Conférence de presse des FPC : Le président Thiam revient sur le bilan de Ghazwani
Initiatives News– Le président des Forces Progressistes du Changement (FPC) Mr Samba Thiam a organisé ce jeudi à son siège à Sebkha une conférence de presse pour faire le point sur un an de gestion du président de la République Mohamed Ould Cheikh El Ghazwani ainsi que sur les questions de l’heure.
Cette manifestation était rehaussée par la présence de certains leaders politiques et de la société civile. On notait entre autres la présence de Birame Dah Abeid, le leader du mouvement IRA, Dellahi du parti des verts, Ibrahima Moktar Sarr, président de l’AJD et Diop Djibril de la direction du PLEJ.
Après une minute de silence à la mémoire de feu N’Dongo Aboubekrine, un vieux compagnon de lutte décédé récemment en France, le président des FPC est entré dans le vif du sujet, abordant le bilan du président Ghazwani sous trois angles différents.
D’abord les points de rupture avec le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, puis les points de similitudes entre les deux régimes et enfin un regard sur la Commission d’enquête parlementaire et sur l’attitude de Ghazwani par rapport aux problèmes globaux du pays.
Concernant le premier point les points de rupture entre Aziz et Ghazwani sont décrits comme suit par le conférencier. Il y a la façon de décliner le discours qui est diamétralement opposée avec le président Ghazwani dont le style et le ton sont jugés respectueux de l’autre.
La deuxième différence a trait au rapport pacifié avec l’opposition. Ghazwani accepte la discussion et la concertation contrairement à son prédécesseur dont l’attitude est jugé spartiate et militaire.
Autre point de rupture selon Mr Thiam, Ghazwani a rassuré aussi bien les acteurs politiques locaux que les acteurs extérieurs et notamment les pays voisins dont le Sénégal et le Maroc dont les rapports avec la Mauritanie étaient instables et versatiles du fait des humeurs fluctuantes de l’ex président. Donc avec le nouveau président on assiste à une pacification des relations diplomatiques.
Autre signe positif selon Mr Thiam, une ouverture plus marquée vers l’élite haratine, une ouverture qualifiée d’intéréssée.
Bref le président des FPC estime qu’entre Aziz et Ghazwani il y a une différence de gestion, d’action, de vision et de style.
Et pour ce qui est des similitudes entre les deux régimes, le conférencier note une continuité dans la perpétuation et la préservation du système. Il a énuméré certains points comme la discrimination à caractère ethnique et raciste qui se poursuit dans tous les secteurs (Armée, administration, Nominations, medias, concours, enrôlement…Mr Thiam a dénoncé ce qu’il a appelé « un blanchissement méthodique et appliqué de l’administration qui se poursuit. »
Il a par ailleurs dénoncé la discrimination observée dans l’octroi des récépissés des partis invitant au passage les autorités à légaliser son parti et celui de Birame qui attendent leurs récépissés depuis quatre ans(pour les FPC) malgré le respect scrupuleux de toutes les procédures légales.
Autres manquements du régime actuel soulignés par le président des FPC la question de l’esclavage qui reste pendante ; les violations continus des Droits de l’homme avec comme exemple la repression violentes des manifestants du mouvement IRA et des employés de l’ENER ainsi que le meurtre du charretier dans la vallée et l’affaire de cet homme terrassé à la plage à la Georges Floyd, des affaires dont les auteurs sont restées impunies selon Mr Thiam ; l’affaire de la Banque Centrale avec le scandale des faux billets ;
les cambriolages non élucidés des locaux du Budget et de la Cour Suprême ; la gestion opaque du volet alimentaire du plan de riposte de la Covid 19 ; le refus obstiné de l’ouverture d’un débat national sur les questions de fonds ; une réforme de l’éducation ratée en vue ; les tergiversations du président Ghazwani sur l’attitude à adopter vis-à-vis du « général Aziz » ; les cafouillages de la commission parlementaire qui selon le président des FPC a montré ses limites avec dit-il un rapport qui se résume à des recommandations qui risquent de rester lettres mortes.
Pour le leader des FPC, le président Ghazwani n’a pas montré une orientation claire en ce qui concerne la lutte contre la corruption.
En conclusion le président Samba Thiam qui reconnait qu’il y a des raisons d’espérer avec Ghazwani met cependant en garde contre : « le style maraboutique qui amadoue, consulte, voire associe, mais sans rien lâcher de concret ». Il invite l’opposition à la vigilance et à l’action pour barrer la route au conservatisme religieux qui constitue un danger mortel contre « notre fragile démocratie ».
Compte rendu/Bakari Guèye