Mauritanie : la CENI indexée par la cour suprême
La chambre administrative de la cour suprême vient d’envoyer un ultimatum à la Commission nationale électorale indépendante (CENI) pour qu’elle réponde dans 3 jours le recours du Parti de la civilisation et du développement ( PCD) qui dénonçait le décret de cette instance électorale. A quelque mois des législatives municipales et régionales les observateurs considèrent cette plainte comme un coup d’épée dans l’eau dans ce tribunal où c’est le premier magistrat du pays qui détient tous les pouvoirs.
Les mauritaniens auront attendu en si peu de temps la nomination express des membres de la CENI par le président Ould Aziz sans l’opposition démocratique avant d’être mis devant le fait accompli pour le recensement à vocation électorale ( RAVEL), dernière phase importante pour mettre à jour le fichier électoral.Ce processus unilatéral dénoncé par le FNDU a trouvé un écho favorable au sein de la coalition de la majorité. C’est le parti de la civilisation et du développement qui vient d’avoir une réponse positive suite à son recours contre le décret de la CEN.
D’ici 3 jours cette instance devra se justifier notamment sur l’exclusion de l’opposition.Une requête assez tardive considérée par les observateurs comme un voile pour gagner du temps et permettre le déroulement tranquille des scénarios du président mauritanien.Et on n’est pas loin d’amuser la galerie.Les jeux sont presque faits.Tout le monde craint une répétition des élections 2014 c’est à dire un raz de marée de la nouvelle version de l’UPR .
Bakala KANE
(Reçu à Kassataya le 10 juin 2018)