Benin: Une marée humaine sur les rues exigeant le départ du président
Tour pour tour, c’est le tour du Benin. Les citoyens béninois sont ferme comme ceux d’Algérie ou du Soudan. Ils veulent tout simplement le départ de leur président de la République Patrice Talon.
Mais ce dernier ne compte pas laisser faire. Une bon dispositif policier a été manœuvré pour barrer la route aux manifestants. Police et armée sont déployées dans les rues de Cotonou depuis mercredi pour faire face à des manifestations spontanées, deux jours après la tenue de législatives contestées.
La police et l’armée ont donné l’assaut à deux reprises hier contre la maison de l’ancien chef de l’État à Cotonou. Du côté des autorités, on affirme que c’est une « fausse information », la rumeur de l’arrestation de l’ancien chef de l’État Thomas Yayi Boni, aujourd’hui passé à l’opposition, a mis le feu aux poudres.
Des dizaines de partisans de l’ex-président ont dressé dès mercredi après-midi des barricades enflammées autour de sa résidence encerclée par la police. La tension est montée d’un cran dans la nuit de mercredi à jeudi, lorsque les proches de Boni Yayi, toujours retranchés dans la maison, ont entendu des coups de feu, juste après une coupure d’électricité dans le quartier de Cadjéhoun.
Mercredi matin, on a appris qu’un homme est décédé des suites de ses blessures à l’hôpital. Une femme a également été touchée par les tirs et un troisième manifestant a eu le bras amputé, après avoir saisi une grenade lacrymogène lancée par la police.
Deux morts à Cotonou le jeudi, la tension n’est toujours pas retombée. L’armée a même lancé deux assauts contre la résidence de Boni Yayi dans la journée. D’après les informations récoltées par RFI sur le terrain, deux personnes au moins ont été tuées dans l’intervention de l’armée appelée en renfort de la police. Les autorités, elles, continuent de minimiser la crise.
Après plusieurs démentis, le ministre de l’Intérieur a tout de même admis que la police a fait usage d’armes létales. Il promet une enquête et des sanctions. À noter que la violence semble s’être propagée au nord du pays. À Kandi, l’une des principales usines de coton du pays a été incendiée dans la nuit.
Tout un symbole, puisqu’on sait que le président Patrice Talon a fait fortune dans ce secteur avant de se lancer en politique. Quoi qu’il en soit, il semble que la jeunesse africaine est très déterminée pour mettre fin à la gestion de leur chef de L’Etat souvent incapable de régler les problèmes vitaux des gouvernés. Reste maintenant à savoir si Patrice Talon cédera à la pression des beninois.
senalione