Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

L’islam et la question de l’esclavage/Par Moussa Ould Ebnou

L’islam et la question de l’esclavage/Par Moussa Ould Ebnou

« Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude. L’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes » (Article 4, Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948).

L’esclavage constitue l’une des plus anciennes tares de la société humaine. Ce phénomène universel a pris des formes différentes au cours de l’histoire et sévit encore de nos jours. «L’esclavage a été aboli depuis longtemps. Pourtant il existe encore aujourd’hui, au 21e siècle dans le monde entier.

Chaque jour, des dizaines de millions de personnes vivent dans le désespoir et la servitude. Ces esclaves modernes constituent une main-d’œuvre sans voix, sans défense et corvéable à merci. » (Comité contre l’Esclavage Moderne)

Allah a révélé l’Islam pour sauver le genre humain des ténèbres de l’ignorance et de l’injustice. Dès lors, on est en droit de se demander pourquoi cette religion n’a pas été plus radicale dans les solutions préconisées pour résoudre la question de l’esclavage.

À son avènement, l’Islam a eu à faire face aux réalités de la société humaine d’alors. L’esclavage constituait l’une des plus amères de ces réalités. Il n’était pas pratiqué par les Arabes seuls, mais par les Perses, les Grecques, les Romains et par tous les peuples de la Terre.

La nouvelle religion pouvait, soit s’occuper à éradiquer totalement cette pratique, au prix d’efforts colossaux qui ne pouvaient qu’engendrer une guerre des classes destructrice et conduire à délaisser la résolution d’autres maux sociaux, soit opter pour une solution progressive, qui ménage les croyances en vigueur et instaure de nouveaux rapports de fraternité islamique entre les maîtres et les esclaves.

L’Islam a choisi d’adopter cette dernière démarche. Il parvint ainsi à faire des maisons des maîtres de véritables écoles pour les esclaves introduits dans la société islamique à la suite des conflits.

Plusieurs parmi ces esclaves sont parvenus à se hisser au sommet de la pyramide sociale, grâce à cette éducation dispensée par les maîtres. Ce qui prouve, s’il en était besoin, la justesse de la démarche de l’Islam.

Il faut se rappeler que l’esclavage était pratiqué à l’époque de la Jahiliya, la société antéislamique, que l’Islam avait pour mission de moraliser. Le Prophète (PSL) a résumé sa mission en disant : « J’ai été missionné pour parachever les bonnes mœurs. »إنما بعثت لأتمم مكارم الأخلاق .

Et Allah Le Très Haut a dit : la bonne action et la mauvaise ne sont pas pareilles. Repousse (le mal) par ce qui est meilleur ; et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux.

* وَلا تَسْتَوِي الْحَسَنَةُ وَلاالسَّيِّئَةُ ادْفَعْ بِالَّتِي هِيَ أَحْسَنُ فَإِذَا الَّذِي بَيْنَكَ وَبَيْنَهُ عَدَاوَةٌ كَأَنَّهُ وَلِيٌّ حَمِيمٌ *سورة فصلت.

L’esclavage était l’une des nombreuses tares que cultivait cette société et contre lesquelles l’Islam s’était érigé, non pas de manière brutale et maladroite, mais de façon raisonnée et efficace : Allah n’a-t-Il pas dit : par la sagesse et la bonne exhortation, appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur.

Et discute avec eux de la meilleure façon. Car c’est ton Seigneur qui connaît le mieux celui qui s’égare de Son sentier et c’est Lui qui connaît le mieux ceux qui sont bien guidés.

*ادْعُ إِلَى سَبِيلِ رَبِّكَ بِالْحِكْمَةِ وَالْمَوْعِظَةِ الْحَسَنَةِ وَجَادِلْهُمْ بِالَّتِي هِيَ أَحْسَنُ إِنَّ رَبَّكَ هُوَ أَعْلَمُ بِمَنْ ضَلَّ عَنْ سَبِيلِهِ وَهُوَ أَعْلَمُ بِالْمُهْتَدِينَ*سورة النحل.

Pour éradiquer l’esclavage, l’Islam a choisi d’éduquer les maîtres en les incitants à libérer les esclaves, pour que le problème trouve une solution progressive et non coercitive qui préserve les équilibres sociaux et économiques et évite un chaos social inutile.

Partant de son principe de liberté individuelle, l’Islam exhorte les musulmans à la libération de leurs esclaves. D’un côté il mentionne le mérite et la rétribution liés à la libération des esclaves, d’un autre côté il considère cette action comme une pénitence qui efface les péchés commis. Par ces deux voies, l’Islam œuvre à libérer un maximum d’esclaves, et beaucoup ont effectivement recouvré leur liberté par l’une ou l’autre de ces voies.

Après l’avènement de l’Islam, l’esclavage a surtout concerné les combattants infidèles vaincus qui n’ont pas accepté d’embrasser la foi. À l’issue de la guerre contre ceux-là, l’esclavage imposé à leurs femmes et à leurs enfants constituait une forme d’éducation qui visait leur intégration à la société islamique et assurait leur cohabitation avec les musulmans dans des conditions bien définies qui garantissaient leurs droits et leur permettaient de s’intégrer dans la société et d’acquérir les préceptes de la religion.

Les conditions de leur affranchissement, définies avec une grande précision, leur assuraient une libération rapide. Cela ressort de la manière avec laquelle le Prophète (PSL) et ceux de sa maison traitaient leurs esclaves, qu’ils veillaient à éduquer et à affranchir.

L’Islam propose des solutions souples et adaptées à tous les problèmes sociaux. Ces solutions sont conçues pour écarter des groupes humains les dangers consécutifs aux bouleversements et aux changements brutaux.

C’est ainsi qu’il a fait face aux problèmes et aux difficultés qu’il a hérités de la société jahiliya, celle de l’ignorance et de la mécréance. Il a dénoncé toutes les tares de la société humaine et tracé la voie pour parvenir à ses nobles objectifs, sans pour autant faire table rase des valeurs de cette société.

Le calame

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