Des analystes, des observateurs et des politiciens avertis, réputés pour avoir affirmé à plusieurs reprises que le président Aziz est l’artisan du candidat du Ould Ghazouani et que ce dernier était télécommandé par l’homme fort de Nouakchott, tant dans ses paroles que dans ses actes actuels et futurs, ont commencé à changer d’avis.
En effet, tous évoquent l’existence de signes avant-coureurs qui ne trompent guère quant à l’existence d’une crise aigué entre les deux amis, les deux collègues et les deux frères d’armes inséparables depuis plus d’un tiers de siècle.
Plus, ils présagent une rupture finale pouvant atteindre le point de non retour dans le très court terme, compte-tenu des disparités cruelles entre leurs perceptions de vue des affaires publiques pour les prochaines années.
Toute cette mésentente entre les deux puissants hommes de l’appareil Etat mauritanien, en l’occurrence Ould Abdel Aziz et le candidat Ould Ghazouani, ex Chef d’Etat-major général des forces armées, a commencé avec l’afflux considérable des opposants les plus radicaux et les plus hostiles à Aziz et à son système, vers le candidat Ghazouani et leur engagement à le plébisciter aux cours des scrutins décisifs du 22 juin prochain, portant sur les élections présidentielles.
Cette rupture se trouve par ailleurs renforcée selon les analystes précités par le rejet catégorique du candidat Ghazouani de personnalités dont des ministres en service recommandées par le Président Ould Abdel Aziz au candidat afin des les intégrer dans ses activités politiques et électorales, en l’occurrence les ministres Ould Diay, Ould Abdel Vettah et Amal Mint Maouloud.
Un rejet motivé par le candidat par l’impopularité considérable de cette troïka et son fiasco dans la rude bataille électorale d’Arafat, au cours des scrutins de septembre et octobre derniers.
Un désaveu qui s’est par ailleurs illustré dans l’émergence du technocrate Habib Ould Hemett, promu par le candidat Ghazouani dans sa mission de refondation de la République ; ce qui indique clairement que le fossé entre les deux hommes Aziz –Ghazouani, n’a fait que se creuser depuis ces dernières semaines à telle enseigne qu’il est presque arrivé au point de non retour.
Pire, ces observateurs et analystes voient cette rupture arrivée à son apogée, précisant que Aziz et Ghazouani n’ont plus ce dénominateur commun qui les présentait aux yeux de l’opinion comme ‘l’un et son ombre’, affirmant que le Président sortant pourrait être frappé par ce mauvais sort qui a fait chuter le Président civil démocratiquement élu Sidi Ould Cheikh Abdallahi en 2008 du haut du perchoir, allant même à qualifier l’avenir d’Aziz de plus complexe, en raison de ses passifs dans presque tous les domaines de la vie économique et sociale de la Nation.
Et plus grave, disent-ils, une fois élu Président de la Mauritanie en juin prochain, Ould Ghazouani serait pris en otage par les ennemis jurés cadres, administrateurs, économistes, financiers et politiciens de Ould Abdel Aziz qui l’ont soutenus et dont certains ont même souhaité qu’il soit frappé de malheur pendant ces dix dernières années.
Un nouvel entourage qui obligera Ghazouani à abandonner Aziz s’il ne le contraint pas à lancer à ses trousses, sous la pression populaire, les limiers des crimes économiques et financiers pour avoir mis à sangsue le pays.
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