Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

A propos des langues nationales (opinion)

Je me souviens de discussions organisées, au milieu des années 70, par des Arabo-berbères et des Négro-africains, autour de la question des langues nationales et au terme desquelles, une tendance majoritaire avait préconisé la transcription des langues Africaines en caractères Arabes.

Les arguments avancés par les tenants de cette proposition étaient qu’elle serait une pierre de plus, qui renforcerait l’édifice de l’unité nationale et qui contribuerait à désamorcer les velléités chauvinistes de certains groupes.

Les arguments qui s’y opposaient, insistaient sur le fait qu’une telle option, si elle était retenue, couperait tout simplement les Négro-africains de Mauritanie du reste de leurs communautés culturelles et linguistiques, dans toute l’Afrique, qui parlent ces langues et qui les ont déjà transcrites en caractères latins.

Résultats : « laissons aux générations futures les soins et la responsabilité de trouver les solutions les plus adéquates à cette question vitale. En attendant, travaillons ensemble, pour la reconnaissance, le  respect et la promotion de toutes nos langues nationales ».

Ceux qui avaient pris part à ces discussions, étaient conscients que le fait d’esquiver ce grand problème, en le remettant à plus tard, ne rendait pas service aux futures générations, ni à la cohésion nationale.

La preuve ! Qu’en est-il aujourd’hui ? L’édifice de l’unité nationale et de la cohabitation est resté au niveau des fondations et les obstacles nés de la non-solution du problème des langues,  les injustices et les déséquilibres, sociaux et économiques,qu’il a générés, condamnent  nos différentes communautés, aujourd’hui , à un face à face négatif et dangereux.

Le français, « langue-pompier », continue à servir à la fois à faciliter la communication intercommunautaire, aussi bien au travail que dans la rue, et à subir les contrecoups des uns et des autres.

Que peut-on faire aujourd’hui, pour se comprendre et mieux vivre ensemble ? Il n’y a pas de solution miracle, pour résoudre un problème de cette envergure.

Seuls le courage, l’autocritique et la volonté sincère de vivre ensemble, peuvent déboucher sur des solutions acceptables pour tous, c’est-à-dire qui prennent en compte les  identités ethniques et culturelles de chaque communauté, et qui permettent à chacun de s’épanouir dans sa propre langue maternelle.

La grande concession mutuelle, sera qu’une de ces langues, devra être « élue » par tous, pour assurer un enseignement harmonieux, véhiculer les messages de l’Etat et permettre de communiquer avec la Communauté Internationale.

Ahmed Ould Mohamed

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