoints, de chefs d’arrondissement, de directeurs de cabinets, de conseillers et de chargés de mission. Au total, plus d’une centaine de changements au niveau du commandement, tant au niveau central qu’au niveau local. Il y a eu des permutations, des nouveaux promus, des promotions et des départs.

Pour les partisans de Mohamed Ghazwani, ce changement constitue l’une des premières mesures prises par un pouvoir qui cherche à placer ses hommes de confiance et à rompre avec un héritage laissé par l’ancien pouvoir. Parmi les nouveaux promus au niveau de l’administration territoriale, plusieurs jeunes issus des dernières promotions de l’Ecole Nationale d’Administration qui font leurs premiers pas dans le commandement, mais aussi plusieurs fonctionnaires qui dormaient au niveau de l’administration centrale sans aucune charge.

Débat autour des quotas

Ce remaniement massif au niveau de l’administration territoriale anime les débats dans les réseaux sociaux. La polémique enfle d’une manière jamais égalée, au point que de virulentes empoignades commencent à attiser les flammes communautaristes et les tensions sociales. Pour la communauté négro-africaine, ces nominations ne sont qu’un continuum d’un «système raciste et raciale qui consolide la mainmise de la communauté maure sur les commandes de l’Etat au détriment des autres composantes de la Nation».

Sur ce plan, les comptes sont tout de suite faits. Sur les 18 Walis et Walis Mouçaid, seuls 3 négro-africains ont été promus. Sur les 13 chargés de mission, les négro-africains ne sont que 4, zéro sur 5 au niveau de l’Inspection interne, 1 négro-africain sur les 7 attachés de cabinet, 1 négro-africain directeur sur les 16 directeurs nommés, 2 sur 9 conseillers. Sur les 19 conseillers et directeurs de cabinet au niveau des Wilayas, un seul négro-africain, 7 négro-africains sur les 69 Hakems, Hakems Mouçaid et Chefs d’Arrondissement, avec un 1 seul Hakem négro-africain.

Ainsi, sur un total de 163 nominés, les Négro-africains ne sont que 18, soit à peu près 11% des postes, contre 89 % occupés par leurs compatriotes maures.

Donc, le dernier remaniement au niveau de l’administration territoriale n’a fait que raviver un vieux et éternel débat en Mauritanie autour de la représentativité communautaire dans un pays déchiré par des tensions sociales et raciales. Certains n’ont pas hésité à reprendre la terminologie «Apartheid» collée à la Mauritanie et que les élites négro-africaines et Harratines ne cessent de dénoncer.

La question genre complètement occultée

Beaucoup de féministes voient pour la plupart d’entre elles, à travers le dernier mouvement au sein de l’Administration territoriale, une note martiale et masochiste, eu égard au peu de femmes qui ont été promues. Avec zéro femme au niveau des chargés de mission, deux femmes conseillères sur 9 et 1 femme à l’Inspection Interne sur 5, la gente féminine semble ainsi être les moins visibles dans l’administration du Ministère de l’Intérieur. Elles ne sont en effet que 5 au niveau central, contre Zéro Wali, zéro Wali Mouçaid, 1 seule conseillère de Wali et 3 Hakems, Hakem Mouçaid sur un effectif de 70.

Cheikh Aïdara

Source : Thaqafa

kassataya.com

La récidive d’un obsédé de l’arabité exclusive / Par Boubacar Diagana et Ciré Ba

|Libre Expression| La récidive d’un obsédé de l’arabité exclusiveDans un long article paru dans Cridem, M. Mohamed Yeslem Yarba Beihatt délivre un carton rouge au ministre de la fonction publique qu’il menace au passage d’éviction. Rien de moins. L’intéressé a, à l’occasion du 1er mai, osé prononcer un discours en français. Infamie suprême!

Pour solde de tous comptes, le ministre est en outre gratifié de gentillesses du genre «illettré», «incompétent» dans l’incapacité d’exercer ses fonctions. Lisons plutôt M. Beihatt: «Dites-vous que si vous persistiez à continuer pour tenir vos discours dans une langue autre que l’Arabe, celle officielle de notre pays, vous n’aurez plus droit à rester dans votre poste. Oui, et de la manière la plus simple au monde. Pour motif d’incapacité. C’est-à-dire que, si vous ne pouvez pas prononcer un discours en Arabe, cela veut dire, que, vous êtes incompétent. C’est que vous n’êtes pas digne de la confiance placée en vous. Parce que, en ce moment, la meilleure excuse qu’on peut vous donner, est que vous êtes «illettré».

Et nous qui croyions que les ministres étaient nommés par le Chef de l’Etat sur proposition du 1er ministre! Le meilleur ou le pire, c’est qu’à suivre le raisonnement de M. Beihatt, le pauvre ministre n’aurait pas non plus le droit de prononcer son discours en Sooninke, sa langue maternelle reconnue pourtant comme une des langues nationales du pays de par une constitution qu’il invoque à tort et à travers. En dehors de l’arabe, point de salut. Qu’on se le tienne pour dit.

