Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Le FPC charge le mode de gouvernance du président Aziz

altLes Forces Progressistes du Changement (FPC ex-FLAM) ont organisé cet après-midi du dimanche 31 mars 2018 une conférence politique dans le cadre de ses journées d’échanges.

Cette conférence qui a vu la participation aussi bien de militants ou sympathisants, que de représentants de partis politiques était l’occasion d’avoir des échanges tantôt teintés d’émotions, tantôt de colères, mais aussi de propositions et de convergences de vues.

La nécessaire union des forces d’opposition

Ba El Hadj FPC

 

Prenant la parole, El Hadj Ba Secrétaire Général de la fédération Europe du FPC a remercié l’assistance avant de présenter l’intérêt de telles rencontres, permettant de juger de l’action politique du président Mohamed Ould Abdel Aziz.

Evoquant dans la foulée les futurs échéances politiques, El Hadj Ba invitera les partis politiques à l’unité d’action.

Il faut noter par contre qu’au moment où cet appel à l’unité est lancé, le FPC gelait sa participation au G8 (regroupement de partis politiques issues du FNDU).

Il ne manquera pas par ailleurs d’inviter les hommes politiques à concilier le discours avec l’action politique de terrain.

 

Réviser le cadre de l’engagement politique diasporique

Le premier intervenant, WANE Abdoulaye en sa qualité de politologue revient sur les différentes formes d’organisations contestataires en Mauritanie allant des FPC ex-Flam à Conscience et Résistance (CR) en passant par les Cavaliers du Changement.

Il mettra l’accent sur la construction du discours contestataire au sein de la diaspora.

Dr Wane Abdoulaye

 

Le Docteur en Sciences Politiques, Wane Abdoulaye, reviendra sur la façon dont différents mouvements politiques ou organisations de la diaspora mauritanienne ont pris en charge les questions de cohabitation ou des discriminations raciales.

D’aucuns considèreront ces questions comme une résultante d’une politique d’exclusion réfléchie a travers une politique étatique ethno-raciale, tandis que d’autres mouvements y voit un simple problème de gouvernance démocratique.

Il insistera par ailleurs sur l’utilisation des moyens publics et l’instrumentalisation des medias pour construire une image qui ne correspond pas à la diversité culturelle du pays.

Le Dr Wane, analysera enfin la reforme agraire comme un moyen de spoliation des terres de la vallée du fleuve Sénégal, il s’étonnera par ailleurs de la non intégration des oasis du Nord et de l’Est dans la dite reforme.

Dénoncer un enrôlement aux visées douteuses  

Le second intervenant qui abordait un thème de « l’enrôlement biométrique en Mauritanie : pour quel but et quelle en est la réalité ? » n’a pas pris de gants pour dénoncer un enrôlement dit-il aux visées douteuses. Il dénoncera son caractère discriminatoire et ses conséquences sur les mauritaniens issus de la diaspora et au-delà.

Abou N’diaye FPC

 

Selon Abou Ndiaye l’enrôlement a fait perdre des titres de séjours à beaucoup de mauritaniens, devenus sans papiers en France.

Il notera qu’il y’a une différence de traitement en matière d’enrôlement selon qu’on soit arabo-berbère ou negro-mauritanien.

Il rappellera à l’assistance que cet enrôlement d’exclusion, impacte une bonne partie de la communauté Hratine qui n’est pas recensée.

Echec de l’état unitaire en Mauritanie

D’emblée, l’emblématique militant des Forces de Libération Africaines de Mauritanie FLAM devenu FPC, Kaaw Touré soutient que le terme d’unité nationale est galvaudé, il est chanté partout mais pratiqué nulle part.

Kaaw Touré FPC

 

Kaaw Touré soutient dans cette communication que la coexistence entre arabo-berbère et negro africains a échoué donc il faut trouver une solution.

Car dit-il, l’unité à tout prix, comme la vie à tout prix, nous n’en voulons pas. Nous voulons d’une unité qui respecte la dignité de chaque Mauritanien et garantisse l’équilibre entre les grandes composantes nationales.

