Droit de réponse au colonel Oumar Ould Beibacar geôlier en chef de la prison mouroir de Oualata par Ousmane Abdoul Sarr
Ousmane Abdoul Sarr – Dans une sortie en date du 25 juillet 2019 parue sur Cridem et le Calame, le dernier des colonels de l’armée nationale s’en est pris à ma modeste personne et à un de mes codétenus Idrissa Ba des FLAM. Cela me donne un droit de réponse que j’entends exercer ici.
Le retraité colonel Oumar Ould Beibacar devient de plus en plus bavard pour libérer sa conscience tourmentée de geôlier qui n’a rien fait pour empêcher la mise à mort de détenus politiques du bagne de Oualata. Il se livre maintenant à une entreprise de démolition systématique des ex-détenus qui refusent de voir en lui un sauveur et des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (FLAM) qu’il ne porte décidément pas dans son cœur.
Le syndrome d’inactivité liée à la retraite n’explique pas toute cette rancune et cette grossièreté. En effet, dans ses derniers articles, Oumar Ould Beibacar étale devant les mauritaniens ses piètres « qualités » d’affabulateur, de menteur invétéré…
Mes camarades codétenus savent que mon engagement pour la cause de la justice et de l’égalité entre toutes les composantes de notre pays ne souffre d’aucune ambiguïté. Je vais tenter de ne pas tomber dans les caniveaux de la médisance, de rester sur l’essentiel, pour répondre à ce colonel indigne de son « rang », de sa tribu et de tout ce qu’il prétend être ..
1-Le colonel Oumar Ould Beibacar affirme que j’étais mécanicien : non je n’ai jamais fait de la mécanique, je démonte difficilement une roue.
2- Le colonel Oumar Ould Beibacar dit que j’ai servi à la 6eme région militaire. Faux, je n’ai jamais servi à la 6éme région militaire.
3-Le colonel Ould Beibacar dit que j’ai connu le président Aziz au Sénégal : faux, je n’ai vu le président Aziz, avec d’autres au palais présidentiel, qu’en mars 2008.
4- J’aurai été recruté dans l’armée selon le colonel Ould Beibacar par notre regretté lieutenant Sarr Amadou. Non, j’ai croisé Sarr à l’état major national de l’armée sans jamais, je dis bien jamais, échanger avec lui. Nous n’étions ni parents, ni amis, paix à son âme. Il est originaire de Dioudé et moi de Wending.
5- Je suis mauritanien, fier de l’être et sans l’avoir cherché. Je me suis incorporé dans l’armée en croyant à un idéal national. Petit colonel, la couleur de ta peau ne fait pas de toi plus mauritanien que moi.
C’est vrai, tu partages l’idéologie de ceux qui prônent une Mauritanie exclusivement beydane, au nom de laquelle plus de deux cent mille noirs mauritaniens furent déportés au Mali et au Sénégal, s’ils n’étaient pas assassinés. D’ailleurs une enquête devrait être menée sur ton rôle lors des événements de 1989, tu ne peux pas être propre de ce côté aussi.
Je dis que tu as une responsabilité sur ce qui s’est passé à Oualata, tu me réponds tu es sénégalais, tu es alcoolo, je suis tenté de te répondre et alors? Et nos martyrs de Oualata étaient-ils des sénégalais, des alcoolo eux aussi ? Décidément tu ne connais rien de moi, tu brûleras en enfer, menteur.
6- Mon petit colonel, je suis un agent secret du Sénégal, de la Mauritanie et de la France ? Tu perds la tête, tu vois en moi un James Bond ou un prince Malko Linge, un de ces personnages qu’on ne rencontre qu’au cinéma et dans les romans policiers.
Non, ma famille à moi, ne saurait enfanter un jassous, un criminel, un assassin raciste, un esclavagiste, un agent du deuxième bureau de la garde nationale, beau frère du ministre de l’intérieur du colonel génocidaire Maawiya Ould Sid’Ahmed Taya, Gabriel Cymper. Qui se rassemble, s’assemble.