Grand seigneur, le censeur laisse tout de même une seconde chance au ministre. Celui-ci est sommé fissa d’aller suivre des cours intensifs d’arabe auprès de son excellence, l’ambassadeur France en Mauritanie. Autrement dit, l’ambassadeur français devrait, avec grand plaisir, former en arabe des responsables mauritaniens dans le but de leur permettre de ne plus s’exprimer en français. Logique. Toujours très cohérent, l’inspiré M. Beihatt, n’hésitait pourtant pas, dans un article publié sur Cridem le 23 décembre 2019, en guise de cadeau de Noël sans doute, à étriller le diplomate français. Pour lui, le diplomate ne devrait pas aborder le problème de la langue en Mauritanie au risque de compromettre les intérêts de son pays et de voir l’anglais encouragé à prendre la place de langue de Molière en Mauritanie par représailles. Car, «si vous n’êtes pas encore au courant, dans quel cas, je le regretterais fort – ; je vous le fais savoir : le rapport entre la langue du colon, le français, pour bien nommer les choses, et celle officielle de la République Islamique de Mauritanie, l’arabe ; ce rapport-là, était la cause malheureuse des événements regrettables de 1966» affirme M.Behatt. Qu’était-il donc reproché à l’ambassadeur? En réponse à la question suivante d’un média local: «Que pensez-vous du recul de la langue française en Mauritanie ?, le diplomate avait répondu: «Voici une question que l’on me pose en français et à laquelle je répondrais donc avec plaisir en français. Avec la langue arabe et les langues nationales, la Mauritanie possède un patrimoine linguistique de grande valeur, dont elle peut légitimement être fière…». Rien de plus.

C’est donc l’ennemi juré d’il y a peu qui est recommandé pour combler les lacunes en arabe du ministre «francophone». Il serait intéressant au passage de recenser les établissements et pays de formation des membres du gouvernement, académies militaires comprises. Passons. Rappelons également que le nouvel ami ambassadeur était également accusé, en décembre 2019, de chercher à attiser le feu en Mauritanie et était invité à s’occuper de ses patois en Métropole. C’est dire si notre «procureur» excelle dans les raccourcis et les inversions de rôles. Rien n’est trop beau pour faire accepter l’inacceptable. Une constante émerge de ses écrits malgré les ruses et les ficelles plus ou moins grosses: la volonté affichée d’asseoir l’hégémonie d’une composante nationale sur et au détriment des autres. En un mot comme en mille, l’objectif est celui-là. Car au-delà de la langue, c’est bien de domination, d’exclusion économique et de disqualification des autres composantes nationales qu’il s’agit.

L’association de diffusion et de défense de la langue arabe en Mauritanie n’en fait pas mystère qui, le 9 septembre 2019, en appelait à stopper l’usage de la langue française dans les documents officiels du pays, qualifiant au passage les autres langues nationales, pourtant reconnues comme telles à savoir le Pulaar, le Sooninke et le Wolof de «dialectes des communautés négro-africaines». Au mépris des compatriotes de la Vallée, l’association enfonçait le clou: «s’adresser délibérément aux gens avec ce qu’ils ne comprennent pas constitue une préméditation qui ressemble à un défi». Ces chantres affichés et déraisonnables d’une Mauritanie exclusivement arabe font mine d’oublier que depuis des décennies, les représentants de l’Etat, de son administration et des services déconcentrés ne s’embarrassent plus guère de soucis d’équilibre puisqu’ils ne communiquent qu’en arabe et bien souvent en se passant allègrement de traduction.

Dans le double souci du respect du Vivre ensemble et de la volonté d’ouverture au monde, ils gagneraient à méditer les initiatives positives à l’exemple de celle du Maroc qui vient de mettre en place un Conseil national des langues et de la culture marocaine visant également à la facilitation de l’apprentissage des langues étrangères les plus parlées dans le monde dont le français. Le Maroc dont la population berbère, estimée entre 15 et 20 millions de personnes, vit souvent dans l’Atlas ou en campagne et n’apprend l’arabe qu’à l’école comme les populations de notre vallée, a officialisé la langue amazighe (berbère) en 2011.

Une loi généralisant l’usage de cette langue dans les administrations et à l’école a été votée à l’unanimité par les députés marocains le 10 juin 2019. Cette loi permettra la délivrance de cartes d’identité, de passeports ou d’actes de mariages en langue amazighe.

Il serait enfin temps de comprendre que les postures idéologiques, les pétitions de principe du genre «Ici c’est la Mauritanie… Ce n’est pas l’Occitanie… Le pays des plus grands savants, «érudits» de la langue Arabe…Ici, c’est la langue arabe qui est la langue officielle…» tiennent plus du coup d’épée dans l’eau. Cela peut faire plaisir mais d’un plaisir sans lendemain. Il suffit d’un sérieux problème de santé-(que nous ne souhaitons évidemment à personne) appelant une évacuation sanitaire pour s’en rendre compte.

A propos de la promotion du Tamazigh au Maroc, cf France info Afrique du 13 juin 2019. Une chaîne de télévision, Tamazight TV, est consacrée à la culture berbère. En savoir plus sur la mise en place de ce Conseil http://aujourdhui.ma/culture/conseil-national-des-langues-et-de-la-culture-marocaine-cest-fait-les-attributions-et-missions-publiees-au-bo?fbclid=IwAR05juN3kkZmoH4sPqWQrf3ubbYobEw0Za31h3i2lMlPW9OJMpaXLehUxRM

Boubacar Diagana et Ciré Ba – Paris, le 03/05/2020

Kassataya