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Mauritanie : les FPC commémorent l’exécution de 3 soldats noirs en 87
Les mauritaniens se souviennent de tous leurs martyrs tombés sous le régne de Ould Taya de 84 à 2005.Après la commémoration des 28 soldats noirs exécutés sans procés dans la nuit du 27 au 28 novembre 90, les FPC ex-FLAM se sont recueillis cette semaine pour la mémoire des 3 jeunes officiers noirs accusés de complot avant d’être passés par les armes le 6 décembre 87.Les FPC n’oublient pas et entendent à cette triste occasion réveiller les fantômes de la dictature et de l’obscurantisme d’un régime dont l’objectif principal est de dénigrifier la Mauritanie.
Sombre journée que celle du 16 décembre 87. Trois jeunes officiers noirs Bâ Seydi Amadou, Sy Saïdou Daouda et Sarr Amadou sont arrêtés et accusés de complot contre le régime de Ould Taya et jugés dans la plus grande précipitation avant d’être passés par les armes.Une injustice qui passera sous silence au niveau de l’opinion publique.Pour les FPC ex-FLAM c’est un devoir de mémoire et de justice que le porte-parole Kaaw Touré avait tenu à rappeler devant la diaspora parisienne le 3 décembre dernier dans le cadre d’une conférence pour expliquer les raisons de la participation de son parti au dernier dialogue national entre la majorité et l’opposition mauritanienne.Cette commémoration intervient après celle des 28 soldats noirs exécutés sommairement dans la nuit du 27 au 28 novembre 90 à Inal.Tous ces drames s’inscrivent dans le cadre d’une épuration ethnique dans l’armée et dans les autres secteurs clés de l’administration comme en témoignent les arrestations puis les condamnations avant les emprisonnements des dirigeants des FPC en 86 suite à la publication du Manifeste du négro-mauritanien opprimé.Quatre dirigeants ont trouvé la mort ainsi à Oualata. Un vaste mouvement de déportation des noirs a suivi cet hécatombe en 89 près de 80000 réfugiés au Sénégal et au Mali .En commémorant les martyrs du 6 décembre c’est toute la mémoire de tous ceux qui tombés pour des causes justes que les FPC entendent se recueillir.C’est l’histoire d’un massacre d’une partie de la population mauritanienne dont le nouveau parti réclame la vérité et la justice.Cette épine douloureuse dans le flanc des palais de Nouakchott est aujourd’hui un handicap pour la réconciliation nationale et la cohésion sociale.
Cherif Yaya Kane-Journaliste-Rouen-France
Forces Progressistes du Changement (FPC) : Compagnons d’un soir, ennemis le lendemain
Entre légitimité et illégalité, les Forces Progressistes du Changement (FPC), ex-Forces de Libération des Africains de Mauritanie (FLAM), ont du mal à se débarrasser de leur stigmate de « mouvement raciste anti-maure et ennemi de la nation mauritanienne » que les régimes successifs en Mauritanie n’ont cessé de leur coller.
Même si elles ont été conviées lors du dernier dialogue comme partenaires politiques à part entière, les FPC se rendent compte qu’elles restent sur le plan formel une formation politique non reconnue. Leur dernière manifestation, la semaine dernière, a été tout simplement interdite.
« C’est de la pure dictature que de nous empêcher de mener des activités, alors que nous avions été conviés au dernier dialogue politique » s’est indigné Samba Thiam, président des FPC suite à l’immixtion de la police dans le siège de son parti pour interdire la tenue de journées de réflexion les 11 et 12 novembre 2016.
Pour les Autorités interpellées, non seulement les FPC ne sont pas reconnues comme parti politique, mais elles ne disposent pas d’une autorisation pour organiser la manifestation qu’elles s’apprêtaient à animer. N’empêche, le président des FPC n’en a pas moins exprimé son étonnement face au double langage du pouvoir à l’égard de son parti, traité, un temps, comme un partenaire et un second temps, comme persona no grata.
