Education : Aziz, touches pas à nos enfants !
Une rentrée retardée, des écoles privées chamboulées, des écoles publiques primaires vendues à des commerçants, un classement honteux au niveau mondial, le tout sous la voûte d’une année 2015, consacrée par l’Etat, année de l’Education. Etat des lieux.
En revenant en cours le 19 novembre passé, les parents d’élèves des écoles privées appliquant le programme français, découvrent deux surprises de taille : la première c’est que le ministère de l’éducation commence le fichage des enfants mauritaniens étudiant dans ces écoles, en leur demandant leur numéro national d’identifiant. Les écoles insistent à l’attention des parents : «Nous ne pourrons continuer à garder votre enfant sans l’indication du NNI de votre enfant ».
La deuxième surprise est relative aux « heures rajoutées d’arabe » qui en font presque la matière principale pour les primaires de ces écoles. Ces structures qui faisaient suivre aux élèves 2h d’arabe par semaine, sont forcées par le ministère d ‘en rajouter 3 autres dans la semaine, durant deux après-midi.
« C’est une ordonnance de notre ministère de tutelle ; nous sommes obligés de nous y plier » dit simplement, visiblement gênée et désolée, la directrice d’une de ces écoles. Les parents sont furieux, mais impuissants. « Ils ne sont pas assez contents d’empêcher nos enfants d’avoir des écoles publiques décentes ; ils veulent aussi nous priver d’éduquer convenablement nos enfants, et à nos frais ! Où va-t-on si ces incompétents complexés se mêlent de l’éducation privée de nos enfants ? » crie presque à la sortie des classes la maman d’un enfant d’une grande école privée appliquant le programme français de Nouakchott.
« Le fils du président, est en seconde, au lycée français Théodore Monod. Ces élites appliquent des décisions imprévues, folles, et mettent leurs enfants à l’écart de leurs conséquences. Je mettrai mon enfant même dans une école publique, et me plierai sans sourciller à ces décisions, quand les enfants de cette pseudo-élite politique et économique enlèveront leurs enfants du lycée français et de celui américain » s’empourpre longuement un autre parent.
Cette ordonnance orale du ministère de l’éducation est un moindre mal lorsque l’on considère ce qui a été il y a quelques semaines à peine : la vente d’écoles publiques, à quelques jours de la rentrée, mesurette d’un gouvernement désespéré, en quête d’argent pour entre autres payer ses fonctionnaires dans les mois à venir, étant en manque de liquidités. Sur le sujet, lire ou relire la vibrante tribune du professeur Ely Moustapha, est amplement suffisant : «La véritable raison se trouve dans la volonté du gouvernement mauritanien de vendre tout ce qu’il peut pour qu’une nomenklatura généralissime puisse se servir et prospérer ; et ce ne sont pas les lieux cultes du savoir qui vont l’en empêcher. Un gouvernement qui a fait de l’Etat une immense boutique» argumente le professeur.
Tout cela a été fait sans préavis, qui aurait permis aux écoles et aux parents de prendre les mesures adéquates. Certains ont d’ores et déjà prévu dès l’an prochain d’inscrire leurs enfants dans des structures à l’étranger. Ce sera le cas d’une infime minorité; l’écrasante majorité des mauritaniens doivent apprendre à vivre, au moins jusqu’en 2019, dans le suspens que tout peut arriver dans ce pays, même le pire pour nos enfants, à cause de délires de complexés de l’arabité.
Mozaikrim
mauriweb