PARTAGE DE LECTURE: PAR CIRÉ BA
J’invite ceux qui n’ont pas la conscience tranquille, ceux qui ne veulent pas qu’on parle de génocide qui se poursuit avec la biométrie, ces vainqueurs qui ont imposé leur volonté quand il s’est agi de qualifier les faits, ceux qui ajoutent au crime la bêtise de le minimiser, ceux qui veulent faire passer les victimes du génocide pour des haineux, à la lecture de ces deux éléments datant de 1945 et 1958.
Le problème noir s’est exprimé pour la première fois en novembre 1946, date du début de l’individualisation politique et territoriale de la Mauritanie ( par rapport au Sénégal) qui est appelée à choisir ses représentants : un député à l’Assemblée nationale française et un conseiller au Grand Conseil de l’Union de l’AOF « En 1945, l’annonce des prochaines élections avait suscité des hostilités entre Maures et Noirs. Les documents d’archives (Sous – série 2 G 45 : 134, Archives Nationales du Sénégal) indiquent cette unanimité chez les Maures que « le représentant de la Mauritanie ne saurait être un Noir »; et qu’ils commençaient à manifester une volonté de renouer avec le monde Arabe, évoquant un « éveil de la race Maure …… et le désir d’être rattachés de fait au Maroc …»
Moktar Ould Daddah, architecte de la Mauritanie arabe, déclare dans la livraison du journal Le Monde du 29-30 juin 1958 « Si nous devions choisir entre une fédération maghrébine et une fédération d’AOF (Afrique Occidentale Française), nos préférences nous porteraient vers le Maghreb ». Propos rapporté par Philippe Marchesin dans : Tribus, Ethnies et pouvoir en Mauritanie, Éditions Karthala 2010, page 103.
Ciré Ba