Reçu en grandes pompes il y a deux ans, par les plus hautes Autorités de l’Etat alors qu’il revenait tout juste d’exil, il avait été par la suite, voué aux gémonies après qu’il eut exprimé l’idée sur une probable partition du pays. Plus tard, il avait été convié au dialogue politique et dans la foulée, reçu par le président de la République, avant de se voir de nouveau, interdit de tenir une réunion dans son siège
Il a ainsi fustigé la violation flagrante de la part du pouvoir des libertés publiques garanties par la Constitution, soulignant en substance que c’est là la preuve que le pays vit sous une véritable dictature.
Il faut rappeler que cet incident qui est survenu alors que les FPC avaient convié ses militants et sympathisants pour une journée de réflexion sur le dialogue politique auquel ils avaient été conviés, n’est pas le premier du genre. En 2015 déjà, le FPC avait été empêché de tenir une réunion en son siège.
A l’époque, son président Samba Thiam n’avait pas entamé sa réunion quand il fut « remis à l’ordre ». Considérant alors que son parti était reconnu du fait qu’après le dépôt du dossier de reconnaissance, et après deux mois sans réponse de la part de l’administration, la reconnaissance de jure et de facto s’imposait conformément aux dispositions de la loi, l’homme devait déchanter.
Dans la foulée, et en guise de réponse, le couperet du Ministère de l’Intérieur allait le faire déchanter. L’administration mauritanienne allait en effet lui annoncer la non reconnaissance de son parti pour non-conformité aux dispositions de la loi, notamment l’article 11 et l’article 6 de la Constitution qui « rejettent tout parti qui peut par son objet ou son action porter atteinte à la souveraineté nationale, à l’intégrité territoriale, à l’unité nationale et de la République ».
Manifestement, les FPC étaient considérées comme des forces dont les textes ne répondaient pas aux critères prévus par la constitution ! Dans sa réplique à la décision jugée arbitraire du Ministère de l’Intérieur, Samba Thiam , qui venait pourtant d’être reçu par le président de la République, devait s’insurger contre un « général qui cherche à perpétuer un système discriminatoire et inique » promettant que ses camarades et lui allaient se battre de toutes leurs forces et qu’ils n’allaient pas renoncer à leurs droits.
JOB
L’AUTHENTIQUE
Mauritanie : la police interdit les “Journées de réflexions” des FPC
ALAKHBAR (Nouakchott)- La police mauritanienne a empêché la tenue des “Journées de réflexions” des Forces Progressistes du Changement (FPC), un peu avant leur lancement, ce vendredi à leur siège à Nouakchott.
«La police a dit avoir reçu l’ordre d’interdire l’organisation des journées parce que les FPC (ex-Forces de libération africaines de Mauritanie “FLAM”) ne disposent pas d’un récépissé», a expliqué une source d’Alakhbar.
Non reconnues par l’Etat, les FPC ont été cependant cités dans la déclaration finale du récent « Dialogue national Inclusif » parmi les partis d’opposition participant à ces concertations qui avaient réuni aussi le gouvernement mauritanien et d’autres partis de la majorité.
Lire: Mauritanie-FPC: «Nous considérons que notre parti est reconnu» Samba Thiam
Le président des FPC, Samba Thiam, et deux autres membres de son parti ont participé au Dialogue national Inclusif sur invitation du gouvernement mauritanien.
Lire: Mauritanie: le président des FPC participe au dialogue politique
Les journées de réflexions des FPC devaient se poursuivre du vedredi 11 au samedi 12 novembre 2016 à Nouakchott autour des thèmes :
- Unité nationale et reformes constitutionnelles.
- Reforme territoriale et dissolution du Senat.
- Refondation de l’école mauritanienne.
- Etat de droit, processus électoral et alternance démocratique.
- lutte contre la corruption et reforme de la justice.
- Reforme foncière et emploi des jeunes.
- Problématique du désordre général : comment en venir à bout ?
