Langues nationales, Taya et ses successeurs Force est de le constater
Langues nationales, Taya et ses successeurs Force est de le constater :Taya fut une horreur pour le pays dans tous les domaines. Mais lui au moins n’y est pas allé par quatre chemins : il a simplement et ouvertement fait massacrer, déporter, exproprier… des Negro-africains. Mais à vrai dire, ce à quoi nous avons assisté et continuons d’assister après le règne de Taya est à bien des égards pire que tout ce que le pays a vécu sous Maawouya. C’est-à-dire, et notamment, une orientation vers l’anéantissement total, à petit feu, par marginalisations et exclusions successives, de la composante negro-africaine du pays… Le triste dans tout ça c’est de voir avec quelle facilité affligeante certains intellectuels et cadres se laissent piéger par ce qu’ils estiment être des ” ouvertures” et “avancées” du pouvoir actuel. Eux dont la fonction première devrait consister à alerter, à inviter à la vigilance et à la résistance. Eux censés être outillés pour déceler derrière les artifices de circonstance et les fausses réalisations une manoeuvre maquillée en progrès dont la finalité est d’étouffer la composante noire du pays. En l’occurrence on se satisfait de la “promotion” des langues nationales via leur usage dans l’assemblée nationale au moment même où on y interdit l’usage du français. Mesure aux éclatantes parures progressistes ? En apparence, peut-être ! Pourquoi ? Parce que les langues nationales, dans leur usage à ce niveau, exigent une certaine maitrise à l’écrit et à l’oral que beaucoup n’ont pas. A quoi il faut ajouter que pour une très longue période encore, le français est de fait la langue-pont, la langue-passerelle qui permet à l’écrasante majorité des Mauritaniens de communiquer entre eux. Et c’est la principale langue de formation des Negro-africains. C’est ainsi. Et cela s’explique par des phénomènes historiques liés à la naissance du pays. Il faut tenir compte de ces réalités au lieu de s’essouffler à les gommer. Il est vrai que combattre la langue française est devenue une mode. L’ Algérie a même songé à remplacer le français par l’anglais dans ses établissements supérieurs. Vous voulez savoir ce qui va se produire en Mauritanie aujourd’hui ou dans quelques mois ou années, suivez ce qui se passe dans le monde arabe…, ou dans une partie de l’Afrique blanche. Mais n’oublions jamais que la maitrise et l’usage d’une langue, quelle qu’elle soit, est un atout, un enrichissement et non une régression ou une abomination. Se réveiller un beau matin et interdire l’usage du français dans quelque espace public que ce soit, c’est pénaliser les locuteurs de cette langue. C’est leur porter préjudice en les marginalisant davantage. La marginalisation c’est la première étape qui mène à l’exclusion qui conduit au statut de paria. “Promouvoir” les langues nationales dans ces conditions n’est donc ni plus ni moins qu’une entourloupe. Une mystification de la pire espèce. C’est avancer pour mieux reculer. Reculer pour de bon. Trop tard pour ceux qui n’avaient rien vu venir : ceux qui n’avaient vu que le miel et non le produit anesthésiant qui se dissimulait en dessous. ” Vive les langues nationales à l’assemblée nationale ! ” , dans ces circonstances, c’est le bonbon enrobé de somnifère que l’on donne à l’enfant pour qu’il cesse de faire le trublion. Certains l’acceptent et s’en contentent avec fierté, comme d’un trophée.
Dommage ! Pauvre pays. Lamentable élite. Ceci produit souvent cela.
Boye Alassane harouna