Communiqué de la CVE/VR relatif à la polémique sur les propos de Birame
CVE/VR – La Coalition Vivre Ensemble / Vérité et Réconciliation constate avec étonnement l’émoi provoqué parmi l’élite par le discours du Président de IRA Mauritanie au 20ème sommet de Genève sur les droits de l’Homme et la démocratie.
En effet pour qui connait la Mauritanie, l’exclusion sur des bases d’appartenance raciale, ethnique ou tribal est une réalité indéniable. Pire, l’Etat mauritanien a poussé la logique de l’exclusion jusqu’à engager une épuration ethnique qui s’est traduite par des exécutions extrajudiciaires et des déportations massives de populations noires du pays pendant les années de braise (1986 – 1992).
Cette épuration ethnique continue de plus belle aujourd’hui avec l’enrôlement biométrique discriminatoire et les recrutements à caractère ethno-tribal aussi bien dans la fonction publique que dans le secteur privé.
Les nominations égrenées à longueur des communiqués du conseil des ministres, le corps de commandement de l’ensemble des forces armées et de sécurité, les élèves sélectionnés dans les écoles d’élite du pays, tout cela donne l’impression que la Mauritanie s’arrête à sa seule composante arabe. L’esclavage, dont l’Etat ne reconnait que les séquelles, continue à sévir dans le pays malgré une batterie de lois et d’institutions censées combattre cette tare dont l’existence est pourtant niée.
Quand, à l’intérieur, toutes les voies de recours restent bouchées malgré les cris de détresse et les alertes répétitives, comment, dès lors, s’étonner que les victimes se tournent vers les instances internationales ? L’intelligentsia mauritanienne et les défenseurs du système devraient donc consacrer leur énergie à corriger ces tares qui n’honorent pas notre pays au lieu de continuer à faire la politique de l’Autruche.
Nouakchott, le 24 février 2020
La Cellule de Communication