Mauritanie : Ghazouani “s’est endetté politiquement”, selon l’analyste Mohamed Ould Mohamed El Hassan
RFI Afrique – À l’issue du congrès qui s’est achevé dimanche soir, l’Union pour la République, le parti au pouvoir en Mauritanie, a resserré les rangs derrière le président en exercice Mohamed Ould Ghazouani.
Ce congrès acte aussi la mise à l’écart définitive de l’ex-chef de l’État Mohamed Ould Abdel Aziz qui espérait en conserver les rênes. C’est l’actuel directeur général de la Société nationale des eaux (SNDE), Sidi Mohamed Ould Taleb Amar qui a été élu nouveau président du parti au pouvoir. Mohamed Ould Abdel Aziz n’a donc pas obtenu la présidence de l’UPR.
L’analyste mauritanien Mohamed Ould Mohamed El Hassan estime que ce n’est pas une surprise. Critiqué par une partie de la population et désormais écarté du pouvoir, l’ancien président a définitivement perdu son aura au profit du nouveau leader du pays.
« Le congrès est une consécration de la fin politique de Aziz. C’est un message qui lui est adressé parce qu’il est venu présider ce parti à un moment donné en venant de l’étranger, et il voulait s’accaparer ce parti sous prétexte qu’il a une carte dans ce parti et qu’elle porte le numéro 1. Une fois qu’il n’est plus au pouvoir et qu’il ne dispose plus de ses atouts, Aziz et devenu Aziz, égal à lui-même. Il est naturel qu’il soit solitaire et qu’il soit isolé au sein de son parti », estime Mohamed Ould Mohamed El Hassan.
Mais attention prévient l’analyste, le nouveau président n’obtient pas pour autant carte blanche de son parti : « Aujourd’hui, pour le nouveau président, c’est une forme de fête à la mauritanienne. C’est un accueil chaleureux que les Mauritaniens font à un tout nouveau président avec une présomption de bonne foi. Mais je ne vous dis pas que tout est acquis pour lui réellement. Il s’est endetté politiquement dans ce congrès et il doit rembourser pendant son mandat. »
Il y a quelque temps, l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz a déclaré qu’il était prêt à prendre la tête d’une nouvelle formation politique. Mais il lui faudra attendre plusieurs années avant de se confronter au verdict des urnes. En effet, aucun scrutin majeur n’est prévu dans le pays avant 2023.