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FLAMNET-AGORA : VOUS AVEZ DIT CONSEILS REGIONAUX ?
Le président Md O/ Abdel Aziz a évoqué, à l’occasion d’un meeting tenu à Néma le 3 mai passé, le projet de création de conseils régionaux chargés, selon lui, de la gestion et du développement des régions. S’agirait-il là du constat par le chef de l’Etat, à l’instar des FPC, de l’échec du centralisme forcené aveuglément imposé à des réalités nationales que toute approche politique rationnelle aurait gérées efficacement par le respect de leurs spécificités ?
En tout état de cause, pour les FPC, on ne saurait concevoir de développement de la Mauritanie sans prendre en compte l’aspiration légitime de toutes nos communautés au progrès économique et au bien-être social harmonieux. Cela ne peut se faire que quand il est reconnu à chacune d’elles le droit de vivre et de s’épanouir en toute sécurité dans un environnement qui libère, en le promouvant, son génie créateur et protège ses valeurs culturelles et sa civilisation.
La régionalisation que les FPC ambitionnent pour la Mauritanie n’est pas un slogan mais bien un programme de réformes audacieuses qui associent pleinement nos communautés à la prise en charge de leur avenir. Voici à ce sujet, pour rappel, un extrait pertinent du projet de société des Forces Progressistes du Changement (FPC) :
INTRODUCTION
Lorsque des problèmes de coexistences surviennent entre des peuples qui partagent le même espace, diverses solutions, allant du jacobinisme unitaire à la partition pure et simple, en passant par des paliers intermédiaires, telle l’autonomie, sont envisagées ou mises en œuvre.
L’autonomie choisie par nous sera inscrite dans le cadre de l’état unitaire, ouverte à l’interaction et à la mutuelle influence entre nos groupe nationaux, sans entrave pour la libre circulation des citoyens et des biens, respectueuses de toutes identités locales.
Elle permettra à nos communautés naturelles de prendre en main la gestion de leurs propres affaires sur le plan administratif, économique, culturelle et sociale, à travers des transferts de pouvoir spéciaux.
Chaque communauté modèlerait ainsi ses propres institutions et organiserait sa vie et son développement grâce à un système de relation plus souple avec le pouvoir central.
La « République des citoyens » où les Mauritaniens seraient indifférenciés reste à construire, l’autonomie en constituera le passage obligé pour forcer la préalable reconnaissance mutuelle, l’acceptation réciproque dans le respect de l’autre.
L’état de droit n’est pas incompatible avec la reconnaissance de jure ou de facto des communautés ; certaines vieilles démocraties européennes sont là pour le prouver, si besoin est.
· Quelles en sont les justifications?
1. Justifications historiques
L’autonomie tire sa justification ou son fondement historique dans le fait que, dans notre cas d’espèce, les communautés (ou peuples) en présence ont vécu par le passé côte à côte, chacune dans son espace, chacune avec son organisation, ses institutions politiques économiques et sociales propres. En outre l’autonomie n’est pas un mode d’organisation inédit. Elle est pratiquée dans le monde et de nombreux pays pluriethniques tentent encore de l’appliquer. Elle a donc une histoire et démontré ses vertus.
2- justifications théoriques
L’autonomie se définit comme un mode d’organisation unitaire à degré variable. Elle est conçue généralement pour résoudre la dichotomie entre le principe de l’indivisibilité et celui de l’identité. Sa mise en œuvre peut aller de l’octroi de quelques attributs de pouvoir à l’exercice de la quasi-totalité de ceux-ci par différents groupes humains, aux habitudes mentales, linguistiques et traditions différentes, diluant ainsi le pouvoir et le répartissant entre ces groupes en présence. L’autonomie fonctionne sur la base de deux principes fondamentaux : le principe de participation dans la prise de décision, et le principe de neutralisation respective des groupes protagonistes, à travers des mécanismes de régulation* qui permettent à chaque groupe de se protéger contre d’éventuelles menaces pour sa survie ou son assimilation.
Enfin, dans notre cas précis, elle prendrait en compte les facteurs ethnique, tribal, régional, pesanteurs certes à dépasser -, mais qui n’en sont pas moins des facteurs déterminants de la réalité Mauritanienne- ; elle assurerait ainsi davantage de cohésion sociale pour associer de larges segments de la société à la gestion du pouvoir.
L’Etat devra être perçu et organisé comme un appareil fédérateur des nations, des langues et cultures, des normes et terroirs et cesser d’être considéré comme Etat-nation, qui reste à construire. C’est du reste ce qui fonde et garantit le pacte du « vivre ensemble » ou du destin commun.
