Le colonel (E/R) Oumar Ould Beibacar rejoint le parti politique MPR …Déclaration
Après ma retraite, j’avais l’intention de m’engager dans le combat politique en créant un nouveau parti qui portera le Nom de Parti du Peuple Mauritanien Ère nouvelle, PPM-ÈRE-NOUVELLE, pour reprendre le flambeau du Père de la Nation Maître Moktar ould Daddah et de ses compagnons, les bâtisseurs.
Ceux qui dans leur diversité avaient, contre vents et marées, fondé la République à partir de Rien. Ceux qui avaient très bien servi le pays et qui ne s’en étaient jamais servis. Ceux qui au lieu d’être respectés par le peuple et immortalisés pour leur œuvre exaltante, avaient été frustrés sous-estimés et maltraités par le pouvoir militaire usurpateur.
Certes le PPM avait incontestablement faussé la cohabitation en procédant progressivement à l’exclusion de la communauté négro-mauritanienne, d’abord par sa politique d’arabisation à outrance et ensuite par la discrimination dans les recrutements, dans les avancements, dans les promotions, et dans les mutations des fonctionnaires. Cette politique avait été vite dénoncée par la célèbre lettre des 19, en février 1966.
Le 5 mars 1978, un groupe de jeunes intellectuels maures noirs constatant la persistance des pratiques de l’esclavage avait fondé le mouvement ELHOR pour lutter contre l’esclavage et l’exclusion des cadres de cette communauté.
Avec l’avènement de la junte militaire, encadré par des nationalistes arabes, le 10 juillet 1978, le pouvoir va se radicaliser et la discrimination raciale ainsi que les pratiques de l’esclavage vont être érigées en système de gouvernement.
En avril 1986 le manifeste du négro-mauritanien opprimé, conçu par les FLAM, va dénoncer lui aussi la discrimination et l’exclusion de toute la communauté négro-mauritanienne en révélant des statistiques précis et des preuves irréfutables.
Ce document sera retouché par la police politique prêtant à ses auteurs des velléités sécessionnistes, pour trouver le prétexte de les réprimer et de diaboliser l’élite négro-mauritanienne réfractaire à la politique d’exclusion du pouvoir militaire.
La tentative du putsch du 22 octobre 1987, qui n’a aucune relation avec les FLAM, va donner le prétexte au pouvoir militaire, pour effectuer des purges on ne peut plus arbitraires. C’est ainsi que des dizaines d’officiers, de sous-officiers et d’hommes de troupe négro-mauritaniens dans les forces armées ainsi que des dizaines de cadres et agents civils dans la fonction publique, originaires de cette communauté seront révoqués injustement.
Le 9 avril 1989, un banal incident entre éleveurs peuls mauritaniens et cultivateurs soninko sénégalais va être exploité par le pouvoir militaire pour provoquer la déportation et la spoliation de plus de 60 000 de nos concitoyens.
Le pouvoir militaire poursuivra sa politique d’exclusion, de discrimination et de répression contre la communauté jusqu’à aujourd’hui, avec le génocide de 1990-91 comme point culminant.
Le 29 avril 2013, le manifeste pour les droits politiques, économiques et sociaux des Hratines qui relate des preuves irréfutables d’exclusion des maures noirs et de maintien de pratiques esclavagistes, est fondé avec la bénédiction du pouvoir militaire, beaucoup plus pour amuser la galerie, que pour trouver des solutions justes à ce fléau.
En avril 2014, la communauté Wolof habituellement silencieuse va produire discrètement un aide mémoire sur la problématique de la représentativité des Wolofs en Mauritanie, pour dénoncer son exclusion et réclamer un peu de justice.
Enfin, le 1er août 2014 le conseil représentatif des soninko de Mauritanie pour une redéfinition équitable du pacte fondateur de notre nation en construction, avait lancé un appel qu’on peut aussi qualifier de manifeste des soninko, mieux vaut tard que jamais, qui dénonce l’exclusion de cette communauté.
Il ne manque plus que le manifeste des maures blancs!
