Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Intervention au Nord Mali : Ban Ki-Moon prône la prudence

altLe Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a conseillé la plus grande prudence à propos de l’intervention annoncée des forces de la Communauté Economique de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Nord Mali, occupé par un conglomérat de groupuscules terroristes proches de la nébuleuse Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), depuis plusieurs mois.
Des propos contenus dans un rapport adressé mercredi au Conseil de Sécurité des Nations Unies (CS/NU) qui devait à nouveau examiner la question de l’implication des forces sous régionales dans le casse tête malien.
« Je suis tout à fait conscient qui si une intervention militaire dans le Nord n’est pas bien conçue et exécutée, elle pourrait aggraver une situation humanitaire déjà extrêmement fragile et entraîner aussi de graves violations des droits de l’homme ».
Elle comporterait également « les risques de ruiner toute chance d’une solution politique négociée à cette crise, qui reste le meilleur espoir d’assurer la stabilité à long terme au Mali ».
Tout en laissant ouverte l’hypothèse d’une opération armée internationale pour chasser les islamo terroristes du Nord Mali, le haut responsable onusien estime qu’elle doit être « un dernier recours » soulignant au passage « les questions fondamentales qui restent en suspens». Celles-ci concernent notamment « la direction, le financement, l’entraînement et entretien » de cette force.
Il s’agit d’une exigence portant sur l’élaboration d’un véritable plan des futures opérations militaires dans le désert malien.
Mais « avant toute opération militaire, l’accent doit être mis sur le dialogue politique » en particulier avec les touaregs du Nord, a ajouté le Secrétaire Général de l’ONU.
Le 11 novembre dernier, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a approuvé un plan de déploiement de 3300 militaires au Nord du Mali. Une force qui doit bénéficier du soutien logistique des occidentaux.

Horizon lointain.
En réalité, l’intervention de l’armée malienne appuyée par les forces de la CEDEAO bénéficiant d’un soutien occidental est une éventualité qui semble s’éloigner.
L’Algérie, puissance sous régionale et acteur incontournable dans la sous région, qui bénéficie d’une oreille attentive auprès des Etats-Unis, prône l’option diplomatique à travers le dialogue pour sortir de l’imbroglio malien. Que
lles seraient alors les forces en rébellion qui devront être concernées par les négociations ?
Un Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) quasiment absent du terrain ?
Un Ansar Dine dont la proclamation de l’option pour le dialogue n’a rien de sincère, et qui reste l’enfant adultérin du monstre islamiste AQMI ?
Seul le MUJAO serait alors exclu d’une négociation qui dans tous les cas ne devrait pas déboucher sur un accord de paix crédible et durable.
En vérité, chercher à établir une différence entre MUJAO, Ansar Dine et MNLA dans le contexte sécuritaire actuel relève d’un exercice totalement stérile, une véritable discussion sur le sexe des anges. Tous ces mouvements se recoupent et mènent des activités fortement imbriquées dans le même vaste espace depuis plusieurs années.
En plus, la longue histoire politique et celle des guerres, aussi vieille l’une que l’autre, n’offrent pas un seul exemple d’une force militaire ayant conquis les 2/3 d’un territoire, et qui l’aurait restitué par le simple effet d’une négociation.
Décidément, ce dialogue au Nord Mali est un leurre. Une Arlésienne dont tout le monde parle, mais qu’on verra probablement jamais un jour. Du moins par rapport à l’objectif de paix et de stabilité.

Mais que faire d’autre pour meubler le temps ?
La capacité opérationnelle de l’armée malienne qui a perdu les 2/3 de son matériel (exactement la proportion que le territoire à reconquérir) est proche d’un zéro pointé.
Il faut alors remotiver, équiper et entraîner les troupes. Soigner les blessures profondes nées des sanglants affrontements entre bérets fidèles à la junte de Kati, et paras commandes de Kati, dont les éléments ont payé un lourd tribut au putsch du 22 mars 2012, suivi d’une tentative de contre coup d’état réprimée dans le sang.
En attendant, les forces de ces différents groupuscules s’approchent dangereusement du territoire mauritanien, avec l’entrée des combattants d’Ansar Dine dans la localité de Leré, expulsant ainsi les partisans du MLNA, selon une information rapportée cette semaine par Sahara Médias.
Boutés hors de cette ville, les combattants du mouvement touareg ont fait mouvement vers une zone encore plus rapprochée de la frontière mauritanienne.
Quelles sont les mesures que prendront nos autorités pour gérer une donne sécuritaire de plus en plus imprévisible ?

Amadou Seck.

Source: Le Calame

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