3- Justifications politiques
Les Administrateurs (Gouverneurs et Préfets arabo-berbères) qui gouvernent la vallée du fleuve depuis l’indépendance ne fournissent malheureusement aucun effort d’intégration, d’adaptation au milieu ou de compréhension du vécu des populations locales ; situation que favorise et perpétue le pouvoir central absent de toute politique de développement soutenue et conçue en fonction des besoins spécifiques de la vallée du fleuve : aucun projet économique d’envergure, aucune infrastructure de base sérieuse, indispensable au bien-être des populations, délaissées. D’où la nécessité de donner à ces populations en particulier la possibilité de choisir elles-mêmes leurs propres dirigeants. Le pouvoir doit être affecté aux nations, aux citoyens, aux terroirs et distribué au niveau fédéral, régional, provençal et local.
STRUCTURES, COMPETENCES/FONCTIONNEMENT, COMPOSITION
1. Organisation territoriale et administrative
Il sera créé quatre régions autonomes :
· Région numéro 1 ( Trarza- Brakna- Tagant ),
·
· Région numéro 2 ( Guidimakha, Fuuta, Waalo Barak )
· ,
· Région numéro 3 (Assaba, Hodhs ),
·
· Région numéro 4 ( Adrar,Tiris, Inchiri ).
·
Ces régions, à vocation, épouseront, le plus possible, les contours des aires ethnoculturelles (communautaires) existantes.
Chaque région sera découpée en provinces qui respecteraient au maximum la configuration des espaces occupés par les entités historiques des ethnies et émirats (pour éviter la reconduction des problèmes actuels). Ces provinces seront:
– pour la région no 1 : les provinces du Brakna, du Trarza, du Tagant,
– pour la région no 2 : les provinces du Guidimakha, du Fuuta et du waalo Barak,
– pour la région no 3 : les provinces de l’Assaba et des Hodhs,
– pour la région n0 4 : les provinces de l’Adrar, du Tiris, de l’Inchiri.
Les villes de Nouakchott et Nouadhibou seront régies par un statut spécial (à définir).
2- Les institutions
Le pouvoir central
Il exercera les attributs de souveraineté que sont la défense du territoire, les relations internationales, le transport aérien, les télécommunications ;
Il définira également la politique économique nationale et battra la monnaie.
Une parité fixe entre le nord et le sud régira la répartition des hauts postes de responsabilités.
Les régions autonomes
Elles exerceront les pouvoirs résiduels que sont la culture, le foncier, l’administration, la justice, les finances régionales, l’économie et la police locale.
Administration centrale
Elle sera dotée de trois institutions :
Gouvernement
Il sera composé de membres issus des espaces (Nord-Sud) et dont le mode de désignation restera à définir…
Le gouvernement sera dirigé par un président élu parmi les membres le composant (collège).
Mais si le président de la république devrait être élu au suffrage universel direct, alors il serait assisté de deux (2) vice-présidents tournant, issus d’ethnie différente.
Parlement à deux chambres
L’une, pourvue en députés au prorata du poids démographique de chaque région (L’assemblée nationale), l’autre – (le sénat)- à parité fixe.
Il aura pour tâche
· D’élaborer les lois fédérales, et la charte constitutionnelle.
· De veiller au respect du droit des régions.
· De fixer les rapports entre le gouvernement central et les régions.
Conseil central (mode de désignation des membres et composition à définir)
Il aura pour rôle :
· De veiller à l’alternance au pouvoir.
· De déterminer la légalité des actes de loi dans les régions et la fédération.
· De veiller à l’application de la charte constitutionnelle qui fixe les normes de la cohabitation.
· D’arbitrer les conflits inter-région, entre les régions et l’état central.
Administration régionale
Il sera créé quatre régions et huit (8) provinces :
Chaque région comportera :
· Un exécutif ou conseil régional qui sera dirigé par un gouverneur élu, assisté de commissaires de gouvernement issus des provinces (nombre à déterminer)
· Une assemblée régionale qui exercera les pouvoirs législatifs. Elle sera composée de membres élus, représentatifs des provinces
Chaque province aura à sa tête un adjoint au gouverneur.
Dispositions complémentaires
· L’auto organisation interne pourrait être modifiée par chaque entité au –delà des grandes lignes définies ici.
· Les mécanismes de régulation *: des leviers seront conçus que chaque communauté ou groupe national pourrait actionner pour bloquer toute disposition de loi en gestation qui menacerait ses intérêts.
· Senat : au sénat, pour toutes les questions touchant à l’identité ou à l’équilibre entre les communautés, la décision devra être prise par consensus ou par une majorité spéciale des 4/5.
