Beelly Konate – Monsieur le Président de la République de Mauritanie,
Nous, enseignants francophones mauritaniens, vous écrivons pour exprimer notre profond mécontentement face à la discrimination institutionnelle à notre égard. Nous sommes consternés de constater que dans certaines wilayas du pays, les directeurs francophones et certains arabophones ont été remplacés par des instituteurs arabophones ou bilingues dans les écoles à cycle incomplet et complet.
Nous considérons que ces directeurs, certains en poste depuis plus de 20 ans, ont été dégradés de manière inacceptable. Nous considérons qu’il est important que les francophones ou usagers de la langue française soient également pris en compte dans les nominations en fonction de leurs compétences.
Nous vous demandons de prendre des mesures immédiates pour mettre fin à cette discrimination institutionnelle et de garantir l’égalité de chances pour tous les enseignants et tous les élèves mauritaniens. Nous demandons la restitution des directeurs francophones à leurs postes et l’introduction d’enseignants arabophones et francophones dans les écoles à cycle incomplet.
Cela permettrait aux élèves de bénéficier d’un enseignement de qualité dans les deux langues et de se préparer aux exigences du système éducatif mauritanien et international.
Ainsi, ce remplacement des enseignants francisants par des arabisants et des bilingues est fait sans tenir compte de leur niveau de compétence en français. Cela rend l’apprentissage du français plus difficile pour les élèves et compromet leur réussite scolaire.
Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout, quelles que soient les conséquences, car il s’agit des carrières de certains fonctionnaires qui sont mises en jeu. Cet acte est un sacrifice de nos carrières et une marginalisation.
Nous considérons que les Mauritaniens sont les victimes de cette réforme qui ne peut conduire qu’à l’échec sur tous les plans. Nous vous remercions de l’attention que vous porterez à cette lettre de protestation et nous espérons une rencontre ou une solution favorable.
Cordialement,
Noms et signatures de certains victimes