Monthly Archives: February 2022
Communiqué : la présidente de l’AFCF victime d’une tentative de meurtre (Photo de la pierre)
Future Afrique – La présidente de l’Association des femmes de cheffes de famille (AFCF) Madame Aminetou Ely Moctar, a été victime d’une tentative de meurtre, ce lundi 14 février 2022, dans les locaux du commissariat de police Arafat 2 (Nouakchott-Sud) de la part de Mohamed Ould Mahjoub qui est détenu dans ledit commissariat.
La scène s’est déroulée en présence des responsables de police du commissariat au moment, où, Me Aminetou Mint Ely Ould Moctar signait le procès-verbal sur une enquête relative à une plainte déposée contre elle par Ould Mahjoub dans “l’affaire de la fille Somma et ses frères”.
Ce dernier qui se promenait dans les couloirs du commissariat a voulu fracasser sa tête avec une pierre taillée utilisée pour la prière en la jetant vers elle. Et c’est par coïncidence, qu’elle s’est levée que la pierre est venue tomber sur sa cuisse et y laissa une tache.
Pour rappel, ce fait révoltant, a eu lieu, alors qu’il est placé en détention dans le commissariat de police pour la période de confinement.
A cette occasion, l’Association des femmes cheffes de famille dénonce cet acte ignoble qu’elle juge une violation flagrante de la loi et non respect et considération des institutions de l’Etat et des forces de sécurité.
Face à ce comportement, l’AFCF compte aller jusqu’au bout dans cette affaire tout en réclamant justice d’une part et d’autre part, elle exhorte les autorités de l’Etat à créer une loi pour protéger les défenseurs et activistes des droits humains, et surtout les femmes qui luttent pour la défense des droits des filles et des femmes qui sont le plus exposées à toute sorte d’agressions physiques et verbales.
La Présidente de l’AFCF Madame Aminetou Mint Ely Ould Moctar
Nouakchott, lundi 14 février 2022
Source : AFCF
Mauritanie : les étrangers désormais interdits de s’adonner au transport
Saharamedias – La direction de la sûreté nationale a publié vendredi une circulaire interdisant aux étrangers de s’adonner au transport public en Mauritanie qu’il s’agisse du transport des personnes ou des marchandises.
Cette circulaire signée du directeur général de la sûreté nationale demande aux forces de police, notamment celles se trouvant sur les points de passage et les accès à appliquer rigoureusement les instructions contenues dans cette circulaire.
La circulaire justifie cette meure par des raisons sécuritaires alors que les milieux populaires et les syndicats réclament de plus en plus d’empêcher les étrangers de s’adonner au travail de chauffeur comme c’est le cas dans les pays voisins.
Elle ajoute enfin que l’exercice de cette profession, par les étrangers, présente plusieurs risques de sécurité et pénalise les citoyens dans des emplois locaux.
Djibril Hamet Ly ,on se souvient…
J’ai suivi, hier, la cérémonie de remise de médailles au journal télévisé de 22h à certaines personnalités civiles et militaires. Peu après l’on m’a envoyé celle de Djibril Hamet Ly , ici postée à travers cette carte.Si l’information est avérée le concernant , je ne puis ne pas reconnaître là un acte de portée symbolique fort …Mais il faut se rappeler que Djibril fut une figure polyvalente , multidimentionnelle ; un homme de culture et un homme politique , un fonctionnaire zélé ; en effet il a été un Inspecteur de l’Enseignement du fondamental travailleur , rigoureux , mais surtout ce fonctionnaire loyal , torturé par les scrupules de conscience comme ceux de l’ancienne génération, differemment de ce que l’on observe aujourd’hui . Il était également un des pionniers de l’émancipation de la langue pulaar -ou des langues nationales tout court – à ce titre, un pilier de l’Institut des langues nationales pour lesquelles, avec abnégation, il s’est énormément dépensé pour ne pas dire consacré sa vie… Mais Djibril fut aussi -il ne faut jamais l’oublier- le premier président des Flam…On ne peut donc ne pas nous demander à quel titre cet hommage, d’aujourd’hui, lui est rendu ?Je demeure convaincu que s’il pouvait nous parler il nous dirait qu’il préfererait davantage des actes concrets de réhabilitation de l’Institut et le retour, au plus vite, de l’enseignement des langues nationales -officialisées- dans le système éducatif , plutôt qu’un hommage rendu à sa personne! IL aurait ajouté, sans nul doute, que l’application du programme des Flam -aujourd’hui FPC-lui semblait bien plus prioritaire que tout , à savoir : ‘’Une mauritanie reconciliée avec elle-même , qui accepte sa diversité , cultive la solidarité , partage ses richesses entre tous ses fils’’ !