LE CONGRÈS 29 –Août -2014
La lutte continue !
Les FPC
Le président Md O/ Abdel Aziz a évoqué, à l’occasion d’un meeting tenu à Néma le 3 mai passé, le projet de création de conseils régionaux chargés, selon lui, de la gestion et du développement des régions. S’agirait-il là du constat par le chef de l’Etat, à l’instar des FPC, de l’échec du centralisme forcené aveuglément imposé à des réalités nationales que toute approche politique rationnelle aurait gérées efficacement par le respect de leurs spécificités ?
En tout état de cause, pour les FPC, on ne saurait concevoir de développement de la Mauritanie sans prendre en compte l’aspiration légitime de toutes nos communautés au progrès économique et au bien-être social harmonieux. Cela ne peut se faire que quand il est reconnu à chacune d’elles le droit de vivre et de s’épanouir en toute sécurité dans un environnement qui libère, en le promouvant, son génie créateur et protège ses valeurs culturelles et sa civilisation.
La régionalisation que les FPC ambitionnent pour la Mauritanie n’est pas un slogan mais bien un programme de réformes audacieuses qui associent pleinement nos communautés à la prise en charge de leur avenir. Voici à ce sujet, pour rappel, un extrait pertinent du projet de société des Forces Progressistes du Changement (FPC) :
INTRODUCTION
Lorsque des problèmes de coexistences surviennent entre des peuples qui partagent le même espace, diverses solutions, allant du jacobinisme unitaire à la partition pure et simple, en passant par des paliers intermédiaires, telle l’autonomie, sont envisagées ou mises en œuvre.
L’autonomie choisie par nous sera inscrite dans le cadre de l’état unitaire, ouverte à l’interaction et à la mutuelle influence entre nos groupe nationaux, sans entrave pour la libre circulation des citoyens et des biens, respectueuses de toutes identités locales.
Elle permettra à nos communautés naturelles de prendre en main la gestion de leurs propres affaires sur le plan administratif, économique, culturelle et sociale, à travers des transferts de pouvoir spéciaux.
Chaque communauté modèlerait ainsi ses propres institutions et organiserait sa vie et son développement grâce à un système de relation plus souple avec le pouvoir central.
La « République des citoyens » où les Mauritaniens seraient indifférenciés reste à construire, l’autonomie en constituera le passage obligé pour forcer la préalable reconnaissance mutuelle, l’acceptation réciproque dans le respect de l’autre.
L’état de droit n’est pas incompatible avec la reconnaissance de jure ou de facto des communautés ; certaines vieilles démocraties européennes sont là pour le prouver, si besoin est.
· Quelles en sont les justifications?
1. Justifications historiques
L’autonomie tire sa justification ou son fondement historique dans le fait que, dans notre cas d’espèce, les communautés (ou peuples) en présence ont vécu par le passé côte à côte, chacune dans son espace, chacune avec son organisation, ses institutions politiques économiques et sociales propres. En outre l’autonomie n’est pas un mode d’organisation inédit. Elle est pratiquée dans le monde et de nombreux pays pluriethniques tentent encore de l’appliquer. Elle a donc une histoire et démontré ses vertus.
2- justifications théoriques
L’autonomie se définit comme un mode d’organisation unitaire à degré variable. Elle est conçue généralement pour résoudre la dichotomie entre le principe de l’indivisibilité et celui de l’identité. Sa mise en œuvre peut aller de l’octroi de quelques attributs de pouvoir à l’exercice de la quasi-totalité de ceux-ci par différents groupes humains, aux habitudes mentales, linguistiques et traditions différentes, diluant ainsi le pouvoir et le répartissant entre ces groupes en présence. L’autonomie fonctionne sur la base de deux principes fondamentaux : le principe de participation dans la prise de décision, et le principe de neutralisation respective des groupes protagonistes, à travers des mécanismes de régulation* qui permettent à chaque groupe de se protéger contre d’éventuelles menaces pour sa survie ou son assimilation.
Enfin, dans notre cas précis, elle prendrait en compte les facteurs ethnique, tribal, régional, pesanteurs certes à dépasser -, mais qui n’en sont pas moins des facteurs déterminants de la réalité Mauritanienne- ; elle assurerait ainsi davantage de cohésion sociale pour associer de larges segments de la société à la gestion du pouvoir.
L’Etat devra être perçu et organisé comme un appareil fédérateur des nations, des langues et cultures, des normes et terroirs et cesser d’être considéré comme Etat-nation, qui reste à construire. C’est du reste ce qui fonde et garantit le pacte du « vivre ensemble » ou du destin commun.
