“Tu me précèdes et je te suis ou je te suis et tu me précèdes” ?
C’est le choix qu’un chasseur laisse à un autre à l’approche de la tanière du lion selon une histoire que les Haalpuaalen se racontent. Tout porte à croire que ce choix en apparence, non choix en réalité, s’applique au champ politique qui est un autre terrain de chasse.
Qu’à la veille d’une élection, chaque camp appelle à voter pour son champion est normal. Que celui-ci soit paré de plus de vertus que ses concurrents est banal. De là à accuser les réticents de tous les péchés est plus inédit. C’est pourtant ce qui se passe depuis plusieurs semaines à propos de la candidature de Birame. L’homme possède incontestablement des qualités. Qu’il en soit le seul détenteur au point que nul ne soit autorisé à marquer la moindre réserve à l’égard de ce qu’il fut ou de ce qu’il est , de ce qu’il dit ou de ce qu’il fait est nuisible au débat démocratique. Que l’on prenne le risque d’attiser (volontairement ou non) des crispations voire des tensions ethniques en tenant des membres d’une communauté pour ethnicistes, particularistes est particulièrement risqué. Ainsi conçue, la candidature de Birame enferme le citoyen électeur dans un carcan étranger au registre démocratique. Il ne s’agit plus du choix entre être pour ou être contre. Ne pas adhérer c’est trahir.Il existe dans certains cursus ce qu’on appelle des “options obligatoires”. Un oxymore. Cela y ressemble. Certains voudraient réinventer le vote obligatoire, sorte de fusil à un coup. Et il ne s’agit pas seulement de l’acte même de voter mais du choix du candidat. Il n’est pas sûr que ce soit lui rendre service que de présenter ce dernier en “sauveur suprême”.
Tijane Ball – Facebook.