Puisque je suis « agent secret, sénégalais, mauritanien et français », un inculte comme toi, colonel par piston, ne pourrait me mystifier. Tu es un homme dangereux officier poltron et lâche Ould Beibacar. Tu peux abuser de la naïveté de certains de mes codétenus, tu n’arriveras pas à me distraire.
7- J’étais président de l’AVOMM, je suis un des membres fondateurs de cette association crée en 1995 à Paris, je suis aujourd’hui son secrétaire général et je puis te redire que ton nom figure sur la longue liste des tortionnaires et assassins des négros mauritaniens victimes de la barbarie du système d’oppression raciste que tu as porté de toutes tes forces.
Petit colonel Oumar Ould Beibacar, un conseil : quand on veut prétendre au grade de général, il faut se couvrir d’un manteau appelé éthique, inconnu chez toi, et dans toute ta lignée. Il est vrai aussi que nombre de généraux sont des génocidaires.
Oumar Ould Beibacar tu es un mythomane, tu mens par plaisir, je ne pourrai pas énumérer ici tes mensonges, tellement ils sont nombreux. J’en cite deux:
-Ibrahima Moctar Sarr t’ aurait dit « ne pas pouvoir vivre sans un gris gris», Ibrahima vient de te démentir avec élégance à ce sujet.
Deuxième mensonge : dans ton article précédent, tu débites des mensonges sur les origines de la mère de notre regretté lieutenant Abdoul Ghoudouss Ba en disant qu’elle est une Hartaniya. Par la suite, tu rectifies en disant qu’elle est mauresque de Tidjikja.
Tu n’as même pas honte. Non, tu es prétentieux et menteur : tu prends tes désirs pour la réalité. Tous tes textes sont construits sur du faux, la vérification ne fait pas partie de ta structure mentale gangrenée de remords.
Revenons à l’essentiel à savoir mes accusations à ton encontre lieutenant Oumar Ould Beibacar, lieutenant au moment des faits, lorsque tu étais le chef de la prison mouroir de Oualata et chef du GR1 de la garde nationale de Néma.
Tu dis avoir été à Oualata toi aussi. Oui, toi tu étais à Oualata en tant que geôlier assassin, au moment de ton passage tu as enregistré la mort de Djigo Tafsirou, BA Abdoul Ghoudous, Téne Youssouf Guéye, morts de mauvais traitements, malnutrition, absence de soins et tortures. Je sais que la notion de non assistance à personne en danger, tu ne connais pas.
Moi aussi, j’étais à Oualata. Lieutenant Oumar Ould Beibacar à Oualata nous travaillions dur, enchaîné et cadenas aux pieds,portant des guenilles et menottes aux poignets. Nous avions souffert de tortures, d’humiliations, et de mauvais traitements, sous ton commandement aussi, personne ne peut le nier.
Ta responsabilité, celle de Taya, de ta hiérarchie et de tous ceux qui ont commandé la prison de Oualata, est engagée sur ce, pauvre type !
Colonel tu étais en mission commandée à Oualata, tu avais fait ton job en participant à l’assassinat de nos martyrs. Si nous avions été sauvés nous rescapés, c’était grâce aux jeunes militants des FLAM réfugiés au Sénégal, dans le monde, et aux femmes de détenus qui avaient alerté et mobilisé la communauté internationale, obligeant Taya à suspendre sa décision de nous tuer tous à petits feux et un à un.
Oumar Ould Beibacar n’a eu aucun mérite d’autre à Oualata que celui du geôlier d’un bagne tristement célèbre. Ceci explique sa diarrhée verbale subite, parce qu’il est hanté par la mort de nos martyrs innocents. Des remords qu’il traînera jusqu’à la fin de sa vie.
Je ne partage pas les propos de ceux qui veulent trouver une circonstance atténuante à Oumar Ould Beibacar qui a fini sa carrière au grade de colonel à coup de piston, la récompense du système à un de ses fidèles et serviteurs.
Oualata fut un triste vécu, une tragédie. A ce titre, à chacun sa conscience. De la haut nos martyrs nous regardent.
Ousmane Abdoul Sarr
Ex-détenu de Oualata
le calame