Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Toile de fond | 28 potences d’une discrimination feroce et continue

Toile de fond | 28 potences d’une discrimination feroce et continue.Quand la grandeur d’une nation s’effondre, c’est l’unité qui se dissout ». Maurice Druon. Le 28 novembre est désormais, un effondrement irrémédiable de la grandeur d’une république, avec ses ampleurs exponentielles, qui défient le bon sens et la rationalité.

La devise du pays : Honneur, Fraternité, Justice, a été foulée du pied par des moins que rien et qui jusqu’à présent, ont tenté de façon pernicieuse de masquer ce qui s’est passé à Inal, l’axe militaire du mal.

Pendant trois longues années, mon pays a assisté, silencieux au crime au demeurant illégal, sur mes semblables. Une véritable politique du chaos sur du noir, de la part de ceux qui n’ont jamais lu le Saint Coran, de noir écrit, ni vu la Kabba, de noire vêtue, ni entendu, le premier appel du noir Bilal. Sur l’ensemble de mon pays, deux hommes avaient dénoncé avec grande vigueur, cette haine du noir.

C’était de leur part, une interrogation à ce point, si grave dans un pays qui se dit musulman. Pourtant, sans en donner l’air, on a foulé du pied, les grands équilibres sociaux et culturels, par Dieu, le très haut, légués à l’humanité.

Si on fête aujourd’hui, la fête de l’indépendance, elle sera désormais pour toujours, sous l’ombre de 28 potences. Sur le plateau de l’indifférence servi dans la boue ensevelissant des pieds en dérision, seule l’étendue d’un mal, semble libérer des instructions. Me voilà agenouillé dans des prières imaginaires à Kaédi, loin de toute sagesse conseillère dans cette terre de refus. Comme un priant en musulman qui implorait la pitié divine.

Debout, j’avais inculqué, j’étais soulagé. Et maintenant, je pensais, comme les sages dans le silence miraculeux. Sous les 28 potences, je pensais encore au nénuphar dans mon fleuve d’enfance. Point de mirage dans les sources innées de mon cœur. Comme un villageois apercevant au fond d’un puits, sa sacoche d’espoir perdue. Sa corde me souriait, je souffrais, elle me parlait, mon cœur dans mon corps lui, me comprenait.

A Inal, Sorimalé, Wothie, Oualata, point d’amour dans ma vie apparente. Mes geôliers, de notre rencontre, leur analphabétisme, les rendait aveugles, de par leur parjure laid. Sous 28 potences, la fête n’était celle de l’indépendance, mais de la souffrance.

Et voilà que comme les autres, j’étais dénudé comme le premier homme à la peau verte, comme le drapeau que j’ai défendu ma vie durant. J’étais jugé fautif de tout cela à cause de ma noirceur, comme si je n’y étais pas apte, comme si les dieux ne m’en donnaient pas l’autorisation.

ADN

Source: http://www.cridem.org

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