Lire aussi :
– Les FPC appellent la Cour suprême à trancher le contentieux l’opposant au Ministère de l’Intérieur
– Pdt du parti FPC: O. Abdel Aziz est «communautariste»
– Le président mauritanien « se durcit dans ses positions d’élimination des négro-africains» (Samba Thiam)
– Mauritanie: « Les négro-africains sont liquidés», Samba Thiam-FPC
– Mauritanie: Les Négro-africains et les Haratines sont exclus dans ce pays (Les FLAM)
– Mauritanie: les FLAM annoncent la présentation de leur projet d’autonomie.
alakhbar
Samba Thiam, président des forces progressistes du changement (FPC), dans une interview exclusive: ‘’Le 3ème mandat constitue en ce moment pour l’Afrique la pomme de discorde et l’obstacle majeur à l’alternance démocratique’’
Le Calame: Commençons d’abord le dialogue en cours. Le président de la République y a prononcé un discours. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Samba Thiam: Il faut dire que je ne l’ai pas saisi directement, puisque le Président s’était adressé à une fraction du peuple, ignorant, comme par mépris, l’autre composante nationale. Il a fallu donc qu’il me soit traduit. La substance, semble-t-il, est un appel au dialogue en direction de toutes les forces vives de la Nation pour éviter à la Mauritanie les affres du printemps arabe. Si telle est l’intention, elle me semble louable .Seulement, je pense que si un climat apaisé, à travers à un train de mesures et un signal fort en direction de la classe politique et des composantes nationales, avait précédé ce dialogue, il aurait suscité davantage ’enthousiasme et rassuré… que cette fois c’était la bonne.
-Comment expliquez-vous votre invitation à participer à un dialogue alors que vous n’êtes pas reconnu comme parti ?
-Paradoxal, n’est-ce pas ? Allez plutôt le demander à mes vis-à-vis, que je ne saurais tout de même ne pas remercier pour l’invitation. Une chose est sûre, le régime, par cet acte, reconnaissait de facto et notre visibilité et notre force de propositions …
–Ne craignez-vous pas M. Thiam d’être roulé dans la farine en servant de caution aux petits pas vers le 3ème mandat ?
– Nous ne serons le cheval de Troie de personne, rassurez-vous. J’ai déjà exprimé notre position là-dessus qui est, encore une fois, que nous sommes résolument opposés au 3ème mandat, car il constitue en ce moment pour l’Afrique la pomme de discorde et l’obstacle majeur à l’alternance démocratique ! Partout où il a été imposé, de graves problèmes ont surgi. Notre pays est fragile, nous devons avoir la sagesse de lui éviter ce risque.
Cela étant, je ne vois pas en quoi nous serons abusés. Je pense que vous posez mal le problème … En répondant à ce dialogue, nous avons d’abord voulu rester cohérents avec nous-mêmes, car depuis 1986, nous n’avons cessé de réclamer un dialogue autour de la question de l’unité. Dès l’instant où nous avons été assurés que la question qui nous importait en priorité était retenue, il aurait été inconséquent de notre part de ne pas nous impliquer dans ce dialogue pour faire valoir nos solutions. En second lieu, si nous participons à ce dialogue, c’est bien dans l’espoir de voir les problèmes enfin résolus; mais qu’on ne s’y trompe pas, nous ne nous sentons absolument pas tenus à une obligation de résultats. Notre devoir, en tant que patriotes sincères, acteurs politiques conséquents, intellectuels engagés, notre devoir, dis-je, consiste à poser les problèmes, engager le débat par la confrontation d’idées et de projets, alerter l’opinion sur les dangers prévisibles du statu quo actuel !
Si au bout des échanges, nous arrivons à des solutions, à des résolutions positives, notre espoir sera comblé. Il appartiendrait alors à l’exécutif, et seulement à l’exécutif, d’en assurer, ou non, l’application. A chacun son rôle et ses responsabilités …Pour notre part, nous avons rempli les nôtres.
-Lorsque vous avez fait le choix de participer au dialogue vous n’aviez peut-être pas pris en compte les critiques en retour ?
– Certains parmi nous ont tenté, d’y répondre, à leur façon … Pour moi, on ne se justifie pas lorsqu’on a raison. On assume ses choix et ses options qui n’incombent qu’à vous, et vous seul, et on laisse les critiques ruisseler sur la carapace ! Car, comme le disait[a1] E. Roosevelt, « if you get your head above the crowd you will be criticized’’…Elle ajoutait : “ Do what you feel in your heart to be right, for you’ll be criticized anyway. You’ll be damned if you do, and damned if you don’t “. So do, nous dit le bon sens ! Qu’importe donc ces critiques …venant de l’extérieur des rangs!
-Cette rumeur sur le 3e mandat reste quand même persistante.