3- Justifications politiques
Les Administrateurs (Gouverneurs et Préfets arabo-berbères) qui gouvernent la vallée du fleuve depuis l’indépendance ne fournissent malheureusement aucun effort d’intégration, d’adaptation au milieu ou de compréhension du vécu des populations locales ; situation que favorise et perpétue le pouvoir central absent de toute politique de développement soutenue et conçue en fonction des besoins spécifiques de la vallée du fleuve : aucun projet économique d’envergure, aucune infrastructure de base sérieuse, indispensable au bien-être des populations, délaissées. D’où la nécessité de donner à ces populations en particulier la possibilité de choisir elles-mêmes leurs propres dirigeants. Le pouvoir doit être affecté aux nations, aux citoyens, aux terroirs et distribué au niveau fédéral, régional, provençal et local.
STRUCTURES, COMPETENCES/FONCTIONNEMENT, COMPOSITION
1. Organisation territoriale et administrative
Il sera créé quatre régions autonomes :
· Région numéro 1 ( Trarza- Brakna- Tagant ),
·
· Région numéro 2 ( Guidimakha, Fuuta, Waalo Barak )
· ,
· Région numéro 3 (Assaba, Hodhs ),
·
· Région numéro 4 ( Adrar,Tiris, Inchiri ).
·
Ces régions, à vocation, épouseront, le plus possible, les contours des aires ethnoculturelles (communautaires) existantes.
Chaque région sera découpée en provinces qui respecteraient au maximum la configuration des espaces occupés par les entités historiques des ethnies et émirats (pour éviter la reconduction des problèmes actuels). Ces provinces seront:
– pour la région no 1 : les provinces du Brakna, du Trarza, du Tagant,
– pour la région no 2 : les provinces du Guidimakha, du Fuuta et du waalo Barak,
– pour la région no 3 : les provinces de l’Assaba et des Hodhs,
– pour la région n0 4 : les provinces de l’Adrar, du Tiris, de l’Inchiri.
Les villes de Nouakchott et Nouadhibou seront régies par un statut spécial (à définir).
2- Les institutions
Le pouvoir central
Il exercera les attributs de souveraineté que sont la défense du territoire, les relations internationales, le transport aérien, les télécommunications ;
Il définira également la politique économique nationale et battra la monnaie.
Une parité fixe entre le nord et le sud régira la répartition des hauts postes de responsabilités.
Les régions autonomes
Elles exerceront les pouvoirs résiduels que sont la culture, le foncier, l’administration, la justice, les finances régionales, l’économie et la police locale.
Administration centrale
Elle sera dotée de trois institutions :
Gouvernement
Il sera composé de membres issus des espaces (Nord-Sud) et dont le mode de désignation restera à définir…
Le gouvernement sera dirigé par un président élu parmi les membres le composant (collège).
Mais si le président de la république devrait être élu au suffrage universel direct, alors il serait assisté de deux (2) vice-présidents tournant, issus d’ethnie différente.
Parlement à deux chambres
L’une, pourvue en députés au prorata du poids démographique de chaque région (L’assemblée nationale), l’autre – (le sénat)- à parité fixe.
Il aura pour tâche
· D’élaborer les lois fédérales, et la charte constitutionnelle.
· De veiller au respect du droit des régions.
· De fixer les rapports entre le gouvernement central et les régions.
Conseil central (mode de désignation des membres et composition à définir)
Il aura pour rôle :
· De veiller à l’alternance au pouvoir.
· De déterminer la légalité des actes de loi dans les régions et la fédération.
· De veiller à l’application de la charte constitutionnelle qui fixe les normes de la cohabitation.
· D’arbitrer les conflits inter-région, entre les régions et l’état central.
Administration régionale
Il sera créé quatre régions et huit (8) provinces :
Chaque région comportera :
· Un exécutif ou conseil régional qui sera dirigé par un gouverneur élu, assisté de commissaires de gouvernement issus des provinces (nombre à déterminer)
· Une assemblée régionale qui exercera les pouvoirs législatifs. Elle sera composée de membres élus, représentatifs des provinces
Chaque province aura à sa tête un adjoint au gouverneur.
Dispositions complémentaires
· L’auto organisation interne pourrait être modifiée par chaque entité au –delà des grandes lignes définies ici.
· Les mécanismes de régulation *: des leviers seront conçus que chaque communauté ou groupe national pourrait actionner pour bloquer toute disposition de loi en gestation qui menacerait ses intérêts.
· Senat : au sénat, pour toutes les questions touchant à l’identité ou à l’équilibre entre les communautés, la décision devra être prise par consensus ou par une majorité spéciale des 4/5.
LE CONGRÈS 29 –Août -2014
La lutte continue !
Les FPC
Nouvelles d’ailleurs : Identités…
Quand on fait d’une langue une psychothérapie pour « identités en crise » c’est que toute la construction par rapport à soi, à son rapport avec le monde, à sa perception de sa place dans le concert mondial, à ce que l’on désire pour bâtir un État Nation, etc, n’en sont même pas au début du tout début.
La Semaine de la Francophonie vient de se terminer. Pas le concert habituel de critiques à l’encontre du français. Comme si nous ne pouvions, tout englués que nous sommes dans une orthodoxie intellectuelle, ne concevoir notre rapport aux langues, donc à nous mêmes, autrement que via le prisme politique, donc idéologique, donc doxa, donc artificiel…
Comme si, aussi, le seul regard que nous puissions porter sur la place et le rôle d’une langue ne puisse se faire que dans le conflit, dans l’opposition systématique entre deux langues, l’une étant, automatiquement, « l’ennemie », l’autre , la seule permise et acceptable.
Peut-on, doit-on faire d’une langue une construction réduite à la seule identité ?
Le français est -il seulement identité ? Quand une partie du monde s’est appropriée cette langue, véhicule-t-il, de fait, une identité « française » ?
L’arabe est-il seulement, là encore, identité ? Entre le fantasme de la Nation Arabe, l’usage d’une langue arabe littéraire réservée aux élites et les langues pratiquées par les citoyens de ce monde dit arabe, où est l’identité ?
Quelles identités pour quelles langues ? Ou, plutôt, quelles langues pour quelles identités ?
Et qu’est ce que l’identité ? Une langue ? Une manière de vivre ? Un ensemble de valeurs communes autour desquelles s’agglomèrent des cultures différentes ou semblables ? Une perception du monde?
Une langue est-elle religion ?
Une langue, en dehors de tout ce dont on la charge, est un peu tout cela. Elle est, d’abord, phonèmes afin de communiquer. Elle est outil de communication, premier lien entre les hommes. Elle permet de nommer le monde, de codifier, de mettre en sons et, plus tard, en mots et/ou écritures (toutes les langues ne sont pas écrites), ce qu’une culture, à un moment donné, dans un espace défini, perçoit comme étant son rapport au monde qui l’entoure. Elle est celui qui donne et celui qui reçoit ce langage.
Quand les ultra nationalistes arabes de chez nous crient au scandale face au français, quand ils ne réduisent cette langue française qu’à des considérations politiques, ils font preuve d’étroitesse intellectuelle, de misérabilisme, de sécheresse, d’aveuglement.
Ils sont dans la posture « complexés » d’une arabité mal comprise, mal pensée, mal véhiculée.
Et, à force de ne réduire l’arabe qu’à un fantasme de Nation Arabe, ils en viennent à rendre cette langue arabe quasi hideuse. Alors qu’elle est langue magnifique, langue de culture, langue des savants, langue de la poésie.
Elle n’est pas qu’instrument politique afin de bâtir ce que personne, jusqu’à aujourd’hui, n’a encore réussi à construire, nonobstant les réflexions des intellectuels du monde arabe, à savoir un « monde arabe ».
Monter une langue contre une autre, opposer farouchement deux langues, vouloir en éradiquer une coûte que coûte afin de n’apposer sur une société qu’une vision d’une seule langue parlée, formatant ainsi la pensée, est d’une stupidité terrible.
Et dangereuse…
Laminer le métissage, penser que l’on peut effacer le passé par le biais du massacre systématique d’une langue dite étrangère, rend la langue des détracteurs du français franchement odieuse.
Car instrument politique et idéologique.
Nul ne nie que le français est langue des colons. Comme l’arabe le fut il y a quelques siècles, apporté dans les bagages des Hassan. Ce qui ne l’a pas empêché d’être absorbé par les populations berbères qui vivaient ici. Le fait que c’est la langue du Coran a facilité cette appropriation de l’arabe par les populations vaincues.
L’arabe n’appartient pas aux élites nationalistes. Le français n’appartient pas aux francophiles.
Ces deux langues sont mémoires communes, quoi que l’on dise, quoi que l’on détricote au niveau de l’Histoire et de la mémoire.
Nous n’avons pas, nous ne devrions pas, avoir à rougir de ces deux langues. Et surtout pas de la langue française.
Une nation qui ne se crée que dans une identité partiale n’a aucun avenir. Une nation qui n’utilise sa langue que comme instrument d’opposition par rapport à une ou plusieurs autres langues est appelée à atteindre très vite ses limites.
Nous ne pouvons plus n’employer que le « JE » réducteur et oublier le « NOUS » qui est le propre de l’ouverture aux autres.
Faire d’une langue un instrument de domination idéologique rend cette propre langue infâme et vidée de son sens, de sa beauté, de ses particularités.
Le chauvinisme linguistique n’est pas avenir. Il est assemblage hétéroclite de fantasmes d’un passé que l’on brode à la hauteur des soubresauts actuels.
Une identité qui « tue » la diversité linguistique, qui fait d’une langue son bras armé pour justifier des positionnements politiques est une identité étroite, repliée, sclérosée…
Je reste persuadée que l’arabe et le français sont langues nationales chez nous, par le fait de l’Histoire.
Je reste intimement convaincue que ces deux langues racontent nos histoires communes, qu’elles sont sœurs et qu’elles ne peuvent que nous enrichir et s’enrichir.
L’arabe est une langue si belle, si riche, si profonde, si fascinante. Il n’appartient pas aux ultras nationalistes arabes. Il n’appartient pas à ceux qui le réduisent à sa forme la plus xénophobe.
Le français nous enrichit de sa diversité, de ses concepts, de sa « mondialité ». Il nous ouvre au monde. Il nous permet de penser « Nous », en communiquant et en vivant aux côtés de l’arabe.
Amin MAALOUF : « A l’ère de la mondialisation, avec ce brassage accéléré, vertigineux, qui nous enveloppe tous, une nouvelle conception de l’identité s’impose – d’urgence ! Nous ne pouvons nous contenter d’imposer aux milliards d’humains désemparés le choix entre l’affirmation outrancière de leur identité et la perte de toute identité, entre l’intégrisme et la désintégration.
Or, c’est bien cela qu’implique la conception qui prévaut encore dans ce domaine. Si nos contemporains ne sont pas encouragés à assumer leurs appartenances multiples, s’ils ne peuvent concilier leur besoin d’identité avec une ouverture franche et décomplexée aux cultures différentes, s’ils se sentent contraints de choisir entre la négation de soi et la négation de l’autre, nous serons en train de former des légions de fous sanguinaires, des légions d’égarés. »
( Extrait de « Les identités meurtrières »)
Salut.
Mariem Mint Derwich
le calame
FLAMNET-AGORA: “Haro sur le communautarisme ! ” PAR SAMBA THIAM PRÉSIDENT DES FPC.
Haro sur le communautarisme !
Depuis que les forces négro-africaines tentent de se rassembler, dans un élan de survie , on observe une sorte de levée de boucliers . De tous cotés fuse l’indignation , feinte ou réelle , sans que personne ne songe à s’interroger sur les causes réelles ou supposées du phénomène .…
Suite au fameux second discours d’investiture du Président de la République, nous avons entendu le Premier ministre , puis les habituels acolytes et autres laquais faire chorus . Même son de cloche à travers une certaine presse ; et pourtant !
Mais qu’est-ce donc le communautarisme ? Quel sens lui donne-t-on ?
Le communautarisme se définit , généralement, par ce ‘’ soutien automatique ou mécanique à un groupe ou à des idées , par solidarité ethnique, sociale ou religieuse ‘’ . Quel mauritanien échappait à ces différentes appartenances, dans ces rapports avec les autres ? Qui s’en distanciait vraiment ? ’’ La citoyenneté ne peut être disjointe de l’ethnicité’’ ; la citoyenneté ethnoculturellement neutre est une utopie’’, nous rappelle Souleymane B Diagne .
Cette solidarité primaire, par ailleurs, n’est pas quelque chose de nouveau en Afrique et dans le monde , même si elle demeure plus marquée dans ce continent ; en raison et à cause des Etats africains aux politiques inaptes à créer des Etats fédérateurs de la pluralité des nations , des langues et cultures.
La crainte des détracteurs du communautarisme viendrait , dit-on ,de cette conviction qu’il diviserait la nation au détriment de l’intégration …A supposé que ce fut vrai , dans notre cas d’espèce on ne divisait rien du tout puisque la ‘’ nation’’ , stricto sensu , n’existait pas ! Cette inquiétude donc ne reposait sur rien ! L’on sait, par ailleurs , que le Communautarisme demeurait en cours dans beaucoup de pays qui ne s’en portaient pas plus mal ; il ne les divisait en aucune façon, non plus … IL favorisait plutôt leur cohésion nationale à travers la participation des groupes nationaux à la gestion de l’Etat et de la vie publique.
