A quelques mois des élections les plus attendues des mauritaniens l’opposition est toujours en quête d’un candidat providentiel. Depuis qu’elle s’est rassemblée autour de cette idée les observateurs nourrissaient l’espoir d’une alternance en juin prochain. Mais l’impatience sur des résultats concrets qui tardent à se concrétiser est entrain de briser le rêve de tous les patriotes de ce pays gouverné depuis 78 par des militaires.

Le spectre des élections de 2009 et 2014 planent sur la Mauritanie.Les observateurs s’attendaient à une opposition plus combative plus créatrice et plus forte à quelques mois du scrutin de juin prochain. Et voilà que les mauritaniens découvrent avec stupéfaction une opposition tournée vers le passé avec les différents égos de ses leaders qui empêchent aujourd’hui à son comité de sélection de choisir le candidat providentiel. Cette déception qui n’est qu’à ses débuts est à l’origine de l’agitation politico-médiatique depuis les résultats des dernières élections de septembre dernier au centre de laquelle se trouve depuis cette semaine une possibilité d’une candidature d’un opposant exilé en France sous le coup d’un mandat d’arrêt dans le collimateur de la coalition des 11 partis concernés. Il s’agit plus d’une démarche diplomatique auprès d’ambassadeurs occidentaux à Nouakchott pour convaincre Ould Aziz à mettre fin ses poursuites judiciaires contre Bouamatou.

Cette tentative de lever le bouclier pénal relève d’une mission impossible compte tenu du lourd contentieux entre deux cousins issus de la même tribu les Ouled Besbah et qui se sont déclarés la guerre depuis quelques années pour des questions fiscales. Exilé au Maroc dans un premier temps le richissime mauritanien s’est réfugié en France et s’autoproclame l’opposant numéro un au régime de Ould Aziz et le meilleur soutien de ses amis de l’opposition. Voilà pour le décor qui fait rêver certains chefs du Forum.Pour les patriotes mauritaniens qui fondaient beaucoup d’espoir pour la première fois sur l’unité de l’opposition c’est une peine perdue. Et au de-là contre vents et marées c’est la crédibilité de l’opposition qui est en jeu, son avenir. A ce stade d’illusions les mauritaniens vont devoir se tourner vers d’autres candidats de l’opposition comme celui du chef historique du mouvement abolitionniste IRA Ould Abeid ou d’autres qui se disent consensuels mais qui n’ont pas franchi la ligne du départ comme l’ancien premier ministre Ould Boubacar ou l’ancien sénateur Ould Hanena. Cette stratégie de tensions confirme encore une fois que l’UPR est une véritable machine à gagner et l’opposition une machine à perdre.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste