Daily Archives: 25/07/2022
Deux militantes d’OLAN s’introduisent dans l’hémicycle de l’Assemblée pour interpeller les députés
Ce lundi 25 juillet, deux militantes de l’Organisation pour l’officialisation des langues nationales (OLAN) ont brièvement investi l’une des tribunes du public de l’Assemblée nationale pendant que les députés mauritaniens se penchaient sur le projet de loi d’orientation sur le système éducatif.
L’une des manifestantes a interrompu les débats en cours. “Sachez que c’est l’avenir du peuple que vous êtes en train….C’est de notre avenir dont il s’agit. Chers députés, sachez que tout le peuple vous écoute”, lance-t-elle avant d’être délogée par un membre de la sécurité.
Pour rappel, OLAN avait organisé ce matin une manifestation qui a été réprimée par la police mauritanienne.
Depuis Tirana en Albanie, le député Biram Dah Abeid a réagi à cette interpellation en la qualifiant d'”acte ignoble”.
“C’est un acte inacceptable. Il fallait agir autrement en la laissant s’exprimer. Pourquoi le Parlement va agir comme la police des régimes d’exception. Ce genre de procédés est à dénoncer et je le dénonce vigoureusement ce mépris”, a déclaré Biram Dah ABEID.
Lien de la vidéo : https://youtube.com/shorts/YkSieCwF2Ag?feature=share
Par Babacar BAYE NDIAYE
Pour Cridem
Organisation pour l’Officialisation des Langues Nationales: Communiqué sur le sit-in du 25 juillet 2022
OLAN – OLAN a organisé un sit-in pacifique ce matin devant l’assemblée nationale dans le cadre de sa dénonciation du contenu actuel du projet de loi d’orientation de l’éducation nationale. L’Organisation déplore la conduite des forces de l’ordre qui n’ont ménagé aucun effort pour bousculer les militants et se livrer à un passage à tabac sanglant.
Cinq militants, dont Dooro Gey le coordinateur de l’organisation, sont en ce moment hospitalisés. Ils appelaient à la justice linguistique, à l’officialisation des langues nationales, à l’amendement du très problématique article 65 du projet de loi et à la suppression de l’annexe.
L’État mauritanien vient de sacrifier une nouvelle fois un droit fondamental d’expression en s’adonnant au musellement et à la répression à l’encontre de paisibles militants qui demandaient qu’il leur accorde des droits fondamentaux. Nous appelons les organisations nationales et internationales des droits de l’homme à prendre conscience de cette situation préoccupante.
Par cette loi, la Mauritanie prive des franges de sa population d’un droit fondamental d’expression culturelle. La répression observée hier et aujourd’hui n’en constitue pas moins une violation grave d’un droit fondamental garanti par la constitution.
OLAN réitère et insiste sur ses objectifs qui sont:
– l’officialisation des langues nationales
– l’amendement de l’article 65 du projet de loi. Nous appelons à remplacer son contenu équivoque et discriminatoire par ce qui suit : « Pour offrir l’accès le plus facile, le plus efficace et le plus équitable au savoir, chaque enfant mauritanien recevra, s’il le souhaite, son enseignement disciplinaire dans sa langue maternelle à tous les niveaux. Tout enfant doit apprendre, en plus de sa langue maternelle, une deuxième langue nationale.»
– la suppression de l’annexe qui impose des conditions d’admission des langues qui n’ont pas lieu d’être.
Nouakchott, le 25 juillet 2022