-J’en conviens, et je crois même, pour tout dire, que le président y contribue pour quelque chose, directement ou indirectement…En effet, s’il n’était pas tenté de suivre Kabila à la trace, pourquoi n’y mettait-il pas le holà ? Pourquoi laissait-il le trouble s’installer ? Scénario à la Sassou Nguesso ? Rien ne doit être exclu au regard du flou qui entoure les choses…
-APP a décidé de suspendre sa participation au dialogue, comment appréciez-vous cela ?
-C’est une décision que nous respectons ; mais que nous saurions ne pas déplorer tant pour la forme que pour le fond. Une action en solo alors qu’on travaille en groupe qui ne diverge pas sur l’essentiel, n’est pas de nature constructive. Nous, bloc de l’opposition qui participons au dialogue, sommes guidés par une feuille de route qui seule nous engage, tout le reste est distraction. Espérons vivement que l’APP revienne très rapidement à de meilleurs sentiments.
-Quels bénéfices croyez-vous avoir tiré de ce dialogue ?
-D’abord l’opportunité de se rencontrer, de poser frontalement la question de l’unité, pour une fois ! Faire connaissance avec un bon nombre de mauritaniens. Ensuite et surtout avoir réussi quelque peu à briser la glace entre nous mauritaniens, avoir, enfin, entamé la communication qui doit se poursuivre et qui demeure l’étape première dans toute résolution de conflit ou de problème…
En conclusion, la convergence d’idées n’est pas encore là comme souhaitée, il reste encore du chemin à faire, mais l’optimisme sur l’avenir est permis …
Je n’ai pas évoqué le bénéfice portant sur l’image positive renforcée du parti, ni le retournement de la situation contre l’adversaire mis en défaut, à notre avantage.
D’aucuns pensent que vous êtes allés au dialogue pour monnayer votre récépissé .Que vous inspire cette réflexion ?
-Je ne peux pas empêcher les gens de penser ce qu’ils veulent mais l’avenir dira. Le contentieux entre les FPC et le régime se poursuit, notre dossier, pendant, se situe actuellement au niveau de la cour suprême de laquelle nous attendons que le droit soit dit. Cela donc n’a rien à voir; il y a l’opportunité de dialoguer qui nous a été offerte que nous ne pouvions manquer, et il y a le dossier qui suit son cours …
-Comment avez – vous vécu l’octroi de récépissés à Dr Saad ould Louleid et à Daoud ould Ahmed Aicha ?
-Sans surprise ! Le locataire du palais ocre pris en flagrant délit d’ostracisme ou d’ethnicisme !
Pour ceux qui en doutaient, le régime vient, par cet acte, de montrer à la face du monde sa vraie nature, son vrai visage, il vient de confirmer son choix manifeste pour une Mauritanie exclusivement arabe.
Nos partenaires européens et américains devront maintenant tirer la conclusion qui s’impose; un régime qui débauche pour affaiblir l’opposition, frappe arbitrairement ses adversaires politiques, octroie à ses partisans toutes les libertés et toutes les faveurs, viole quotidiennement ses propres lois, restreint tous les jours la liberté d’expression, de réunion, ce régime- là n’est pas de nature à consolider la démocratie.
-Un ancien leader des Flam a parlé de son appartenance aux ‘’flam historiques ‘’, qu’est-ce à-dire ?
-C’est sans objet …
-Pour finir, une rumeur fait croire que vous avez été reçu par le Président Aziz. Qu’en est-il exactement?
-Des ragots orchestrés, une manipulation grossière. Si nous l’avions été nous l’aurions rendu public. Les audiences en catimini ne nous tentent pas !
Propos recueillis par Dalay Lam
le calame
REECOUTER HUMPITO avec camarade MAMADOU WANE, VP des FPC.
Réécouter Humpito de ce dimanche 16 octobre 2016 avec Mamadou Wane, vice président, chargé à l’organisation, à la formation politique et l’idéologique.
Un Monsieur Wane très lucide, précis dans ces réponses mais aussi un militant convaincu pour la cause nationale.
Des interventions de hautes factures, parfois même des contradictions animant ainsi un débat très instructif…
FPC au dialogue national, écouter les réactions.
http://www.haerelao.com/MalawMbowHumpito.html