Ce constat d’échec emmène les FPC à reconsidérer l’organisation classique de l’Etat unitaire dans ce pays multiculturel qu’est la Mauritanie.

L’autonomie comme solution  

Selon Kaaw Touré, l’autonomie se définit comme un mode d’organisation unitaire à degré variable.

Pour les FPC l’autonomie permet d’apaiser les tensions récurrentes qui surgissent sous forme de crise cyclique.

Il affirmera à l’assistance que pour les FPC, l’échec de l’unité nationale ne pourrait se résoudre qu’à travers la mise en place de l’autonomie régionale avec ce qu’il appelle une décentralisation poussée avec quatre grandes régions avec chacune une vocation soit agricole, pastorale, minière et une dernière agro-pastorale.

Tandis que Nouakchott et Nouadhibou disposeront d’un statut particulier.

Interpellé sur ce point par le reporter de Kassataya, qui lui rappelle que le projet de régionalisation initié par le président Mohamed Ould Abdel Aziz allait dans le sens de leur projet politique, Kaaw Touré dira que le président s’est certes inspiré de leur programme politique en la matière, mais que cela a été dévoyé et pas assez ambitieux.

Corriger le découpage administratif et électoral

Poursuivant sa lancée pour justifier la théorie de l’autonomie qu’ils défendent, Kaaw Touré soutient que le découpage territorial actuel du pays n’est ni juste, ni rationnel. D’ou la nécessité de procéder à un nouveau redécoupage qui repose sur des bases homogènes plus objectives, respectant à la fois les aires culturelles et/ou historiques de nos communautés et la vocation économique de ces régions.

Pourquoi les FPC ont-ils gelé leurs activités au sein du G8

Kaaw Touré rappellera à l’assistance, que depuis les déportations des negro-mauritaniens – qu’il estime à 120 000 –au Mali et au Sénégal, une bonne partie de la classe intellectuelle et politique a du mal à se positionner de façon claire. Il poursuit en affirmant que cette déportation ne suscita que peu d’émoi du côté des intellectuels et de la classe politique beydane dans sa majorité, où l’on notait un silence assourdissant. Seuls quelques jeunes intellectuels du MDI et l´Imam feu Boudha Ould Bousseyri, allaient faire exception.

Cette position d’antan rend malaisée la recherche d’une solution au problème, au regard de l’ambiguïté de ces formations politiques sur notre question nationale qu’on appelle aussi la cohabitation.

Certaines formations s’ils ne nient pas purement et simplement l’existence des questions noire, la réduise a une simple question linguistique ou de violation des droits de l’homme

La négation ou la réduction du problème des exactions extra-judiciaires à de simples questions linguistiques a conduit les FPC a geler leurs activités au sein du G8.

Ainsi Kaaw Touré défendra le gel des activités du FPC au sein du G8 en ses termes « certaines formations, si elles ne nient pas purement et simplement l’existence du problème, le réduisent à une simple question linguistique, ou de violation des droits de l’homme. Le débat, en général, au niveau de l’opposition politique au lieu de se focaliser sur les vrais problèmes, tournent hélas ! autour des questions périphériques… »

 Kaaw Touré rappellera à l’assistance que les FPC ont comme principe le dialogue avant de laisser la parole aux invités qui ont apporté leurs contributions.

Les conférenciers se sont prêtes aux jeux des questions réponses avec quelques échanges houleux.

Il y’avait une présence massive aussi bien des militants ou sympathisants que de simples observateurs de la scène politique mauritanienne residant en France.

On a noté par ailleurs la présence du 1er Vice président de l’UFP le Pr Lo Gourmo Abdoul, des représentants de l’AJD-MR et de l’APP.

Cette présence remarquée de représentants d’autres formations politiques, présage-t-elle des prémices des pourparlers pour une candidature unique pour les échéances de 2019 ?

Diallo Saidou dit Thierno

Pour KASSATAYA

03/04/2018

 

 

 

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