COVICIM-VEUVES SINSURGENT CONTRE LA CELEBRATION DE LA JOURNEE DU 25 MARS
La Mauritanie célèbre, depuis 2010, la journée du 25 mars journée de la réconciliation nationale. Cette décision est consécutive au processus engagé par le Président du Haut Conseil de l’Etat (HCE) issu du coup d’Etat en 2008 pour le règlement consensuel du Passif Humanitaire. A cette occasion, le Président du collectif COVIRE a désigné secrètement des représentants des organisations de victimes, qui, aux ordres du Général nommé par le Président du HCE a mis en place une structure tripartite composée collectif COVIRE- représentant du chargé du Passif Humanitaire et un groupe des oulémas recrutés pour la circonstance pour constituer une commission chargée du règlement de cette question douloureuse du Passif Humanitaire.
Les travaux de cette commission ont été marqués par les orientations dictées par le Président du HCE de ne prendre en compte que les devoirs de réparation et de mémoire. Les victimes, notamment les orphelins, veuves et ayants droit des martyrs s’accordaient sur cette approche dans la mesure où le Président du HCE disait agir pour soulager les souffrances de ces couches vulnérables.
Depuis 2012, à chaque occasion le Président Mohamed Ould Abdel Aziz et les autorités nationales tutelles des droits de l’homme, déclarent que la Mauritanie a mis en œuvre tous les engagements relatifs au règlement définitif du Passif Humanitaire et en conséquence déclarent que ce dossier est clos.
A cet effet, nous collectifs des orphelins des victimes civiles et militaires et celui des veuves déclarons être trahis par les autorités au pouvoir.
Il est à rappeler que la Mauritanie ne pourra s’engager dans une voie de la paix, de la sécurité et des conditions requises pour un développement durable sans un règlement convenable des violations liées à ces disparitions forcées qui requiert l’adhésion et l’approbation de toutes les victimes et ayants droit.
Ainsi, le collectif des orphelins des victimes civiles et militaires et celui des veuves :
Dénonçons la célébration du 25 Mars comme journée de réconciliation nationale ;
Réaffirmons que les principes de la justice transitionnelle à savoir les devoirs de vérité-justice mémoire et réparation sont universels, interdépendants et intrinsèquement liés ;
Déclarons notre disponibilité et ouverture pour toute concertation inclusive, franche et respectueuse des normes pour un règlement global et définitif du Passif Humanitaire ;
Appelons toutes les forces vives et citoyens épris de paix et de justice à soutenir notre action pour l’avènement d’un état de droit construit sur le respect des diversités ;
Nouakchott, le 25 Mars 2018
Collectif des Orphelins des Victimes Civiles et Militaires- COVICIM
Collectif des Veuves