La seconde réserve émise à l’endroit du communautarisme résulte , semble-t-il , de l’idée – que lorsque la représentation irait aux groupes et non à l’individu , il y’ aurait entrave à l’exercice de la démocratie ; ce qui est totalement erroné ; Le Communautarisme n’est pas antinomique à la démocratie . La Belgique , la Suisse, le Liban ,le Nigeria , l’’Espagne entre autres exemples , illustrent tout le contraire , pour l’avoir pratiqué . Pourquoi tant de réticences à s’inspirer de ces modèles ? Pourquoi serait –il déplacé d’en parler ici quand l’Etat arabo-berbère a failli dans sa construction de la ‘’Nation’’ (Etat-nation), et partant de la citoyenneté ? Citoyenneté qui se cherche chez nous et partout en Afrique , produit de la Démocratie ‘’occidentale’’ mécaniquement plaquée , fondée sur l’individualisme, l’égoïsme . Citoyenneté que nous devons, certes, tenter de construire mais sans hâte, c’est-à-dire sans sauter de paliers, dont l’un des passages obligés constitue la représentation des communautés en présence. Le Communautarisme, dis-je , serait l’étape transitoire nécessaire dans l’émergence de la citoyenneté, lointaine . En effet , dans le rapport entre groupes nationaux , le communautarisme force l’acceptation mutuelle et la reconnaissance des identités irréductibles, respectives…Il n’est donc pas mauvais en soi , comme veulent nous le faire croire certains esprits mal pensant ; Ce qui est mauvais par contre, tant pour le nationalisme que pour le communautarisme, c’est l’exacerbation du sentiment communautaire ou nationaliste qui pousse au rejet de l’autre , et à se percevoir comme le centre du monde .
Ce rejet du communautarisme on le retrouvait aussi , curieusement , chez certains cadres négro-africains , qui se surprennent à dire qu’ils le refusaient ,et d’autres , qu’ils ‘’ne faisaient pas de politique’’ … Hélas , ces Messieurs faisaient preuve d’une grande naïveté . Ils se laissaient culpabiliser et intimider par le battage médiatique entretenu à dessein sur la question, par les mêmes . Poser l’affirmation de son identité ethnique n’est- ce pas faire un clin d’œil au communautarisme ? et plus , qu’était -ce faire la politique sinon se préoccuper ou s’occuper des affaires de la Cité …tout comme un bon père de famille responsable prend soin de son foyer !
Enfin , Le communautarisme constitue pour les groupes marginalisées dont la citoyenneté est déniée une réponse, voire la réponse , normale , face à un racisme d’Etat sournois , non officiel , qui a partout cours. Tout l’environnement dans lequel nous baignons est communautaire, tribal! Tout, autour de nous, reste empreint de ce communautarisme , déjà avec Moctar ; Ould Taya est venu l’ exacerber , l’attiser , et le Président Abdel Aziz le poursuivre avec obstination et de manière appliquée ; à travers ces écoles spéciales ségrégationnistes , l’Armée , la police , la justice , le parlement , les médias , l’encouragement d’association ou de partis à base tribale, de réunions tribales au quotidien . Tel est l’environnement communautaire que l’on nous offre, tous les jours, en pratique et, …en théorie « une société garantissant la justice et l’égalité en droits et en devoirs , où la compétence , l’excellence et la citoyenneté seraient les seuls critères de valeurs ». Slogan creux du Premier ministre , double langage* destiné à endormir la vigilance des damnés de la Mauritanie…Alors que de tout temps notre environnement fut et reste celui-là sans que personne ne trouve à redire , maintenant que les Négro-africains tentent de s’organiser sur la même base , à des fins de résistance groupée , on crie au scandale ? Chacun y va de son indignation ! …Ces critiques passent sous silence l’autre communautarisme cynique , décrit plus haut ; ils passent sous silence celui des haratines, incarné par le ‘’Manifeste’’, et vis-à- vis duquel des forces politiques rivalisent d’ardeur , dans leur soutien, pour vouer aux gémonies tout effort de regroupement des négro-africains !
Motus sur ces communautarismes là et haro sur celui des Négro-africains !
De qui se moque-t-on ?
Thsiyembe affirmait que la volonté de vivre ensemble doit avoir pour socle le respect concomitant de la diversité culturelle , ethnique , et religieuse , condition de participation des nations . L’émergence soudaine du ‘’repli communautaire’’ des Négro-africains ne résulterait- il pas tout simplement de la non prise en compte de cette condition fondamentale ?
En l’absence de la citoyenneté qui n’a pas émergé dans la Nation en général, ou lorsque celle-ci existe elle n’est alors reconnue qu’à certains, n’est-il pas légitime que les damnés du pays se cherchent aussi une alternative ?