Samba Thiam
President des FPC
08 fevrier 2022
LE SYSTÈME, DANS SON ESSENCE, DEMEURE
LE SYSTÈME, DANS SON ESSENCE, DEMEURE
Une information relayée récemment par les médias fait état du limogeage de trois directeurs généraux qui seraient mouillés dans des affaires louches de trafic du foncier, voire de tripatouillage du plan cadastre général. On ne peut, naturellement, que se réjouir d’une telle mesure, si elle devait marquer la fin des hésitations et des atermoiements et traduire , enfin, une volonté réelle et manifeste de moraliser notre administration, déliquescente à tous les niveaux. Ce serait , toutefois , une erreur de croire qu’une simple sanction administrative suffirait, car le mal est général et profond, le désordre caractérisé et les détournements multiples, par effet de contagion. Du reste, personne ne comprendrait que l’on se contente juste de relever un fonctionnaire qui a détourné des milliards d’ouguiyas ou commis une faute grave ou un acte délictueux; excuser un vol c’est encourager d’autres vols et revient à inciter ceux qui hésitent encore à en commettre, tout comme ne pas reconnaitre un génocide et le traiter comme tel c’est encourager d’autres crimes, consacrer l’impunité. Je suis de ceux qui pensent que vider ‘’ le dossier de la décennie’’ – illustration parfaite de cette gabégie – convaincrait davantage plus que tout discours anti-corruption; à défaut de quoi nous serions, forcément, tentés de croire qu’il s’agit, encore une fois, de notre ‘’faire -semblant’’, habituel … S’y ajoute qu’on ne devrait pas seulement se focaliser sur cette mesure -toute positive qu’elle fut- en faisant abstraction de ce népotisme manifeste de certains ministres et hauts fonctionnaires en charge qui, au su et au vu de tout le monde, par solidarité tribale et ethnique, ne se gênent plus de recruter ou placer dans leur entourage que leur parentèle. Il faut sévir contre cette pratique dangereuse et néfaste pour la bonne marche de l’administration. Voilà pourquoi le choix des hommes importe beaucoup, qui doit se faire avec sérieux et munitie; ce choix doit porter sur ces jeunes-perles rares- propres, détachés du carcan tribal et ethnique et peu portés sur les biens matériels…Parce que les chantiers sont nombreux, et pour que tout se redresse en même temps, il est besoin d’un vaste mouvement d’ensemble, impulsé d’en haut et porté par une équipe, non soumise forcément a une quelconque chapelle politique …Rappelons que ‘’rétablir tout citoyen victime d’une quelconque injustice dans son droit ‘’ fut une des promesses phares du Président Ghazouani; malheureusement beaucoup de citoyens attendent toujours d’être rétablis dans les leurs. De tous les chantiers, en perspective, celui de l’exclusion, des des injustices, des discriminations constitue le plus fondamental pour toucher à l’unité même du pays mais qui, hélas, tarde à être traduit dans les faits. Le Système, dans son essence, demeure …
Samba ThiamPrésident des FPC.
5 fev 2022
Entre silence radio et communiqués laconiques : Que sont nos partis de l’opposition devenus ?
