Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

La COD en meetings éclatés : Césure ou stratégie nouvelle ?

altTrois partis de la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) ont organisé des meetings éclatés à Nouakchott. Ces sorties séparées illustreraient, pour certains, des divergences dans les approches ou options. Occasion, pour chacun, de jauger ses forces sur le terrain ou de se découvrir, à la veille d’hypothétiques élections municipales et législatives auxquelles divers partis d’opposition sont suspectés de vouloir prendre part, même sans accord préalable avec le pouvoir.
Le lancement de l’initiative du président de l’Assemblée nationale, où l’opposition s’est présentée en rangs dispersés, est venu accélérer les agendas. Face à la réponse, massive, des populations et de la classe politique, la COD devait réagir pour reprendre la main et ne pas se laisser marginaliser par le pôle en voie d’émergence autour du président d’APP. L’option des meetings de proximité a l’avantage d’approcher les populations qui ont parfois du mal à se déplacer ou à retourner chez elles, une fois les meetings achevés.
Une chose est cependant sûre : avec ces meetings, la COD risque donner l’impression de se diviser, même si tous ses membres s’entendent sur ” l’essentiel “, à savoir ” le départ d’Aziz ” du pouvoir. Un vœu très pieux, au demeurant, mais sans aucun levier d’action. La COD ne s’est, jusqu’à présent, jamais donnée les moyens de son ambition. Les ” opportunités ” qui se sont offertes à elle n’ont pas été capitalisées et son action politique court, aujourd’hui, un gros risque : la ” banalisation ” de son impuissance. Un certain nombre de citoyens commencent à avoir marre de ces marches qui n’ébranlent en rien le pouvoir qui multiplie, pourtant, les bourdes, lui aussi. Un président de la République réglant des comptes personnels à son cousin, en instrumentalisant scandaleusement les institutions publiques, avec, en ligne de mire, la banqueroute de l’homme d’affaires et un paquet de chômeurs, le tout sur fond de dégradation continue des conditions de vie des citoyens, la montée vertigineuses des prix des denrées de première nécessité et une position bancale, dans la crise au Mali… Un cocktail potentiellement explosif.
Dans ce contexte détonnant, l’opposition doit garder sérénité, pointer là où ça fait mal, au lieu de se focaliser sur le départ d’un président élu qu’elle a, elle-même, reconnu. Quoiqu’un temps contestée, l’élection d’Ould Abdel Aziz reste l’œuvre des Mauritaniens. Bien peu, dans la conjoncture actuelle, voient, dans l’éventuelle éjection du pouvoir par la rue, autre chose qu’un saut dans l’inconnu et le trouble. Les démocrates de la COD et de la majorité présidentielle, ainsi que le président de la République lui-même, en ce qu’il est le garant des institutions, doivent revoir leurs agendas et œuvrer à un compromis national, pour nous éviter les malheurs du Mali ou de la Côte d’Ivoire. Nous avons besoin d’un sursaut patriotique et les Mauritaniens en sont capables.

Source: Le calame

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