Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Document confidentiel sur la situation des Haratines

altUn document confidentiel attribue a des cadres haratines circule en ligne depuis le mois d’octobre. Ce document expose point par point l’Etat de marginalisation de cette communaute avec la complicite de l’Etat mauritanien. En voici quelques extraits: 

Loin des discours idéologiques ou partisans, un simple survol de quelques
chiffres et indicateurs permet de donner la mesure exacte de cette triste réalité :

1– Plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliers de haratines (les
estimations sont approximatives en l’absence d’études indépendantes du
fait des tabous nés du refus systématique par les gouvernements
successifs) sont encore réduits à l’abominable esclavage de naissance, de
statut et de condition avec toutes les sujétions et les traitements inhumains
et dégradants qui s’y attachent : travail forcé et non rémunéré, viols et
exploitation sexuelle, séparation des familles, ignorance et pauvreté,
misère sociale et économique, absence de perspectives d’avenir et
exclusion…etc ;

2- Plus de 80% des 1 400 000 pauvres en Mauritanie sont issus de la
communauté Haratine ;

3- Plus de 85 % des 1500 000 analphabètes en Mauritanie en sont membres;

4- Près de 90 % des petits paysans sans terre du fait de la tenure
traditionnelle du sol ou de l’exploitation féodalo-esclavagiste, se recrutent
au sein de ce groupe;

5- Moins de 10 % des 30 000 hectares attribuées légalement et aménagés
dans la vallée du fleuve ont profité aux petits paysans locaux, le reste à
quelques dizaines de fonctionnaires, commerçants et hommes d’affaire
souvent natifs des Wilayas non agricoles ;

6- La parcelle d’un paysan local est en moyenne de 0,25 à 0,5 hectare contre
une moyenne de 200 hectares pour la parcelle d’un fonctionnaire ou
homme d’affaires agriculteur d’occasion;

7- Moins de 10% des 2 à3 milliards d’UM de prêts accordés annuellement
par le Crédit agricole pour financer la campagne éponyme, profitent aux
milliers de cultivateurs locaux (à majorité Haratines) contre plus de 90%
pour les dizaines d’entrepreneurs de l’agro-business (ou prétendus tels),
ressortissants de milieux et de zones sans vocation agricole dans leur
grande majorité;

8- Moins de 0,1% des villas et habitations de haut standing des quartiers
chics de Nouakchott appartiennent à des Haratines;

9- Moins de dix diplômés de cette communauté sur 200 ont profité du
programme spécial d’insertion pour les diplômés chômeurs dans le
secteur agricole au niveau de la plaine de M’Pourié à Rosso ;

10- Plus de 90 % des dockers, domestiques, travailleurs manuels exerçant des
métiers pénibles et mal rémunérés sont des Haratines ;

11-  Plus de 80% des élèves de cette communauté n’achèvent pas le cycle
primaire et moins de 5 % poursuivent jusqu’au bout du cycle secondaire ;

12- Moins de 5 % des étudiants de l’enseignement supérieurs sont issus de
cette communauté ; et une infime minorité de ce pourcentage perçoit des
allocations d’études ;

13- Moins de 2 % des étudiants des grandes Ecoles nationales (ENAMJ,
Ecole des Mines, Faculté de médecine, EMIA…etc) et étrangères sont
issus de cette communauté ;

14- Moins de 1% des opérateurs économiques (hommes et femmes d’affaires
importants) sont Haratines ;

15-  Moins de 2% des hauts fonctionnaires et cadres supérieurs du secteur
public et parapublic sont Haratines ;

16- Une simple dizaine de parlementaires sur 151 élus au niveau des deux
chambres du parlement ;

17-  Moins de 15 maires sur 216 et moins de 12 % de conseillers municipaux à
l’échelle national;

18- 2 Ministres en moyenne sur les 30 dernières années sur plus de 40
ministres et assimilés ; 20 ministres sur 600 de 1957 à 2012 ;

19-  Un seul Faghih agrée sur plusieurs centaines ;

20 – Quelques dizaines d’Imams sur des milliers reconnus et agrées ;

21- 2 Secrétaires généraux de Ministères et Institutions assimilées sur 40 ;

22- 1 wali (gouverneur de région) sur 13 ;

23-  1à 2 hakems (préfet) sur 53 ;

24- 1 à 2 Chefs de Mission diplomatique sur 35 environ ;

25-  3 à 4 Directeurs généraux d’Etablissement ou de sociétés publics sur 130 ;

26-  2 Présidentes de Conseils d’Administration d’Etablissements ou sociétés
publics sur 130 ;

27- Moins de 20 médecins sur 600 ;

28- Moins de 20 professeurs d’université sur plus de 300 ;

29-  Moins de 5 magistrats sur plus de 200 ;

30–  Moins de 20 ingénieurs sur plus de 200 ;

31- Une dizaine d’administrateurs civils sur plus de 200 ;

32– Moins de 7 diplomates sur 130 ;

33- 2 ou trois commissaires de police sur plus de 150 ;

34- Une dizaine d’administrateurs civils sur plus de 200 ;

35-  Moins de 30 officiers supérieurs sur plus de 500 ;

36- Aucun général parmi les 12 que compte le pays ;

37- Aucune banque parmi la dizaine d’établissements bancaires que compte le
pays.

Le tableau illustre à suffisance la marginalisation, voire l’exclusion des
membres de cette communauté qui cumulent tous les handicaps tant sociaux
et culturels que politiques et économiques ; et font face, par-dessus le
marché
, à toute sorte d’obstacles et d’embuches, dressés devant leur

promotion. Les rares cadres Haratines qui parviennent à se hisser au rang de
l’élite nationale, atteignent très vite le plafond de verre et cessent, dès lors, de
pouvoir prétendre à diriger les hautes sphères de l’état.

S’il est compréhensible que l’accès aux grands corps (médecins,
magistrats, administrateurs ou ingénieurs) soit soumis à des critères
académiques, il est difficilement justifiable que, pour les postes soumis à la
discrétion du Gouvernement ou simplement de l’Administration, la
préférence ethnique s’avère aussi plus massive et durable. D’autant plus que,
chez nous, les critères de nomination aux fonctions gouvernementales et aux
charges étatiques, relèvent presque toujours du fait du prince et rarement de
la compétence ou du mérite. Pour s’en convaincre, prenez un échantillon des
130 directeurs et chefs d’établissements publics ou parapublics; vous
trouverez que la plupart d’entre eux n’ont d’autre mérite que de bénéficier
d’ententes tribales et /ou d’appartenir à des réseaux mafieux qui
monopolisent les destinées du pays au détriment de l’intérêt supérieur de la
nation, de la justice, de la cohésion et de l’unité nationales.

Par ailleurs, comment comprendre que seuls 10 parlementaires sur 151
soient Haratines alors que le discours officiel ne cesse de ressasser le credo
de la représentativité du peuple ?

Pourtant, les 53 circonscriptions électorales (Moughata’a) d’où
proviennent les députés et sénateurs, comptent toutes une majorité – absolue
ou relative – de Haratines.

Plus injuste est encore la situation du Gouvernement qui a exclu les
descendants d’esclaves jusqu’en décembre 1984. Depuis, tous les pouvoirs
qui se sont succédé, ont fixé le quota des Haratines à 2 ou 3 places au
gouvernement sur plus de 40 ministres et assimilés. La disproportion est
flagrante.

Ainsi, la Mauritanie devient le seul pays au monde où l’Etat a inventé la
discrimination négative... “

Source: Noorinfo 

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