Sempiternelle interrogation pour beaucoup de mauritaniens qui ont appartenu ou sympathisé avec ce qu’on appelait, jusqu’en 2019, l’opposition mauritanienne qui n’avait, en grande majorité, cessé de se battre, depuis le début des années 1990, pour la concrétisation, dans les faits, de la démocratie. Se serait-elle essoufflée depuis l’élection, en Juin 2019, du marabout-président Mohamed Cheikh ElGhazwani ? La question taraude observateurs et citoyens mauritaniens qui ne se retrouvent pas forcément dans le pouvoir en place ou, encore plus simplement, ceux qui se soucient de l’ancrage de la démocratie et ce de ce qu’elle peut apporter au pays. Tous peinent à comprendre de quel bâton magique le successeur d’Ould Abdel Aziz avec qui l’opposition eut maille à partir, dix longues années durant, de quel moyen, quel langage, le président Ghazwani a su user pour « endormir » les acteurs de l’opposition. Ceux qui étaient, jadis, les plus farouches, résolument affirmés en lions du désert, auraient-ils « bu de la bouillie », comme le dit un adage populaire ?
On n’entend presque plus l’opposition démocratique sur l’arène politique. « Qui est reçu au Palais en ressort quasiment muet », s’indigne un cadre de l’opposition. Quel discours leur tient donc le Raïs ? Mystère. Ce qui est sûr, c’est que celui-ci a bel et bien réussi à apaiser une scène fortement crispée dix ans durant. Rapports avec le pouvoir et sa majorité normalisés, opposition domptée ? Avec un allié de poids – le COVID 19 – pour mieux « endormir » celle-ci aux oubliettes. La pandémie a provoqué un consensus autour du pouvoir et l’opposition – elle qui avait tellement souffert de son musellement sous la tyrannie de l’ex-Président – s’est beaucoup plus préoccupée de comment se refaire une santé, quitte à sacrifier son long combat pour une démocratie réelle en Mauritanie. Et Dieu sait qu’elle en avait consenti, des sacrifices !
Même une partie de la Société civile s’est comme aplatie. En se constituant un pool d’avocats pour l’aider à recouvrer les biens détournés sous Ould Abdel Aziz, le gouvernement a également réussi à mettre à ses services presque tout le barreau mauritanien. Seuls quelques rares avocats continuent à préserver leur indépendance et ceux de l’ex-Président à dénoncer « l’arbitraire dont est victime » leur client. Désormais, l’opposition semble réduite à quelques partis qui peinent à faire entendre leur voix, l’essentiel se jouant dans les réseaux sociaux. Dommage pour notre pays qui dispose pourtant d’un grand potentiel politique mais qui aura visiblement mal supporté la traversée du désert. Certains sont suspectés d’avoir même laissé leurs chaussures à la porte du Palais…
Cette espèce de léthargie au sein de l’opposition expliquerait, d’une certaine manière, les difficultés que celle-ci aurait à peser sur le pouvoir pour organiser des concertations politiques. Incapable de trouver un candidat de consensus pour la dernière présidentielle et donc résignée à perdre la partie, l’opposition ou ce qu’il en reste n’arrive pas à accorder ses violons. Cela ne date pas d’aujourd’hui, diront certains, quoiqu’elle parvint longtemps, sous Ould Abdel Aziz, à garder son unité. De façade, me diront ces avertis. Toujours est-il qu’implacable, le constat paraît sans appel : idéologies, egos surdimensionnés de certains, opportunisme d’autres et troubles taupes ont eu raison de nos acteurs politiques.
Des mots aux actes
Pourtant, la matière à contestations ne manque pas : le système incarné jusqu’à hier seulement par Ould Abdel Aziz n’a pas fondamentalement évolué. L’essentiel de ce qu’on reprochait à Ould Taya et, plus récemment, à Ould Abdel Aziz demeure. Le seul changement notable reste l’apaisement de l’arène politique. Ould Ghazwani reçoit et écoute ses « opposants » dans son bureau. Tous ont salué son ouverture d’esprit, avant de lui reprocher sa « mollesse », trait de caractère qui le différencierait de son prédécesseur. Ould Ghazwani a aussi à son actif quelques gestes à l’endroit des couches démunies mais pour que ceux-ci portent, leur gestion doit se faire dans beaucoup plus de transparence.