- A parcourir la liste des nominations du conseil de ministres dernier – 24 mars 2016- , on constate que le Premier ministre dit une chose et fait le contraire ; double langage, flagrant délit de démagogie : sur 70 nominations 10 negro africains ! Un blanchissement méthodique, appliqué de l’Administration…
- Qui ‘’ divisait le peuple ‘’ ?
La lutte continue !
Nouakchott , le 26 Mars 2016.
Samba Thiam.
Président des Forces Progressistes du Changement( FPC).
Nouakchott , le 4 Mars 2016.
Samba Thiam.
Président des Forces Progressistes du Changement( FPC).
FLAMNET-AGORA: “CE QUE JE VOIS…” PAR SAMBA THIAM PRÉSIDENT DES FPC.
” Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui y assistent et ne disent rien ». A Einstein.
Dans le contexte de notre pays ce mal prend divers visages …
Telle cette ambivalence et complaisance apparentes à l’égard du terrorisme jihadiste dont nous sommes le terreau et un des réfuges.
Tel ce projet ténace de construction, à marche forcée, d’une Mauritanie qui refuse sa diversité.
Telle cette tare médiévale, anachronique et abjecte qu’est l’esclavage, toujours vivant.
Cette imposition violente d’une culture nationale sur toutes les autres, reléguées aux oubliettes.
Cette volonté pernicieuse à vouloir étouffer le génocide de ould TAYA, au risque de sacrifier toute chance de réconciliation nationale.
Ces nominations de nos conseils de ministres à caractère ethniciste et raciste.
Cette Rwandisation déclarée de nos Forces armées et de sécurité.
Cet accaparement à outrance de tous les secteurs de l’Economie par une seule frange ethnique.
Cette discrimination à ciel ouvert persistante dans nos Ecoles spéciales.
Cette épuration par blanchissement méthodique, appliqué, de l’Administration, aujourd’hui totalement à genoux.
Cette Université où l’extinction de la filière « français » est méthodiquement programmée, les Profs francophones négro-africains sournoisement étouffés (***) , et la délocalisation ‘’des langues nationales ‘’ a la fac destinée, subtilement, à rayer pour de bon l’institut des langues.
Ces commissions d’enrôlement monoethniques, chargées de recenser une population pluriethnique.
Cette spoliation à vaste échelle, continue, des paysans de la vallée du fleuve.
Ces raffles quotidiennes, vexatoires au faciès des Ouest- Africains qui, par glissement volontaire, s’abattront de plus en plus sur les Négro-africains.
Ces milices, déguisées, qui, sous l’œil bienveillant de l’Autorité administrative, s’adonnent au tir à la cible, quand le port d’arme reste draconiennement restreint aux autres composantes nationales,****
Toutes Injustices**, en somme, qui font que les Négro-africains ont cessé de croire que L’Etat mauritanien était aussi le leur…
Alors que le Pays chemine à grands pas vers l’inconnu, l’élite arabo-berbère, à quelques exceptions, demeure étrangement silencieuse… Alors que « c’est l’heure
où l’on se lève
où l’on parle
aux siècles , à l’histoire, à l’Univers » .*****
“Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal , mais par ceux qui y assistent et ne disent rien” .
Le courage, nous dit Jean Jaurès, c’est de chercher la vérité et de la dire, c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant. Il poursuit comme dans un serment,
« … Je ne plierai pas
Je ne me tairai pas
Je ne m’en irai pas en silence
Je ne me coucherai pas… »,
Sublime tirade à méditer pour toutes les victimes de l’oppression et de l’arbitraire.
« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui y assistent et ne disent rien ».
La lutte continue !
Nouakchott , le 4 Mars 2016.
Samba Thiam.
Président des Forces Progressistes du Changement( FPC).
Notes :
***- idem pour le cas des 3 gouvverneurs arabo- berbères de Nouakchott – la capitale- , nommés au mépris de notre diversité ! — Idem pour les magistrats et Avocats négro-africains francophones qui étouffent à la justice,
* *Qui donc dans cette situation “divise le peuple ” ? Qui , en définitive, versait dans “l’extrémisme” ou dans “le pire communautarisme’’ ?
**** A l’occasion d’une cérémonie de l’Association de tirs à la cible , un leader de l’association eut à dire que “le Prophète recommandait d’enseigner à nos enfants la natation et le tir à la cible”…dans son entendement , me semble-t-il , le Prophète ne devait certainement avoir à l’esprit tous les petits mauritaniens , sans distinguo…
***** Tirade de Maïakovski contre Staline’.
UNE PETITE MISE AU POINT À MON AMI GOURMO
