Cas d’esclavage devant les autorités: Cheh Ould Moussa maintenu, depuis sa tendre enfance dans les chaînes.
Les militants du mouvement antiesclavagiste (IRA) tiennent, depuis vendredi dernier (15 mars) un sit in devant le commissariat de Tevragh Zeina 1, à Nouakchott pour dénoncer un nouveau cas de présumé esclavage en Mauritanie. Il s’agit du cas Cheh Ould Moussa un adolescent qui – à en croire les abolitionnistes – serait réduit à l’esclavage par un dénommé Ahmed Salem Ould Mohamedou, issu de la tribu du président de la république.
Les anti-esclavagistes auraient alerté les autorités après avoir profondément mené une enquête pour s’assurer que l’adolescent en question était bel et bien asservi. Rappelons que l’IRA est actuellement à couteaux tirés d’avec les pouvoirs publics qui ne semblent guère apprécier l’engagement des anti-esclavagistes.
Et pendant son interrogation au commissariat, le jeune esclave a affirmé qu’il était asservi par la famille de Ahmed Salem Ould Mohamedou depuis sa naissance, qu’il travaillait pour eux sans rémunération et qu’il était privé de l’Education et de la chaleur paternelle, selon Biram Dah Abeïd, lors d’un point de presse tenu, dimanche nuit ( 17 mars), en face du commissariat du quatrième arrondissement, qui a précisé que la police en gardant le prévenu reconnait que c’est un cas avéré d’esclavage.
Biram a par ailleurs déploré le fait que “les juges, les officiers de la Police judiciaire et le gouvernement mauritaniens restent figés sur leur attitude inique à savoir chercher l’impunité pour des criminels esclavagistes. Cette attitude est dictée par la déclaration du chef de l’Etat mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a publiquement dit que l’esclavage n’existe pas en Mauritanie et que ceux qui parlent de l’existence du phénomène sont des criminels qu’il faut punir.
Selon le dirigeant abolitionniste, le commissaire de police de Tevragh Zeina 1 Chriv Ahmed ould Moulaye Sid’Ahmed « a usé de tous les moyens d’intimidation pour forcer la victime, ould Moussa a revenir sur ses propos ou il met en cause ses bourreaux, la famille Mohamedo; cet officier de police, dans un excès de zèle et une partialité inqualifiables, a menacé de battre et d’humilier maitre Abderahmane Ould Deihy, et le commissaire de décliner le grief qu’il a contre l’avocat : ce dernier est membre du bureau exécutif d’IRA ». Dans un communiqué publié à cet effet, IRA lance un « appel à l’Etat et à la justice en Mauritanie pour que ces deux institutions jouent leurs rôles qu’elles délaissent dangereusement aux mains des segments tribaux dominants et esclavagistes qui décident et agissent en place et lieu des institutions républicaines compétentes ».
En outre, IRA lance un appel aux justes de ce pays en général et aux hratin (communauté des victimes) en particulier, de se mobiliser pour résister à l’instrumentalisation des institutions politiques, administratives, sécuritaires et judiciaires de Mauritanie, par les segments esclavagistes et obscurantistes au profit du renforcement du système esclavagistes et de l’impunité des crimes d’esclavage.
Enfin, Boubacar Ould Messaoud et Aminetou Mint el Mokhtar respectivement président de SOS- Esclaves et présidente de l’AFCF sont venus exprimer leur soutien à IRA dans cette affaire.
Source: Le calame