Plus de deux ans après son élection, on parle toujours trop de la gabegie, des injustices, des inégalités, de l’exclusion, du népotisme, d’une école et d’un système de santé malades, d’un état-civil discriminatoire, de l’interventionnisme, du je m’en-foutisme ; en bref, donc : de l’incivisme… Des maux que quelques rares partis de l’opposition et des organisations de défense des droits de l’homme continuent encore à dénoncer. Certes, on peut reconnaître que deux ans et demi ne suffisent pas à extirper ce mal qui gangrène notre pays mais le pouvoir peut quand même donner quelques signaux forts pour marquer sa volonté de changement, à défaut d’une véritable rupture.
Face au discours du président de la République à Ouadane, qualifié d’« important » – « fondateur », même – et salué en conséquence par une grande partie de l’opinion, Samba Thiam président des Forces Patriotiques du changement (FPC) a, pratiquement seul, marqué la différence en déclarant : « ce discours ne me parle pas ». L’homme reste fidèle à la ligne politique de son parti toujours non reconnu et continue à réclamer la refondation de l’État mauritanien.
Conséquence des problèmes susdits qui devraient être le créneau de l’opposition et surtout faire l’objet d’un véritable débat national – « dialogue » ou « concertations »… – nous vivons au sein d’une nation en constante quête d’unité. On – pouvoir et opposition confondues – ne cesse de rabâcher depuis des années cette thématique mais, à l’arrivée, on ne récolte que des velléités et autres vaines tentatives. Des meetings ont été organisés, des voies publiques rebaptisées au nom de l’unité nationale mais l’injustice, les inégalités et l’hypocrisie, entre autres, battent toujours le pavé et le quotidien. Or le candidat Ghazwani s’était engagé, le 2 Février 2019, devant les mauritaniens réunis au stade de la Capitale, à rétablir tout citoyen victime d’une quelconque injustice dans son droit et cela avait suscité, il faut le rappeler, un immense espoir des Mauritaniens, en particulier ceux qui s’estiment laissés au bord de la « route Mauritanie ». Les veuves et les orphelins des évènements des années 1986-1990 avaient cru trouver là une oreille attentive, un interlocuteur sensible, eux qui courent depuis des dizaines d’années derrière la justice et le réconfort moral. Ils attendent toujours, hélas depuis trop longtemps, une audience avec le président de la République. Si celui-ci fait montre d’une disposition à trouver une solution au passif humanitaire avec les intéressés, il peine cependant à trouver la bonne approche. Certains de son entourage prêchent le statu quo qui a prévalu jusque-ici. Plus grave, ils tentent même de diviser le front des victimes, en cherchant à les pousser à accepter un protocole d’accord inachevé. S’ils ne sont pas « mouillés » dans les horreurs des années sombres, de quoi donc ont-ils peur, ces visiteurs de nuit et autres « conseillers occultes » ? Le président Ghazwani ne gagnerait-il plus en trouvant un compromis avec les veuves, les orphelins et les rescapés, dissipant à jamais les méfiances vis-à-vis du pouvoir, pour ne pas dire entre les communautés ? Ce sera un gros pas de franchi vers la consolidation de cette unité nationale, surtout si la réforme de l’Éducation nationale qu’il prêche, avec l’officialisation et l’introduction dans le système éducatif des langues pulaar, soninké et wolof, se traduit dans les faits. Sacré challenge pour le président-marabout qui n’aura cessé de clamer, dans ses différents discours, son entrain à œuvrer pour une Mauritanie de justice, une Mauritanie réconciliée et apaisée. C’est beau, les mots. Mais ce sont les actes qui transforment la réalité.
L’augmentation incessante des prix des denrées de base, l’absence de mesures concrètes de la part du gouvernement pour en enrayer la spirale ;la persistance de l’esclavage ou de ses séquelles, le passif humanitaire qui continue à hérisser certaines poils ; les détournements de deniers publics, les marchés de gré à gré à grands coups de milliards d’ouguiyas ;et, par-dessus tout, la « discrétion » de l’État qui admet, tout de même, des manques dans l’exécution des engagements du président de la République ; devraient aujourd’hui motiver l’opposition à sortir de son silence,« complice »dirait l’autre. Ses trop rares communiqués de presse, les récentes révélations sur les détournements de deniers publics et agissements suspects de certains cercles réputés proches du Palais sont des signes de l’urgence à donner de la voix.
Dalay Lam
le calame