Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Mauritanie, négocier est prématuré

Si le dialogue est une vertu fondamentale dans la gestion des rapports humains, il  peut parfois se révéler être un jeu de dupes, particulièrement lorsque les rapports de force sont déséquilibrés. C’est souvent une opportunité saisie par les différents protagonistes pour parvenir à dépasser le désaccord d’origine. En politique, le pouvoir saisit généralement l’opportunité pour verser dans le dilatoire et l’opposition pour sauver  la face devant son incapacité à exercer la coercition sur ce dernier. C’est ce qui semble se profiler ces jours-ci en Mauritanie.

 
 
Appeler à des négociations avec  le gouvernement dans le contexte actuel est très  problématique, pour dire le moins. 
Avec un contentieux électoral non encore évacué, une transition brumeuse et un climat social délétère, toute idée de pourparlers avec les autorités est à mon avis prématurée. A moins qu’il ne s’agisse d’une reddition pure et simple, négocier suppose la satisfaction d’un minimum de conditions. 
 
Le vin étant tiré semble t-il en ce qui concerne le verdict des urnes, il n’en demeure pas moins que des questions cruciales demeurent. Et la résolution de celles-ci doit être la condition sine qua none de toute discussion avec le gouvernement.
D’abord la décrispation du climat politique, par la libération de tous les détenus suite aux élections et l’abandon de toutes charges contre eux. La réouverture et la réhabilitation des sièges des partis politiques pour permettre la reprise de leurs activités. Et enfin la levée de l’état de siège non déclaré, l’arrêt du harcèlement de paisibles citoyens par les forces de l’ordre. 
 
Ce n’est qu’une fois des mesures dans ce sens sont prises qu’on pourra envisager sérieusement tout dialogue avec le gouvernement.
C’est ce que semble comprendre la CVE en se démarquant de ces pourparlers, qui, qu’on le dise ou pas portent un sacré coup au front uni de l’opposition à cause de la manière cavalière avec laquelle ils ont été menés. 
 
S’il est vrai que tout conflit se règle autour d’une table, il n’en demeure que tout dialogue doit nécessairement débuter par la définition de la substance. De quoi faut-il discuter, avec qui et à quels fins? Ce qui ne semble pas être le cas actuellement. On a l’impression plutôt qu’on veut discuter de tout et de rien, sans contours précis. Dans ces conditions, il ne faudra s’attendre à rien de substantiel, à l’issue de ce qui ne semble être qu’un de ces coups foirés dont seuls les hommes politiques en ont le secret.
 
La lutte continue 
Abou Hamidou Sy
FPC/Amérique du Nord
 
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