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« Raciste », « escroc », « tricheur » : l’ex-avocat de Trump, Michael Cohen, le charge violemment

« Raciste », « escroc », « tricheur » : l’ex-avocat de Trump, Michael Cohen, le charge violemmentL’ex-avocat du président américain a été entendu ce mercredi par une commission parlementaire.

L’artillerie lourde. Après l’avoir défendu bec et ongles pendant des années, l’ex-avocat de Donald Trump, Michael Cohen, l’a lourdement chargé ce mercredi devant la commission d’enquête de la Chambre des représentants, à Washington D.C.

Lisant lors d’une audition diffusée en direct à la télévision un texte de 20 pages, préparé à l’avance et publié par la presse américaine, l’ancien conseil du locataire de la Maison Blanche a dressé un portrait ravageur de l’homme d’affaires devenu 45e président des Etats-Unis, pour qui il a commencé à travailler en 2007.

Un portrait ravageur de Trump, raciste et menteur

Michael Cohen a déclaré que Donald Trump était « bien pire » que ce qu’il a donné à voir notamment sur la question du racisme. « Une fois, il m’a demandé si je pouvais nommer un pays dirigé par une personne noire qui ne soit pas un pays de merde. À l’époque Barack Obama était président des Etats-Unis » a-t-il expliqué.

« Un jour où nous traversions un quartier difficile de Chicago, il a dit que seuls les Noirs pouvaient vivre ainsi. Et il m’a dit que les Noirs ne voteraient jamais pour lui parce qu’ils étaient trop stupides. Et pourtant j’ai continué à travailler pour lui », a-t-il martelé.

Michael Cohen a témoigné de sa honte pour sa loyauté passée envers le président américain : « J’ai honte parce que je sais qui est Donald Trump. C’est un raciste. C’est un escroc. C’est un tricheur ».

Le chèque qui fâche

Sur un tout autre plan, l’avocat a assuré disposer d’« une copie d’un chèque du compte personnel de Donald Trump, produit devant la commission, que ce dernier a signé, après être devenu président, pour me rembourser des paiements secrets que j’ai faits pour cacher sa relation avec une star de films porno et empêcher que cela nuise à sa campagne ».

Un versement de Trump, qui correspondrait au remboursement partiel des 280 000 dollars qu’il a fait verser lors de la campagne à deux femmes, Stormy Daniels et Karen McDougal, pour acheter leur silence sur leurs liaisons supposées avec le milliardaire. Un vrai pavé dans la mare.

Ce point est potentiellement très gênant pour le président puisqu’il suggère qu’il pourrait avoir été associé à des actes répréhensibles – qui ont valu une condamnation à Michael Cohen– une fois à la Maison Blanche.

Des mensonges à la pelle sur la Russie

« Lors de conversations que nous avons eues durant la campagne, alors même que je négociais en Russie pour lui, il me regardait dans les yeux et me disait qu’il n’y avait aucun projet en Russie puis sortait et mentait au peuple américain en répétant la même chose », s’est-il justifié.

Cohen a en effet longuement exposé sa vérité sur les affaires privées du président américain et ses liens avec la Russie, le traitant notamment « d’escroc » et de « tricheur ». Il a également assuré que Donald Trump connaissait à l’avance les révélations de WikiLeaks sur sa rivale Hillary Clinton et expliqué comment il avait eu instruction de mentir sur un projet immobilier en Russie en pleine campagne présidentielle.

« On s’est demandé si j’avais connaissance de preuves directes démontrant que M. Trump, ou son équipe de campagne, avait comploté avec la Russie. Je n’en ai pas. Je veux être clair. Mais j’ai des soupçons », a-t-il également déclaré.

« Autocrate en devenir »

Il a également expliqué comment il avait reçu pour instruction de son ex-patron de mentir sur un projet immobilier en Russie en pleine campagne présidentielle. « Lors de conversations que nous avons eues durant la campagne, alors même que je négociais en Russie pour lui, il me regardait dans les yeux et me disait qu’il n’y avait aucun projet en Russie puis sortait et mentait aux Américains en répétant la même chose ».

« À sa façon, il me disait de mentir », a-t-il conclu. Travailler pour Donald Trump, c’est être prêt à mentir « tous les jours » pour le protéger, a insisté Michael Cohen, dressant le portrait d’un « autocrate » en devenir, selon lui.

Le camp Trump sur la défensive

Donald Trump, actuellement au Vietnam pour un deuxième sommet avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, a tenté d’éteindre le feu à distance, en passant par son moyen de communication préféré, Twitter. « Michael Cohen a été l’un parmi de nombreux avocats qui m’ont représenté (malheureusement) », a-t-il écrit. « Il ment afin de réduire sa peine de prison », a-t-il accusé.

Les partisans du président, eux, sont nerveux. Le parlementaire de Floride Matt Gaetz a ainsi adressé à Michael Cohen un message qui a fait grand bruit sur Twitter. « Votre femme et votre beau-père sont-ils au courant pour vos maîtresses ? Ce soir serait peut-être le bon moment pour cette conversation », a-t-il écrit, avant de nier devant la presse avoir voulu intimider le témoin.

Par ailleurs, les parlementaires républicains n’ont pas épargné Michael Cohen pendant l’audition, utilisant tous les mêmes éléments de langage soulignant ces mensonges passés et son statut de « criminel » dû à sa condamnation pour fraude fiscale, parjure et infraction au code électoral, pour laquelle il avait plaidé coupable.

Nouvelle audition jeudi

Mais cette audition n’en restera pas là. Ce jeudi, l’ex-avocat de Trump témoignera, à huis clos cette fois, devant la commission du Renseignement de la Chambre pour parler du sujet le plus sensible : les contacts entre l’équipe Trump et des Russes durant la campagne de 2016 et une éventuelle collusion pour battre Hillary Clinton que le président républicain et Moscou démentent fermement.

Il ne devrait en revanche pas s’exprimer sur l’enquête du procureur spécial Robert Mueller à laquelle il a collaboré, qui porte sur ces soupçons de collusion et d’entrave à la justice du président américain, et semble toucher à sa fin. Ces auditions avaient été reportées plusieurs fois, Michael Cohen ayant affirmé avoir reçu des « menaces » contre sa famille.

À 52 ans, l’ancien gardien des secrets de la famille Trump est devenu un témoin essentiel après avoir accepté de coopérer avec la justice. Il a été condamné en décembre à trois ans de prison pour fraude fiscale, parjure et infraction au code électoral. Il sera incarcéré le 6 mai.

A.S, R.T. avec AFP

le parisien

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