Tournées présidentielles : Aziz, un Président mal aimé
Le Président mauritanien a montré au cours de certaines de ces visites effectuées à l’intérieur du pays, notamment à l’Est et au centre du pays une grande popularité, digne d’un Chef d’Etat chéri par ses concitoyens. Mais, au Nord et au Sud du pays, dans les wilayas de Tiris Zemmour et du Brakna et probablement demain au Trarza, c’est plutôt le profil d’un dirigeant mal aimé voir conspué par les populations qui a largement dominé, malgré les énormes efforts consentis par les médias publics pour ne pas laisser paraître ce revers de la médaille.Si le désaveu du projet de société du Chef de l’Etat Mohamed Ould Abdel Aziz s’est nettement illustré à certaines étapes de ses visites à l’intérieur du pays comme à Zouerate et dans Hodhs où des habitants, ont défilé avec des bidons vides pour montrer l’échec cuisant de la politique gouvernementale de ces dernières années, le comble du ridicule a atteint avec ces agressions impitoyables faites des services sécuritaires sur certains citoyens venus se confondre dans les foules pour faire tomber le masque de la misère et du faux développement.
Accueil hostile à Aleg
A Aleg, les autorités sécuritaires et administratives ont été débordées. En effet, des partisans du président du mouvement IRA, Biram ould Dah O. Abeid avaient manifesté jeudi dernier contre le président Mohamed O. Abdel Aziz au passage de son cortège à l’entrée de la ville d’Aleg, première étape de la visite du chef de l’état dans la wilaya du Brakna.
Les manifestants qui scandaient des slogans hostiles au président O. Abdel Aziz avaient également déchiré ses portraits et appelé à la libération de leur leader détenu dans la prison d’Aleg.
La réaction des dispositifs sécuritaires a été foudroyante. Des manifestants brutalisés dans un pays qui se proclame modèle dans le respect de la liberté d’expression.
La garde présidentielle agresse violemment le Rappeur Bi Djiby
Des éléments de la garde présidentielle ont roué de coups le rappeur mauritanien Bi Djiby (Photo), pour avoir froissé un portrait du Président Mohamed Ould Abdel Aziz devant ses soutiens, à l’occasion de la visite effectuée hier dimanche 31 mai par le Chef de l’Etat mauritanien à la ville de Boghé.
« Merci », a dit le Président Ould Abdel Aziz à l’artiste, rapportent des sources témoins de l’incident, avant que des gardes chargés de la sécurité du Président ne prennent à partie Bi Djiby qui avait perdu conscience sous l’effet des coups de pied.
Le rappeur qui a été évacué à l’hôpital de Boghé serait toujours, selon des sources familiales, en salle de réanimation, en raison de fractures survenues au cours de cette agression.
Demain, à l’étape du Trarza, l’accueil risque de connaître la même tension, avec un accueil bouleversé depuis Rosso, là d’où est parti le fameux procès des détenus d’Aleg. Selon des sources, les services sécuritaires sont mobilisés au maximum pour maîtriser une situation, en attendant que le Président de la République, médite à son bref passage à Nouakchott profondément sur les causes de cette popularité au pied d’argile, brandis par des affairistes politiques et mercantiles de tout bord qui sont toujours prêts à toutes les apologies au prix de piétiner l’intérêt général, l’unité, la justice sociale.
En dehors de ces cercles populaires qui reprochent à l’homme fort de Nouakchott son subjectivisme politique, Ould Abdel Aziz est sans doute la bête noire des opposants, de l’IRA, des FPC et des autres cercles silencieux de la majorité, qui à leur tour militent tous, en haut ou en catimini pour sa disparition.
Sur le plan extérieur, après le Maroc, le Mali, c’est autour du Sénégal et de l’Algérie de manifester leur désamour après les européens et les autres pays de la communauté internationale.
MOML avec agences
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