Cette ère nouvelle ajoutée au PPM, a pour objectif de refonder ensemble la République sur des bases justes et consensuelles qui puissent répondre aux préoccupations de toutes nos communautés sans exception aucune, exprimées dans ces différents manifestes, et de réparer autant que faire se peut tous les préjudices subis et surtout de rendre justice, une vraie justice à tous les ayants droits.
Le PPM-ÈRE-NOUVELLE, avait aussi l’intention d’adopter une politique économique et sociale conforme aux préceptes de l’Islam, par exemple au lieu de continuer à solliciter la banque mondiale et le FMI, pour obtenir des prêts entachés par l’intérêt prohibé, pour lutter contre la pauvreté, le parti profitera de la ressource financière inépuisable que constitue la Zakat, impôt obligatoire qui est de la responsabilité du chef de l’Etat, et érigera en conséquence un département ministériel spécialisé pour réunir les fonds nécessaires qui seront destinés à offrir aux pauvres une bonne nourriture, un logement, une couverture sanitaire, et une bonne scolarité pour leurs enfants entre autres.
Aussi le PPM ÈRE-NOUVELLE, avait programmé l’amendement de la constitution en ce qui concerne l’exercice du pouvoir. En effet notre Constitution qui s’inspire de celle de la cinquième république française, adopte le système majoritaire.
Or ce système est injuste puisqu’il est exclusif et consacre la domination de la majorité, et constitue un facteur de division et de frustration d’un même peuple où la moitié soit 52%, peut exclure définitivement l’autre moitié soit 48% au nom de la démocratie.
Alors que l’islam qui est une religion universelle qui s’adresse à l’humanité dans toute sa diversité, adopte le consensus comme système de gouvernement, plus proche de la proportionnelle, qui est plus juste puisqu’il est inclusif, et fait participer les minorités dans la gestion de leur pays et stimule la bonne gouvernance.
Par exemple en cas d’élections présidentielle si on limitait les candidatures à trois, correspondant aux trois courants traditionnels : centre, gauche et droite.
Si le premier tour donnait les résultats suivants : Gauche 51%, centre 35% et droite 20%. Il serait plus judicieux de trouver un programme gouvernemental consensuel et de faire participer les trois courants à un même gouvernement suivant leur prorata respectif, en tenant compte autant que faire se peut, de leurs préoccupations.
La gauche aurait droit ainsi à 51% des ministres dont le premier ministre, le centre disposerait de 35% des ministres et la droite de 20% des ministres.
En cas de deuxième tour donnant les résultats suivants : 52% pour la gauche et 48% pour le centre. Dans ce cas il serait aussi plus judicieux de trouver un terrain d’entente à travers un programme consensuel qui tienne compte des préoccupations des uns et des autres, en partageant le gouvernement avec le centre qui doit bénéficier de 48% des ministres, y compris le poste de premier ministre.
Cette solution consensuelle reflète la véritable expression du peuple et bénéficiera à tout le peuple sans exclusive, et favorisera la construction nationale par tous, et pour tous, dans l’intérêt supérieur de la nation, plutôt que de consolider indéfiniment la bipolarisation des citoyens, source de frustration et de privation.
Des citoyens éternellement déchirés, éternellement dressés les uns contre les autres, par le système majoritaire. La même procédure consensuelle doit être utilisée aussi bien pour les parlementaires que pour les communales.
Depuis quelques temps, j’ai été approché par mon frère Kane Hamidou Baba président du MPR qui m’a invité à intégrer son parti pour participer aux futures échéances électorales 2018-2019. D’abord enchanté par le nom du parti Mouvement Pour la Refondation, j’ai été aussi conquis par son programme qui répond, en grande partie, aux aspirations du PPM-EN, puisqu’il s’agit de refonder la République sur des bases justes et consensuelles où chacun trouvera sa place, sans exclusion aucune.
Ainsi, j’ai décidé d’intégrer le MPR, espérant y trouver le contexte favorable pour réaliser les objectifs du Parti du Peuple Mauritanien ère-nouvelle et poursuivre l’œuvre exaltante des bâtisseurs de la Mauritanie.
INCHAALLAH
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