Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Mauritanie : Ould Ghazouani recule de deux pas sous la pression populaire et celle de l’opposition

Kassataya – Le président mauritanien surprend les observateurs en révélant ce début de semaine lors de l’ouverture des états généraux du secteur du BTP à Nouakchott, la création d’un mécanisme national d’importation des produits de première nécessité pour lutter contre la hausse récurrente des prix. Par ailleurs, Ould Ghazouani n’exclut aucun sujet tabou lors de la prochaine concertation nationale faisant allusion au passif humanitaire.

En effet, le règlement du passif humanitaire constitue le talon d’Achille de tous les locataires du palais de Nouakchott depuis la chute du génocidaire Ould Taya en 2005. Le seul président élu démocratiquement en 2007, SIDIOCA a été renversé en 2008 par le général Ould Aziz.

Élu en 2009, il arrête le processus de rapatriement des réfugiés au Sénégal. 20000 seulement sont entrés officiellement. Et depuis, près de 15000 réfugiés au Sénégal et au Mali attendent leur retour et leur réintégration en Mauritanie.

C’est une page sombre de l’histoire mauritanienne qui ne sera fermée qu’après une réconciliation nationale à laquelle les victimes des déportations de 1989, les veuves et orphelins des 28 soldats assassinés en 1991 à Inal, appellent de tous leurs vœux.

En succédant à Ould Aziz qui a soldé le passif humanitaire, Ould Ghazouani n’a pas fait mieux. En prenant l’initiative d’une concertation nationale, la coordination des députés de la majorité et de l’opposition entend traiter toutes les questions d’intérêt national sans tabous.

L’occasion est belle avec les assises nationales sur le secteur du BTP pour le chef de l’Etat qui n’exclut pas un débat ouvert à tous les problèmes des Mauritaniens. Les observateurs pointent une pression de l’opposition dont le parti pour la défense de l’Environnement qui vient de claquer la porte de la coalition qui regroupe 7 partis.

Pour autant la question du passif humanitaire ne peut être réglée par une concertation par définition n’engage pas forcément le pouvoir à accepter ce qui sera dit et ce qui sera retenu. C’est une question de rapport de force pour l’instant favorable à la majorité malgré la volonté de l’opposition à aller plus loin que les années précédentes.

La seconde pression est populaire avec en première ligne les femmes Leaders dans la rue tous les mercredis à Nouakchott, les femmes de la Sebkha et les femmes à Nouadhibou réclamant la diminution des prix des denrées alimentaires.

En créant un mécanisme national d’importation des produits alimentaires, Ould Ghazouani marque des points et répond aux attentes des ménages pauvres qui devraient pouvoir vivre plus dignement. La covid-19 n’explique pas tous les malheurs des Mauritaniens.

Cherif Kane

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